ROLEPLAY


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#1 [fr] 

Après avoir salué ses nouveaux amis, le conteur s'éloigne, par politesse, du bar de Ba'Naer avant de déchirer un pacte de téléportation. Il sourit en pensant à la soirée passée, et à l'histoire qu'il a pu raconter. Après une petite marche rafraîchissante, Husyrèch arrive dans son antre. De l'intérieur, impossible de savoir où l'on est : un appartement tryker, une cave secrète du désert, un des recoins tortueux de la forêt, une petite cahute perdue au fond de la jungle ?

En rentrant chez lui, Husyrèch raccroche délicatement au mur, au milieu de centaines d'autres, les lucios qu'il avait emprunté pour la soirée. Il range ensuite le carnet contenant l'histoire d'Aelos et Vadler à sa place précise (comment il arrive à déterminer quelle est la place précise du carnet dans le capharnaüm qu'il ose appeler est une bibliothèque est un mystère). Enfin, il sort une bague fyros et la range dans une petite boîte portant un étrange symbole gravé.

Se plaçant au milieu de la pièce, le fyros commence une étrange méditation. Il répète sans cesse la même prière, la murmurant si bas que même lui n'a conscience de son contenu. Petit à petit, ses muscles se détendent et son visage se radoucit et il se tait. Pendant plusieurs minutes ou plusieurs heures, il reste parfaitement immobile, son corps comme une statue et son esprit vide comme un bon tonneau chez Ba.

Soudainement, il se relève, échange quelques mots avec lui même, et se dirige vers sa bibliothèque, l'air satisfait. Après quelques instants, il sort plusieurs petits carnets, les feuillette un instant, puis les range dans son sac. Il sort quelques boîtes cachées sous une drapure et les range également, sans même regarder leur contenu.

L'homin sourit en sortant de son antre : il a trouvé les prochaines histoires qu'il racontera à ses nouveaux amis.

#2 [fr] 

Husyrèch salua ses amis une dernière fois, avant de briser un pacte. Sur le chemin du retour, il rumina, se demandant qui était Yren parmi toute l'assemblée. Arrivé chez lui, il reposa religieusement ses notes ainsi que le soutien-gorge matis, puis partit se coucher. De toute évidence, il n'aurait pas de réponses ce soir.

********

Cette fois-ci, Husy était sûr ! Vu le nombre d'homins qui s'étaient dépêché pour venir entendre parler du Culte, Elle devait être forcément être dans le tas. Après plusieurs heures à en discuter dans son antre, il hurla un bon coup en arrachant les notes d'un mur entier. Une fois le mur nu, il se mit à griffonner dessus.

Au bout de plusieurs heures, le conteur regarda son oeuvre avec un plaisir non dissimulé. Oui, ça lui permettrait d'y voir plus clair ...



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#3 [fr] 

Husyrèch était de retour chez lui, après une soirée des bardes fort agréable. Évidemment, il avait dû adapter son histoire aux présents, mais il était plutôt fier de la Hache Qui Dit La Vérité. Néanmoins, sur la fin, cette larme lui avait mis ce foutu refrain en tête. Qu'est ce qu'elle voulait dire par là ? Est-ce qu'elle lui était reliée ?

*******

Un autre jour, une autre histoire. Husyrèch tournait en rond chez lui, incapable de tenir en place. Il ne comprenait pas : il avait pourtant fait tout ce qu'ils s'étaient dit, elle aurait du le retrouver ! La tenue, la coupe, le tatouage, l'histoire et même l'endroit : il avait respecté les instructions à la lettre, et pourtant elle était introuvable. Les deux amoureuses se perdaient souvent de vue, mais elles se retrouvaient en permanence, normalement ...

Est-ce que quelque chose aurait pu lui arriver ? Non, c'était une pensée ridicule ; fyrak était fyrak, personne ne pourrait l'empêcher de faire ce qu'elle voulait.

*******

Cette fois-ci, s'en était trop. Il avait failli s'énerver en public ! Husy était assis dans un coin de sa pièce, tenant dans les mains une lettre. Il n'osait l'ouvrir, par crainte des conséquences. Et pourtant ... C'était son dernier espoir. Trois shookis plus tard, le conteur se décida enfin et ouvrit la lettre.

"Mon husy à la crème,

Si tu lis cette lettre, C'est que je ne te suis pas revenue. Cela nous semble impossible, et pourtant, une petite voix au fond de mon coeur m'a poussé à t'écrire cette lettre. À ce stade, la seule chose qui pourra nous aider, c'est de lui demander son aide. Cela te coûtera - mais tu le sais déjà. Allume un feu de Bothaya, et brûle-y la boîte à émotions, en récitant le Psaume du Dragon. Une fois la boîte entièrement consumée, l'Architecte du Grand Manipulateur t'apparaîtra pour te montrer le chemin.

Yren"

*******

Husyrèch se dirigea vers le bar de FairHaven, un petit sourire en coin. Certes, les exigences de l'Architecte étaient ... particulières, mais rien qu'il ne pouvait faire. Et puis, c'était rassurant d'avoir cette petite voix qui lui sussurait à l'oreille quand il fermait les yeux. Que lui avait-il dit, déjà ? "Quand le violet disparaîtra, elle reviendra".

*******

Les aphorismes étaient bizarre, mais il s'y faisait. Et puis, d'une certaine manière, c'était rigolo à faire. Mais raconter à nouveau une histoire, brisant le serment qu'il s'était fait, il trouvait l'architecte gonflé. Bien sûr, il s'y était plié, mais pas de bonne grâce. Aaah, ce que l'amour vous poussait à faire ...

*******

Husyrèch était rentré, furieux. Il avait perdu ses moyens, et son histoire avait terriblement mauvaise. Il avait même raconté une vraie histoire ! Pensez donc, Husyrèch qui raconte une vraie histoire qui se termine bien, ça n'avait pas de sens ...

Et tout ça, c'était la faute de l'Architecte ! Celui-ci lui avait expliqué comment cette histoire allait se passer, et tout s'était bien déroulé. Jusqu'ici. Eeri était censé planter Ostium, puis partir au soleil couchant dans les bras du zoraï. Mais là, manifestement, le contraire s'était passé. Il avait eu des mots qu'il regrettait, maintenant. Il pensait pouvoir faire changer d'avis la fyros - après tout, il avait son rôle à jouer dans le plan du GM, il était normal qu'il intervienne, non ?

Et pourtant, même si cela lui semblait impossible, il devait accepter l'évidence : l'Architecte avait eu tort. Et s'il avait eu tort là dessus, est-ce qu'il aurait pu se tromper sur autre chose ? La prédiction qu'il lui avait fait, peut-être ...

Non, c'était certain, Husyrèch divaguait. Il avait toujours raison, par définition. C'est juste que pour une raison inconnue du fyros, il lui avait donné une fausse information. Mais Husyrèch finirait par comprendre, bien évidemment. Il suffisait de continuer à croire en Lui, et tout irait bien. De toute façon, le conteur n'avait plus vraiment d'autres alternatives ...

#4 [fr] 

Husyrèch salua son audience au bar et se mit en route vers son appartement, satisfait. Une fois rentré chez lui, il se mit à l'aise et commença à réfléchir à haute voix, comme il lui arrivait parfois.

"Ah, une belle histoire ! Cette fois-ci, pas d'architecte pour m'embêter, j'ai pu le raconter comme je le souhaitais"
" Quelle histoire, cette fois-ci ?"
"Oh, j'ai raconté Venine ! Tu aurais vu les étoiles dans les yeux des deux jeunettes ..."
"Il y avait du beau monde, alors ?"
"Beau je ne sais pas, mais il y avait du monde, oy. Krill était là, évidemment. Ainsi que Lorlyn et Wixarika, et heureusement Eeri n'était pas là."
"Heureusement ? Que t'as fait le deuxième plus beau popotin du désert pour que tu la craignes ainsi ?"
"Oh, trois fois rien, mais à chaque fois que je parle d'elle dans une histoire, elle s'énerve ... "
" En même temps ... Si tu continues comme ça, elle va se douter de quelque chose !"
"Impossible, elle est trop occupée à planter des dagues dans le coeur de ses amis et oublier de boire."
"Des dagues métaphoriques, hein ?"
"Oy, métaphoriques aussi ..."
"Je ne sais pas encore ce que je raconte la prochaine fois ... Il va falloir fouiller un peu dans les réserves, je crains"
"Je te fais confiance pour ça ! Mais d'abord, célébrons un coup"

Le lendemain matin, Husy se réveille avec un mal de crâne pas possible. Il ne se souvient plus bien de sa soirée, mais à en juger par les cadavres de bouteilles, il a bien honoré le Glouglou. Il ramasse les bouteilles histoire de nettoyer un peu, et il sort de son antre, à la recherche de nourriture pour apaiser son estomac affamé.
Husyrèch revient chez lui après un court trajet dans les ruelles de Pyr, une paire de brochettes de Capryni à la main, essayant de dérouler le cours de sa soirée. Il se souvient être rentré, s'être félicité de sa réussite, mais au delà ...
Il est encore dans ses pensées quand il rentre dans son appartement, et se place machinalement face à son mur de réflexion, quand il remarque un graffiti dessus. Quelqu'un a profité de son absence pour s'introduire chez lui et le narguer ! Sous la surprise, le fyros laisse tomber au sol ses brochettes qui sont désormais immangeables ...

Il observe attentivement le mur et, une fois qu'il a pu percer les brumes de l'alcool, se rend compte des changements, et se met à rouer de coups le mur. Ça ne change rien, mais ça lui permet de se défouler. Maintenant, il n'a plus qu'à trouver l'enfoiré qui s'est permis ça.

HRP : le graffiti en question, excusez la qualité les vapeurs d'alcool ont attaqué le mur (si l'image ne s'affiche pas, regarder hors-jeu, comme pour l'autre)

#5 [fr] 

Après avoir roué suffisamment de coups le mur pour se rendre compte qu'il avait bien plus mal que le mur, Husy se mit à fouiller son appartement, se demandant ce qui avait bien pu être volé. Il fut fort étonné quand il se rendit compte que la seule chose qu'il avait perdu était son sang-froid, et que rien ne manquait chez lui.

Cela ne le rassura pas pour autant, et il décida d'aller interroger le gardien de son immeuble à ce sujet. Après tout, il aurait nécessairement du voir quelqu'un passer !

"Comment ça, tu n'as vu personne ?"
"C'est ce que je te répète pour la quatrième fois ! Personne n'est rentré pendant les 10 minutes où tu es parti !"
"Mais c'est impossible, je suis sûr que ce n'est pas moi qui ai vandalisé mon propre appartement, quand même !"
"Et tu as demandé à la trykette à couettes d'hier soir ?"
"Comment ça, quelle trykette ? Quelles couettes ?"
"Une trykette dans la force de l'âge, avec des couettes et une tenue raffinée beige, qui m'a dit qu'elle te faisait une surprise ... Elle avait manifestement les clés pour rentrer chez toi, je ne l'ai pas vu ressortir de la soirée."
"Mais ENFIN, à quoi ça sert de payer un gardien s'il est même pas foutu de garder ? Un seul travail à faire, et même ça t'y arrives pas ! C'est comme si j'allais dans les bars raconter des salades de Cratchas, c'est ridicule !"
Le gardien réprima un sourire, connaissant bien assez la réputation d'Husyrèch en la matière ...
"Je ne peux rien de plus pour toi, Husy. Et si tu n'es pas content, envoie une réclamation au Palais."

Après quelques minutes passées à insulter copieusement le gardien qui resta d'ambre, Husyrèch partit en direction de chez Lydix. Il avait eu une idée ; comme quoi, la colère ne mène pas qu'à la haine, mais aussi à des éclairs de génie. Lydix vit arriver le conteur, le visage encore rougi, et la tête des mauvais lendemain. Les questions indiscrètes, ça ne faisait pas vendre, alors il les rangea avec sa curiosité.
"'ren pyr Husy, qu'est ce qu'il te faut ?"
"Du matériel d'adoration, qualité supérieure."
"T'es sûr que tu t'es pas trompé de magasin, par hasard ?"
"dey, dey, ce soir c'est prière au Grand Glouglou, je vais pas faire ça avec de l'eau !"
"Je vais voir ce que je te trouve. Mais cette fois-ci, je veux voir les dappers avant ! J'ai pas envie de devoir ré-engager un huissier comme la dernière fois."
Husy grommella et sortit sa bourse. Ce n'est pas qu'il était pauvre, c'est plus que par principe il n'aimait pas payer, voilà tout. Armé d'un tonneau et d'une multitude de bouteilles, Husy repartit chez lui.

Une fois arrivé, il alluma un feu, et se mit dans la position de prière avancée. Adossé au mur, le bras à 90°, juste au dessus d'une petite table, et on garde une régularité dans le mouvement. Husy n'en était pas à son premier coup d'essai, même s'il consultait rarement le Glouglou pour ses conseils. Mais à ce stade, il n'avait plus vraiment d'autres idées, et puis c'était en plus un moment relativement agréable. Pour couronner le tout, il sortit un peu de stinkaab qu'il avait récupéré dans une de ses folles aventures, et se prépara.

Au bout d'un moment, Husyrèch se mit à fixer le feu, fasciné par la danse des flammes. Alors qu'il se demandait comment celui-ci faisait pour danser ainsi, il fut surpris d'entendre le feu lui répondre.

"Oh, tout est dans le déhanché, en fait. C'est pas parce que je suis un feu que je ne peux pas le faire !"
"Woah, un feu qui parle, trop bien !"
"Oh mais, tous les feux parlent, c'est juste que presque tous les homins ne savent pas nous entendre. Tu dois être unique en ton genre !"
"Ouais !!!!!"
"..."
"Et sinon, monsieur fyr, vous savez raconter des histoires ? C'est toujours à moi le faire, ces derniers temps ..."
Un peu déçu d'être pris pour un simple conteur, le feu commença à lui raconter l'histoire de Kyr'Tas, le tryker qui se prenait pour un Kizoar. Husyrèch était fasciné, admirant les images que lui montrait le feu qui narrait en même temps. Ça, c'était du conteur avec des preuves solides ! Au bout d'un moment, alors que Kyr'Tas s'apprêtait à affronter le légendaire Ekilm, le feu se mit à danser dans toute la pièce et changea de voix, ce qui impressionna d'autant plus Husyrèch. Si seulement il pouvait faire la moitié de ce qu'un feu pouvait faire, ses histoires seraient dantesques ...
"La pique ! Husyrèch ! Attrape la pique !"

Fasciné par le feu, Husyrèch obéit et attrapa la pique, qui n'était qu'à quelques centimètres de lui. Au moment où il la toucha, tout son corps se figea, ses muscles se crispèrent et ses yeux se révulsèrent. Husyrèch se vit dans le bois du champignon géant, admirant Yren se battre contre des Jugula, avec une pique. Non, pas une pique, SA pique, celle qu'elle portait sur elle en toute circonstance, ne s'en séparant jamais. Et pourtant, Husy la tenait dans sa main, sentant les gravures uniques le long du manche.

Pris d'un éclair de lucidité, Husyrèch reconnut la fyrette à ses côtés qui lui parlait sans qu'il n'y comprenne mot. Il essaya de lui dire, qu'il avait compris, que la goo l'avait atteint, et qu'il devait se faire rappeler par les Puissances. Mais seul des grognements incompréhensibles sortaient de sa bouche. Un conteur qui n'arrivait plus à parler, quel comble ... Se rendant compte de la futilité de son action, Husy lutta de toute ses forces pour reprendre contrôle de son corps. Centimètre par centimètre, il déplaçait la pique en direction de son coeur. Il serait assez fort pour le faire lui même, pas comme ce faible de drakani !

Husyrèch sentit une main entourer la sienne, puis une deuxième. Il sentit des murmures à son oreille, mais oublia tout lorsque la dernière vision de sa vie s'imprima sur ses yeux : sa propre sève coulant le long de la Pique d'Yren.

#6 [fr] 

Yren rentrait d'une chasse quand elle constata la disparition d'Husyrèch. Ce n'était pas si inhabituel que ça, et le couple s'était adapté à ce genre de choses. Le conteur avait souvent besoin de temps seul, afin de collecter des histoires et de se concentrer sur son Art ; et puis, Yren elle même n'en était pas à sa première disparition non plus. Nos deux tourtereaux se retrouvaient toujours, pour leur plus grand plaisir, Husyrèch avec de nombreuses histoires dans sa besace, et Yren pleine de vie et d'aventures improbables.

Elle laissa quelques semaines s'écouler, comme à leur habitude, puis prépara ses mektoubs pour le voyage vers leur lieu de retrouvailles en cas de disparition, FairHaven. Yren souffrait hélas du mal de la téléportation, et elle devait effectuer tous ses trajets en mektoub. La tâche n'en était que compliquée par le fait qu'elle ne laissait jamais aucune affaire derrière elle, transportant toutes ses possessions selon la vieille tradition fyros de nomadisme.

Le voyage se passa sans accroc particulier, la route des vents lui rappelant d'anciennes route des eaux auquel elle avait pu participer, quand elle était encore jeune. Yren en profita pour remplir ses stocks de matières des primes, et termina son voyage par quelques jours de repos dans les Plages d'Abondances, une destination idyllique de voyage selon elle.

Une fois arrivée à FairHaven, il fut aisé de se fondre dans la masse, et d'observer l'activité du légendaire bar de Ba'. Hélas, Yren n'y vit aucun conteur rouge mal coiffé, et elle dut se résoudre à faire le chemin retour au bout d'une longue semaine d'attente. Si elle appréciait les lacs, son lien avec le Désert était trop fort pour qu'elle puisse l'abandonner trop longtemps. Et puis, si Husy n'était pas encore là, c'est qu'il avait sans doute besoin de plus de temps.

Hélas, le trajet retour fut aussi mouvementé que celui de l'aller fut calme. Des maraudeurs avaient bloqué la route des ombres, et il était impossible pour Yren de passer discrètement avec ses mektoubs et tout son barda. Elle avait vu la force maraudeur et savait qu'en cas d'escarmouche, elle n'aurait que peu de chances de s'en sortir seule. Elle prit donc la décision de revenir en arrière et passer par le pays zoraï, un trajet bien plus long mais normalement sans maraudeurs.

Malgré quelques kitins de l'arrière pays un peu trop aggressifs à son goût, Yren arriva finalement dans le Désert, retrouvant avec plaisir l'odeur de la sciure en s'installant dans les Mines, sans doute son lieu préféré de villégiature. Quelques jours à peine après être arrivée, elle eut vent d'une soirée des bardes, à FairHaven. Elle était certaine qu'Husyrèch y serait, car pour rien au monde il ne raterait ça.

Seulement, Yren était bien embêtée, car elle n'aurait pas le temps de refaire le trajet avec ses mektoubs, en particulier si les maraudeurs étaient encore présents ... Elle prit donc ses possessions les plus précieuses avec elle, et cacha le reste dans plusieurs caches qu'elle espérait secrètes, et déposa ses mektoubs adorés à l'étable de Thésos. Le palefrenier lui avait demandé un prix excessif, mais elle n'était pas en position de négocier ; et puis, ce n'était que des dappers, après tout.

Elle chevaucha à bride abattue jusqu'à Hoï-Cho, laissant sa monture sur place, et finissant le trajet à pied, de peur de la tuer à la tâche. Ce fut une Yren fatiguée, mais contente, qui arriva à FairHaven, la veille de la soirée des bardes.

La soirée se passa merveilleusement bien ; vu la foule, il lui fut aisé de se fondre dedans, et elle constata qu'Husyrèch était bien là, arborant fièrement des cornes de bodoc. Elle connaissait déjà l'histoire de la hache, bien sûr, ayant aidé Husyrèch à la retrouver, mais ça ne la rendait pas moins agréable à écouter, au contraire. Satisfait de voir son chou à la crème en si bonne forme, Yren décida qu'elle allait lui faire une surprise en l'attendant chez lui. Quand il logeait seul, il retournait toujours dans le même appartement, à Pyr. Elle devait même avoir encore les clés quelque part ...

Elle arriva donc insouciante à Pyr, se rendant directement à l'appartement d'Husyrèch. Comme à son habitude, son appartement était parfaitement rangé, rempli de carnets de notes ainsi que de nombreuses boîtes, abritant les preuves de ses histoires. Elle fut surpris de découvrir un des murs à nu, orné d'un graffiti géant. Après la surprise vint la stupeur devant le schéma géant, puis la rigolade devant les nombreuses petites remarques disséminées partout.

Husyrèch rentra quelques heures plus tard, apparemment pas si surpris de la voir chez lui. Peut-être qu'il l'avait reconnu au bar ? Après tout, le fyros semblait avoir un talent pour la percer à jour, sous toutes ses formes ... Quoi qu'il en soit, la soirée se passa fort agréablement, même si il lui semblait que le conteur était ailleurs. Parfois, il semblait ne pas avoir conscience qu'elle était là, en lui répondant comme s'il se parlait à lui même. Au bout de quelques shookis, l'atmosphère se détendit et yren mit ses soucis de côté pour profiter de la soirée.

Le lendemain, aux premières lueurs de l'aube, Yren laissa un petit mot doux à husy sur son mur énigmatique, puis s'éclipsa afin de s'assurer que ses caches secrètes l'étaient restées, secrètes. Dans la journée, elle repensa à la soirée en se disant que son baba à l'essence avait été particulièrement bizarre, et qu'elle lui poserait des questions ce soir, par sécurité.

Si elle fut surprise d'entendre la voix d'husy dans l'appartement quand elle s'en approcha, il n'y avait pas de mots pour décrire la stupéfaction qu'elle ressentit en le voyant. Avachi contre le mur, entouré de cadavre de bouteille, le visage rougi par le feu et l'alcool, en train de regarder fixement le feu et, manifestement, de lui parler.

Elle s'approcha doucement du fyros et déposa Sa Pique un peu plus loin, ne voulant pas le brusquer. Elle mit une main calme sur son épaule et commença à lui parler, mais celui ci ne semblait pas l'entendre, comme s'il était Ailleurs. Le conteur racontait une histoire sans queue ni tête, à propos d'un tryker kizoar ... Yren essaya de la magie neutralisante, mais ça ne semblait pas faire effet. Elle continuait de lui parler d'une voix paisible, lui disant qu'elle était là, ce n'était pas une illusion. "Regarde", disait-elle, "ma pique, husy, ma pique ! C'est bien moi, husy".

Elle resta pendant de longues minutes à le répéter au fyros, mais rien ne semblait l'atteindre. Elle commença à perdre espoir, quand elle vit Husy se jeter sur sa pique avec une fulgurance qu'elle ne lui connaissait pas. Elle vit ce dernier se figer brusquement, la pique en main, comme paralysé. Et puis, une litanie inintelligible et ininterrompue de syllabes commença à sortir de sa bouche. Yren essayait de comprendre ce qu'il voulait dire, pensant entendre le mot de goo, sans en être sûre.

Et puis, alors qu'elle tentait de déchiffrer les paroles du conteur, elle le vit pointer la pointe de l'arme vers son cœur. Elle comprit rapidement ce que le fyros souhaitait faire, et récita la litanie contre la peur, car elle ne pouvait se laisser submerger par ses émotions. Elle prit la pique avec lui et l'enfonça dans son cœur, la sève se déversant sur son armure rouge.

"Tant pis pour le mal", pensa Yren en attrapant sa pique. Si le conteur avait eu la force d'esprit de se suicider, elle pouvait bien supporter les effets néfastes de la téléportation sur son corps. Elle attrapa un des pactes dans la besace d'Husyrèch et le brisa.

Luttant contre l'envie subite de vomir, Yren aperçut Husyrèch un peu plus loin dans les mines, allongé par terre. Au moins, la résurrection avait marché, c'était déjà ça. Elle se précipita à son chevet et reconnut instantanément son bek i bemaï, la corruption ayant manifestement quitté son corps encore faible. Elle le serra fort dans ses bras et se mit à sangloter, sous le coup de l'émotion.

Husyrèch se réveillait péniblement de la résurrection, encore un peu vaseux mais l'esprit clair, heureux de voir qu'il avait réussi. Il ouvrit les yeux et vit une matisse avec une certaine bedaine le serrer dans ses bras, les larmes aux yeux. Husyrèch sourit et ferma les yeux, rassuré par la puissante étreinte d'Yren. Cette dernière, si heureuse qu'elle était, en oublia son état, et quelques secondes plus tard son repas du midi ressortit de manière fort peu élégante sur nos deux énergumènes.

********

Quelques jours plus tard, autour d'un feu isolé dans le désert ...

"Quand même, mon soutien gorge comme preuve de l'histoire, tu n'as pas l'impression d'abuser un peu ?"
"dey, au contraire ! Tu aurais vu leur visage quand je l'ai sorti, ça valait le coup, je t'assures"
"Je l'ai cherché partout, figure-toi ! Tu as intérêt à te faire pardonner ..."
"Oh, je peux te raconter l'histoire de Kyr'Tas le tryker qui se prenait pour un kizoar, ou l'inverse"

*******

Un matin dans le désert, avant le lever du soleil.

"Il est temps que je retourne à FairHaven, ils vont certainement commencer à se poser des questions. J'ai vu ce qu'Eeri avait fait au guérisseur zoraï quand il a disparu, je ne veux pas qu'il m'arrive la même chose !"
"Dans ce cas, il est temps pour une nouvelle coupe, et une nouvelle armure, dey ?"
"ney, je n'en peux plus de cette atrocité ... Pourquoi on avait choisi cet ensemble, déjà ?"
"Comme punition pour avoir disparu du jour au lendemain pendant 3 ans sans donner de nouvelles, il me semble. Enfin, c'est ce que tu avais dit quand je t'ai finalement retrouvé ..."
"..."
"..."
"Tu peux me faire une Hobenyx, du coup ? Et une coiffure simple, retour aux basiques"

Un peu plus tard, alors qu'Husyrèch s'apprête à partir, Yren lui tend Sa Pique.

"Tu l'as mérité, elle t'appartient désormais. Peu d'homins aurait eu la force de faire ce que tu as fait, avec"
Restant sans voix husyrèch admira l'arme et son ancienne gravure.
"Mais ... Si tu disparais, comment te retrouverais-je, cette fois ci ?"
"Je ne partirai plus, désormais"
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