Le tourment des traîtres
« Nec, ça ne va pas », se tourmentait Staeflina.
Elle ne parvenait pas à trouver le sommeil, tiraillée : à ses yeux, sa faute allait éclabousser puis
ternir le blason de sa Maison.
« Serae Liosta m’a pourtant dit que l’affaire se réglerait au sein de la Firme… Nec, je ne puis, je ne
peux pas les entraîner avec moi.
Peut-être que si je fais moi-même amende honorable, le Karan me considérera moi seule, et non pas
mes amis. Ils n’y sont pour rien après tout…tout est ma faute... »
Staeflina essuya une larme qui perlait sous son œil droit. Plus encore que le
manque de drogue, qui se faisait pourtant sentir, le remord l’accablait. Elle resta prostrée sur son lit,
sans savoir quoi faire pour trouver l’apaisement.
Vers la minuit, une lumière se fit dans son esprit, bien qu’elle eut également l’impression que celle-
ci brillait dans sa chambre : l’évidence la frappa, il lui fallait s’en remettre à la Mère, à Jena.
Jena qu’elle avait négligée, qui n’avait été jusqu’à présent qu’un élément de sa « couverture »…
Mais elle avait pourtant rejoint son culte, même si ça avait eu lieu sous un jour d’hypocrisie.
De ses lèvres amollies par la fatigue s’éleva un brêve supplication.
Ses pensées passèrent ensuite sur « Cirrus », le semeur de rêve… Que lui avait-il
promis, finalement ? Rien d’autre que de « flotter » dans ses vapeurs, alors qu’à présent, elles
s’avéraient la détruire de l’intérieur ?
Non, « Cirrus » avait des vues ambitieuses pour elle… du moins il semblait en avoir eu.
Cependant
Staeflina eut l’intuition qu’il avait prévu les maux qu’elle endurait à présent, subtile et cruelle façon
de se débarrasser d’un témoin gênant. Ce qui lui servait à entretenir son espionne lui était également
utile pour brouiller les pistes le « moment » venu.
Staeflina s’arrêta sur ce « moment ». Si Liosta ne l’avait pas rapidement prise en charge, c’eût été sa
mort. Sans doute nulle résurrection n’aurait pu la ramener, car elle serait morte trop lentement, trop
insidieusement…
Que lui avait-il dit ? Quelque chose du genre :
« Tu seras au premier rang, lorsque nous ferons chuter le tyran. Ne trouves-tu pas qu’il a fait trop
souffrir ton cousin, Staerano. »
Il n’aurait pu trouver meilleur argument, car Staeflina culpabilisait alors, sur
l’état de santé de ce dernier. Pourtant, jamais « Cirrus » n’avait vraiment parler de ses plans de coup
d’état. Soit parce qu’il n’avait pas une absolue confiance en son espionne, soit parce qu’il n’en avait
jamais eu … Staeflina, peut-être se trompait-elle, osait espérer la seconde option.
Staeflina n’était pas la seule à s’inquiéter.
Le mystérieux « Cirrus », dressé dans
ses étriers, observait depuis une colline, la cité d’Avalae. Du haut des habitations sylvestres
s’élevait de la fumée, les cheminées aboutissant à la cime du tronc dénué de tous branchages.
Un discret message l’avait averti du retour de son homine de main dans les Jardins Majestueux.
Mais désormais il était inquiet. Il ne savait comment reprendre contact avec elle. La voie de l’ambre
était désormais compromise, même s’il ne savait pas encore à quel degré. Il pouvait toujours s’agir
d’une erreur… Qui sait si un enfant n’avait pas pris l’ambre pour jouer ?
Toujours est-il qu’il n’osait se risquer en ville, ne sachant pas exactement ce que l’homine qu’il
avait fait arrêter par Filira Zagabranth, à son insu, aurait pu révéler.
« Encore une fois, je constate que faire les choses précipitamment n’arrange
rien... », maugréa-t-il.
Jetant un dernier regard, espérant apercevoir son espionne parmi la foule des badauds, « Cirrus »
éperonna sa monture, et tourna le dos à la ville, au galop.
« Nec, ça ne va pas », se tourmentait Staeflina.
Elle ne parvenait pas à trouver le sommeil, tiraillée : à ses yeux, sa faute allait éclabousser puis
ternir le blason de sa Maison.
« Serae Liosta m’a pourtant dit que l’affaire se réglerait au sein de la Firme… Nec, je ne puis, je ne
peux pas les entraîner avec moi.
Peut-être que si je fais moi-même amende honorable, le Karan me considérera moi seule, et non pas
mes amis. Ils n’y sont pour rien après tout…tout est ma faute... »
Staeflina essuya une larme qui perlait sous son œil droit. Plus encore que le
manque de drogue, qui se faisait pourtant sentir, le remord l’accablait. Elle resta prostrée sur son lit,
sans savoir quoi faire pour trouver l’apaisement.
Vers la minuit, une lumière se fit dans son esprit, bien qu’elle eut également l’impression que celle-
ci brillait dans sa chambre : l’évidence la frappa, il lui fallait s’en remettre à la Mère, à Jena.
Jena qu’elle avait négligée, qui n’avait été jusqu’à présent qu’un élément de sa « couverture »…
Mais elle avait pourtant rejoint son culte, même si ça avait eu lieu sous un jour d’hypocrisie.
De ses lèvres amollies par la fatigue s’éleva un brêve supplication.
Ses pensées passèrent ensuite sur « Cirrus », le semeur de rêve… Que lui avait-il
promis, finalement ? Rien d’autre que de « flotter » dans ses vapeurs, alors qu’à présent, elles
s’avéraient la détruire de l’intérieur ?
Non, « Cirrus » avait des vues ambitieuses pour elle… du moins il semblait en avoir eu.
Cependant
Staeflina eut l’intuition qu’il avait prévu les maux qu’elle endurait à présent, subtile et cruelle façon
de se débarrasser d’un témoin gênant. Ce qui lui servait à entretenir son espionne lui était également
utile pour brouiller les pistes le « moment » venu.
Staeflina s’arrêta sur ce « moment ». Si Liosta ne l’avait pas rapidement prise en charge, c’eût été sa
mort. Sans doute nulle résurrection n’aurait pu la ramener, car elle serait morte trop lentement, trop
insidieusement…
Que lui avait-il dit ? Quelque chose du genre :
« Tu seras au premier rang, lorsque nous ferons chuter le tyran. Ne trouves-tu pas qu’il a fait trop
souffrir ton cousin, Staerano. »
Il n’aurait pu trouver meilleur argument, car Staeflina culpabilisait alors, sur
l’état de santé de ce dernier. Pourtant, jamais « Cirrus » n’avait vraiment parler de ses plans de coup
d’état. Soit parce qu’il n’avait pas une absolue confiance en son espionne, soit parce qu’il n’en avait
jamais eu … Staeflina, peut-être se trompait-elle, osait espérer la seconde option.
Staeflina n’était pas la seule à s’inquiéter.
Le mystérieux « Cirrus », dressé dans
ses étriers, observait depuis une colline, la cité d’Avalae. Du haut des habitations sylvestres
s’élevait de la fumée, les cheminées aboutissant à la cime du tronc dénué de tous branchages.
Un discret message l’avait averti du retour de son homine de main dans les Jardins Majestueux.
Mais désormais il était inquiet. Il ne savait comment reprendre contact avec elle. La voie de l’ambre
était désormais compromise, même s’il ne savait pas encore à quel degré. Il pouvait toujours s’agir
d’une erreur… Qui sait si un enfant n’avait pas pris l’ambre pour jouer ?
Toujours est-il qu’il n’osait se risquer en ville, ne sachant pas exactement ce que l’homine qu’il
avait fait arrêter par Filira Zagabranth, à son insu, aurait pu révéler.
« Encore une fois, je constate que faire les choses précipitamment n’arrange
rien... », maugréa-t-il.
Jetant un dernier regard, espérant apercevoir son espionne parmi la foule des badauds, « Cirrus »
éperonna sa monture, et tourna le dos à la ville, au galop.