ROLEPLAY


Pour quelques Timaris

La situation explosive s’était lentement calmée. Eeri avait pu parler avec Kyriann, et les deux homines avaient finalement trouvé le temps et le ton pour s’entendre, leur longue conversation avait porté ses fruits.
Eeri se gardait bien de raconter à quiconque ce qui l’avait poussée à laisser finalement cette armure de coté. Que penseraient-ils s’ils savaient que les conseils qui avaient fait le plus d’effet dans l’esprit de la fyrette venaient d’un fraider… Rire, voire moquerie, incomprehension. Rrak savait, avec son vocabulaire limité, exprimer un avis simple et fondé sur le bon sens. Remettre de la simplicité dans un esprit troublé n’était pourtant pas la plus facile des tâches. Il fallait peut-être chercher là les fondements de certains piliers fyros. La vérité surtout, car on ne peut mentir pas à un fraider. Il le sent, et un manque de sincérité se règlerait rapidement par une hache bien placée dans le crâne du visiteur. Tout autant, la justice, dans le sens ou pour ces êtres, une action est juste ou ne l’est pas. L’honneur sans aucun doute, car l’hypocrisie, concept matis s’il en est, n’existe tout bonnement pas chez eux. Toutefois, la discipline était probablement un concept fyros plus récent, vu la tenue du camp.


Choisir, c’est aussi renoncer. Eeri savait pertinemment que de commencer la journée en buvant une shooki réduit fortement la probabilité de se délecter d’une byrh dans la même journée. Plus le commencement est fort, plus il est difficile de revenir sur des terrains plus doux, de redescendre en puissance. Il y a certains pas qui empêchent tout retour en arrière, et la fyrette en avait déjà fait bien trop dans ce sens.
Sa décision était déjà prise. Le juste était là et ne faisait aucune contradiction avec les valeurs tryker auxquelles elle avait adhéré en rejoignant les drakani, du moins dans son esprit. La décision juste était de prendre la liberté d’apprendre et de partager. Elle savait que certaines de ses fréquentations allaient faire grincer des dents. Pourtant, elle trouvait toujours contradictoire que certains de ses compatriotes préféraient la présence d’un marchand qui aurait vendu sa propre mère contre des dappers, à celle d’un chercheur qui jusque là n’avait fait que les prévenir et les soigner.

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Mazé’Yum était au bar de Thesos ce soir là, et elle prit la liberté de s’assoir à la table que le zoraï partageait avec le conteur, afin de faire sa demande. Ceci devait rester confidentiel, mais elle savait bien que très vite toute l’écorce serait au courant. Les mauvaises langues allaient pouvoir s’en donner à coeur joie, et répandre toutes sortes d’histoires et de commérages à leur sujet, plus croustillants les uns que les autres.
À sa grande surprise, le zoraï accepta de la prendre comme "apprentie", avec quelques conditions, qu’elle accepta. Pour l’instant, le but reel de leur collaboration allait être la connaissance et la recherche, rien de plus. Certes, elle ne s’attendait à rien de simple s’il s’agissait de suivre Mazé’Yum dans un tour des tribus à goo, mais c’était bien nécessaire de s’en faire des amis plus que des ennemis. La fyrette souhaitait en retour simplement de ne jamais avoir à causer du tort à la fédération ou à sa guilde. Les premières conversations furent fructueuses, la confiance s’installant petit à petit entre les deux.

Pendant ce temps, elle demanda l’accès aux archives et documents de la fédération. La fyrette se rendit vite compte que ce serait plus bien plus compliqué qu’elle ne le pensait. Faire une demande par écrit, préciser quels documents elle souhaitait consulter. Non, ce qu’elle souhaitait était de pouvoir farfouiller dans des documents, accéder au savoirs et comptes-rendus d’expérience du centre Crevette, comparer les sources et les informations…
Si elle savait précisément ce qu’elle cherchait, elle n’aurait plus besoin de se transformer en frippo de bibliothèque.

D’ailleurs, il allait en falloir. Le premier sujet de recherche commun avec le zoraï était déjà en marche, et la liste était longue.
Des quantités de fibre, de différente qualité, qu’il allait falloir classer de la plus lisse à la plus râpeuse. Des tonneaux, de la sève, de l’eau, des casques...
De quoi creuser un trou.

Et un coeur bien accroché.
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