Duke tâtonnait dans le noir en suivant la paroi. Il avait dû lâcher sa dernière pioche au moment où le kirosta s’était jeté sur lui. La fuite avait été son unique chance de salut. Il sentait qu’il s’était enfoncé trop profondément dans les entrailles des primes racines. Il n’était pas certain que Jena Elle-même puisse le relever si il perdait la vie dans cet endroit maudit.
Il fallait se rendre à l’évidence : son voyage ne menait nul part. Il avait tenté de monter sur les racines supérieures en espérant avancer le plus loin possible vers de nouvelles terres mais cela n’avait rien donné. Il avait donc tenté la voie souterraine. Mais les kitins semblaient le précéder partout où il allait. Il devait sans cesse être sur ses gardes. Il était fatigué et manquait désormais de l’essentiel. Nul aide ici, nul homin, et si peu de vie. Et quand vie il y avait, elle n’était pas amicale. Que faisaient ces pauvres fous de kamis pour cette nature hostile ? Vraisemblablement rien de plus. Le pouvoir des Puissances semblait si lointain...
Le kirosta avait arrêté de le poursuivre. Duke se laissa glisser le long d’une sorte d’alcôve et s’assît là un long moment dans l’obscurité. En cherchant le repos il essaya de se remémorer les visages de sa famille, de ses amis du Pays Verdoyant. Tout était flou dans son esprit, tout semblait envahi de brume. Quelle était la couleur de la Forêt en cette saison ? D’ailleurs, en quelle saison se trouvait-il ? Depuis combien de temps errait-il ainsi sur de sombres chemins ?
En triturant les fils déchirés de son gilet, il s’assoupit en pensant aux temps anciens, à des endroits agréables, comme ce jour de fête où il avait défilé à Avalae, vêtu de magnifiques habits, le soleil caressant son visage d’une douce chaleur...
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Ducocinnio Nono, dit Duke NonoNoble Matis, artisan de la maison noble La Firme
Gardien du Royaume et Béni de Jena