ROLEPLAY


fyraï

bavèchak fyrenran

Première partie

Avinos, comme tous les soirs, déboule à la patte du yubo. Le bar de Lydix Deps, c’est son antre, et il est bien décidé à passer la soirée à siffler ses trois litres de shooki. Mais ce soir, il en a vu une bien bonne avant de venir. Et comme d’habitude, faut qu’il partage l’anecdote.

« Eh ben, y’en a d’la compagnie ici. ‘ren pyr les buveurs de shooki ! Dis tu bois quoi toi ? Ouais d’l’essence d’ocyx ? T’as raison, ça vaut pas la shooki mais c’est d’jà bien meilleur que l’autre truc des trykers qui z’apellent bière là. C’est pas avec la bière que vous allez vous pinter la tronche moi je dis. Et t’nez, en parlant de se pinter la tronche, y’en a un qu’en tient une couche là-bas. Quoi ? Vous avez pas vu l’autre dingue sur la place du grand marché ? Il chante et il danse autour du feu. En voilà un qu’a dû s’en taper une sévère. Allez-y voir, moi, j’vais m’poser dans mon coin. J’ai trois litres de shooki à finir avant d’rentrer m’piauter... »

Justement, place du grand marché, c’est l’attroupement. Au centre de la masse de curieux, un fyros, pratiquement nu, danse autour d’un feu et chante d’étranges paroles. Ses bras se lèvent puis redescendent au rythme de sa voix caverneuse.

« Noir dragon, dans ta tanière nous te trouverons

Et sur ton corps d’écailles craquelées nous lirons

Ton nom qui résonne d’en bas jusque dans les cieux

ataluch i dechuk fyrak ! »

Des passants rient, d’autre font une mine de dégoût. D’autre encore regardent le fyros avec curiosité. Mais aucun ne reconnaît l’akenak de Thesos. Ses cheveux sont devenus gris et forment des tignasses épaisses. Sur son corps, de larges cicatrices forment comme un livre sur sa peau.

 

Soudain, l’un d’eux l’apostrophe:

« Et qu’est-ce t’y connaîs au grand dragon detal ? »

Azazor, car tel est son nom, se tourne vers l’impudent.

« Ce que j’y connais ? Mais MOI, je l’ai vu ! »

La foule pousse quelques hoquets de surprises. Des rires fusent également.

« Oui, je l’ai vu, aussi bien que je vous vois, tous, hilares, devant les propos d’un fou ! Et pourtant, écoutez mon histoire. Et après, vous pourrez juger de ma folie. »

Azazor prend à main nue une branche enflammée du feu qui crépite à ses pieds et l’agite en l’air. La fumée et les étincelles qui s’en dégagent font rire les enfants.

« fyrak, le grand dragon, le grand incendiaire, que de noms pour désigner une même entité. Quel fyros n’a jamais entendu parler de fyrak ? Vous homin, qui déambulez ici, croyez-vous en fyrak ? Ou avez-vous oublié ? Et toi l’ami ? Que sais-tu du grand incendiaire ? Y crois-tu ? Moi en tout cas, j’y crois.

Je n’ai même jamais cessé de croire en son existence. Et je n’ai jamais oublié la mission première de mon peuple : atalùch i dechuk fyrak ! »

Il se rapproche d’un jeune fyros qui le regarde avec de grands yeux.

« Sais-tu ce que ça veut dire ? atalùch i dechuk fyrak, ça veut dire chercher et tuer fyrak.

Telle est notre destinée. Telle est la seule voie du fyros ! Naitre, vivre et mourir pour trouver le dragon.

Cette traque va bien au-delà de l’empire et de ses piliers. Avant le premier empereur Dyros le Grand, les fyros déjà traquaient le dragon. Leur histoire est indissociable de la recherche du grand incendiaire. »

Il se tourne alors vers une patrouille qui passe non loin et crie :

« Oui, la quête du dragon est plus importante que la défense des piliers de l’Empire ! »

Les gardes font mine de ne rien entendre et continuent leur chemin de ronde.

« Et j’en suis persuadé, les kamis nous ont créé pour ça. »

Pointant sa branche enflammée vers la foule, il lance :

« Qui croit aux kamis ici ? »

Plusieurs mains se lèvent. D’autres semblent hésiter ou haussent les épaules.

« Et qui se pense assez connaisseur pour savoir ce qu’ils craignent le plus ?

Toi le zoraï ? On raconte que ton peuple est le plus proche des kamis, alors tu dois savoir leur plus grande crainte ? »

Le zoraï en question ne se démonte pas et avec le plus grand calme répond :

« la karavan bien sûr.

- Mais non, la goo ! rétorque un tryker.

- Moi j’dis c’est les inventions trykers leur pire terreur ! » s’écrit un fyros hilare.

Les rires éclatent de part et d’autre. Mais le conteur fouette le sol avec sa branche qui éclate dans un déluge de cendres rougeoyantes.

« Stupidités ! »

Il avance vers le zoraï impassible.

« Tu veux savoir mon ami, de quoi ont peur les kamis ? Je vais te dire ce qui les terrorise. »

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fyros pure sève
akash i orak, talen i rechten!
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