ROLEPLAY


Les fables de Feinigan

Ce que Feinigan n'a pas dit au zoraï, c'est qu'il n'a pas vraiment besoin d'un guerrier. C'est confortable, bien sûr, mais le tryker n'a pas prévu de chercher la faune qui mord. Il n'est peut-être pas très fort, mais il est habile et habituellement il fait ce genre de voyage seul, afin de ne pas avoir de lourdaud qui attire l'attention. Avec de la patience et de l'observation, il est possible de se glisser partout.

S'il a pris le querrier avec lui, c'est avec une motivation principale : gagner son pari avec Barakha. Si le zoraï ne croise pas d'homins dans les mois qui viennent, il ne peut tuer personne. CQFD ! Il ne pouvait de toute façon pas se hasarder à le laisser seul sur les Nouvelles Terres. Il avait lancé quelques trucs pour calmer le grand bleu, mais s'il n'était plus là pour tirer les ficelles, ça risquait de ne pas suffire. Le garder à l'œil et le travailler au corps était la meilleure chose à faire.

Ils rentreraient quand le zoraï aurait arrêté d'écrire des poèmes sur le Vide, ou quand Feinigan serait vraiment lassé de les supporter.

La deuxième chose qui était un peu à côté de la vérité concernait leur destination. Feinigan avait crié haut et fort, à tous les gens qu'il croisait, qu'il partait dans les Anciennes Terres. C'était donc là qu'un éventuel poursuivant le chercherait. Ici, ou dans les Primes Profondes, car ceux qui le connaissaient savaient aussi que l'aventurier empruntait régulièrement ces chemins.

Mais quel ennui d'aller là où tout le monde se rend !

Feinigan était par conséquent parti dans l'autre sens. Le luminaire dans le dos, descendant chaque jour un peu plus sur l'horizon. Et puis, à un moment, un quart de tour, et continuer autant de jours. Il avait prévu de faire une jolie spirale autour des Nouvelles Terres... Pas trop loin des possibilités de résurrection des Puissances. Peut-être trop loin quand même, et il n'allait pas tester s'il pouvait l'éviter. Mais le retour serait rapide.

En attendant, les deux flânaient. Le zoraï se prenait au jeu de l'exploration, relevant les coordonnées et les points d'intérêts sur des cartes. Il n'avait pas encore compris le coup de la spirale, ce qui ne risquait pas d'arriver avant un moment, car Feinigan prenait soin de régulièrement falsifier notes et mesures. Ce n'était pas drôle s'ils ne se perdaient pas un peu.

Une chose que le tryker adorait avec son bodoc, c'était sa naïveté et sa patience. Certes, le zoraï pouvait s'énerver très vite sur certains sujets. Mais sur d'autres, c'était vraiment un yber de la dernière couvée. Ainsi, supporter durant plusieurs heures un tryker qui demande à monter sur ses épaules s'était terminé non pas par un coup de hachette entre les deux yeux, mais par un Feinigan ravi de chevaucher un zoraï. D'autant plus ravi qu'il en profitait pour papouiller les cheveux du guerrier, qui étaient à mi-chemin entre des feuilles et des plumes. C'était génial de pouvoir enfin toucher ces trucs bizarres. Là aussi, le zoraï avait commencé par grommeler un peu, avant de céder face aux caprices du tryker ; et Feinigan, moins innocent qu'il ne le jouait, s'amusait de voir les défenses de sa monture bleue tomber peu à peu.

Plus les jours passaient, moins ils faisaient de kilomètres. Jusqu'à trouver sur un petit coin de paradis. Un creux dans l'Écorce où une cascade se jetait, surplombée de dorotea, avec une grande esplanade au-dessus du petit lac et des endilweis à profusion. D'un commun accord, ils plantèrent le campement ici, profitant d'un repos dans leur longue marche.
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