ROLEPLAY


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#1 [fr] 

C’est bon ! Les préparatifs sont terminés, nous allons pouvoir y aller !
Père arrive :
« Vous êtes prêts ? Vous êtes sûr de ne rien avoir oublié ? »
Mère arrive également « Bien sûr qu’ils le sont, depuis le temps qu’ils se préparent ! »

En effet, ce voyage, on le prépare depuis que Ukuh a passé sa cérémonie d’adoption, il y a quatre années ! Et on s’était mis d’accord pour le débuter une fois que j’aurais réussi la mienne, il y a une semaine.

Mère : Résumons, vous allez d’abord vous rendre à Pyr et y resterez un moment pour étudier à l’académie (Père : Et je vous interdis de trainer dans les bars fyros !) Ensuite vous allez à Yrkanis pour faire de même, puis direction Fairhaven, et finalement, de retour à la jungle.

« C’est cela ! Ce sera d’excellentes occasions de se faire une expérience des autres cultures ! Et puis… »

Je me fais alors interrompre par mon frère :

Ukuh : Oui, oui, puis bon. Cela ne nous fera pas de mal de sortir un peu de Zora après tout. Prier et étudier l’histoire, c’est bien, mais ça ne fera pas de nous des initiés accomplis.

Père : Peut-être, mais soyez prudents quand même !

Se redressant et gonflant sa poitrine, Ukuh affirma fièrement « Ne vous inquiétez pas, on ne risque rien tant que Shogaï reste avec moi ! ».

C’est vrai qu’il est plutôt massif et costaud, mais aussi très maladroit, autant physiquement que mentalement.

« Bon, on va devoir y aller ! Sinon on va arriver en retard pour le rendez-vous avec le guide ! »


Sur ces mots nous partîmes en direction de l’entrée de la ville. Mais finalement, nous arrivâmes en avance, il faut dire que c’était à deux pas de nos appartements.

Le guide arrive finalement, presque pile à l’heure. C’était un fyros, je ne pourrais dire s’il était grand ou non, pour nous il était tout petit, et Ukuh prenait un malin plaisir à se planter à côté de lui, droit comme un piquet.

Le guide se nommait lagezas, vêtu d’une tenue légère mais tout de même résistante : parfaite pour voyager. C’est à dos de mektoubs qu’il nous a emmené à l’arrière-pays, afin que l’un de ses compagnons le rejoigne pour l’aider à nous escorter.

La route était riche en prédateurs, mais le meneur était adroit et observateur, il nous faisait prendre des chemins sécurisés.

Finalement, on arrive sans soucis à la rampe de l’arrière-pays. Comme prévu nous attendait le compère, sur un mektoub de monte accompagné d’un autre de bat.


Il semblait plus imposant que Lagezas, et était entièrement couvert d’un manteau, le visage caché par une capuche et une épaisse écharpe malgré la chaleur.
Et d’une voie étrange et déformé, comme s’il lui manquait des dents, il nous dit simplement :

« Un long périple vous attends. »

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#2 [fr] 

On débute le voyage avec le nouveau fyros. Si j’ai bien compris, c’est le mentor de Lagezas, qui est a complètement changé de comportement depuis. Il est passé d’un blagueur qui rigolait aux moqueries d’Ukuh à un enfant qui a peur de son maitre d’école.
Il faut dire que c’est compréhensible, ce vieille homin qui ne nous a pas donné son nom est glacial, ce qui est le comble pour un fyros. Frère a bien essayé de le taquiner aussi… mais il s’est vite arrêté face aux silences gelés qu’il recevait.

La traversé se passe bien, mais elle est très éprouvante ! La chaleur est écrasante, et on transpire énormément, sans pour autant être trempés, vu la vitesse à laquelle l’humidité s’évapore dans cette région brulante et sèche.
On découvre un environnement nouveau, avec son climat, sa flore… et sa faune.

On acquiert progressivement des réflexes simples pour rendre la traverser confortable, comme se taire… pour éviter que notre gorge se dessèche, ça économise l’eau. Lagezas nous a également montré comment allumer un feu, pour se réchauffer la nuit face au froid du désert. On se dit que finalement, ce n’est pas si anormal qu’un homin du désert puisse être glacé quand on sent les températures nocturnes.

Un jour, un imprévu est arrivé : on a quitté les routes tracées par l’empire pour passer par les dunes.
-Attendez, pourquoi quitte t’on le chemin ?
Le vieux fyros me répondit sèchement : « Il n’y a pas meilleur moyen de se faire embusquer par les bandits que de passer par les chemins. Nous allons passer par un raccourci plus sûr. »

Le voyage commençait déjà à être particulièrement pénible, et nos réserves d’eau baissaient dangereusement. Puis nous arrivâmes finalement à un abri situé dans le creux des parois d’une falaise qui s’élevait au-dessus de nous.
Il y avait plusieurs plans de shooki desquels Lagezas préleva de la sève et rempli les gourdes, qu’il nous tandis ensuite.
Après quoi on se rend à l’intérieur de l’habitation creusé dans le sol : elle n’est pas très grande, mais plutôt spacieuse, et surtout, très fraiche ! Un véritable miracle !

J’entends soudainement un bruit sourd.

Je me retourne, et je vois Ukuh s’effondrer bruyamment, assommé par le vieux fyros avec le pommeau de son épée.

Je n’ai même pas le temps de réagir que je m’effondre à mon tour, une violente douleur dans la tempe.

#3 [fr] 

Je reprends douloureusement mes esprits. J’entends un brouhaha confus au tour de moi. Mes sensations commencent à s’affiner, je me souviens ! Le voyage, Lagezas, et… lui.
On est attachés, je suis dans une positions inconfortable, à moitié allongé sur le côté.
Ukuh est en train de vociférer, c’est lui qui fait ce boucan.
« Sales ordures ! Relâchez-nous ! Vous n’avez pas le droit de faire ça ! »
Il se fait soudainement interrompre d’un coup de pied dans le masque par le vieux fyros, le pliant de douleur.
-Qui êtes vous ?
-Nous sommes justes des voyageurs ! Nous ne …

Je me fais à mon tour interrompre d’un coup de pied dans l’entrejambe, violent au point de me faire vomir.

« Arrêtez… Laissez-le… » Bafouille mon frère.

« Vous n’êtes rien, juste seuls et abandonnés, perdu... »

Je lui réponds entre deux râle : « C’est faux… qui êtes vous… ? Pourquoi vous nous faites ça ? »

Le fyros resta silencieux un moment, puis doucement, hôte sa capuche, et défait son écharpe, révélant son… « visage » à la lueur des torches.
Il était hideux, gravement brulé. D’important morceaux de peaux était manquant et revalait par endroit ses muscles ou son crane à vif. Il n’avait plus de paupières, laissant voir des yeux desséchés affreux et plein de haine.
Ses lèvres étaient partielles et plusieurs trous étaient présents dans ses joues, montrant une mâchoire pleine de dents jaunâtres aux racines noirâtre.

Il eut un rictus s’apparentant à un semblant de sourire, puis m’assena un coup de pied dans le ventre.

Ukuh : Sale monstre ! Laisses nous partir !
Le fyros, se rapprochant de lui : Sinon quoi ?
Ukuh : Je n’ai pas peur de toi !

Ce monstre posa son pied sur la gorge de mon frère, et commença doucement à appuyer, coupant progressivement la respiration d’Ukuh, mais ce dernier soutenait toujours son regard.

« Toi, tu es tenace… toi… »

Il relâcha soudainement la pression du cou d’Ukuh et marcha rapidement vers moi le visage déformé par la folie. Il retira ses gantelets, et attrapa mon masque de ses deux mains sans ongles.
Ukuh : Non ! Arrêtez ! Laissez-le !

Trop tard… je le sens concentrer sa sève dans ses paumes, et incanter quelque chose. Il était en train de m’envouter.

Une illusion de terreur s’empara de moi.

« C’est faux ! C’est faux ! », me répétais-je à moi-même.

Je suis en train de tomber dans l’obscurité.
Je chute soudainement sur une surface chaotique et… grouillante !
Non ! Non !! Nooooon !!!
Je suis sur une masse grouillante de cadavre ! Père ! Mère ! Frère ! Amis ! Des centaines de zoraï déchainés comme des vers dans un cadavre à nue ! Tous ont le masque arraché, le visage à nue, s’entretuent, se griffent, se mordent, se mangent !

Ils commencent à violement s’en prendre à moi, hurlant de furie. Ils sont déformés et purulents ! J’essaye désespérément de me débattre, de toute mes forces. Je tente de me redresser pour courir, mais tombe rapidement pour me faire noyés par cette montagne de morts souffrants. Je coule progressivement, écrasé par le poids de la terreur et de la douleur, mes hurlements étouffés.

J’entends mon peuple hurler de haine… j’entends le fou fyros rigoler… j’entends Ukuh jurer.

Pendants plusieurs longues minutes… heures… journées… années, j’essaye de m’extirper de toutes mes forces de ces horreurs.




La torture prend soudainement fin. Je suis plongé dans un état de torpeur, encore tremblant et transpirant.
J’entends Ukuh pleurer et supplier.

Le fyros me relâche et s’approche de lui, caresse chaleureusement les cheveux de mon frère de ses doigts immondes, rapprocha dangereusement son visage et lui murmura sensuellement à l’oreille : détends-toi, ça va bien se passer…

Il attrapa une dague et commença à mutiler le masque d’Ukuh, amputant les cornes et râpant le visage, sous les atroces hurlements de mon frère.
Pendant de longues minutes, il extirpait des fragments cartilagineux, et s’arrêta uniquement lorsqu’il atteint la limite de viabilité.
D’un ton léger et soulagé, il adressa à Lagezas, qui était resté silencieusement en retrait :

-Occupe-toi de le maintenir en vie, ça ne fait que commencer…

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#4 [fr] 

Ainsi se poursuivent les jours.
Terreur,
Douleur,
Désespoir,
Quotidiennement.

Cela a beau se répéter, aucune routine ne s’installe, impossible de se familiariser à ces rituelles.
Une fois, il a ramené un raspal devant nous et la torturé, avec sa cruauté habituelle.

Nous avons perdu la notion du temps. On n’a même pas le droit de mourir, de détourner les yeux : il nous revitalise avec leur magie, nous soigne nos blessures, nous nourrisse de force et nous gave de drogues stimulante pour conserver notre attention.

Progressivement meurt l’espoir de mettre fin à tout ça, de s’enfuir, de le raisonner.

Aujourd’hui, il m’a en parti brulé le masque avec une buche de braise, toujours avec son plaisir sadique.
Je n’en peux plus, je ne veux pas continuer comme ça, je le refuse…
Il a enfin fini, il s’en va hors de l’abris pour chasser. Lagezas reste dans une pièce voisine, je l’entends bricoler.
Doucement je place ma langue entre mes dents et referme progressivement mes mâchoires.
Père, mère, frère, je suis désolé : je n’en peux plus.
Je rassemble le peu de force et de courage pour me mordre… à la première reprise j’abandonne, je ne supporte plus la douleur.
Je reprends mon souffle et recommence : je serre plus fort les dents… et refais une pause.
Allez, un dernier effort et tout sera fini.
Déterminé, je recommence, je sens la sève commencer à couleur de ma langue et persiste malgré ma douleur et… une braise ! Il a laissé la buche encore brulante à côté de moi ! Je peux l’utiliser pour défaire mes liens !
Mes bras sont attachés au mur, mais mes jambes, bien que ligotés entre elles, restent libre de mouvement !

Je commence à me contorsionner pour placer les liens au-dessus de la braise, je deviens complètement hystérique face à cette lueur d’espoir. J’ai un soudain regain d’énergies, je me met en trembler et respirer fort.
Calmes toi ! Doucement ! Concentre-toi !
Délicatement, je refais une tentative, arg ! Je me suis évidemment brulé, je persiste, je commence à forcer sur mes jambes pour défaire les cordes. Mais la douleur devient trop forte et je retire instinctivement mes jambes de la braise.
Allez…
Je recommence, je sens la chaleur prendre sur mes mollets, la douleur est très forte, aigu, intense et persistante, je fais des mouvements de jambes pour me délier.
Enfin !
Les cordes ont cédé ! Mes pieds sont à présent libre ! Il ne reste que les bras attachés à la paroi dans mon dos !
Oh non ! J’entends du bruit ! Lagezas arrive !
Rapidement, je me refais en position, les jambes rapprochées, et arrête de bouger. Je ferme les yeux et je prie qu’il ne me voit pas…
Il est passé, je crois qu’il a détourné le regard de nous, qu’il ne voulait pas contempler ce spectacle.
Il retourne dans son atelier, et à l’instant où il ne peut plus me voir, je recommence, les bras maintenant !
La tâche est cette fois ci plus difficile encore, je dois me contorsionner pour passer la buche derrière moi, et faire de même pour bruler les liens, sans voir les braises.
Je me brule plusieurs fois, mais refuse cette fois ci de m’interrompre !
Allez ! Encore un effort ! Allez !
Oui !!!

Mes bras sont libérés ! Je suis libre !!

Je suis complètement ankylosé, impossible de me mettre debout pour le moment. Alors je rampe auprès d’Ukuh, avec ma buche. J’entends toujours Lagezas faire du bruit dans l’atelier… mais pour combien de temps ?
Je chuchote à mon frère « Hey ! Tu m’entends ? Je vais nous sortir de la ! ».

Il ne réagit pas, seul deux choses peuvent le faire : La torture, et mes cris…

Alors je commence à bruler ses liens… mais je le blesse involontairement, et il commence à s’agiter, à pleurer et à me demander d’arrêter bruyamment.
« Chuuuut, tais-toi, il va nous entendre ».
Rien à faire, il continue de geindre.

Je n’entends plus Lagezas travailler, seulement se précipiter vers nous… le voilà.

Je commence à paniquer, et je tends ma buche dans sa direction, essayant d’être menaçant.
Il a une lame dans la main, il va nous découper, nooooon ! Ukuh ! C’est de ta faute !

Il s’approche de nous, me bouscule et… coupe les liens de mon frère :

« Allez-vous-en ! Vite avant qu’il ne revienne ! »

Je reste figé un moment… puis j’essaye de me relever, et d’aider Ukuh à faire de même.
Il est à nouveau plongé dans un état de légume, je suis presque obligé de le porter.

On sort de cette antre de souffrance. Je suis frappé par la chaleur et la luminosité de l’extérieur. La sciure est brulante, mais je ne m’arrête pas.

L’avancé est très difficile, Ukuh est lourd, je suis bouillant à cause de la chaleur, je transpire énormément. J’ai la gorge sèche et extrêmement mal au crane. Mes blessures commencent à me faire terriblement souffrir à cause de l’effort.
Je nous dirige au hasard, je ne vois même plus correctement : seulement des dunes ondulantes qui semblent respirer.
Le vent me chuchote des histoires, des conseils, des anecdotes.

Je n’en peux plus. J’avance machinalement dans un état à moitié végétatif. Je ne sens plus la douleur, la soif ou la fatigue.

On continue d’avancer. La nuit commence à tomber.

« Mais qu’est-ce que vous faites la ?! »

Il suffit de cette phrase, de cette voie, de cette folie, pour me sortir de ma torpeur et réveiller douleurs et terreurs dans mon esprit.
Sans réfléchir, je relâche Ukuh qui s’effondre au sol, et je cours. Je ne sais pas d’où me vient cette force. Mais je cours. Mon instinct de survie m’interdit de m’arrêter. Je cours.
Dans la nuit glaciale du désert, je continue de courir, sans m’arrêter, sans me calmer, à nouveau plongé dans l’hystérie.

Je tombe, je vois un petit lézard devant moi. Je l’attrape, mord dans son ventre et commence à boire son sang, à avaler sa chaire. Je me relève.
Quand le jour se lève, je me cache à l’ombre et somnole. Quand je dors, je revois son visage atroce et je ressens ses tortures.
« Non ! Arrête ! Laisse-moi ! Je ne veux pas te voir ! Vas t’en ! »

Quand il fait nuit, je recommence à marcher. Aux hasard dans le désert. J’avale tout ce qui me tombe sous la main : parfois des brins desséchés d’herbes, des insectes, des petits vertébrés.

Je retombe dans un état primitif, agissant d’instinct : s’éloigner, se nourrir, dormir. Je ne pense plus, je réagis uniquement à mes pulsions à présent.
Quand je m’assoie, je repense à tout ça et je pleure.
Je continue mon avancé, je me cache des prédateurs, des kitins, des homins.

Progressivement, mon instinct me guide et les paysages desséchés et claire du désert se transforme en ceux de la jungle, humide et fraiche.
Je continue d’avancer, sans objectif, quand un animal qui migre.

J’arrive dans une ville. Je m’assoie contre une ruelle. Maintenant, mes journées consistent à manger les déchets qui se trouvent à ma portée, et à dormir.

Qui suis-je ? D’où viens-je ? Que suis-je ?

Je ne me souviens de rien, seul les ténèbres restent dans ma tête. Et quand je dors, je vois des bribes de souvenir, des silhouettes, je veux m’en approcher, mais elles disparaissent quand je commence à les discerner.
Ces rêves m’obsèdent, que veulent-ils me dire ?

Tu ne t’enfuiras jamais, je serais toujours avec toi, j’ai apposé mon sceau sur toi…

Mon périple de fait que commencer…

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