ROLEPLAY


En quête de perfection

Aylia di Valecio regardait autour d'elle. Son regard s'arrêta un instant sur les arbres-maisons, façonnés grâce à l'inégalé génie matis, avant de glisser sur l'entrée de la Serre, majestueuse chrysalide géante semblant attendre sa métamorphose. S'approchant, elle effleura celle-ci de la main, émue par le symbole qu'elle représentait à ses yeux : le peuple matis avait su à merveille utiliser la nature pour reconstruire son Royaume sur les Nouvelles Terres, et sa suprématie ne faisait aucun doute à ses yeux. Pourtant, tout comme cette chrysalide, il n'était pas encore à son apogée. Mais bientôt, elle en était certaine, il achèverait sa transformation pour s'envoler au-dessus de tous. Voir le monde de haut, le dominer, sous le regard bienveillant et approbateur de Jena. Tel était leur destin.

Non loin de là, un petit groupe de Matis conversait, et la tonalité chantante du Mateis remplit Aylia de fierté. Elle s'inclina face à eux avec élégance, leur témoignant ainsi le respect qu'ils lui inspiraient.

Enfin, elle était parmi les siens ! Enfin, elle n'avait plus à supporter de côtoyer en permanence ces Fyros vociférants, ces Zoraïs donneurs de leçons, ni ces Trykers insouciants ! Enfin, elle avait quitté Silan !

Fermant les yeux, elle se remémora son enfance passée là-bas. Son père y était Ranger, sa mère, marchande. Elle avait vécu, ou plutôt, selon elle, végété, au milieu du brouhaha incessant des réfugiés de toutes races, des cris de détresse de chasseurs débutants affolés, poursuivis par de malheureux yubos défendant leur vie en les mordant aux mollets.

Silan... Son ancien univers. Elle en connaissait chaque recoin par cœur. Chaque habitant permanent également. Elle avait dû supporter toutes ces années durant Guilan Guiter, son entraineur au combat, Commandant fyros dont le dédain palpable envers la race matis et ses merveilleuses créations la mettait secrètement hors d'elle. Guilan, qui lui avait appris malgré elle la patience et la retenue. Se taire, ne jamais lui donner la satisfaction de sentir que ses paroles la blessaient. Méditer sa vengeance, ne pas s'abaisser à son niveau. Un jour, elle s'en était fait la promesse, elle l'écarterait d'un revers de la main et la remettrait à la place qui était la sienne. Guilan était une menace pour son peuple, elle qui enseignait à tout réfugié que les Matis étaient arrogants et incapables de maîtriser l'art de la botanique, et qu'ils avaient failli détruire Silan.

Aylia avait passé la plus grande partie de son enfance auprès de Sterga Hamla, le maître artisan matis. Ce dernier, loin d'approuver l'enseignement laxiste de ses parents envers les homins de toutes races et de leur indispensable union face à l'adversité, lui avait peu à peu inculqué ses propres valeurs, chères à tout Matis qui se respecte : l'amour de Jena, la supériorité de sa race, l'accomplissement esthétique, l'esprit de compétition et la loyauté envers son Roi.

Silan... Cette île qu'elle avait quitté il y a peu, sans regrets, laissant derrière elle ses parents et tout ce qui faisait son univers depuis 17 années de Jena.

Yrkanis... Merveille de la création matis, à travers laquelle elle déambulait en ce moment. Aylia lança un sourire resplendissant à un jeune Matis inconnu, comme s'il symbolisait à lui tout seul toute sa race. Enfin, elle était chez elle !

C'est alors que deux Fyros passèrent non loin d'elle. La sonorité de leur langage barbare en ce lieu lui parurent étranges, et son visage se crispa en voyant leur insigne de Sujet matis. Yrkanis était une ville prometteuse à bien des égards, mais la tolérance laxiste qui y régnait l'empêchait d'atteindre son apogée.

Fermant les yeux, elle se mit à rêver du Royaume parfait, où seuls les Matis auraient leur place, dominant de leur indéniable suprématie les autres peuples, Fyros en tête. Elle imagina Guilan, son ancien entraineur fyros, courbée face à elle, en simple tenue de réfugié usée jusqu'à la corde, lui apportant humblement de l'eau dans une coupe sculptée avec un raffinement sans égal.

Un sourire s'échappa de ses lèvres tandis qu'ouvrant les yeux, elle murmurait avec ferveur « Jena aiye ! » en se dirigeant hors de la ville, la paume de la main déjà posée sur la garde de son épée.

L'avenir appartient à ceux ayant décidé de le dompter.

 

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Filirae Aylia di Valecio,
Maison Noble Alkiane,
Dame de compagnie de la Karae Tamiela,
Ancienne Dame de compagnie de la Karae mère Lea,
Refondatrice et ancienne Herënae de la Maison Alkiane


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