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Assise confortablement dans un fauteuil moltonné en ailes de papillon, Zendae tirait tranquillement sur un long et fin calumet en réfléchissant à la politique Royale.

Les années avaient passé, sans altérer encore une once de la fermeté de son port ni la souplesse de sa démarche. Les homin-e-s se conservent admirablement c'est bien connu...
Mais la fougue qui caractérisait sa jeunesse s'était pourtant muée. Probablement que le séjour prolongé à Yrkanis avait petit à petit transformé l'ardente amazone en froide calculatrice.

Sa présence parmi les sujets se faisait maintenant très discrète, passant la plupart de son temps reclue à ses recherches. Mais elle n'en continuait pas moins de garder sa vigilance quand aux rumeurs et mouvements dans le royaume.

Et donc récement, la ferveur que les fyros employaient à finir la barricade de Thesos avait reveillé les inquiétudes des sujets.

"Quelle idée stupide que de s'attaquer à ce paravent futile !"" maugrea tout haut l'Amazone.

Puisque la mode était à envoyer des missives au Karan, Zendae entreprit de faire de même.
Lettre au Karan
Na Karan,

Permettez-moi de donner mon avis de maître d'armes quand au bouclier que les fyros bâtissent au sud de Thesos.

Stratégiquement, je pense que cette palissade est d'une utilité quasiement nulle. Un mur n'a jamais arreté les kitins, on le sait depuis la chute de Zoran. Et quand bien même, le positionnement du mur est absurbe, il n'entoure même pas la ville. Les kitins n'ont pas besoin d'y toucher il leur suffit sortir de l'écorce depuis les mines de sciure ou encore le canyon.

Il en est de même pour nous ! Auriez-vous l'intention d'attaquer Thesos, rien n'empeche de se téléporter massivement au nord du mur.

Ce n'est qu'un paravent futile, destiné simplement à donner de l'apparat militaire à Thesos et accessoirement tendre un piège au royaume.

Comme vous vous en étiez réjoui avec lucidité lors de l'établissement de leur première tour, ils marquent clairement la position de leur frontière ! loin dans leurs lignes.

Tout comme la notre est marquée par le positionnement des gardes frontières, soulignerais-je. Qu'avons nous entre ? des tribus belliqueuses, un nid de kitin, un camp maraudeur. Les matis arides ne doivent leur survie qu'à leur recherches scientifiques pour le bien commun. C'est ainsi que je vois l'amer réalité.

Leur soi-disant affront eut été d'une toute autre ampleur s'ils avaient discipliné les Pillards du désert et placé le mur à Berello !

Qu'aurions-nous à gagner à s'attaquer au mur ?
Permettez-moi de douter simplement que nous gagnons, malheureusement. Le risque d'être encore la risée des autres nations est grand. Et nous serions les fautifs, à attaquer cette installation devant leur porte.

Récement, avoir aidé les zorais dans le combat contre la goo à été un des meilleurs mouvements que le royaume ait accompli, même si c'est le Cercle Noir qui a donné le point final. Pourquoi re-ternir notre image en succombant à une petite provocation ? N'existe-t-il pas une éventualité que ce soit même calculé pour nous faire faire un faux pas ?

Bien sûr, il ne s'agit pas de croiser les bras ! La meilleure réponse à donner est à mon avis de faire enfin pousser la barrière vivante autour d'Yrkanis ! Laquelle sera bien plus prestigieuse et utile que cette palissade de bois mort.

Sincèrement à votre service,
Zendae, Maitre d'Armes.

Jena Aiye.

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