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#31 [fr] 

Oura s'éclate de nouveau devant tant avis si négatif d' homin.
Un homin et un homin il marche avec deux pieds donc en quoi vous font t-il si peur ?

Sciure noire comme leur non l'indique sont des lâches qui rampent à terre ,leurs aptitudes de gingos de protection de troupeaux à tuer en toute fourberie.

Faudra les mettre au buchée un après l'autre sans procès.

A mort !

#32 [fr] 

La Cité de Min-Cho, réputée il fut un temps pour son commerce, était désormais une ville éteinte. Les mesures de restriction décidées par les Guérisseurs avaient eu raison de son activité florissante.

Comment pourrait-il en être autrement, songea Tsutai We-Dzuo, lorsqu'on sait que cette Cité porte le nom du dernier Grand Masque des Anciennes Terres : un dirigeant faible n'ayant pu qu'assister impuissant à la déroute de son peuple avant de périr lui-même durant le Grand Essaim. La tragédie de la Théocratie est qu'elle n'a jamais su reconnaître ses grands homins, pensa l'Assassin. Les initiés suivaient les orateurs qui déguisaient le mieux leur couardise sous les fards de la diplomatie. Et bien soit, Min-Cho serait de toute manière bientôt réduite en cendres...

Le Maraudeur poussa silencieusement la porte dérobée d'un bâtiment mal entretenu. Il pénétra dans une petite échoppe dont le vieux tenancier arrangeait l'étal. Le commerçant finit par se rendre compte de sa présence.


- Kami li'ata ! Je ne t'avais pas vu entrer, Kwaï. Que puis-je pour toi ?

- J'ai entendu dire que tu pourrais m'aider à, disons, ... créer des tourbillons dans les Chutes d'Atys !

L'expression du masque du marchand changea et il dévisagea longuement le visiteur puis il sortit de sa poche une enveloppe et la lui tendit nerveusement sans mot dire.

Tsutai We-Dzuo s'en saisit et son masque se fendit d'un rictus tandis qu'il murmurait :
Longue vie à la veuve !


L'Assassin repartit aussi discrètement qu'il était venu. Lorsqu'il fut assez loin des Cités de l'Intuition, il jeta un oeil au message codé que contenait l'enveloppe. Il y était question d'un convoi à attaquer. Voilà qui ravirait certainement l'Intraitable. Sans plus attendre, le Maraudeur activa son cristal et disparut.

Last edited by Rumeurs d'Atys (1 decade ago)

#33 [fr] 

Attachée à la paroi d'une grotte obscure, Ki'atal pleurait doucement. Sans rien pouvoir distinguer, elle sentait la présence des deux autres prisonniers morts à ses pieds.
Soudain, des éclats de voix lui parvinrent. Avait-on remonté la piste de ses kidnappeurs ? Allait-on la sortir des griffes des Maraudeurs ? La Zoraï hurla à travers son bâillon en espérant que quelqu'un l'entende. Mais en tendant l'oreille, Ki'atal reconnut l'accent caractéristique du dialecte Maraudeur. C'était la voix de l'Intraitable qui donnait vraisemblablement des ordres aux Marchands de Sciure Noire. Kaunera la saisit durement et elle entendit le bruit d'un cristal qu'on active.

L'énergie qui la traversa ne ressemblait à rien qu'elle ait déjà connu. Elle eut l'impression de goûter pour la première fois au Chaos et cela la terrifia. Chancelante, Ki'atal sentit l'écorce se dérober sous elle. Mais déjà, l'Intraitable l'exhortait à avancer.
Son masque enserré dans plusieurs bandes de tissu, elle marchait en suffoquant et sans rien distinguer de ce qui l'entourait. Parfois elle chutait sur ce qui devait être des racines ou autres escarpements. Kaunera la relevait alors sans ménagement, la poussant devant lui, toujours plus loin vers une destination inconnue. Les larmes de la Zoraï s'étaient taries. De loin en loin, la guettait la Démence, elle pouvait le sentir, mais jusque là elle était parvenu à ne pas se laisser happer par les affres d'une inquiétante rêverie. Elle se concentrait sur le visage des prisonniers que le Clan de la Sève Noire avait froidement assassinés devant elle. Elle imaginait qu'ils avançaient avec elle du même pas hésitant. Trissi la Matis et Tsuka le Zoraï lui murmuraient inlassablement les mêmes suppliques, l'oeil vitreux et le corps agité de spasmes comme à l'instant de leur mort. Tous deux posaient sur elle le même regard réprobateur.
"Pourquoi ?" semblaient-ils lui crier silencieusement.

#34 [fr] 

La pièce ne possédait ni mobilier ni fenêtre. Allongée sur le dos, l'émissaire dynastique était balayée par un rayon lumineux filtrant d'en dessous la porte de sa cellule.
La fixité de son regard aurait pu la faire passer pour morte si de faibles spasmes nerveux n'avaient soulevé son corps par intermittence.
Autour d'elle, étaient disposés plusieurs morceaux d'écorce couverts de fruits séchés et d'autres aliments auxquels elle n'avait manifestement pas touchés.
Une scansion dans la continuité du filet de lumière fut le seul signe avant-coureur avant que la porte ne s'ouvre. Dans un silence absolu, l'un de ses geôliers vint se placer au-dessus d'elle.

Muni d'une spatule, il entreprit d'appliquer une décoction sur la peau de la prisonnière. Le regard de Ki'atal suivait vaguement les mouvements désormais familiers de l'homin. Lorsque celui-ci eut terminé, une seconde silhouette se dessina dans l'embrasure de la porte. Zacciro Antochini attendait patiemment que la psychodrogue fasse effet.

Ce furent d'abord quelques tâches de lumière dans la pénombre ambiante. Mais bientôt, chacune des sensations de l'émissaire dynastique basculèrent dans une béate confusion. L'onirisme entraînait déjà la Zoraï dans des danses éperdues où bientôt seule la voix de Zacciro pourrait lui servir de repère.


"Je te félicite. Tu as remarquablement tenu bon jusqu'ici, Émissaire. Je sais que tu as prié les Puissances à chaque instant pour ne pas basculer dans la Démence. Je ne voudrais pas te voir échouer maintenant. C'est pourquoi ma voix te servira de guide afin de ne pas te perdre dans les méandres de tes visions. Il te suffit de m'écouter attentivement et de me répondre pour empêcher les psychodrogues de contraindre entièrement ton esprit."

La prisonnière ferma les yeux, accueillant la première vision, sans lutter. Comme la veille et l'avant-veille, la voix de Zacciro Antochini résonna dans la geôle : "Souviens-toi de la première fois où tu as entendu le Chant d'Atys..."

Last edited by Kiatal(aniro) (1 decade ago)

#35 [fr] 


Kaunéra regardait l'homine.

Elle avait fait preuve de volonté malgré ce qu'elle avait subie. Parfois, il croyait voir dans son regard une lueur fébrile de conscience concentrant, sans doute, les dernières pensées d'une logique absurde.

C'était terminé. Il fit appeler celui qui lui avait remis l'homine.
"J'ai des préoccupations plus urgentes pour le moment. Je m'en suis assez occupé. Reprends-la, et disparaît avec !"

Ki'yumé sortit du camp de Kaunéra en portant l'homine qui n'avait pas vu la lumière d'Atys depuis plusieurs mois.

Last edited by Kaunéra (1 decade ago)

#36 [fr] 

Voilà plus d'une semaine que les séances d'interrogatoire avaient pris fin. Privée de l'administration quotidienne de psychodrogues, les premiers signes de manque n'avaient pas tardé à affecter l’Émissaire Dynastique. Dès qu'elle en avait la force, elle plongeait dans une profonde méditation. Son mentor, la Zoraï Blanche, l'avait longuement préparée à de telles éventualités. Ce n'était pas la première fois que son corps était en proie à de grandes souffrances et elle avait appris à puiser une énergie salvatrice dans la pratique des anciens rites. Les yeux clos, elle laissa ses limites corporelles se fondre dans son environnement sensoriel...

L'absence des siens se fit moins pesante. Elle ressentait à nouveau plus intensément son appartenance à la création de la Génitrice. Tandis qu'Atys et Sagaritis poursuivaient leur éternelle danse dans la glorieuse lumière de la Déesse, chaque Graine de Vie entonnait son propre chant en un formidable chœur.

Cependant, chacune de ses méditations lui laissait un goût amer. Une ombre indistincte semblait s'étendre en dessous d'elle. Et depuis les tréfonds, elle sentait une peur grandir en écho à la sienne. Le fragile équilibre qui unissait la faune, la flore et l'hominité allait une nouvelle fois connaître un bouleversement.

Rouvrant les yeux, l'Emissaire distingua face à elle le masque mutilé de Ki'yumé. Son ennemi se fendit d'un rictus alors qu'elle s'apprêtait à l'invectiver et posa un doigt sur son masque en signe de silence.
"Laisse-moi deviner ! C'est la joie de me revoir ?" Se relevant, il l'empoigna et l'entraîna vers la porte. Hébétée, la Zoraï ne tenta pas de se débattre et se laissa bander les yeux. Soutenant sa prisonnière, le Maraudeur sortit du bâtiment et huma l'air extérieur, satisfait. "Tu sens ça ? Le parfum de la liberté ... La plupart des homins sont incapables d'en sentir les subtiles fragrances, trop occupés qu'ils sont à s'aliéner à la première puissance venue !"

Un haut-le-coeur souleva la poitrine de Ki'atal et ses jambes se dérobèrent sous elle. Coupé dans sa tirade, Kiyumé haussa les épaules et souleva la Zoraï souffreteuse. Bientôt s'en serait fini du règne de la faiblesse et de la sensiblerie. Le temps du Chaos approchait enfin !
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