РОЛЕВАЯ ИГРА


Le hall de la terreur

Il s’agissait maintenant pour Lyren d’entreprendre un grand rangement du hall. Par politesse, elle avait refusé toute aide du gardien. Aussi voulait-elle garder une certaine distance et surtout qu’il ne s’intéresse ni à ses origines, ni à ses missions.

La salle du conseil de guilde fut la première à être nettoyée et organisée comme salle de jeu pour le petit fyros. Quelques pièces d’armures (il adorait se glisser en entier dans un plastron de kostomyx pour se cacher), dont le vieux casque de Lyren qui trônait au milieu de la table, et de partout, des peluches, des coussins glanés ci et là, tout ce qui pouvait servir de jeu pour l’enfant sans être trop tranchant. Lyren avait retrouvé des dagues émoussées et de vieux batons de combat, elle les avait laissés dans un coin, afin que le petit puisse s’entraîner à jouer à kek-orskos, le fameux jeu enfantin où l’on sectionne des matis en petits bouts. Bien entendu, dans une salle de jeu, il ne s’agissait que de morceaux de bois blanc fixés ensemble, sur lesquels on frappe vigoureusement à tour de rôle et avec l’arme de son choix, en général un bâton, afin de séparer les pièces. Celui qui a séparé le plus de morceaux à la fin gagne la partie.

Une chose étonnante, dans ce hall, était la présence de nombreux coffres, pour la plupart vides. Certains contenaient encore quelques des armes, la plupart abîmées et émoussées. Des haches d’entraînement, des cristaux de recharge ci et là, une ou deux épées, ainsi que quelques morceaux de matières d’avant-poste qui semblaient fossilisés tant ils étaient secs. Une ou deux pièces d’armures et quelques bijoux disparates, aussi. Tout ce qui avait été laissé là était usé jusqu’à la corne.

Le gardien était tout de même bavard, et sans même qu’elle le lui demande, il avait donné plein d’informations sur l’histoire du hall, qui avait été inoccupé depuis de nombreuses années, bien avant la naissance de cette dernière. Avant le second essaim, il avait été utilisé par une obscure guilde qui s’adonnait à on ne sait quel trafic d’on ne sait quelles substances. Le fyros ne pouvait plus se rappeler du moindre détail, mais il fallait le croire, c’était là des affaires bien mystérieuses, et des homins bien peu fréquentables. Au retour de leur exode, il avait été acheté comme hall secondaire par un grand guerrier et artisan qui souhaitait stocker sa production d’armes. Là, le fyros se souvenait bien du nom de l’homin et de sa guilde, mais, vous m’excuserez ma petite, je n’ai vraiment pas le droit de vous le dire, secret professionnel. D’autant que celui-ci a disparu dans des circonstances bien mystérieuses, laissant de nombreuses questions. Le gardien avait bien cherché dans le hall s’il pouvait y trouver quelque chose, un indice, une substance, peut-être quelque chose laissé par les anciens occupants, qui aurait pu tuer l’homin. Mais rien de tout ça, rien de suspect. Des coffres, des armes, aucune trace de ces anciens trafics étranges. Il y eut bien quelques rumeurs qui circulaient sur l'homin en question, sur son appartenance à des cercles... Et le gardien sentait bien qu'une fois de plus il ne pouvait pas en dire plus. Quelques mois après cette affaire, le tout avait été ensuite vendu ou déplacé pour libérer le hall, mais personne n’avait osé le racheter. M’enfin, ça fait bien vingt années de Jena, ma petite, conclut-t’il, et pour l’instant, je n’avais plus que celui-ci de libre !

Revenant au hall, Lyren entreprit de sortir les coffres les plus abîmés, afin de les faire brûler plus loin. Ça fera de la place, pensait-elle. Bon, un guerrier et artisan fyros. Dommage qu’ils n’aient laissé que les pièces abîmées, il devait y avoir des trésors ici.

Après trois coffres déplacés, Lyren s’attaqua au quatrième, mais remarqua tout de suite que le parquet à cet endroit était plus abîmé qu’ailleurs, en dessous des pieds. Comme si ce dernier meuble avait été souvent déplacé, laissant quelques griffures sur le sol, partiellement cachées par un vieux tapis. Elle entreprit de bouger le coffre en suivant la direction de ces griffures, comme ça avait dû maintes et maintes fois être fait par le passé, et un espace ainsi libéré, examinant le sol, elle repéra qu’une latte de parquet bougeait. Sur celle-ci, une petite encoche était faite, afin de glisser un doigt pour la soulever. Après cette première latte enlevée, il était possible de soulever les autres autour, laissant apparaître un grand morceau de fibre, qu’elle souleva avec précaution. Le coeur de Lyren battait à tout rompre.

En dessous, un premier sac contenant une tenue légère tryker, bleue, pliée avec soin, et au fond quelques parchemins, la plupart effacés. Dans le coin de l'un d'eux apparaissait un dessin rappelant les yeux et oreilles d’un kami. Était-ce bien des oreilles, d’ailleurs? Un autre laissait lire le mot "savoir". Ce coin du hall était définitivement trop sombre pour pouvoir déchiffrer plus, et Lyren rangea les parchemins dans le sac avec les vêtements trykers.
Il y avait un second sac de fibre, à coté, bien plus lourd, duquel elle sortit une belle armure, une kostomus beige, taillée pour un guerrier fyros. Avec précaution, elle plaça un par un les éléments de l'armure dans le coffre resté là, après les avoir observés. C'était là une armure de maître artisan, aucun doute, et de bonne facture.

Terminant par le casque, elle remarqua dessus un symbole discrètement gravé sur la partie arrière, au dessus de la nuque. Un dessin constitué de 6 petites spirales disposées de façon circulaire, chaque trait orné de petites pointes, comme des épines. L’extrémité de chaque spirale se dirigeant vers l’extérieur du cercle, comme pour s’en échapper. Lyren, accroupie, observa le casque un moment et ses pensées s’embrouillèrent. Elle connaissait ce symbole, mais d'où? Était-ce la raison de la disparition du fyros? Et pourquoi avait-il caché cette armure ici? Ça devait donc être un secret? Mais pourquoi cacher une armure? Y-a t'il d'autres secrets cachés dans ce hall?

Lyren, toujours accroupie, se demandait surtout qui pourrait l'aider à éclaircir ces mystères. Le gardien? Surtout pas. Wixarika? Peut-être... Se faufiler dans l'académie de Pyr, comme elle l'avait déjà fait à maintes reprises? Qui sait, elle pourrait y trouver quelque chose. Elle murmura pour elle même, en regardant le casque dans les yeux : Se taire ou ne pas se taire? En v'là une question. Je vais peut-être garder ça pour moi, pour l'instant…

"LYYYYGRRRRENNNNN !!!! "

Lyren sursauta et lâcha le casque, qui émit un craquement sourd en tombant sur le parquet, tel un hurlement lointain et étouffé.

C’était Wixarika qui lui amenait un petit monstre pour l’après-midi.
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