ROLEPLAY


Pour quelques Timaris

- Quelle peste, mais quelle peste !
- Arrête de ronchonner, Feinigan. Ou va le faire ailleurs.
- On a encore des tueurs à gages dans nos contacts ? Je vais lui envoyer quelqu’un. Non, attends, j’ai mieux que ça. Quelqu’un qui va l’attacher sur une termitière dans le désert. Ou qui…

Néjimbé se décide enfin à poser son stylo, regardant le tryker qui fulmine.
- Ukio, il t’est arrivé quoi ? Et de qui tu parles ?
- De Eeri ! Elle m’a envoyé dans les ennuis !
- On ne tue pas les clients ni les artisans, Feinigan. Certainement pas pour une de nos affaires personnelles.
- Elle ne travaillera plus pour nous de toute façon.

Le masque de Néjimbé passe d’un désintérêt poli à une expression bien plus sinistre :
- Comment ça, elle ne travaillera plus pour nous ? Qu’est-ce que tu es allé faire ?

Alors Feinigan raconte. Les premiers échanges en toute simplicité mercantile, dans l’esprit de la Compagnie, puis du fait que la fyrette semble l’avoir pris en grippe.
- Juste parce que je dis que j’aime les dappers, tu te rends compte ? Comme si commercer était un crime. Pourtant mes prix étaient très honnêtes !
- Une artisane des Nations, Feinigan. Le genre de personne pour qui on ne négocie que des choses anodines, sous peine de perdre des marchés.
- Elle voulait que je lui présente un expert de la goo, on en avait un sous la main. Il n’y a aucun intérêt à commercer des armures. C’est pour ça qu’on joue, non ? Pour voir comment yubo et ragus se rencontrent.
- Une artisane avant tout. On a besoin de ces gens. Laisse-les en dehors de ces jeux. Et puis, Eeri… tu es allé vérifier sa place dans l'organigramme ?
- An, je me fous de ton schéma, Néjimbé. Je n’y comprends rien et ça ne m’intéresse pas, et cette fyrette ne m'amuse plus !
- Feinigan, si tu viens mettre le bazar dans mes propres affaires, c’est toi qui auras un tueur à tes trousses.
- Tiens, je croyais qu’on n’utilisait pas les ressources de la Compagnie pour les histoires personnelles ?
- Ça n’aura rien de personnel. Tu mets notre organisation en péril et ce n’est pas la première fois. Considère ça comme mon dernier avertissement.

Le tryker se calme assez brutalement. Néjimbé n’a pas l’air de plaisanter ; il sait qu’elle n’hésitera pas si la décision lui semble logique. La zoraïe, froidement, lui intime :
- Finis ton histoire, que je vois à quel point tu nous as créés des problèmes.

Avec bien moins d’adjectifs fleuris et plus de détails factuels, Feinigan lui raconte la suite : les quelques échanges au bar de Fairhaven, puis le moment où il a commencé à s’ennuyer par manque de client et où il a essayé de retrouver la trace des quelques-uns à qui il a eu affaire récemment. Pour Mazé'Yum, le plus simple était de démarrer par Eeri, justement. Et cette dernière qui lui déclare soudain que le scientifique n’est pas satisfait des prestations de la Compagnie !
- Tu sais tout ce qu’il représente, explique le tryker. Si Mazé'Yum n’est pas content de nous, on se ferme le marché de plusieurs tribus. Ce type est discret, mais il a ses entrées partout.
- Je sais très bien cela. Tu as raison, si j’apprenais que tu lui avais déplu, je te livrerais à lui, bien attaché.
- Ouais, bon… J’ai pris les devants. Avant de croiser la fyrette, trouver ce client était juste une lubie. Après ça, c’était une priorité, et les izams revenaient sans lui avoir délivré mes messages. Je suis donc allé au Cercle Noir, mais ça faisait un moment qu’ils ne l’avaient pas vu non plus. Puis je me suis rendu au camp de la Source Cachée. Sauf que plus personne ne se souvient de la Compagnie, là-bas.
- Yui, il faudra qu’on y envoie un agent. Pas toi, vu ton sens de la diplomatie.
- Qui ? Vu nos effectifs…
- Continue ton histoire !

Feinigan avait donc tenté de négocier avec les gardes à l’entrée du camp, qui n’avaient pas été très bavards sur la présence (ou non) du zoraï chez eux. Par contre, ils avaient trouvé intéressant de jouer avec le tryker. Feinigan n’était pas un grand guerrier, loin de là, et il avait rapidement été lassé de devoir éviter les coups ; mais avant d’avoir pu se téléporter ailleurs, les maraudeurs l’avaient attrapé. Il s’en était suivi quelques jours assez pénibles : être prisonnier de ces gens n’était pas une partie de plaisir.

Puis, enfin, Mazé'yum s’était pointé. Dès son retour, les aktimoskains lui avaient parlé de son visiteur. Le scientifique avait détaché le tryker, lui avait donné de l’eau, et nettoyé ses blessures. Mais pas de sort de soin, donc Feinigan avait continué de souffrir de ses contusions jusqu’au moment où il avait pu rejoindre la civilisation.

- Ne va pas trop vite, dit Néjimbé. Il t’en voulait, ou pas ?
- An. Il avait juste été occupé et je ne faisais vraiment pas partie de ses priorités. Il a même dit qu’il appréciait notre sérieux, jusque là. Cette fyrette m’avait menti !

Néjimbé rit doucement :
- Te mentir, à toi ? Incroyable. Tu as été attrapé comme un bébé yubo.
- Elle va me le payer.
- Non.

Le « non » de Néjimbé est glacial, lourd de menaces. En temps normal, Feinigan n’a pas peur de la zoraïe : elle est trop détachée du monde matériel et elle n’a aucune force physique. Là, cependant, une limite est posée. On ne joue pas avec Néjimbé quand elle est comme ça. Elle a ses propres ressources et il ne veut pas en faire les frais.

La zoraïe reprend avec un peu plus d’amabilité :
- En plus, tu n’as rien à lui reprocher. Au contraire. Elle t’a donné ce que tu cherches depuis ton retour des Primes lointaines, non ?
- Quoi, me faire battre et mettre au pilori par des maraudeurs ? Je ne suis pas masochiste.
- Tu sais de quoi je veux parler. Ce qui fait que tu prends plaisir à vivre.
- Pas de dappers dans cette affaire !
- Feinigan !

Le tryker grommelle, puis finit par faire un grand sourire :
- Oy, tu as raison, ça fait un bout d’aventure potable. C’était presque drôle.
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