(Les évènements de ce texte suivent la descente aux enfer de Kiriga. Vous pouvez en savoir plus en lisant mon profil ou en cherchant mes écrits sur le forum rôle play. Bonne lecture !)
Un manteau blanc tapissait la cité des Kwai.
Un vent glacial s'engouffrait dans les ruelles illuminées mais désertes.
Seuls les gardes étaient à leurs postes, chacun tous plus frigorifiés les uns que les autres, certains craignant même que le froid ne fissure leur gracieux masque.
Les veilleurs de l'entrée Est épiaient l'horizon avec une certaine appréhension.
« Toub* ! Je me les gèle ici ! Ce froid va finir par me briser les os.... »
« Ne m'en parle pas, on aurait dû écouter les prédictions du sage Saison... Allez, je vais chercher du bois pour le feu. Fais gaffe, avec ce téléporteur maraudeur pas loin, j'suis jamais serein à ce poste...»
A peine se fût-il éloigné que son collègue s'écroula sur un amas de neige, assommé par une délicate silhouette.Cette dernière se diriga vers le District de West Hollow, crocheta une serrure et pénétra furtivement dans un appartement.
La tanière du Kwai n'avait que peu changé en ces mois passés.
Les mêmes odeurs âcres de décomposition, les mêmes traces de sang séché sur le plancher et les murs . Et toujours des seringues vides brisées, qui jonchaient le sol à foison.
Assis au centre de la pièce, à côté d'une torche allumée, Ki'yumé aiguisait son épée tout en fredonnant un air.
La silhouette encapuchonnée le devisagea de longues minutes avant d'émettre un son.
« J'ai... J'ai besoin de toi. »
Surpris, le Zorai cessa son activité et tourna lentement sa tête. Il sourit lorsque son regard sombre aperçut le visage de la Matis.
« Ah... Cette charmante voix me disait bien quelque chose ... Tu le sais pourtant Rory... Je déteste me répéter encore et encore.... Je te l'ai déjà dit ! Kiriga n'est plus. Il a péri dans mes entrailles, si faible et misérable qu'il était. »
Elle ôta sa capuche et s'approcha de quelques pas, son regard semblait percer l'âme du Kwai.
« Je sais bien... Je ne suis pas ici pour rien, c'est de Ki'yumé dont j'ai besoin.
Ma-Duk nous a trahi... Jena m'a trahi... Ces misérables divinités manipulent les nations sous couvert de leurs promesses et de leurs dons. Mais ce ne sont pas des dieux, non, juste des minables imposteurs. Les Maraudeurs nous l'ont prouvé mille fois en accomplissant des exploits sans se soumettre à ses putains de dieux.
Les Maraudeurs forment un peuple libre ! Ils sont maîtres de leur destin et personne n'en prendra jamais le contrôle ! Je crois en leur cause, mais j'ai besoin d'alliés pour former un clan. J'ai su lui faire confiance, j'apprendrai donc à te faire confiance. Alors, aide-moi Ki'yumé . »
Le Zoraĩ éclata d'un rire sarcastique en se levant. Il ramassa une de ses seringues contenant une mixture noirâtre et fixa les yeux de son invitée.
« Magnifique discours Rory. Liberté, destin... de bien jolis mots... Mais crois-tu vraiment en ces paroles ? Es-tu vraiment ce que tu crois être ? Je peux t'aider... La confiance dont tu parles... Testons-là maintenant ! Et j't'épaulerai pour cet avenir glorieux. » Un rire démoniaque raisonna dans l'antre nauséabond.
Les yeux de la Matis jonglaient successivement entre le masque mutilé du Kwai, les éclaboussures de sang séché et les seringues dispersées tout autour d'elle.
Elle tendit son bras blanchâtre à l'homin et murmura quelques mots avant de serrer ses dents :
« Vas-y... Magne-toi. »
D'un geste doux et affectueux, il déposa l'aiguille sur une veine haletante du bras, si généreusement déployé. Un infâme rictus se dessina sur son masque esquinté de toute part.
« Toujours aussi courageuse ma belle, hein ? Allez, bienvenue dans mon monde.... Haha !»
La pointe d'ambre pénétra l'épiderme et le liquide livide se déversa lentement dans l'organisme de la gracieuse homine.
Quand la dose fût injectée, Ki'yumé ôta l'aiguille et la jeta dans un coin. Du sang perla et vint se méler aux traces déjà répandues sur le plancher.
Comme les racines d'un arbre se déployant dans le sol, le poison se diffusait frénétiquement dans ses veines. En à peine une minute, son teint d'ordinaire si pâle se fonça, puis le blanc de ses yeux vira au noir, elle tomba à genoux s'agrippant la tête, prises d'intenses convulsions.
Ki'yumé s'agenouilla et lui susurra à son oreille :
« Laisse-toi aller princesse. Subis cet instant et si tu survis... Héhé... Tu vivras un bien-être que même dans tes plus fabuleux rêves, tu n'aurais imaginé.. »
Elle gémit comme jamais, son corps était dans une telle transe qu'on aurait dit un pantin désarticulé.
Une petite heure plus tard, elle se réveilla affalée sur un futon. Dos à elle, le Kwai avait repris sa place et aiguisait à nouveau son épée en fredonnant le même air qu'à son arrivée.
Elle se redressa malgré que sa tête la martelait comme jamais. Son teint avait retrouvé sa blancheur.
« C'est... C'est incroyable. Je suis apaisée, tant apaisée... Qu'as-tu fait ?! »
Ki'yumé sourit.
« Tu viens de goûter à la Sève Noire. En plus d'être très stimulante et euphorisante, cette mixture désinhibe complètement et libère l'esprit de toute entrave. L'hôte révèle sa vraie nature ainsi. Bon... le produit est très toxique. J'crois que tu n'aimerais pas connaître sa composition.... Pour être franc, je l'ai testé sur un bon nombre de cobayes et peu ont survécu... Héhé. »
Il dévisagea la Matis, tout en laissant échapper un petit rire cynique.
« T'as pas été loin d'y passer ma belle. Maintenant, dis-moi, tes paroles de toute à l'heure, ont-elles toujours les mêmes valeurs à tes yeux ? »
Elle serra ses poings et l'observa d'un regard plus que malicieux.
« Plus que jamais ! »
Ki'yumé acquiesca.
« Allez, forme ton Clan Rory ! Je te suivrai jusqu'à ce que la mort s'empare de l'un de nous ! »
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(* Kwai = Masque, ou "ZoraI")
(** Toub = Zut )
La Naissance d'un Clan.
Un manteau blanc tapissait la cité des Kwai.
Un vent glacial s'engouffrait dans les ruelles illuminées mais désertes.
Seuls les gardes étaient à leurs postes, chacun tous plus frigorifiés les uns que les autres, certains craignant même que le froid ne fissure leur gracieux masque.
Les veilleurs de l'entrée Est épiaient l'horizon avec une certaine appréhension.
« Toub* ! Je me les gèle ici ! Ce froid va finir par me briser les os.... »
« Ne m'en parle pas, on aurait dû écouter les prédictions du sage Saison... Allez, je vais chercher du bois pour le feu. Fais gaffe, avec ce téléporteur maraudeur pas loin, j'suis jamais serein à ce poste...»
A peine se fût-il éloigné que son collègue s'écroula sur un amas de neige, assommé par une délicate silhouette.Cette dernière se diriga vers le District de West Hollow, crocheta une serrure et pénétra furtivement dans un appartement.
La tanière du Kwai n'avait que peu changé en ces mois passés.
Les mêmes odeurs âcres de décomposition, les mêmes traces de sang séché sur le plancher et les murs . Et toujours des seringues vides brisées, qui jonchaient le sol à foison.
Assis au centre de la pièce, à côté d'une torche allumée, Ki'yumé aiguisait son épée tout en fredonnant un air.
La silhouette encapuchonnée le devisagea de longues minutes avant d'émettre un son.
« J'ai... J'ai besoin de toi. »
Surpris, le Zorai cessa son activité et tourna lentement sa tête. Il sourit lorsque son regard sombre aperçut le visage de la Matis.
« Ah... Cette charmante voix me disait bien quelque chose ... Tu le sais pourtant Rory... Je déteste me répéter encore et encore.... Je te l'ai déjà dit ! Kiriga n'est plus. Il a péri dans mes entrailles, si faible et misérable qu'il était. »
Elle ôta sa capuche et s'approcha de quelques pas, son regard semblait percer l'âme du Kwai.
« Je sais bien... Je ne suis pas ici pour rien, c'est de Ki'yumé dont j'ai besoin.
Ma-Duk nous a trahi... Jena m'a trahi... Ces misérables divinités manipulent les nations sous couvert de leurs promesses et de leurs dons. Mais ce ne sont pas des dieux, non, juste des minables imposteurs. Les Maraudeurs nous l'ont prouvé mille fois en accomplissant des exploits sans se soumettre à ses putains de dieux.
Les Maraudeurs forment un peuple libre ! Ils sont maîtres de leur destin et personne n'en prendra jamais le contrôle ! Je crois en leur cause, mais j'ai besoin d'alliés pour former un clan. J'ai su lui faire confiance, j'apprendrai donc à te faire confiance. Alors, aide-moi Ki'yumé . »
Le Zoraĩ éclata d'un rire sarcastique en se levant. Il ramassa une de ses seringues contenant une mixture noirâtre et fixa les yeux de son invitée.
« Magnifique discours Rory. Liberté, destin... de bien jolis mots... Mais crois-tu vraiment en ces paroles ? Es-tu vraiment ce que tu crois être ? Je peux t'aider... La confiance dont tu parles... Testons-là maintenant ! Et j't'épaulerai pour cet avenir glorieux. » Un rire démoniaque raisonna dans l'antre nauséabond.
Les yeux de la Matis jonglaient successivement entre le masque mutilé du Kwai, les éclaboussures de sang séché et les seringues dispersées tout autour d'elle.
Elle tendit son bras blanchâtre à l'homin et murmura quelques mots avant de serrer ses dents :
« Vas-y... Magne-toi. »
D'un geste doux et affectueux, il déposa l'aiguille sur une veine haletante du bras, si généreusement déployé. Un infâme rictus se dessina sur son masque esquinté de toute part.
« Toujours aussi courageuse ma belle, hein ? Allez, bienvenue dans mon monde.... Haha !»
La pointe d'ambre pénétra l'épiderme et le liquide livide se déversa lentement dans l'organisme de la gracieuse homine.
Quand la dose fût injectée, Ki'yumé ôta l'aiguille et la jeta dans un coin. Du sang perla et vint se méler aux traces déjà répandues sur le plancher.
Comme les racines d'un arbre se déployant dans le sol, le poison se diffusait frénétiquement dans ses veines. En à peine une minute, son teint d'ordinaire si pâle se fonça, puis le blanc de ses yeux vira au noir, elle tomba à genoux s'agrippant la tête, prises d'intenses convulsions.
Ki'yumé s'agenouilla et lui susurra à son oreille :
« Laisse-toi aller princesse. Subis cet instant et si tu survis... Héhé... Tu vivras un bien-être que même dans tes plus fabuleux rêves, tu n'aurais imaginé.. »
Elle gémit comme jamais, son corps était dans une telle transe qu'on aurait dit un pantin désarticulé.
Une petite heure plus tard, elle se réveilla affalée sur un futon. Dos à elle, le Kwai avait repris sa place et aiguisait à nouveau son épée en fredonnant le même air qu'à son arrivée.
Elle se redressa malgré que sa tête la martelait comme jamais. Son teint avait retrouvé sa blancheur.
« C'est... C'est incroyable. Je suis apaisée, tant apaisée... Qu'as-tu fait ?! »
Ki'yumé sourit.
« Tu viens de goûter à la Sève Noire. En plus d'être très stimulante et euphorisante, cette mixture désinhibe complètement et libère l'esprit de toute entrave. L'hôte révèle sa vraie nature ainsi. Bon... le produit est très toxique. J'crois que tu n'aimerais pas connaître sa composition.... Pour être franc, je l'ai testé sur un bon nombre de cobayes et peu ont survécu... Héhé. »
Il dévisagea la Matis, tout en laissant échapper un petit rire cynique.
« T'as pas été loin d'y passer ma belle. Maintenant, dis-moi, tes paroles de toute à l'heure, ont-elles toujours les mêmes valeurs à tes yeux ? »
Elle serra ses poings et l'observa d'un regard plus que malicieux.
« Plus que jamais ! »
Ki'yumé acquiesca.
« Allez, forme ton Clan Rory ! Je te suivrai jusqu'à ce que la mort s'empare de l'un de nous ! »
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(* Kwai = Masque, ou "ZoraI")
(** Toub = Zut )
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Author of the novel "La Guerre Sacrée" : https://la-guerre-sacree.fr/