Lore & Chroniques


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L'histoire de Félix le Frippo - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2600 de Jena (28/12/2018)

Il y a beaucoup d'histoires d'Atysoël sur les yubos, les gingos et même sur le Kinitch, mais ce soir je vais vous raconter une histoire sur un petit frippo qui a failli gâcher Atysoël.

Il y a bien des années, Félix le Frippo s'esbaudissait dans la forêt. Parfois, il s'arrêtait pour brouter les fleurs sauvages, mais la plupart du temps, il bondissait de place en place. Alors qu'il était en plein saut, quelque chose le frappa à la tête.

*bonk*

« Ouch ! » Félix leva les yeux et vit un grand arbre qui brillait de lumières et de décorations, de grandes décorations, comme celle qui venait de lui cogner le crâne.

Bon, c'était une attaque, et il savait quoi faire : utiliser son talent particulier pour aspirer toute la sève de l'arbre.

Ainsi fit-il, et l'arbre rétrécit, et aussi ses décorations. Et puis ses lumières s'éteignirent.

« Aaah ! C'est fait pour celui-ci, dit Félix. Mais, en général, si on en trouve un, c'est qu'il y en a d'autres et je dois m'assurer qu'ils ne pourront pas faire de mal à mes frères et sœurs. »

Alors Félix parcourut la Forêt et chaque fois qu'il repérait un arbre magique (donc dangereux), il le vidait de sa sève. Puis la nuit tomba.

Alors qu'il passait près d'Avalae en rentrant chez lui, il entendit des homins parler des arbres et dire : « Au moins, les arbres des trois autres terres sont encore illuminés. Atysoël viendra bien malgré tout. »

Il y avait des arbres sur d'autres terres ! Ils devaient eux aussi être vidés de leur sève. Félix savait où était son devoir. Quoi que soit cet « Atysoël », les arbres représentaient un danger pour les frippos où qu'ils se trouvent.

Félix traversa donc la Source Cachée jusqu'au Désert Ardent, jusqu'à Thesos et Pyr, puis, traversant l'Arrière Pays, rejoignit le Pays Malade et les Cités de l'Intuition, pour finir par se précipiter, ''via'' la Fosse aux Épreuves et les Plages d'Abondance sur les terres d'Aeden Aqueous.

Partout où il allait, il vidait de leur sève et éteignait les arbres d'Atysoël qu'il trouvait sur son chemin. C'est à la veille d'Atysoël qu'il atteignit Fairhaven.

De nos jours, on sait peu que, pour la veillée d'Atysoël, les animaux et les homins peuvent se parler.

Tandis que Félix vidait l'arbre d'Atysoël devant Fairhaven, une enfant Tryker aux cheveux roux nommée Ba'Hoolie Sindie s'approcha et dit : « Arrête ça tout de suite ! Tu es en train de saboter Atysoël ! » Félix cessa aussitôt et la regarda avec surprise.

« Un arbre tout pareil à celui-ci m'a attaqué dans la Forêt et c'est pour tous les empêcher de s'en prendre à d'autres frippos que je les vide, dit Felix. Qu'est-ce qu'Atysoël ? » ajouta-t-il, car il n'en avait jamais entendu parler.

« Atysoël est le temps où chacun fait des cadeaux à chacun et où le Père Atysoël parcourt le ciel pour offrir des cadeaux à tout le monde ! Ça n'arrive qu'une fois tous les cinq ans, et c'est un temps de joie et de paix. »

« Mais… Jamais un arbre d'Atysoël ne t'aurait attaqué. Tu as dû lui rentrer dedans en sautant comme un fou. Comme ça, tu vois ? » Elle frappa de son petit poing sur une des décorations de l'arbre : cela fit *bonk*, exactement le même bruit que celui entendu par Félix dans la Forêt.

Félix réfléchit, et réfléchit et réfléchit encore… Et se rendit compte qu'il avait peut-être fait une erreur. « Suis-je vraiment en train de gâcher Atysoël ? » demanda-t-il.

Sindie répondit : « Oy, parce que si les arbres d'Atysoël ne sont pas illuminés, alors le Père Atysoël ne peut pas trouver nos villages pour y déposer ses cadeaux, et cette nuit est justement celle où il est censé venir ! »

Felix était très triste parce qu'il voyait bien maintenant que, dans sa hâte à protéger les siens d'un danger qui n'existait pas vraiment, il avait fait quelque chose de très mauvais pour les homins.

Il avait cessé d'aspirer la sève de l'arbre, mais quand il tenta de la lui redonner, rien ne se passa. « Que puis-je faire ? Je ne peux pas rendre leur sève aux arbres. »

« Je ne sais pas, dit Sindie, mais je parie que M'sieur Neige peut aider. Il est juste un peu plus loin, au Lac de l'Île. Suis-moi ! » Félix la suivit, ils nagèrent jusqu'au Lac de l'Île et trouvèrent Monsieur Neige debout près d'un four.

« Ho, Ho ! dit Monsieur Neige. Il nous faut une magie spéciale pour résoudre ce problème. Je vais faire cuire un macaron spécial !

« Mais, M'sieur Neige, vos macarons ne sont bons qu'à faire bonshomins de neige. », dit Sindie.

« Crois-tu que je dévoile toutes mes recettes aux homins ? J'en ai plein ! Voyons… Un peu de ceci, une cuillerée de sucre, une pincée d'épices, faire roussir au four, et voilà, c'est pour ainsi dire parfait en tout point. »

« Petit frippo, mange ce macaron et, pour le reste de la nuit, tu pourras remplir les choses de sève aussi facilement que tu les en vides d'ordinaire. »

« Mais, M'sieur Neige, comment pourrons-nous faire ça avant que le Père Atysoël n'arrive ? »

« Prends ces pactes et transporte le frippo dans chacune des villes des Nouvelles Terres, pour qu'il puisse le faire plus vite. Commencez par Fairhaven pour laquelle, afin que tu puisses rentrer chez toi, je te donne ce pacte supplémentaire. »

Félix mangea donc le macaron et Sindie le prit contre elle. Ils rejoignirent d'abord Fairhaven, où Félix remplit à nouveau l'arbre d'Atysoël qui se mit à tant briller qu'en sus des lumignons standard, la lumière coulait le long de ses branches.

Ensuite ils visitèrent les Cités de l'Intuition, se rendirent à Thesos, à Dyron puis à Pyr et enfin dans les villes et villages du Jardin Majestueux, et Félix remplit à nouveau les arbres qu'il avait vidés en les gratifiant d'un petit supplément au passage.

Pour finir, à leur arrivée à Avalae, Sindie posa Félix au sol et dit : « Au revoir, Monsieur Félix. Tu as tout arrangé, et ce sera donc, véritablement, un Felix Atysoël ! »

Alors Félix dit : « Sindie Ba'Hoolie, tu m'as montré la vraie signification d'Atysoël. » Puis, chacun est rentré chez soi et le Père Atysoël a livré des cadeaux non seulement aux homins des Nouvelles Terres, mais aussi à tous les frippos de la Forêt.

Et depuis ce jour des spirales de sève courent en guirlandes lumineuses autour des arbres d'Atysoël.

Edité 4 fois | Dernière édition par Margote (il y a 4 ans).

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Histoire racontée par Kyriann - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2600 de Jena (28/12/2018)

Le Dragon Noir - Ba Nhor Drakan
Conte tryker


Il était une fois un petit Tryker du nom de Naroy. Vous me direz que petit et Tryker c’est un pléonasme, mais pas du tout ! Naroy paraissait vraiment tout petit, d’abord parce qu’il n’était pas bien vieux, ensuite parce qu’il n’avait pas beaucoup d’appétit, bien que sa maman lui bourre ses poches de pain d’épices et de fruits et enfin et surtout car tout autour de lui, il n’y avait que des grands et turbulents enfants fyros.
Parce que, voyez-vous, Naroy vivait à Pyr avec sa maman. Et il vivait à Pyr parce que sa maman, elle, était Fyros. Une belle et grande Fyros avec des cheveux de feu et une grande mèche folle, bref une vraie Fyros.
Et notre Naroy, tout petit avec des bras et des jambes qui ressemblaient à des allumettes, et bien lui, il avait des cheveux… verts. Mais tellement sombres qu’ils paraissaient presque noirs.
Et voilà pourquoi Naroy était la risée de ses camarades de jeu. Même en faisant des efforts surhominiens, il ne parvenait jamais à les égaler à la course ou au combat. Il finissait toujours allongé sur l’Écorce, le pain d’épices disparaissait de ses poches et ses cheveux tout sombres ternissaient sous la sciure et devenaient encore plus verts.
La vie n’était pas toujours facile mais Naroy était courageux et un joyeux compagnon. Il secouait la sciure et rentrait sans se plaindre à la maison où il recevait sa récompense : sa maman lui racontait des histoires de Fyrak et il s’endormait en touchant les cheveux rouges, couleur Fyrak, de sa maman.

— Hé l’avorton ! Montre-nous un peu de quoi tu es capable ! Viens te battre !
Naroy sait bien qu’il n’a aucune chance face à la montagne de muscles qui vient de lancer ce défi.
— Non ! Tu n’es qu’un minable à ne taper que les plus petits que toi ! Trouve toi plutôt des défis à ton niveau, va trouver Fyrak !
— Fyrak ? Tu n’es qu’un bon à rien de Tryker, ne parle pas de ce que tu ne connais pas !
— Oui, je suis un Tryker et petit, mais moi je suis courageux ! Moi j’irai trouver Fyrak !
— Ahahah ! C’est ça, nabot, ramène nous le Dragon et tu pourras commencer à te dire notre égal.
— Très bien, je te prouverai qu’un Tryker vaut cent Fyros.

Naroy part en courant rejoindre sa maison et récupérer son sac. Il le bourre de pain d’épices, prend son bâton d’entrainement et va pour s’en aller quand il tombe sur sa maman en train de rentrer.
— Oh mon chéri tu es là ! Mais que fais-tu avec ce gros sac ? Va vite le poser, on va bientôt passer à table, tu vas m’aider à préparer.
— Mais maman…
Bien que Naroy se sente capable d’affronter Fyrak, il préfère s’arrêter devant le froncement de sourcil de sa maman… Comme quoi, de temps en temps, même les héros les plus fous ont un brin de jugeote. Fin provisoire de l’expédition pour atteindre Fyrak.

— Maman, tout est rangé, je peux rejoindre mes amis ?
— Bien sûr mon chéri ! Fais moi vite un bisou et cours les rejoindre. Mais il est déjà tard, ne tarde pas trop.
Naroy préfère laisser le sac mais bourre ses poches de pain d’épices avant de s’enfuir dans les ruelles de Pyr, direction la grande entrée. Il a beau courir de toutes ses forces, il voit ostensiblement baisser la lumière. Le ciel a pris sa si belle couleur orange quand il arrive devant les gardes.
— Oh oh ! Qui avons-nous là ?
— Ce n’est que moi, Naroy.
Le regard du garde semble venir de très haut.
— Et que viens-tu faire à la porte à cette heure-ci, Naroy ?
Naroy montre son bâton.
— Je vais chercher Fyrak et je prouverai que je vaux cent Fyros !
L’éclat de rire des gardes est tel que la cheffe des gardes vient voir ce qui se passe.
— Qu’est ce qu’il se passe ici ?
— Ahahahah ! C’est l’avorton ici qui veut aller caresser les côtes de l’Incendiaire avec son bâton !
La cheffe, qui est une grande amie de la maman de Naroy, le reconnaît et lui sourit gentiment.
— Je suis sûre que tu es assez courageux pour cela, Naroy mais il est tard et ta maman va s’inquiéter. Je garde ton bâton et te le rendrai demain pour repartir à la recherche de Fyrak. En attendant, tu rentres chez toi.
Et d’une main preste, elle récupère le bâton et tourne Naroy vers la ville.
Naroy repart tristement mais ne s’avoue pas vaincu pour autant et tandis que ses pas le ramènent vers le centre, il cherche une ruse pour sortir de la ville malgré tout. La nuit qui tombe sera son alliée.
Du coté de la Forge, il trouve du charbon de bois avec lequel il noircit ses mains et son visage. Petit comme il est, il passe dans le noir sans qu’on le voie et se dirige vers la Porte Nord. Les gardes ne voient pas la petite ombre couronnée de cheveux vert sombres qui se faufile entre les feux de l’entrée et le mur puis disparaît sans faire de bruit vers l’étable.

Il est sorti oui ! Mais la nuit est vraiment là et il n’y voit rien. Il avance au hasard et finit par s’embroncher et se retrouver par terre.
Le désespoir est près de le submerger mais il se rend compte que ce qui l’a fait tomber est un drôle de yubo coiffé d’un bonnet rouge.
— Oh excuse moi petit yubo, j’espère que je ne t’ai pas fait mal. Est ce que tu veux un peu de pain d’épices pour me faire pardonner ?
Le yubo se rapproche, grignote le pain d’épices et se couche aux pieds de Naroy.
— Si tu pouvais parler… Je suis sûr que tu sais où je pourrais trouver Fyrak avec un tel bonnet sur la tête.
— Ah non je ne sais rien de Fyrak, je suis un yubo d’Atysoël !
Naroy est tellement surpris que sa mâchoire semble se décrocher.
— Mais pourquoi cherches-tu Fyrak ?
Naroy explique et le yubo d’Atysoël se plonge dans une intense réflexion.
— Hummm, si je fais venir un dragon ici, est ce que tu pourras lui donner aussi de ce bon pain d’épices ?
— Oh tu pourrais faire ça ? Bien sûr, je vous donnerai à tous les deux tout mon pain d’épices !
Naroy saute sur le yubo pour le serrer dans ses bras.
— Attention à mon bonnet ! Reste là et n’essaie pas de me suivre, tu pourrais lui faire peur !
— Promis, je ne bouge pas !

Le yubo part en courant vers l’étable où il retrouve son complice le mektoub d’Atysoël avec ses cornes attachées sur la tête.
— Touby, mon ami, il faut que tu m’aides et en récompense nous aurons tous les deux du très bon pain d’épices !
— Hummm je suis intéressé. Dis-moi ce qu’il faut faire.
— Un p’tit homin m’est tombé dessus, il voudrait voir Fyrak. Bien sûr, il n’est pas question de déranger le Grand Incendiaire mais si tu attaches tes cornes dans ton dos, une tige de shooki à ta queue et que tu mets un grand drap noir, avec la nuit, je suis sûr que tu feras un super dragon. Tu enverras des feux d’artifice avec ta trompe et le tour est joué.
Aussitôt dit, aussitôt fait, voilà Touby transformé en dragon noir.
— Tu es magnifique ! Allons rejoindre le p’tit homin. En arrivant près de lui, tu te dresseras sur tes pattes arrière, tu seras immense à coté de lui !

Naroy voit revenir le yubo et la grande ombre noire qui le suit. Il ouvre des yeux émerveillés.
— Oh qu’il est grand ! Mais pourquoi il est noir ? Je croyais que Fyrak était rouge comme les cheveux de ma maman.
— Oui, oui, mais Fyrak est rouge, rouge comme la colère qui détruit tout, comme le feu qui ravage, pas comme les cheveux de ta maman. Celui ci est noir car il apporte la douceur du rêve et des nuits étoilées. Il est noir comme tes cheveux de gentil petit Tryker courageux. Il est noir pour qu’on voie mieux les feux d’artifice multicolores.
Et Touby commence à faire partir les feux d’artifice, des rafales multicolores et bruyantes qui font arriver à l’étable tous les enfants de Pyr qui dansent de joie en voyant le dragon et Naroy à son coté.
BRAVO ! BRAVO ! VIVE NAROY ! VIVE LE DRAGON NOIR !
Et Naroy rentre chez lui, porté en triomphe par ses amis.

Et quand p’tit Tryker deviendra grand, il fondera la Garde des Dragons Noirs mais cela est une autre histoire.

Edité 5 fois | Dernière édition par Margote (il y a 6 ans).

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Histoire racontée par Kyriann - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2596 de Jena (26/12/2017)

Le masque déchiré

Vous savez qu’on porte traditionnellement des habits rouge et blanc pour Atysoël mais savez vous pourquoi ?
Voilà une histoire telle qu’on me l’a racontée en pays zoraï.

Il était une fois un kwai qui avait perdu la foi dans les Kamis et avait choisi de vivre parmi les Matis dans l’église de Jena. Il était resté néanmoins très aimé, entouré d’amis des quatre nations car il était aussi très bon, toujours prêt à aider son prochain. Son masque reflétait sa sérénité intérieure, sans aucune marque.
Un jour notre kwaï s’endort fatigué au coin d’un feu dans un endroit retiré de la ville d’Yrkanis. À son réveil, il se sent un peu patraque, pas comme d’habitude mais sans pouvoir dire pourquoi. Revenant vers le centre d’Yrkanis, il sent sur lui les regards des homins qu’il croise. Il y voit de la peur ou de la colère. Son masque le tiraille de plus en plus et il cherche une surface assez lisse pour pouvoir l’examiner. Stupeur ! Il en tombe à genoux et les larmes coulent sur son masque mais sans effacer les marques qui le zèbrent de part en part, des griffures rouges et blanches, des marques de traîtrise et d’infamie. En vain, il essaie de les effacer et, couvert de honte, il s’enferme dans son casque refusant de le retirer quelles que soient les circonstances.
Le voilà qui erre sur l’écorce, malheureux, enfermé dans son casque, ne pouvant plus sentir la douceur du vent et des rayons de l’astre du jour sur son masque.
Entre nous soit dit, y pense que le plus dur c’était quand même de ne plus pouvoir boire de bière en charmante compagnie au bar mais bon c’est une histoire de Zoraï pas de Tryker.
Mais malgré ces marques, il reste un homin bon et un jour il se voit interpeller par une Zoraï à l’entrée de la Kitinière du Bois d’Almati. Elle a perdu là-dedans un pendentif très précieux et a besoin d’aide pour le retrouver. Et les voilà partis, affrontant côte à côte les dangers de l’endroit. Après maints combats, ils arrivent dans une salle isolée et calme où les lumières changeantes dessinent de merveilleux dessins sur les parois. Le spectacle est saisissant et comble de bonheur, le pendentif est là !
La joie de la Zoraï réchauffe le cœur du kwaï si triste.
- Ari’kami Kito, vous êtes un homin si bon. Mais pourquoi ne retirez vous pas votre casque ? Nu voudrais pouvoir vous remercier et graver vos traits dans ma mémoire.
- Shikyo-né, kai’bini, ne me demandez pas cela.
- Mais pourquoi, l’endroit est calme et les lumières sont si belles. Nu vous en prie, montrez-moi votre masque !
Sans un mot, le kwaï penche la tête pour enlever son casque et relève les yeux vers l’homine. Des larmes de honte coulent sur le masque sans bruit.
- Oh ! Les yeux de l’homine s’écarquillent et elle tend la main vers le masque jusqu’à effleurer les marques.
- Né, nu ne peux pas le croire, vous êtes trop bon pour porter ces marques. Que s’est-il passé ?
Il remet son casque et raconte son histoire.
- Mais il ne faut sûrement pas cacher ces marques ! s’exclame l’homine. Si vous les cachez, vous donnez raison à celui qui les a faites. Si vous les affichez au grand jour tout en restant vous même, vous résistez à la menace et vous vous montrez plus fort que lui. Croyez moi, vous n’êtes pas ce que voudraient dire ces marques.
Le chemin du retour est calme et juste avant de sortir la Zoraï se tourne vers notre homin :
- Nu vous en prie, faites moi confiance, retirez votre casque et marchez fièrement. Nu vous suivrai.
Galvanisé par les paroles de la Zoraï si sage, le kwaï retire le casque et recommence à aller vers les autres. Les premières rencontres sont difficiles mais la présence de la Zoraï rassure et la gentillesse du kwaï finit par triompher des dernières réticences.
Atysoël est là et le kwaï multiplie les bonnes actions tant et si bien que ces marques de rouge et de blanc visibles entre toutes sont accueillies avec joie et même espérées.
Et c’est pour cela que les homins qui ne portent pas de masque ont pris l’habitude de porter du rouge et du blanc sur leurs habits pour la période d’Atysoël.

Edité 2 fois | Dernière édition par Lutrykin Storyteller (il y a 6 ans).

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Histoire racontée par Kyriann - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2596 de Jena (26/12/2017)

La lumière des feux

Il était une fois une jeune trykette qui était heureuse dans sa famille. Rippie Be’Loppy, car tel était le nom de notre trykette, avait paisiblement grandi dans les lacs mais elle avait rejoint une famille qui estimait que l’hominité était plus importante que la sève ou la faction. Du coup, dans sa famille, elle côtoyait toutes les sèves et s’ouvrait aux trésors de l’amitié. Un jour, elle dansait avec un zoraï, le lendemain elle s’entrainait avec une matis… La vie semblait s’écouler sans heurt tant la joie de vivre emplissait sa maison. La cheffe de sa maison était une trykette elle aussi. Rippie adorait sa cheffe qu’elle considérait comme sa grande sœur. Parfois elle la voyait se renfermer sur elle-même, car sa cheffe avait déjà vécu des choses effroyables, avant même que les Kitins ne ravagent la surface d’Atys. Dans ces moments, Rippie était toujours là pour aider sa grande sœur et il suffisait de retrouver les membres de la famille pour que ces instants de noirceur s’enfuient devant la joie et les rires. Rien ne semblait pouvoir les atteindre.

Pourtant, petit à petit, l’un après l’autre, les membres de la maison se faisaient plus rares puis finissaient par disparaître car la vie est ainsi faite que rien n’est immuable.
Un jour, il ne resta plus que Rippie et sa grande sœur. Rippie essayait de maintenir la joie, mais parfois le cœur n’y était plus et sans les rires des autres, il devenait de plus en plus difficile de tenir à distance les démons de sa grande sœur.
Arriva ce jour funeste, où loin de l’amitié de Rippie, la cheffe de la maison perdit son sang-froid. Harcelée, se sentant rattrapée par ses démons, la cheffe rejoignit les plus noirs des noirs, coupant les ponts avec l’hominité et abandonnant les rênes de sa maison.
Rippie se sentit coupable de n’avoir pas été là et elle guetta, en vain, longuement sa grande sœur sans penser à prendre soin d’elle. Elle devint une vraie sauvage et perdit jusqu’à l’habitude de parler aux homins.
Épuisée et inconsolable, Rippie revint à Avendale et prit la terrible décision de quitter cette maison qui lui rappelait trop combien ils avaient été heureux.
Elle erra longtemps sans s’arrêter car dans chaque endroit le flot de ses souvenirs menaçait de la submerger jusqu’à, un jour, tomber sur une enfant en pleurs.

Elle était, une fois de plus, revenue dans les Lacs, attirée par cette douceur qu’elle aspirait, malgré tout, à retrouver. Là elle entendit pleurer, des pleurs déchirants mais réfrénés comme si l’homin qui pleurait avait peur d’attirer l’attention. Elle, qui avait tant pleuré, ne put résister à ces sanglots et, s’approchant sans faire de bruit, elle découvrit cachée dans un bosquet de bambú une petite fille toute habillée de bric et de broc. Craignant qu’elle ne s’enfuie et ne se heurte à un des cloppers qui arpentaient la plage, Rippie bondit et attrapa la petite pour la serrer dans ses bras. La petite commença par se débattre de toutes ses forces mais, visiblement exténuée, elle se laissa rapidement aller dans les bras de Rippie et les sanglots reprirent de plus belle jusqu’à ce qu’elle s’endorme d’un coup.
Rippie resta là de longues heures, attendant que la petite se réveille.
Quand elle ouvrit les yeux, Rippie lui sourit et ouvrit la bouche pour lui demander son nom et ce qu’elle faisait là mais elle n’avait pas parlé depuis longtemps et tout ce qui sortit fut un croassement qui fit éclater de rire la petite. Rippie ne put que serrer ce petit corps contre elle pendant qu’elles étaient toutes les deux secouées par un fou-rire entrecoupé de sanglots. Rippie avait retrouvé une raison de vivre.
Rippie et la petite parcouraient Atys en tout sens. Rippie parlait, enseignait, montrait, la petite écoutait, apprenait et s’entraînait. Le soir, elles s’endormaient sous la voûte du ciel et les racines de la canopée. Si l’une avait du chagrin, l’autre était là pour la consoler. Si l’une était heureuse, la présence de l’autre renforçait cette joie. Les yubos les suivaient partout où elles allaient. Même les cloppers hésitaient devant tant de bonne humeur.

Un matin d’Atysoël, sentant une présence, Rippie se réveille en sursaut et voit en face d’elle une homine inconnue. Des yeux, elle cherche la petite mais ne la trouve nulle part et pâlit subitement. L’homine en face lui sourit gentiment et d’une voix très douce lui dit :
« Ne cherche plus la petite, Rippie. Tu l’as prise sous ton aile et tu lui as enseigné sans rien lui demander en retour. Elle a accompli son destin. Pour te récompenser, je vais t’offrir deux choses, d’abord tu n’oublieras jamais ces instants de bonheur et pourras toujours y puiser la consolation pour aller de l’avant, ensuite je vais t’apprendre à allumer des feux de camp dans lesquels brilleront les images de l’amitié. Ceux pour qui tu les allumeras seront apaisés de leurs tourments. »
L’homine se lève et tend à Rippie un briquet qui semble diffuser une douce lumière.
« Prends le, Rippie, et sème la joie sur Atys »
Et l’homine disparaît.

Depuis, Rippie parcourt les chemins d’Atys. Elle en connaît tous les recoins et en fait découvrir la beauté à tous ceux qui veulent faire un bout de chemin avec elle. A la fin de la journée, elle allume le feu de camp et les homins qui l’accompagnent croient entendre un rire d’enfant et voir dans les flammes un sourire qui leur réchauffe le cœur.

Et un jour, un après l’autre, ses frères et sœurs croiseront les feux de camp et reviendront dans la maison…

Dernière édition par Lutrykin Storyteller (il y a 6 ans).

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Histoire racontée par Naton - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2596 de Jena (26/12/2017)

Le pouvoir de la Goo
Conte Karavannier


Amis, écoutez mon histoire !

En ce temps les homins ne connaissaient pas encore les kamis. Or, les kamis existaient et observaient Atys, attendant leur heure. Jena était encore leur kami suprême.

Or l'un d'entre eux observait les homins. Il s'était installé discrètement au centre d'un village Fyros et avait pris l'apparence d'une margelle de puits. Chaque matin, une jeune homine venait puiser un seau d'eau pour préparer le premier repas. Elle se nommait Ulynarus, et le réveil la mettait de bonne humeur. Tout en tirant sur la corde qui tenait son seau, elle chantait des contines simples d'une voix douce et chaleureuse, qui troublait profondément le kami. Il attendait ce moment de la journée avec de plus en plus d'impatience.

Un soir, un jeune commerçant itinérant arriva au village. Charmeur et auréolé par l'aspect exotique de son activité, il séduisit facilement la belle Ulynarus. Son chant matinal s'en fit encore plus profond et joyeux.

Pendant trois jours et trois nuits, Ulynarus resta aux côtés de son prince, sourde aux mises en garde de son entourage, vivant un moment intense de bonheur. Quand il partit, elle voulu le suivre, mais lui, d'un mot assassin, lui expliqua qu'il n'en voulait pas. Il aimait la solitude, et changer d'homine à chaque village. Il la remercia pour les bons moments passés en sa compagnie, lui assurant qu'il en garderai un souvenir impérissable, lui dit au-revoir, et s'en fut sans se retourner.

L'entrain d'Ulynarus se tarit. Plus de chant le matin lors de sa venue au puits. Les amis et la famille tentèrent de la consoler, et le temps allait arranger les choses. Un autre homin viendrait un jour remplacer cet amour perdu. Tout le monde au village en était certain, et la patience était de mise.

Mais le kami ne savait pas tout ça. Au bout de quelques jours sans chant matinal, il chercha désespérément à comprendre ce qui s'était passé. Écoutant les conversations, espionnant la belle plus que jamais, il finit par comprendre.

Un matin, la margelle du puits disparu. Filant à la vitesse du feu poussé par le vent, le kami retrouva vite fait notre marchant, responsable du mutisme d'Ulynarus. Il invoqua son pouvoir de mort et le jeta sur le pauvre homin. Rongé de l'intérieur par la première manifestation de la Goo, il mourut en quelques jours, devenant fou et incohérent.

Apprenant cela, Jena entra dans une profonde colère.

« Comment ? Je vous laisse de grandes responsabilités, celles de veiller sur Atys, je vous donne les moyens de le faire ! Et avec ça, que faites-vous ? Au lieu de protéger, vous détruisez ! Vous n'êtes pas dignes de ce pouvoir ! »

Elle retira le pouvoir de mort des kamis et le jeta au loin, pour s'en occuper plus tard. Elle voulu bannir ce petit kami, mais il fomenta une révolte et prit le pouvoir sur Jena qui trouva ensuite de l'aide auprès de la Karavan. Mais tout ceci est une autre histoire.

Sachez qu'ainsi naquirent la Goo, le grand fléau d'Atys, et Ma-Duk.

Et pour ceux qui se demandent ce qu'il advint d'Ulynarus : elle se consola bien vite et eut une vie heureuse dans son village, mariée à l'homin venu reconstruire la margelle du puits. Son chant matinal résonna pendant des décennies.

Amis, mon histoire est finie.

Dernière édition par Lutrykin Storyteller (il y a 6 ans).

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Histoire racontée par Nehrie - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2586 de Jena (20/12/2015)

Le premier Atysoël dans les Nouvelles Terres

Je regardais la lune se lever sur la crête, à l'ouest. Elle semblait remplir le ciel tout entier. Si énorme. Si différente de celle d'avant, dans les Anciennes Terres. Là-bas, la lune semblait un petit astre lointain flottant, inaccessible, dans le ciel. Ici ? Eh bien... Tête rejetée en arrière, il me semblait presque que la lune se penchait sur moi. Le bruit de la cascade me parvenant de l'entrée apaisait ma fatigue.

C'était la première fois que nous avions pu nous arrêter longuement. Nous avions voyagé depuis notre départ des Anciennes Terres. Partout où nous étions passés, il nous avait fallu nous battre pour éviter les kitins, notre survie quotidienne constamment problématique. Ceux qui étaient partis me manquaient. Donneur de Vie ! Je me sentais coupable pour tous et chacun des disparus. Je me forçais à chasser ces pensées. J'y réfléchirais plus tard. Peut-être pourrais-je bientôt supporter de regarder en face mes fantômes. Peut-être bientôt, ça ne ferait pas aussi mal, ma famille perdue...

En attendant, je devais penser à m'occuper des autres du clan. Nous étions à nous-mêmes tout ce qui nous restait. Nous étions les seuls. Ce qui restait des homins.

Je pensais à toutes les anciennes traditions. Atysoël serait bientôt là.

Lorsque j'étais enfant, nous préparions des semaines à l'avance les surprises que nous nous ferions les uns aux autres. Doux sentiment que celui de faire quelque chose pour autrui !

Je me retournai vers Windermeer où le clan se reposait. Je me demandais ce que l'avenir nous réservait.

C'est alors que se fit un grand bruit d'éclaboussures près de moi, du côté de la plage plongée dans l'ombre. L'eau éclaboussait par-dessus ma tête. Soudain, je fus cerné d'éclats de voix, de lumières vives, de gens me tapant dans le dos. Amicalement, pensais-je.

Alors que mes yeux s'accoutumaient à la lumière, je compris que j'étais entouré par le groupe de karavaniers dissidents que nous avions repérés la veille. Je ne pus me garder d'une certaine appréhension. Étaient-ils réellement de notre bord ? Décideraient-ils de nous tuer ? Le moment idéal pour une attaque. Juste après le coucher du soleil, à l'orée de notre première nuit de repos. Nous n'étions tout simplement pas préparés.

"Nous avons pensé à votre Atysoël ! Nous avons pensé à vos enfants ! Nous sommes venus vous apporter des cadeaux ! Nous savons qu'il est encore tôt mais, pour Atysoël, nous devrons rester à la maison avec nos propres enfants ! Nous espérons que ça ne vous dérange pas que nous vous apportions des cadeaux !"

"Des cadeaux !?", répétai-je l'air ahuri.

"Oui, venez ! Où sont les autres ? Nous avons des présents pour chacun !"

J'essayai de retenir les larmes qui me brûlaient les yeux. J'y parvins, je pense.

Cette simple gentillesse après tout ce que nous avions traversé était plus que j'espérais. Il y avait en effet des cadeaux et de la nourriture pour tout le monde. J'eus enfin bon espoir d'avoir trouvé un foyer.

Edité 2 fois | Dernière édition par Lutrykin Storyteller (il y a 6 ans).

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Chanson, par Meggy - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2586 de Jena (20/12/2015)

Le Tout Petit Yubo (sur l'air de The Itsy-Bitsy Spider / La toute petite araignée)

Le Tout Petit Yubo grimpait l'Arbre d'Atysoël...
La neige tomba et le yubo commença à geler...
Le soleil est arrivé et le poil du yubo a chauffé...
Et le Tout Petit Yubo a regrimpé tout en haut entamer son ronron.

Dernière édition par Lutrykin Storyteller (il y a 6 ans).

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Le Premier Atysoël - Tel que raconté par le Conteur Lutrykin - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2586 de Jena (20/12/2015)

C'était il y a de très, très nombreuses années, mêmes comptées comme le font les Lutrykins.
Atysoël n'existait pas encore...
C'était l'hiver et le temps était très froid cette année là.
Une petite tribu d'homins de toutes les races se rassembla autour d'un feu et se demanda comment elle allait pouvoir survivre.
Elle avait peu de combustible, et de nourriture encore moins. À cause du froid, la chasse était mauvaise et la sciure trop difficile à creuser.
Un petit bébé tryker commença à pleurer parce qu'il avait trooop faim.
Un des enfants fyros donna au bébé son dernier morceau de miel séché pour que ses pleurs n'attirent pas les bêtes sauvages.
Un enfant zoraï se mit à chanter une chanson idiote évoquant des yubos dansants, et le bébé sourit.
Un petit matis mit un sac sur sa tête et dansa en rond, prétendant que c'était un chapeau flambant neuf.
Le bébé éclata de rire et tendit la main vers le sac. "Chapeau !!", dit-il.
Alors tous les adultes rirent et se joignirent au chant idiot de l'enfant zoraï.
Ils oublièrent leur faim pour un moment et se détendirent.
C'est alors qu'ils remarquèrent du mouvement hors du campement et tous s'inquiétèrent.
Mais ce n'étaient pas des bêtes sauvages, c'était un cercle de yubos dansants.
Là où dansaient les yubos, la sciure s'amollissait et la nourritture affleurait la surface.
Et en un point un grand arbre surgit soudain, si vite que les coquillages restés accrochés à ses branches scintillaient au clair de lune.
Depuis les homins se rassemblent chaque hiver pour chanter, et donner des cadeaux, et louer les yubos.
Et décorer un arbre.
Parce qu'Atys les avait secourus cette nuit là, ils nommèrent ce jour d'après elle.

Et c'est tout ce dont je me souviens.

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Poème dit par Rykal - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2586 de Jena (20/12/2015)

Atysoël

Nous attendons tous, ce jour nouveau.
Tous réunis, pour nous tenir chaud.
Nous regardons le ciel jonché d'étoiles.
Après avoir réussi à chasser le mal.

Nous avons repoussé ce dernier.
Il y a quelques mois passés.
Puis, nous nous sommes regroupés en ce jour.
Pour recevoir des cadeaux tour à tour.

Cherchant à se réchauffer auprès du feu.
Là, où l'accueil devient chaleureux.

Sans pour autant oublier,
Nos cher(e)s ami(e)s qui n'ont pu venir nous saluer.
Mais avec qui on partage tant de bons moments.
Que je remercie pour chaque instant.

Edité 3 fois | Dernière édition par Lutrykin Storyteller (il y a 6 ans).

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Poème dit par Cliffarson - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2586 de Jena (20/12/2015)

Poème

Bon Vieux Saint Nekothus
Éloignez de nous votre griffe
Ne prenez nulle âme je vous prie
Que je ne me sois enfui

Atysoël est venu jusqu'ici
Le désert brulant a refroidi
Si ne me chassez trop loin
Je deviendrai vieux je pense

Dernière édition par Maupas (il y a 6 ans). | Raison: Title format

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Poème dit par Nicholo - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2586 de Jena (20/12/2015)

Les douze jours d'Atysoël (dernier couplet)

Le douzième jour après Noël,
Mon amour m'a envoyé :
12 Gubanis idiots
11 Torbaks ronronnants
10 Zerx bondissants
9 Varinx poursuiveurs
8 Shalas hirsutes
7 Bandits qui tuaient
6 Ragus qui hurlaient
5 Ocyx dorés
4 Igaras ailes battantes
3 abominables Cutes
2 Yubos volants
Et un Kincher en folie meurtière

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Poème dit par Salazar - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2586 de Jena (20/12/2015)

ODE À BODOKIN

Ses yeux d'ambre couronnés d'ambre ;
La robe fragment de nuit scintillante d'étoiles ;
Un grondement profond de caverne en racine géante
Doux et attentionné cependant,
Comme s'il chantait son amour à nos vertes splendeurs,
Une berceuse.
Nous sommes en sécurité, il chante,
Car Jena jour et nuit veille sur nous,
Et cependant qu'il chante
L'écorce tremble sous ses robustes pattes.

#13 Multilingue 

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Chanson, par Krill - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2586 de Jena (20/12/2015)

Chanson (sur l’air de “Petit Papa Noël”)

C’est la bièreuh d’Atysoël,
Qui fait chanter tous les homins,
De Fairhaven à Avendale,
Du crépuscule jusqu’au matin.
Et lorsqu’un tonneau est fini-i
On entend chanter dans la nuit…

Mon p’tit père Ba’Naer,
Il nous faut encor’ d’la bière.
Tu sais, on n’est pas des yubos.
Un Tryker, ça ne boit pas d’eau.

C’est vrai qu’elle a bon goût,
Et qu’elle pass’ pas mal du tout,
Ta bière pour Atysoël,
Elle est mêm’ bien exceptionnelle.

Mais faudrait peut-être quand mêm’ pas pousser,
El-le ne vaut pas ce prix là !
D’accord on paye une dernière tournée,
Mais la prochaine est pour toi !

Mon p’tit père Ba’Naer,
Il nous faut encor’ d’la bière.
Tu sais, on n’est pas des yubos.
Un Tryker, ça ne boit pas d’eau.

Dernière édition par Maupas (il y a 6 ans). | Raison: Original FR text

#14 Multilingue 

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Histoire racontée par Lutrykin - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2576 de Jena (22/12/2013)

Le gingo qui avait mangé le soleil

Un soir d’Atysoël, un yubo qui vagabondait après les flocons entendit quelqu’un pleurer.
Il s’approcha et découvrit un bébé gingo.
Il s’apprêtait à détaler, mais le bébé pleurait, pleurait...

Même si c’était un gingo, et qu’en d’autres temps ils auraient été ennemis, c’était le soir d’Atysoël et le yubo ne pouvait supporter que quelqu’un fût si triste ce jour-là.

Mais il ne pouvait pas se laisser croquer... Il eut alors une idée.

Il retourna sur ses pas, récupérant des cornes de capryni qu’il avait vu auparavant.

Il se les attacha sur la tête avec une liane de slaveni, et cacha les nœuds avec un bout de fibre rouge que le vent avait apporté.
Puis il alla se présenter au gingo, ainsi déguisé, et lui dit qu’il était l’envoyé d’Atysoël.
"J’ai entendu ta peine en ce soir où tous doivent sourire, lui dit-il.
Raconte-moi ce qui te rend malheureux !"

Le gingo ravala ses larmes, étonné par l’apparition.
Il expliqua : "j’ai mangé le soleil, et maintenant plus jamais il ne fera jour !
Je suis né avec les premiers rayons de l’aube,
J’ai joué toute la matinée dans la neige,
Puis j’ai trouvé ce grand arbre plein de lumière.
J’ai sauté, sauté, pour attraper toutes les lumières,
Je les ai toutes fait tomber,
Mais quand la dernière est tombée,
La nuit est arrivée..."

Le yubo se mit à réfléchir. Il eut soudain une autre idée.
Il lui expliqua qu’en brisant les lumières d’Atysoël, le gingo avait offensé le Kami des fêtes.
Mais que pour réparer l’offense, il lui suffisait de faire ce qu’il dirait.
Le gingo, ravi d’avoir une occasion de se racheter, promit au yubo d’Atysoël de faire tout ce qu’il voulait.

Alors le yubo l’emmena dans la forêt, au pied de la Rotoa. Là bourdonnait une ruche.
Comme la Rotoa fleurit même en hiver, elles continuaient de faire du miel.
Le yubo dit : "Raconte ton histoire aux abeilles et convaincs-les de te donner leur miel pour faire revenir le soleil !"
Le gingo raconta si bien et les abeilles s’amusaient tellement qu’il revint avec un énorme rayon de miel.

"Ne le perds pas, nous allons à présent dans le désert."
Ils allèrent dans la forêt enflammée, là où les Bothaya réchauffent l’atmosphère.
Le yubo dit au gingo d’étaler le miel sur une des jeunes pousses.
Encore et encore, si bien que le gingo fut tout poisseux.
Mais sur le bâton, à cause de la chaleur, le miel caramélisa.
Alors d’un coup de dent, le yubo coupa la canne et la prit.

Ils allèrent ensuite dans les lacs.
Là, le yubo fit ramasser plein de coquillages de toutes les couleurs au gingo.

Puis ils allèrent dans la Jungle.
Le yubo agita le bâton de miel caramélisé et des lucioles arrivèrent, attirées par l’odeur.
Nombre d’entre elles se collèrent aussi dans la fourrure du gingo.

"Et maintenant, à l’arbre d’Atysoël !"

Vite vite, ils revinrent.
Le gingo sauta et sauta encore pour accrocher dans l’arbre les coquillages qu’ils avaient ramassés.
Les lucioles s’amusèrent à les faire miroiter.
La canne de sucre dégageait un parfum suave.
Le yubo sourit, très content de lui. Le gingo regarda les nouvelles décorations qui brillaient.

C’est alors que le soleil recommença à pulser.
C’est qu’ils avaient couru toute la nuit sur l’Écorce pour décorer l’arbre !

C’est depuis ce jour que les yubos se déguisent à Atysoël et que les cannes d’Atysoël sont le symbole de la fête !

#15 Multilingue 

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Poème, par Sharleen - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2576 de Jena (22/12/2013)


Joyeux Atysoël

Regardez, comme le ciel est si écarlate,
C'est que les fées y cuisent leur pâte.

Pour Atysoël, elles en cuisent des grappes
Pour qu'homins, petits et grands, les attrappent

Je vous souhaite du fond du coeur
Beaucoup de journées sans malheur,

De ciels illuminés par des étoiles en nombres,
Et de visages grâce au sourire jamais sombres.

Je vous souhaite que de la joie, nulle peine
Et toujours que la sécurité vous advienne.

Songez à un rêve merveilleux : brillant comme tel
Se dresse devant nous un arbre d'Atysoël

Voyez seulement comme les lumières dorées
Se reflètent sur les boules accrochées.

"Joyeux Atysoël" retentit doucement,
Une étoile traverse le firmament,

Qui éclaire la voûte céleste
Sous laquelle le monde d'Atys reste.

Ainsi Atysoël doit-il être,
Tout comme pour l'année à venir.
Je vous souhaite pas moins que le meilleur.
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