ROLLENSPIEL

Windermeer 2533

C'est avec une grande joie que Mélowen d'Avendale -des Libres Frontaliers- et Kaléan Mc'Ferty -du Souffle de Loria- ont accueilli la naissance du petit Shinki, venu au monde le 19 Winderly 2533 1er CA, dans la grotte des Landes Obscures, avec l'aide précieuse de Zyello qui deviendra sa marraine.

Le prénom de Shinki vient de l'ancien taki zoraï et désigne un "élan du cœur", il symbolise à lui seul la force de la passion qui poussa ses parents à revenir sans cesse l'un vers l'autre, quand le tumulte de la vie atysienne semblait tout faire pour les séparer.

Le mois de Winderly étant le mois du Vent, c'est donc un véritable "Fils du Vent" qui est né en ce début de printemps 2533. Et c'est à Windermeer -la cité du vent- qu'il a reçu la bénédiction d'Ailan, petite fille de Loria, grande figure des Lacs.

Ses parents ne doutèrent pas que ce bon augure lui apporterait chance et longue vie.

Silan, 2543

Lorsqu'arrivait le soir et que Shinki rentrait de sa longue journée d'entrainement parmi les Rangers, il lui arrivait de grimper jusqu'au sommet du petit pic qui dominait Silan, pour dialoguer avec son ami le vent.

Ce petit bout de tryker haut comme une stinga trouvait ainsi le réconfort, persuadé que grâce aux quatres vents ses pensées s'envoleraient au loin, vers ceux qu'il aime, ses parents Mélowen et Kaléan, où qu'ils soient.

Quand il se sentait seul, il aimait relire l'ancien poème tryker gravé sur le cube d'ambre que lui avait offert son père, pour son dixième anniversaire.

Fairhaven, 2546

Les années filent comme le vent, et bientôt Shinki eût 13 ans et finît sa formation chez les Rangers de Silan.
Aussitôt que Chiang lui en donnât la permission, le jeune tryker prît le chemin du retour, vers les pontons de la cité dansante.
Il était si impatient de revoir son pays et sa famille qu'il avait oublié la moitié de ses affaires, abandonnées en un joyeux fatras dans la tente qu'il avait partagé avec sa sœur Gally.

Malheureusement pour le jeune garçon, la joie du retour au bercail fût de courte durée. Ses parents n'étaient pas là pour l'accueillir. Ils avaient quitté la ville depuis des semaines, ne laissant derrière eux qu'une lettre évoquant une obscure mission. Shinki serra contre lui le vieux luciogramme jauni que sa mère lui avait confié jadis, et sur lequel ses parents avaient l'air si jeunes.



Shinki fût accueilli à bras ouverts dans la maison des Libres Frontaliers, la guilde de sa mère Melowen. En peu de temps ils devinrent comme une seconde famille pour lui. Au même moment, une certaine agitation régnait dans les Lacs depuis la remontée de kitins des profondeurs. Malgré son jeune âge, Shinki ne ménageait pas ses efforts pour soutenir la construction des camps lacustres et lutter contre l'envahisseur chitineux.

Cependant, après une mûre réflexion ses amis Libres avaient décidé de se retirer de la vie lacustre. Il comprît alors qu'il allait devoir quitter ses nouveaux amis si il souhaitait continuer d’œuvrer pour la Fédération.

C'est dans ces circonstances que le jeune tryker se présenta un jour au siège de la Garde des Dragons Noirs.

Fairhaven, 2547

La menace kitin était à peine repoussée, les Trykers pansaient tout juste leurs blessures, que déjà une nouvelle guerre s'annonçait.
L'ombre de l'anéantissement qui avait poussé les Trykers à s'unir s'était dissipée, et déjà la solidarité avait cédé la place aux querelles intestines qui remuaient depuis longtemps la vase des lacs.

Lassé de voir le pays de ses ancêtres en proie à des querelles de poissonnier et rongé par la corruption et l’appât du gain, déçu de ne pas avoir retrouvé ses parents à Fairhaven, Shinki décida qu'il était grand temps de faire son baluchon.

Il repensa alors à sa petite enfance, et les années passées dans le désert à jouer dans la sciure des oasis auprès de sa mère Mélowen et de sa sœur Gally. Il songeait aussi au paroles de son père Kaléan, aux contes mystérieux et inquiétants qui avaient fait naître en lui une certaine fascination pour les kamis, ces entités étranges qu'il avait envie de connaître davantage.

Après avoir réuni le nécessaire à son voyage, Shinki déposa un mot d'adieu sur la porte de la Garde des Dragons Noirs, et se dirigea vers le magistrat de Fairhaven pour le prévenir de son retrait de la vie lacustre.

Le Désert Ardent... terre d'exil... terre promise ?
Shinki espérait de tout son cœur que cette nouvelle aventure serait bien plus qu'une simple traversée du désert...

...une expérience salutaire.

Atys, 2559

Shinki était un jeune homin de 26 ans désormais. Il était finalement rentré de son long séjour dans le Désert Ardent, où il avait beaucoup appris. Durant cette période il avait rejoint les Eclaireurs d'Atys, et s'était fait de nouveaux amis, tout en se frottant davantage aux menaces qui empoisonnent Atys.

Atys, ce nom raisonnait toujours dans son esprit, comme un doux murmure.

Atys, la merveilleuse. Si belle dans ses moindres recoins. Il l'avait parcourue de part en part comme une feuille baladée par les vents, et partout il se sentait chez lui. Même dans les cavités inhospitalières des Primes Racines, où il s'était initié au forage.

Oui, Atys était son Pays, sa Maison.

Ainsi il lui apparût comme une évidence qu'il ne pouvait se revendiquer que d'un seul peuple : l'Hominité
et ne reconnaître qu'une seule frontière : le Ciel.

C'est dans cet état d'esprit que Shinki était revenu à Fairhaven, où il s'occupait maintenant de la gestion d'un petit entrepôt avec son collègue Kyai. Rien n'avait vraiment changé, les Lacs étaient toujours tourmentés par les conflits internes, et nombre de ceux qui se revendiquaient d'une même Nation se disputaient comme des ragus autour d'une carcasse de yubo. La religion, que Shinki avait toujours considéré comme une liberté intime, nourrissait sans cesse la haine des extrémistes.

Malgré tout Shinki avait un espoir pour l'Hominité, le rêve de la voir s'unir au lieu de se déchirer.
Ses parents et sa sœur ayant disparus depuis longtemps, il avait renoncé à revoir ses proches. Mais il ne se considérait pas seul pour autant, car tous les Homins étaient devenus ses frères. Après tout, ils étaient tous des enfants d'Atys. L'Hominité était sa nouvelle famille.

Néanmoins, il n'osait pas tisser de lien trop forts avec les autres, et vivait en solitaire, sans doute par peur d'être abandonné de nouveau. C'était si dur de perdre les siens, de n'avoir aucune idée de leur sort. Mais tel était le lot de nombreux réfugiés, et il avait fini par se résigner.

Jusqu'au jour où une mystérieuse lettre arriva à son appartement, Façade des Vents. Une missive de Melonez, qui se présentait comme la mère adoptive de Melowen, et souhaitait le rencontrer.
Shinki n'avait jamais connu aucun de ses grand-parents, et son cœur se remplît de joie à l'idée de cette rencontre. Il avait hâte d'entendre des histoires sur sa mère, de savoir comment elle était quand elle était enfant, et toute autre anecdote que Melonez aurait à lui raconter.

Ce soir là, au moment de se coucher, Shinki médita cette pensée :

(Très sympa !)

(Merci ;) ...dire que ce personnage qui est né d'un RP en 2006 a déjà plus de 26 ans (années de Jena) !... Le temps passe vite sur Atys...)

( trés agréable à lire, et une histoire trés crédible je trouve. Vivement la suite :D)

Héhé ! Quelques années après je lis enfin la suite. Merci Shinki ! :)

Ooops...
Aucune intention de polluer le topic, je suis déjà partie... *se fait toute petite*