ROLEPLAY


Family meal

Répondre dignement au salut respectueux du gardien d’immeuble. Entrer dans l’arbre maison. Monter jusqu’à l’appartement de ses parents.
S’arrêter devant la porte.
Vérifier sa tenue. Respirer lentement.
Rituel habituel du holeth midi.

Avec cette fois deux changements d’importance.
Le premier ne se voyait pas. Mais Copal en sentait pourtant le poids depuis la dernière Chambre des Nobles.
Il faisait désormais partie de l’élite de la société matisse.
Lui le gratte-papier était désormais Noble du Royaume.
Il ne s’y faisait pas. Pas encore.

Le deuxième se trouvait à ses cotés. Il n’en revenait pas vraiment non plus.
Serae Liosta lui sourit un encouragement.

Il ne pouvait pas décemment ne pas la présenter à ses parents.
Alors que la moitié de leurs connaissances au moins était au courant.
Alors qu’elle lui avait présenté sa mère à elle. Chose bien plus difficile.

Il leur avait fallu aller dans les Lacs pour ça.
La Tryker avait paru sincèrement heureuse de voir sa fille. Et même que celle-ci épouse un Matis.
Mais il y avait eu une tension entre elles.
Et le reste des Trykers du bar avait été à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre de Trykers dans un bar.
Au moins ne l’avaient ils pas traité d’esclavagiste.
Copal se força à se calmer. Et à revenir à l’instant présent.

Présenter sa fiancée à sa mère.

Copal prit une inspiration profonde.
La main de Serae Liosta délicatement posée sur son bras, il frappa à la porte.


Alors qu’elle semblait détendue jusque là, ces coups firent tressaillir Liosta et Copal put sentir un léger tremblement dans sa main.

De son éducation tryker, elle avait gardé le goût de la famille et elle désirait plus que tout se faire admettre voire apprécier par les parents de son fiancé.
Elle vivait à la cour depuis ses 19 ans. Elle connaissait les intrigues, les commérages. Sous l’oeil bienveillant de la Karae, elle avait appris à se montrer digne de son rang et passer outre les mauvaises langues.

Mais là.

Elle ne voulait pas de ces relations formelles et superficielles. Elle voulait qu’ils l’aiment, elle, pas la dame de compagnie de la Karae.
Et elle n’était que la fille d’une tryker et d’un matis depuis trop longtemps disparu.

L’anxiété de Copal étant palpable, elle se ressaisit et, tandis que la porte s’ouvrait, elle mit sur ses lèvres son sourire le plus sincère.



Sourire à sa mère qui ouvre la porte.
Constater qu’elle porte sa plus belle tenue de fête. Impossible de ne pas le remarquer.
Copal s’y était attendu.

Il s’était moins attendu à voir son père debout à coté d’elle. En grand uniforme.
Ce holeth midi promettait vraiment de ne pas être comme les autres.

Difficile d’embrasser sa mère sans lacher le bras de sa fiancée.
Voilà bien un détail auquel Copal n’avait pas pensé.
Il salua sa mère d’un sourire. Et se figea lorsqu’elle plongea dans une révérence.
Il sentit Serae Liosta tressaillir à son bras.

« Lumnimae ? »
Copal tendit sa main libre pour relever sa mère. Mais elle se redressait déjà.
« Tu es quelqu’un d’important maintenant.
– Mais je suis toujours votre fils. »

Il chercha le soutien de son père. Après tout ce que le vieux garde avait pu dire sur la carrière de son fils. Surement qu’il n’allait pas se laisser impressionner.
Mais son père semblait prêt à se mettre au garde-à-vous.

La situation devenait trop surnaturelle pour Copal.
Il préféra se rabattre sur les quelques mots qu’il avait préparés.
« Valyenimae, Lumnimae, je vous présente Serae Liosta Be’Zephy. Ma fiancée. »

Serae Liosta s’inclina avec une grâce exquise. Sans bouger la main sur son bras.
Elle était bien plus douée que lui pour ce genre de choses.

Cela ramena au moins un semblant de naturel dans le comportement de sa mère.
Qui sourit et prit les mains de sa future bru pour lui souhaiter chaleureusement la bienvenue.
Et l’entrainer vers l’intérieur de l’appartement en posant une multitude de questions dont elle n’attendait pas les réponses.


L’attitude cérémonieuse des parents de Copal avait crispé Liosta.
Mais force était de constater que ce n’était pas sa présence mais bien l’anoblissement de Copal qui en était la cause.
Elle était vraiment très heureuse de ce geste du Karan qui était plus que mérité mais elle n’aurait jamais cru que cela allait prendre une telle proportion.

Le babil incessant de Sirgia Piri donna du temps à Liosta pour se remettre du choc et préparer l’offensive de charme qu’elle comptait bien mettre en œuvre.

« Votre Habit-arbre est magnifiquement décoré ! Savez-vous que Copal ne m’a jamais fait visiter le sien ? Tout cela est si délicat, Sirgia. Je peux vous appeler ainsi n’est ce pas ? Je suis tellement heureuse de retrouver ici une famille unie. » Liosta sourit à Copal qui était resté quelques pas en arrière avec son père. « Et d’en faire bientôt partie. Et moi je serai Liosta tout simplement. C’est une fleur qui pousse dans les Lacs. Elle est très colorée et les trykers la ramassent pour fleurir leurs appartements. Rien ne peut se comparer aux beautés du Jardin Majestueux, bien sûr. Si vous voulez nous irons ensemble nous promener et cueillir quelques bouquets pour encore plus mettre en valeur ces vases. » Liosta baissa la voix. « Et nous les laisserons parler politique autant qu’ils veulent. »

Cette avalanche prit la mère de Copal de court. La Karae avait souvent cet air un peu dubitatif en écoutant Liosta. Elle appelait cela « son enthousiasme de tryker ».

Liosta fit quelques pas en direction de la salle à manger pour gentiment laisser le temps à sa future belle-mère de se reprendre.



Copal profita que les deux homines s’avançaient dans l’appartement pour prendre son père à part.
Son attitude le déconcertait. Il semblait mal à l’aise alors que Copal ne l’avait jamais vu autrement que sur de lui.

« Je n’ai pas changé Valyenimae.
– Tu es noble maintenant.
– Mais je n’ai pas changé. »
Son père fixait un point loin devant lui. Copal avait la nette impression qu’il ne l’écoutait pas.
« Et les nobles commandent l’armée du Karan. »

Copal se sentit béer stupidement.
Lui ? Commander une armée ? Ou même une poignée de soldats ? Voire seulement donner des ordres à un garde municipal ?

Oh.

Un silence lourd s’installa.

La conversation légère des homines leur parvenait de l’autre pièce.

Copal déglutit péniblement.

« Seulement les Hauts Nobles. Et sinon le Karan enverrait la Maîtresse d’Armes ou un membre de l’Ordre Alkian en cas de besoin. »
Copal l’espérait avec ferveur.

Mais son père accepta ses assurances.
« Un Haut Noble. Sil. Bien. Ce n’est pas que je veuille te manquer de respect. »
Copal se força à accepter le commentaire avec un hochement de tête digne.
Son père retrouvait un certain équilibre. C’était l’essentiel.
Peu importait si le respect n’avait pas précisément fait partie de leur relation jusqu’à récemment.

Les homines les attendaient pour passer à table.
Ils les rejoignirent dans un silence raisonnablement apaisé.


Liosta ne se fit pas prier pour déclamer la traditionnelle prière à Jena. Il y avait tant dont elle devait la remercier.
Et le repas ne fut pas assez long pour parler du mariage.
Celui du Karin.


Poser la main sur le bras que lui tend Copal tout en saluant gracieusement la maitresse de maison pour la remercier.
Prendre congé gravement du vieux garde.
Repasser la porte au bras de Copal.
Futur rituel du Holeth Midi.
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