ROLEPLAY


Pour quelques frippos

La fyrette s’était remise au travail. Trier les fibres, faire sécher les mousses, classer les différentes matières des plus lisses aux plus râpeuses, fabriquer des supports sur lesquelles les fixer, faire sécher de la sève ardente pour les coller, puis les combiner, les placer sous presse afin de diminuer l’épaisseur et de leur conférer une meilleure densité. Le pressage des filtre restait l’étape la plus délicate, et elle notait soigneusement le poids, réalisé avec des bouteilles de byrh, ainsi que le temps de presse, pour chaque filtre. Rien ne devait être laissé au hasard.

Consciemment et inconsciemment, elle laissait le Zoraï gérer tout problème avec les homins de passage, qui se faisaient heureusement rares. Elle savait qu’il fallait éviter tout incident avec la théocratie. Les homins de Zora étaient bien trop bornés pour comprendre que ses recherches avaient un but totalement hoministe, en tout cas de son point de vue. De ce qu’elle avait récemment observé, ils seraient tout au plus capables de réagir avec violence et aveuglement, montrant ce qui se dissimulait derrière leurs masques, un caractère et un état d’esprit bien différent de leur sagesse de facade.

Elle n’avait pas non plus encore confiance dans les tribus qu’elle avait côtoyées. Jusqu’ici, et fort heureusement, les illuminés semblaient tolérer leur présence et fermer les yeux sur leurs expériences. Les récents évènements dont elle avait eu vent avaient failli ébranler ce fragile équilibre. Des homins de plusieurs nations, dont une poignée de sa guilde, avaient fait irruption dans leur tribu en saccageant leurs installations à la recherche d’on ne sait quoi. Pourtant, calme plat. Soit les illuminés étaient beaucoup trop perchés pour se rendre compte de ce qui les entouraient, soit la fyrette ne saisissait pas encore totalement quel rapport Mazé’Yum entretenait avec eux.

De son coté, Te’agin se tenait relativement tranquille. En général, la camisole chimique que le Zoraï lui administrait suffisait à le garder calme. Lorsqu’il sortait de sa torpeur, il essayait parfois de socialiser avec les frippos gooifiés, puis sentant leur manque de sympathie à son égard, il se saisissait avec une frénésie paisible de la première chose à portée de sa main pour ensuite la triturer pendant des heures, qu’il s’agisse d’une hache, d’un morceau de fibre, ou d’un frippo mort.

Les tests se succédaient, et enfin, le moment approchait. Eeri souhaitait réaliser une dernière série de test avant de faire appel au tryker. Une couche de buo, une couche de dzao. Des mousses de cratcha et de jubla, mixées, séchées et comprimées. Puis une nouvelle couche de dzao et pour finir une couche de buo. Le filtre était ainsi réversible, ce qui le rendait plus facile d’utilisation. Considérant que certains homins étaient capables de se tromper de sens en maniant une hache ou une épée, c'était là une précaution valable.

Une fois de plus, ils alignèrent des tonneaux, les remplirent d’eau, préparèrent les lanières et ouvertures afin de laisser l’eau s’échapper. Le tryker l’aida à placer yubos et frippos dans chaque tonneau, tandis que Mazé’Yum attendait, plus loin, une bombe de goo posée à ses pieds, que tous les couvercles munis de filtres soient scellés à la sève ardente.
Show topic
Last visit Thursday, 23 May 07:45:00 UTC
P_:

powered by ryzom-api