ROLEPLAY


Le hall de la terreur

Ce jour là, Lyren gardait Uzykos pour la première fois, seule. Les obligations de Wixarika forçaient l'akenakos à visiter divers officiels à Pyr, et elle avait eu besoin d’aide pour garder son fils adoptif.
Un gaillard fyros de 3 ans, roux, aux yeux pétillants. Lyren avait l’habitude de garder les gamins de sa tribu, parfois, pour aider. Mais elle ne s’attendait pas à une telle agitation, un tel tumulte. Sitôt que Wixarika fut partie de son appartement, le grand jeu d’Uzykos était de monter les escaliers, puis de retomber les fesses sur une marche pour finalement se laisser rouler en boule jusqu’en bas, tout en évitant les tentatives de Lyren pour le rattraper, et en lâchant de grands rires bruyants. Parfois elle arrivait à agripper le gamin par l’arrière du col et à l’assoir sur ses genoux, agitant de l’autre main une peluche Torbak déjà mâchonnée de toutes part. Ni une ni deux, Uzykos se débrouillait pour mordre un doigt de la fyrette et s’échapper en se faufilant sous la table pour de nouveau entreprendre l'escalade des escaliers.

— Maintenant, je comprends pourquoi Wixarika semble si fatiguée, après une journée à s’occuper de toi…
— grüüühxarikaaaaaa!! répondit Uzykos, atterrissant une fois de plus lourdement sur le plancher.
— Bon, tu sais quoi? On va aller faire un tour.

Lyren attrapa le cascadeur par un pied et entreprit de lui faire enfiler son hobenus en évitant comme elle pouvait coups de pieds et morsures, avant d'avoir une idée.

— Si tu es sage, tu pourras porter un casque.

Uzykos interrompit un instant son manège lorsque Lyren attrapa d'une main son casque noir pour le lui montrer.

— D’accord, malos? Tu pourras porter MON casque. Mais tu restes sage.

Elle mit l’enfant enfin calmé sur ses pieds, et entreprit de placer son vieux casque kostomyx sur sa tête, songeant qu’il était grand temps d’en fabriquer un nouveau. Pour l’instant, ça irait parfaitement pour Uzykos, en installant un épais morceau de fibre dans le fond. Les deux sortirent de l’appartement, Lyren tenant le petit par la main. Il marchait déjà correctement du haut de ses trois ans.

— Et voilà le grand légionnaire Uzykos qui va faire sa tournée d’inspection dans la grande cité de Thesos!
plaisantait Lyren, contente d’avoir trouvé un moyen de réduire le volume sonore et l'agitation de l’enfant. Les deux firent un grand tour, visitant le marché, puis l’étable, puis le bar, où Lyren commanda deux laits de capryni. Celui d’Uzykos fut même servi dans une chope à liqueur, tant il répétait "Shooki !".

— Maintenant, il est temps pour le grand légionnaire Uzykos de regagner le hall de guilde, après une grosse journée à terrasser des matis !

Que n’avait-elle pas dit… En arrivant à la tour de Thesos, Uzykos piqua une colère spectaculaire et refusa d’entrer dans l’appartement, répétant "hall de guilde ! hall de guilde !!" Lyren répéta qu’elle ne pouvait pas entrer dans le hall des légions fyros, qu’il fallait attendre Wixarika, qu’elle n’avait pas la clef, le petit fyros commença à se rouler par terre, puis à cogner son casque sur les murs de la tour.

— ramèch ! jura la fyrette, je dois trouver une solution… Tu sais quoi Uzykos? On va trouver un hall de guilde ! Mais seulement si tu arrêtes ta comédie... Hall de guilde, ney, hall de guilde !

Ceci eut le mérite de calmer à moitié Uzykos, qui cessa de se cogner le casque mais continuait à scander "hall de guilde". Lyren l’attrapa par la main et descendit la rampe de la tour, pour parler au gardien.

— oren pyr. Auriez-vous un hall de guilde vacant, afin de montrer au petit comment c’est?
— Ça doit pouvoir se trouver. C’est pour acheter maintenant?"
— Bah… Je ne comptais pas forcément acheter. Voyez-vous, je garde le petit de l’akenakos Wixarika, et…
—Oh, c'est lui? Comme il est grand maintenant, sourit le fyros ! Je comprends. J’ai un hall, je vous montre comment y aller. C’est un peu poussiéreux, il n’a pas été utilisé depuis longtemps...
— Ça fera l’affaire ! Tant que c’est un hall de guilde !
— Hall de guilde, hall de guilde, hall de guilde !!...
— Comme il dit... ajouta Lyren.

Suivant les explications du gardien, Uzykos et Lyren se dirigèrent vers le hall en question. Lyren enleva le casque du petit homin, lui expliquant qu’un légionnaire enlève toujours son casque après une rude journée et surtout pour saluer son chef, comme elle le supposait. L'endroit était en effet dans un sale état. De la poussière, des toiles d’araignées, quelques coffres ci et là, de vieilles armes cassées au sol… D’un pas redevenu calme et impressionné par la taille des pièces, Uzykos entreprit de visiter des lieux, suivi par Lyren, le casque au bras, elle-même tout aussi émerveillée. C’était aussi la première fois qu’elle mettait les pieds dans un tel endroit. De pièce en pièce, ils arrivèrent dans la salle du conseil, encore équipée de quelques poufs et coussins. Uzykos se dirigea vers celui du chef, le plus large, s’y installa et finalement s’endormit là, après quelques minutes. Lyren s’assit dans un coin de la pièce, près de la porte, tout aussi exténuée, et il ne lui prit pas longtemps pour s’endormir à son tour.


****


— Mais vous êtes là !!! ça fait deux heures que je vous cherche !!
— grüüüxarikaaaa !! s’écria Uzykos en se réveillant, pétant la forme de nouveau.
Lyren bégaya s’extirpant d’un rêve étrange :
— ney, dey, quoi, qui, où? un vorax? Caprynixarikoo?
— Mais vous auriez pu me dire? J’ai cru que tu l’avais enlevé !! Renégate !!


La colère de Wixarika était palpable. Elle était revenue de Pyr plus tôt que prévu, et ne trouvant personne à l’appartement, était sortie demander à Boello, le chef des garde, qui leur indiqua les avoir vu sortir puis rentrer. Elle suivit néanmoins leur trace de l’étable au bar. Pecus avait donné l’indication qu’ils étaient repartis "par là", sans doute vers la tour, mais qu’en savait-il, il avait été occupé à nettoyer et astiquer la chope qui avait contenu du lait de capryni pour ne pas que le gout du lait ne s’incruste...
Wixarika était alors revenue à la tour. Elle revérifia dans son appartement, ne trouvant toujours personne, ressortit pour continuer ses recherches.
C’est à ce moment que le gardien Mecaon Cegrips vit Wixarika passer devant lui à toute allure. Il revenait juste de sa courte pause du soir, bien méritée après une rude journée à faire le planton devant la porte.

— oren pyr akenakos ! Tiens, j’ai ouvert un vieux hall de guilde à vot’ gamin et à sa nounou.
— QUOIIII ?
— bah… le p’tit voulait absolument voir un hall de guilde.
— C’EST OÙ ?
— J’vous montre, par ici !


****


Lorsque Lyren sortit de la tour, ce soir là, le gardien était toujours là.
— Z'avez du passer un sale quart d'heure... C'est ma faute, j'aurai du faire savoir de suite à l'akenakos que vous étiez là.
— Pas grave, je n'aurais pas du m'endormir, non plus... Dites, ce hall de guilde que vous m’avez ouvert, il est à vendre?
— ney, il faut juste le dépoussiérer, mais pour l’instant il est libre.
— Ça m’intéresse… Comment procède-t’on?
— Le prix est de cinq millions, c’est pour tout le monde pareil. Votre guilde? Ordre de Mossok? Jamais entendu parler.
— C’est un nouveau blason, je...
— Vous êtes bien inscrite à Pyr, je suppose? Oh, comme vous êtes une amie de l’akenakos Wixarika, je pars du principe que oui.
Lyren répondit d’un signe de tête, qui pouvait tout aussi bien signifier oui et non, puis régla la somme en dappers avec un grand sourire.
— Pas la peine de vous embêter à nettoyer, je vous le prends en état.
— Oh, je mettrai au moins un coup de balai, ça me permettra de me dégourdir les jambes. Sinon, je suis là toute la journée, voyez...

C’est ainsi que Lyren devint la fière propriétaire d’un hall de guilde dans la belle cité de Thesos. De mémoire d'homin, le seul hall dont la salle du conseil de guilde a été réaménagée en salle de jeu pour une terreur de petit fyros.
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