ROLEPLAY


Album Secret du Désert Ardent

À la fois, ranger dévouée, barde talentueuse et hoministe par nature, elle est avant tout une des plus importantes gardiennes des souvenirs d’Atys. Elle détient un esprit créatif inné et nul ne pourra contester sa maîtrise et sa connaissance sur la culture fyros, dont elle a déjà rédigé de multiples publications. Elle me fait, en effet, la grande faveur de m’autoriser à partager, ici, une histoire surprenante sur la mystérieuse architecture de certaines rues de Pyr




Un jeu d'enfants

Auteur: Lylanea Vicciona

(Mes remerciements à Dorothée pour son aide à la traduction française)

Aux jours de la construction de Pyr, les Fyros durent relever un défi qu'ils n'avaient jamais rencontré auparavant dans leur existence. Sculpter littéralement une inédite maison dans le corps même d'Atys, dans un pays nouveau et étrange.Comme le peuple fier et féroce qu’ils sont, ils l'ont bien sûr bâti avec courage.

Le vaste camp de réfugiés installé autour de la base de la souche de l'une des branches géantes d'Atys était bondé et sans ressource. La nourriture y était rare, car l'ancienne profusion d'animaux sauvages avait rapidement été réduite à une fraction de ce qu'elle était avant l'arrivée de la masse des désespérés. Et l'eau était encore un autre problème. Elle devait être transportée sur une grande distance, depuis l'oasis d'Oflovak à l'ouest, une tâche pénible et fastidieuse.

Mais ceux qui connaissaient le fonctionnement de Mère Atys, qui avaient étudié ses cycles de vie, savaient que dans chaque branche de la grande plante, il y avait forcément de l'eau. Car les branches gigantesques elles-mêmes la puisaient dans leur bois depuis les profondeurs sous l’écorce. Les branches encore vivantes d'Atys, qui formaient la canopée de la plante mère, étaient fortes et vertes. Mais cette branche cassée, qui, longtemps avant l'arrivée des homins, était tombée et s'était lentement décomposée dans la poussière du grand désert, ajoutant sa masse aux dunes sèches de sciure. À présent, il ne subsistait que sa souche ; en apparence morte, mais les homins et homines sages savaient qu'il devait y avoir de l'eau au plus profond de son corps de bois géant. Les Fyros devaient juste la trouver.

Ainsi, la Reine Leanon, nouvellement couronnée, chargea les meilleurs mineurs, bûcherons et architectes du peuple de percer la branche titanesque, comme les termites percent les arbres.

Après de nombreux essais et de nombreuses tentatives, ces experts parvinrent à une conclusion.

La plus grande veine d'eau d'une branche se trouve probablement quelque part au milieu de celle-ci, et la meilleure façon de l'approcher ne serait pas depuis le côté ouest. Là où son écorce était la plus épaisse et la plus solide, elle constituerait un rempart contre les tempêtes de poussière et permettrait d'y découper de futures habitations. Y creuser un tunnel serait une catastrophe.

Non, ils allaient commencer à excaver du côté opposé. À l'est, là où la branche s'était courbée sous le vent et avait amorcé son chemin sinueux vers les cieux. Là, le bois était plus tendre, plus souple et plus facile à couper et les ouvriers pourraient travailler à la lumière du jour, sans risquer d'enflammer le bois avec des torches, car ils pourraient juste y creuser des chemins, au lieu de creuser des tunnels et ouvrer dans l'obscurité dès le premier jour.

Une grande cohorte de travailleurs volontaires se fraya donc un chemin dans la basse colline de bois qui formait la base sud de la branche, se taillant un large espace pour placer les outils et se reposer. Au début, il n'y avait guère d'outils à répartir entre les ouvriers, mais bientôt un homin intelligent (ou une homine) comprit que le bois de la branche lui-même pouvait être utilisé pour fabriquer des outils, coupé avec précision par les meilleurs artisans et durci par la chaleur de la sève brûlante, qui jaillissait naturellement du sol.

De là, ils taillèrent deux chemins légèrement sinueux, le long des motifs naturels de la fibre du bois. C'était une précaution à prendre au cas où l'un de ces chemins s'effondrerait ou si le bois était pourri à un certain endroit. Heureusement, il n'y avait pas de pourrissement ou de maladie dans la vieille branche.

Malgré tout, les accidents sont inévitables dans une grande entreprise comme celle-ci. Des homins et des homines tombèrent d'échelles ou d'échafaudages, furent écrasés par des effondrements ou moururent simplement de vieillesse et d'épuisement. Ces quelques personnes, qui ont donnèrent leur vie à la recherche d'une nouvelle demeure pour leur peuple, méritent le plus grand respect.

Leurs âmes furent renvoyées à la sciure à l’emplacement même où l'ancien empereur Cerakos avait été brûlé, leurs cendres soigneusement rassemblées et conservées dans des jarres délicatement sculptées. Mais où les placer ? Pendant un certain temps, elles furent recueillies dans un petit espace à l'entrée de la place presque ronde nouvellement ouverte. Près de l'endroit où, un jour, les portes de la ville devaient être disposées. Ainsi, chaque homin et chaque homine qui passerait près d'elles se souviendrait du sacrifice consenti par leurs compagnons de travail et serait invité à rester prudent dans leur tache, afin de ne pas alourdir leur nombre. Au fur et à mesure que le grand chantier avançait, les accidents se firent plus rares, chacun acquérant plus d'expérience et s'habituant de plus en plus à ce travail harassant. Les gens continuaient à travailler et passaient toujours devant le petit groupe de jarres contenant leurs cendres. Un rappel constant de ce pour quoi les gens travaillaient et se battaient, sécurité, sécurité.

Un jour, un contremaître remarqua que des enfants jouaient dans la foule des ouvriers. Leurs petites silhouettes se faufilaient ici et là dans un jeu de cache-cache. Alors qu'il allait les chasser du dangereux chantier, ils disparurent tous les uns après les autres et il fut bien en peine de les retrouver. Croyant qu'ils avaient eu peur, il retourna à ses occupations.

Il les remarqua à nouveau, courant à travers les chemins, se faufilant derrière les chariots et les caisses, se cachant des tas de bois et de poussière. Une fois encore, il voulut les chasser et une fois de plus, ils disparurent sans laisser de traces. Perplexe, le costaud regardait autour de lui et se gratta la tête. Où pouvaient aller ces petits morveux, au milieu de cette multitude bourdonnante d'activités ? Comment pouvaient-ils être là un instant et disparaître aussitôt ?

Un petit gloussement lui parvint à l'oreille. Immobile, il se concentra pour localiser le son avec ses oreilles. Ancien chasseur, il lui fut facile de séparer le rire du vacarme des travailleurs. À sa gauche, provenant d'un mur. Il marcha nonchalamment dans la direction d'où provenait le rire difficilement étouffé. Là, derrière une pile de sacs de grains, tissés de fibres grises et rugueuses, il y avait à peine assez d'espace pour qu'un petit enfant puisse s'y faufiler, donc le petit coquin devait être derrière ces sacs. Il n'était pas en colère contre les enfants, juste un peu agacé et surtout inquiet pour leur sécurité. Il appela donc doucement la personne qui se cachait là. Les rires s'arrêtèrent brusquement, l'enfant réalisant qu'il avait probablement fait une erreur et attiré sur lui la colère d'un adulte. En soupirant, le contremaître saisit les deux sacs les plus hauts et les poussa sur le côté.

Pas d'enfant !

« Hein ? »

Il déplaça deux autres sacs et les mit de côté.

Toujours pas d'enfant ....

Avec précaution, l'homme s'agenouilla et regarda attentivement le mur.Il y remarqua un petit morceau de tissu, la bordure d'une tunique verte d'enfant. Il sortait de l'ombre d'un petit recoin du mur. Avec précaution, il le prit dans sa main et tira doucement dessus, en parlant doucement, pour ne pas effrayer l'enfant. Une petite fille apparut, un peu maigrichonne comme elles le sont toutes ces temps-ci. Sous une foule de cheveux ébouriffés de couleur miel, des yeux comme des charbons ardents brillaient et des dents, blanches comme les nuages les plus purs, lui souriaient. Elle éclata de rire, comme un rayon de soleil, un jour d'orage. Elle essaya de lui échapper, mais l'espace était trop étroit et il put l’attraper doucement de son grand bras droit, il la retourna et la souleva jusqu'à ses épaules tandis qu'il se redressait pour se mettre debout. Elle avait environ 7 ou 8 cycles. Elle riait toujours avec une gaieté insouciante. Elle était vêtue d'une tunique artisanale ornée de petits yubos multicolores brodés sur les revers.

Légère comme une plume...

Alors qu'il sortait du chemin étroit et fraîchement taillé, tout autour de lui, d'autres enfants sortirent de leurs cachettes. Sous des chariots et les caisses vides, derrière les bâches flottantes de l'échafaudage ; un petit aventurier audacieux sortit même de la cabane que les ouvriers avaient érigée à l'autre bout du grand espace ouvert. Alors qu'il jetait un dernier coup d'œil à la petite cavité dans laquelle elle s'était cachée, elle le frappa.

Légère comme une plume, et une urne contenant des cendres ...

Et juste un peu plus grande, quand elle s'accroupit.

Ce fut son tour de rire. Et il se mit à marcher d'un bon pas en la portant dans le camp de réfugiés. Les autres enfants le suivaient dans un joyeux brouhaha, tandis qu'il leur disait d'être prudents et de ne pas jouer sur le site de construction. Après les avoir remis à leurs parents, il irait directement voir l'architecte en chef pour lui faire part de son idée.

À ce jour, ceux qui sont tombés pour le bien de leur peuple, qui ont donné leur vie pour la protection de l'empire et de ses homins, qui sont morts en véritables fyros, auront reçu le plus grand honneur que l'empire puisse leur offrir. Leurs cendres seront placées dans une niche, dans les murs des deux premiers chemins qui mènent au grand Pyr. Plus tard, ces voies seront connues sous le nom d'avenue Arispotle et Cerakos. Les cendres des héros de l'empire y seront déposées également.
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