ROLEPLAY


Pour quelques frippos

Mazé'Yum délaissait un peu le centre de recherche pour ses relevés du Nexus. Les créatures goofiées se reproduisaient effectivement, comme il l'avait prévu. Il aurait aimé y passer tout son temps, malheureusement il devait respecter d'autres engagements et obligations afin de garder son indépendance dans ses recherches. Du reste, ce qui se passait avec les Salinas et les Gibbaïs l'intéressait aussi.

Eeri restait loin de cette expérience secondaire, laissant à Te'Agin le soin de nourrir les cobayes. Le tryker semblait vraiment aimer les animaux, même gooifiés. Il restait près des enclos, leur parlant durant des heures. Ce qu'il disait ne semblait pas avoir la moindre cohérence, mais ça l'occupait entre deux doses.

- Le rouge se marie avec le violet, marmonnait-il, et alors l'izam prend son envol. C'est dans les hautes herbes qu'on trouve les racines, si noires, si profondes. Sous le soleil, on oublie, mais dans l'ombre on sait. Il y a des géants là, des gens, des agents. Touille le vert et le jaune, n'oublie pas le rouge...

Et cela sans fin par moment. Puis soudain il se taisait pendant de longues heures.

Eeri ne passait pas non plus son temps au campement. Lorsque Mazé'Yum était là, elle prenait parfois quelques heures, voir quelques jours, pour retourner voir ses amis dans les Lacs et ramener des provisions d'ici et là. Le Centre manquait régulièrement de liqueur d'Ocyx, entre autres parce que le zoraï l'aidait à boire les stocks qu'elle ramenait. C'était un buveur modéré mais qui ne refusait jamais une invitation. Elle ne l'avait cependant jamais vu vraiment saoul. Le zoraï en savait long sur les drogues en tous genres, sans être un grand consommateur. Il estimait que seuls les idiots et les fous abandonnaient le contrôle de leur esprit...

C'est lors d'un de ces retours qu'Eeri trouva le camp en plein bouleversement. Mazé'Yum rassemblait hâtivement papiers et cornues dans des caisses ; il avait aussi allumé quelques feux où brûlait elle ne savait quoi.
- Prends ce qui peut permettre de nous retrouver, lui cria le zoraï. Ou brûle-le.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?

Le zoraï grogna, ronchonna, sans répondre :
- Pas le temps de discuter, le temps joue contre nous !

Pas de trace de Te'agin pour expliquer, même si obtenir de lui des phrases cohérentes avait toujours été assez aléatoire. Les enclos étaient encore fermés, donc ce n'était pas ça. Quoique...

Tout en aidant le scientifique à couvrir leurs traces, et après l'avoir menacé de le découper à la hache et de le livrer à la Théocratie s'il ne s'expliquait pas, Eeri réussit à avoir l'histoire.

Mazé'Yum avait été absorbé dans ses notes, sans se préoccuper de ce que pouvait faire leur remuant invité. Le petit Chlorogoo avait fini par faire partie du décor. Le scientifique avait relevé la tête à un moment... juste à temps pour voir un des yubo gooifiés prendre la poudre d'escampette en direction de Jen Laï. Il avait immédiatement couru après la créature, s'efforçant de la tuer avant qu'un patrouilleur ne la remarque. Ce qu'il avait réussi à faire, sauf que le yubo n'avait pas été le seul à sortir. Là où il l'avait attrapé, trois autres le regardait. Il s'en était débarrassé avec quelques sorts, puis était revenu au Centre, pour avoir une petite conversation avec le tryker.

Visiblement, Te'agin avait décidé que les créatures devaient pouvoir se balader, afin de profiter des belles nuits du Nœud de la Démence. Il garantissait qu'il refermait les barrières de l'enclos derrière lui à chaque fois.
- Combien, lui avait hurlé le zoraï, combien sont sortis ?

C'était une question un peu trop compliquée pour le tryker. Mazé'Yum l'avait balancé dans l'enclos des frippos, avait ajouté quelques bombes à goo pour faire bonne mesure, regrettant fugitivement de ne pas avoir mis un des casques de filtration au tryker avant : ça aurait été intéressant de voir si ça pouvait l'aider. Puis il avait commencé à rassembler leurs affaires : dans quelques heures tout au plus, la zone grouillerait d'homins peu enclins à discuter.

Te'agin n'était nulle part en vue, le traitement qu'il avait subi l'avait probablement ramené au vortex. Quant aux créatures gooifiées, la plupart semblaient mortes suite aux bombes, les autres ne feraient pas long feu. Il n'y avait plus le temps de finir les survivantes ; les patrouilleurs en viendraient à bout facilement. Les deux scientifiques se sauvèrent chacun de leur côté, après s'être fixé un point de rendez-vous pour dans quelques semaines.

Ils ne purent donc pas observer l'effet d'un excès de goo sur les créatures restantes. Les petis monstres firent ce que Mazé'Yum en espérait : ils mutèrent.
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