ROLEPLAY


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#1 [fr] 

« Par la chope du Grand Glouglou, c’est vraiment pas possible ! »
Krill ronchonna sous ses couettes. Elle venait de faire le tour du camp des Gardes-Frontières pour la troisième fois, et toujours avec le même résultat : il n’y avait pas un seul colporteur à l’horizon. Ça commençait à lui courir sérieusement sur le système, la rigueur militaire des habitants du coin, et leur manie de virer tous les commerçants qui passaient. Une fois, elle en avait bien vu un à qui elle avait pu refiler deux ou trois paires de bottes et un pantalon ratés. Mais même cette fois-là, le colporteur était resté à l’extérieur du camp. Et les gardes l’avaient surveillé avec insistance, probablement au cas où ça aurait été un Fyros ou un Bagnard déguisé qui aurait essayé de passer des trucs en fraude. Non mais franchement !

Elle lança un regard noir à Gine Pindi, le chef de la tribu, bien à l’abri derrière l’une des tours de guet. Il y avait peu de chances qu’il la voie, mais elle n’avait pas trop envie de prendre le risque qu’il la fasse éjecter manu militari du camp. Pas alors qu’elle avait passé une bonne partie des derniers jours à essayer de se faire bien voir.
Pour l’instant, seul Anicho Antodo, l’hôte d’accueil, daignait lui adresser la parole. Et encore, c’était pour lui dire de se dépêcher, et que ce qu’elle produisait n’était qu’à peine digne de leur unité. Mais il prenait quand même l’équipement. Et les gardes s’étaient mis à chasser les torbaks et les kinchers qu’elle ramenait parfois à ses basques lorsqu’elle forait dans le coin. Krill ne désespérait pas de réussir prochainement à refiler quelques babioles aussi à Nibri Anini, la contremaître, et à récolter quelques dappers en plus. Se faire protéger par les Matis quand on forait à proximité, c’était une chose, mais leur piquer des dappers… pardon, leur proposer de menus objets contre rémunération, c’était encore mieux.

Mais en attendant… Toub de toub ! Il allait lui falloir trouver un colporteur ailleurs si elle voulait revendre les fripes qu’elle avait fabriquées.

Sur un dernier grommellement, la Trykette prit la direction de l’ouest. Les Bagnards étaient bien plus accueillants que les Gardes-Frontières. Elle n’allait pas le crier sur les toits, bien sûr, vue l’opinion respective que les uns avaient des autres, et réciproquement… Mais n’empêche qu’on trouvait presque toujours un colporteur de bonne composition près de leur camp. Voire carrément à l’intérieur. Pour des Matis, ils avaient bien compris l’intérêt du commerce. Eux.

Mais sur le chemin du retour, pour changer, un torbak la trouva appétissante. Sales bêtes ! Cette forêt était vraiment mal fréquentée ! Elle prit aussitôt ses jambes à son cou pour rejoindre la protection relative accordée par les Gardes-Frontières. Autant qu’ils servent à quelque chose !
Elle reprenait son souffle, et une bonne rasade de bière, près du feu de camp quand elle remarqua quelque chose qui la réconcilia instantanément avec ses hôtes : non contents de l’avoir débarrassée du torbak, les gardes s’étaient trouvés de nouvelles cibles. Ils s’entretuaient désormais avec férocité sous prétexte que l’un des tireurs avait atteint l’un des fantassins au lieu de la bête sauvage, et que celui-ci refusait d’accepter ses excuses. Le temps que l’arbalétrier morde la sciure, Krill avait retrouvé toute son ironie coutumière et avait bien du mal à cacher un immense sourire. Et autant pour la rigueur militaire !


(Inspiré de faits réels et de la page (en anglais) des Gardes-Frontières sur le wiki)

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Peu importe que la chope soit à moitié vide ou à moitié pleine, tant qu'on a le tonneau.
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