ROLEPLAY


Fin de partie

Le feu était éteint depuis longtemps à présent. Lorsque le chlorogoo et la pyromancienne s’approchèrent, ils virent le zoraï absolument immobile, uniquement vêtu d’un boxer, couvert de cendres de la tête aux pieds. Ils l’appelèrent, puis le secouèrent, sans arriver à déclencher la moindre réponse.

— Bon, on en fait quoi ?
— Ça fait trois jours qu’il est là, et va savoir depuis quand il n’a pas bu d’eau. À un moment ses kamis vont le rappeler.

Le mot “kami” sembla réveiller quelque chose dans la statue de chair. Haokan se releva, le regard vide, laissant sur place toutes ses affaires, et sortit de la salle, suivi par les deux homins qui n’arrivaient pas à avoir une véritable réponse.

Ils le suivirent tandis que l’endeuillé redescendait toute la route des ombres, évitant sans s’en rendre compte les divers prédateurs, toujours aussi catatonique par ailleurs. Ils s’arrêtèrent au vortex du Bosquet de l’Ombre, le laissant continuer son chemin, où qu’il aille.

— Ce type est vraiment timbré.
— Quoi, ça t’étonne ? Tout le monde le sait. Mais on en a eu une sacrée preuve.

***



Comment avait-il traversé les Primes, puis la Jungle ? Il n’en avait aucun souvenir. Mais le camp réveilla quelque chose en lui. Des homins se pressaient autour de lui, mais il était incapable de répondre à leurs questions, encore moins de les comprendre, en fait. Un mot, cependant, passa au travers de la brume dans laquelle il était.

“Zhen”.

Il s’y accrocha, criant à son tour :
— Zhen !

Et d’avancer vers le camp, où Zhen devait être… il fallait qu’il y soit. Les homins le guidaient, le faisaient entrer dans une tente, lui parlaient avec gentillesse. Ce n’était pas Zhen qui était en face de lui, mais une matisse. Il la connaissait… Impossible de se rappeler qui elle était, quel était son nom. Sa voix était douce, enveloppante, tendre. Comme aurait pu l’être la voix d’une mère. Évoquer sa mère fit bondir Haokan. Il ne devait pas être là ! Sa Mi ne serait pas contente !

Les mains qui l’entouraient se firent plus contraignantes, le forçant à se rasseoir, puis à ouvrir la bouche pour avaler le bonbon que la matisse lui glissa dans la gorge.

— Allons, Haokan, laisse-toi aller… Tu vas voir, tout va aller mieux d’ici quelques instants, susurra tendrement la matisse. Tu vas te sentir enfin en paix… une paix profonde.

Bercé par les inflexions hypnotiques et le discret sort qui l’enchaînait, Haokan s’abandonna enfin. Ici, il était en sécurité… ici, avec la famille de son zaki. Et Zhen allait venir. Il serait là à son réveil… Alors, tout irait totalement bien.
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