ROLEPLAY


Album Secret du Désert Ardent

Wixarika se posait ces derniers temps pleins de questions qu’auparavant elle n’eût pas daigné aborder. La découverte fortuite d’un premier feuillet de journal, commencé puis jamais continué par sa regrettée amie, lui apportait soudainement un certain répit.

Ce manuscrit date de la jeunesse de sa protagoniste et Wixarika entreprend sa retranscription du seul fait que le style est fatalement atroce.

Traces

Auteur: Eeri



Avancer. Savoir ce qu’il y a après la prochaine dune. Plus loin.
Elle n’avait jamais eu personne pour l’en empêcher. Son oncle, enfin, celui qu’elle apellait oncle, le bon fyros qui l’avait recueillie et élevée, savait qu’il n’y avait rien à faire. Une seconde d’inattention, et la petite disparaissait en sortant par une fenêtre, pour se faufiler vers la porte nord de pyr. Celle ou il est le plus facile de sortir de la ville sans trop se faire remarquer, en passant derrière les quelques gardes qui roupillaient là. Et elle avançais, chaque jour un peu plus loin. Oflovak, les dresseurs d’eau. L’oasis.

"Que fais tu là toute seule, petite ??"

Au début, lorsqu’elle était vue, la fillette se cachait, partait en courant. Ou plongeait et nageait aussi vite que possible de l’autre coté de la rive, sans se rendre vraiment compte que les homins du camp auraient plus vite fait de marcher puis de l’attendre de l’autre coté du lac, s’ils voulaient la poursuivre. Mais jamais ils ne l’ont fait. Et Jena seule sait combien la fyrette avait une aversion pour la nage, encore bien des années après. Mais les dresseurs d’eau n’ont jamais fait plus attention que ça. Qui verrait un danger dans une petite fyros de 7 ou 8 ans à peine, seule, un petit couteau chipé on ne sait ou en guise de dague. Mais la fillette revenait, encore et encore, et au fil du temps les homins s’en amusaient.

"D’ou viens tu? Veux-tu un kookie? Tu devrais être à l’école !"
“L’école? dey.”

L’école, elle y allait seulement les jours ou son oncle réussissait à l’attraper par le col de son hobenyx, pour l’emmener jusqu’à la porte de la classe. Puis ils vaquaient à leurs occupations, et lorsqu’elle les observait, ils lui racontaient toutes sortes d’histoires. Des histoires fyros, mais beaucoup mieux qu’à l’école ! Le grand dragon, fyrak, les habitants du désert, les dangers, les frahars... La fillette savait qu’à son âge, s’aventurer plus loin, et traverser les territoires des chasseurs de frahars aurait été trop dangereux pour elle. Donc elle revenait là, émerveillée par leurs histoires sur l’immensité du désert. Et un jour, l’un deux lui demanda :

"On t’a déjà raconté l’histoire d’Oflovak, à l’école?"
"ney, répondit la fillette, c’est ici, l’oasis !" et elle montrait du doigt le lac, un peu plus loin, fière, quand même d’avoir appris quelque chose là-bas.
L’homin sourit, et s’agenouilla à son niveau.
"Oflovak, ney. Mais je parle d’Oflovak Rydon, celui qui a donné son nom à l’Oasis."
La fillette resta silencieuse un moment puis sourit malicieusement :
"j’ai dû rater ce cours là"
L’homin fronça les sourcils, amusé :
"C’est pour ça qu’il te faut y aller ! Mais je vais te raconter ça. Alors, vois-tu, il y a bien longtemps, les homins vivaient très très loin d’ici. Plus loin que tu ne peux imaginer"
"De l’autre coté des tours de frahar ?" demandant la fillette "Beaucoup plus loin encore. Très très loin. Un endroit ou nous ne retournerons sans doute jamais."

L’homin raconta ce qu’il savait de tout ça. La grande et fière cité de Fyre, l’incendie de Coriolis, le grand essaim. Les kitins. Puis finalement, Oflovak Rydon, l’apparition d’Elias, les arc-en-ciel, l’arrivée dans les nouvelles terres... Puis son voyage pour relier l’ancien monde... La fillette posait tant de questions qu’il était difficile pour l’homin de rendre à l’histoire sa parfaite chronologie. Qu’importe.
"Je veux en savoir plus" s’écriait t’elle !
"Pourquoi les homins ne sont pas repartis avec lui? Qu’y a t’il entre ici et là-bas? Ce Rydon, Il vit encore? Les rangers, ils peuvent aller là-bas? Il était grand comment, Oflovak?"
"Mais pour savoir tout ça, ma p’tite, il faut aller à l’école ! Apprendre à lire, et tout. Je peux pas t’apprendre ça, moi. Et quand tu sauras lire, c’est toi qui viendra me raconter des histoires !"

À quelques mètres de là écoutait une fyros, âgée, le dos un peu vouté. Elle mit vaillamment son sac de colporteuse sur le dos, comme si elle était sur le départ. Mais avant de partir, elle s’approcha.
"Il a raison. Tu n’apprendras pas tout dans une bibliothèque, mais tu y apprendras beaucoup. Le reste, c’est d’observer, de questionner. Tout ce que tu verras. Même ce que tu viens d’entendre."
À ces mots, le fyros rit doucement et salua l’homine, qui répétait une fois de plus
les mots "questionner, tout questionner" avec l’index levé.
"oren fyraï, Deutheus, bonne route !"

À partir de ce jour, la fillette de manqua plus une journée d’école. Elle apprit à lire, et s’entraînait quotidiennement dans le but de passer un jour et par elle même, la montagne infranchissable qu’étaient les Tours de Frahar. Lorsqu’elle fut un peu plus grande, quand elle eut fait le tour du désert, puis découvert les primes racines, la jungle, les lacs... Lorsqu’il ne lui restait plus beaucoup de nouveaux lieux à découvrir, elle se remémora cet épisode de sa vie, et commença à questionner. Avancer, Savoir ce qu’il y a après la dernière falaise. Plus loin.

Les bibliothèques offrent des réponses aux vivants.
Les vivants le sont tant qu’ils ont encore des questions.
Questionner, tout questionner.
Chercher.
La vérité mène à la liberté.

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