Ylang Hao rêve. Ou plutôt, elle cauchemarde. Elle ne sait plus vraiment ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Est-ce que ce ne serait pas juste un vieux souvenir qui revient la hanter ? Non, ces masques… ce ne sont pas des souvenirs, mais quelque chose de récent. Et ce n’est pas un simple voyage onirique. Cette impression, elle sait ce que c’est.
Elle lutte pour rassembler sa volonté. Elle a appris, au fil des ans. Déjà à l’époque, elle s’en sortait bien. À présent, elle sait comment faire. Il faut juste y arriver.
Son esprit se fragmente et s’éparpille, avant de se rassembler à nouveau. Le temps s’étire. « Il n’y a pas de temps ni d’espace dans l’Âge d’Or Kami » : cette phrase résonne dans sa tête durant un temps infini. Elle se rappelle enfin et murmure :
Elle répète le mantra, encore et encore. Sa bouche est pâteuse, elle n’arrive pas à articuler, mais elle se concentre sur les mots jusqu’à ce qu’ils soient rayonnants dans son âme. C’est son fil rouge. Lorsqu’ils sont éclatants de lumière, elle se laisse pénétrer de leur paix, avant de rassembler son énergie pour la suite.
Son fils. Elle doit sauver son fils.
Cette pensée-là brouille sa concentration ; un instant son mantra se délite, les ombres dans son champ de vision se peuplent de masques effrayants. Elle recommence depuis le début.
Elle ne peut pas l’aider directement, pas dans cet état. Mais il ne faut pas qu’il tombe dans le piège. Il faut qu’il soit averti. Elle tisse un deuxième mantra en dessous du premier. C’est un peu comme surveiller deux plats en train de cuire, même si l’exercice est complexe avec tous les ragus qui hantent les abords du camp.
Elle sait qu’elle hallucine, mais sur quoi ? Qu’est-ce qui est vrai ? La lumière des kamis est vraie. Toujours. Et par le chemin vers la lumière, elle l’atteindra. Lui ou un de ses amis.
Sa transe s’approfondit. Elle sent Atys respirer. Elle se sent bercée dans les bras de Ma-Duk. Le Vide est encore là, la peur aussi, et comme toujours cela l’empêche de communier complètement, mais elle sait que cela peut suffire. Cela doit suffire aujourd’hui.
Elle évoque l’image de son fils, son fii chéri. Mais il n’y a que le Vide qui lui répond. Il est si loin… Si perdu… Né, il ne pourra pas l’entendre. La terreur la submerge à nouveau, brise sa transe, la ramène dans ce monde sombre et humide, avec ces masques horribles, ces prédateurs et la douleur.
Ça ne sert à rien de rester ici. Elle recommence, encore. Un mantra, puis l’autre. Elle repart dans sa transe, ou peut-être dans un rêve absurde.
Qui peut agir ? Qui peut l’entendre ?
Elle évoque des images, encore et encore. Un fyros dans les lacs, puis un autre dans le désert. Une trykette ; une autre trykette ; toutes avec de la bhyr. Un matis savourant un coucher de soleil dans le jardin majestueux. Un bonze du temple de Zora ; des zoraïs au Havre et au Nexus. Mais chaque fois qu’elle croit arriver à les contacter, sa concentration se brise, sans qu’elle arrive à délivrer un message, sans même savoir si elle a réussi à les effleurer. C’est trop compliqué de tout expliquer par ce biais.
Elle recommence, encore. Elle n’a rien d’autre à faire, rien de plus important. Il faut un message plus simple.
Elle lutte pour rassembler sa volonté. Elle a appris, au fil des ans. Déjà à l’époque, elle s’en sortait bien. À présent, elle sait comment faire. Il faut juste y arriver.
Son esprit se fragmente et s’éparpille, avant de se rassembler à nouveau. Le temps s’étire. « Il n’y a pas de temps ni d’espace dans l’Âge d’Or Kami » : cette phrase résonne dans sa tête durant un temps infini. Elle se rappelle enfin et murmure :
An, O Ran Ma'An
An, O Mayu Kami
An, O Mayu Kami
Elle répète le mantra, encore et encore. Sa bouche est pâteuse, elle n’arrive pas à articuler, mais elle se concentre sur les mots jusqu’à ce qu’ils soient rayonnants dans son âme. C’est son fil rouge. Lorsqu’ils sont éclatants de lumière, elle se laisse pénétrer de leur paix, avant de rassembler son énergie pour la suite.
Son fils. Elle doit sauver son fils.
Cette pensée-là brouille sa concentration ; un instant son mantra se délite, les ombres dans son champ de vision se peuplent de masques effrayants. Elle recommence depuis le début.
Elle ne peut pas l’aider directement, pas dans cet état. Mais il ne faut pas qu’il tombe dans le piège. Il faut qu’il soit averti. Elle tisse un deuxième mantra en dessous du premier. C’est un peu comme surveiller deux plats en train de cuire, même si l’exercice est complexe avec tous les ragus qui hantent les abords du camp.
Kami wa Laï
Kami wa aribini
Kami wang waki
Taki wang waki
Laï wang waki aribini
Kami wa aribini
Kami wang waki
Taki wang waki
Laï wang waki aribini
Elle sait qu’elle hallucine, mais sur quoi ? Qu’est-ce qui est vrai ? La lumière des kamis est vraie. Toujours. Et par le chemin vers la lumière, elle l’atteindra. Lui ou un de ses amis.
Sa transe s’approfondit. Elle sent Atys respirer. Elle se sent bercée dans les bras de Ma-Duk. Le Vide est encore là, la peur aussi, et comme toujours cela l’empêche de communier complètement, mais elle sait que cela peut suffire. Cela doit suffire aujourd’hui.
Elle évoque l’image de son fils, son fii chéri. Mais il n’y a que le Vide qui lui répond. Il est si loin… Si perdu… Né, il ne pourra pas l’entendre. La terreur la submerge à nouveau, brise sa transe, la ramène dans ce monde sombre et humide, avec ces masques horribles, ces prédateurs et la douleur.
Ça ne sert à rien de rester ici. Elle recommence, encore. Un mantra, puis l’autre. Elle repart dans sa transe, ou peut-être dans un rêve absurde.
Qui peut agir ? Qui peut l’entendre ?
Elle évoque des images, encore et encore. Un fyros dans les lacs, puis un autre dans le désert. Une trykette ; une autre trykette ; toutes avec de la bhyr. Un matis savourant un coucher de soleil dans le jardin majestueux. Un bonze du temple de Zora ; des zoraïs au Havre et au Nexus. Mais chaque fois qu’elle croit arriver à les contacter, sa concentration se brise, sans qu’elle arrive à délivrer un message, sans même savoir si elle a réussi à les effleurer. C’est trop compliqué de tout expliquer par ce biais.
Elle recommence, encore. Elle n’a rien d’autre à faire, rien de plus important. Il faut un message plus simple.
Kaipai zo'hoja. Kaipai. Kaipai.
Prévenez-le. Aidez-le. Ne le laissez pas seul.
Prévenez-le. Aidez-le. Ne le laissez pas seul.