Lore & Chroniques


Contes et Légendes d'Atysoël

Histoire racontée par Kyriann - Veillée des contes d'Atysoël de l'année 2600 de Jena (28/12/2018)

Le Dragon Noir - Ba Nhor Drakan
Conte tryker


Il était une fois un petit Tryker du nom de Naroy. Vous me direz que petit et Tryker c’est un pléonasme, mais pas du tout ! Naroy paraissait vraiment tout petit, d’abord parce qu’il n’était pas bien vieux, ensuite parce qu’il n’avait pas beaucoup d’appétit, bien que sa maman lui bourre ses poches de pain d’épices et de fruits et enfin et surtout car tout autour de lui, il n’y avait que des grands et turbulents enfants fyros.
Parce que, voyez-vous, Naroy vivait à Pyr avec sa maman. Et il vivait à Pyr parce que sa maman, elle, était Fyros. Une belle et grande Fyros avec des cheveux de feu et une grande mèche folle, bref une vraie Fyros.
Et notre Naroy, tout petit avec des bras et des jambes qui ressemblaient à des allumettes, et bien lui, il avait des cheveux… verts. Mais tellement sombres qu’ils paraissaient presque noirs.
Et voilà pourquoi Naroy était la risée de ses camarades de jeu. Même en faisant des efforts surhominiens, il ne parvenait jamais à les égaler à la course ou au combat. Il finissait toujours allongé sur l’Écorce, le pain d’épices disparaissait de ses poches et ses cheveux tout sombres ternissaient sous la sciure et devenaient encore plus verts.
La vie n’était pas toujours facile mais Naroy était courageux et un joyeux compagnon. Il secouait la sciure et rentrait sans se plaindre à la maison où il recevait sa récompense : sa maman lui racontait des histoires de Fyrak et il s’endormait en touchant les cheveux rouges, couleur Fyrak, de sa maman.

— Hé l’avorton ! Montre-nous un peu de quoi tu es capable ! Viens te battre !
Naroy sait bien qu’il n’a aucune chance face à la montagne de muscles qui vient de lancer ce défi.
— Non ! Tu n’es qu’un minable à ne taper que les plus petits que toi ! Trouve toi plutôt des défis à ton niveau, va trouver Fyrak !
— Fyrak ? Tu n’es qu’un bon à rien de Tryker, ne parle pas de ce que tu ne connais pas !
— Oui, je suis un Tryker et petit, mais moi je suis courageux ! Moi j’irai trouver Fyrak !
— Ahahah ! C’est ça, nabot, ramène nous le Dragon et tu pourras commencer à te dire notre égal.
— Très bien, je te prouverai qu’un Tryker vaut cent Fyros.

Naroy part en courant rejoindre sa maison et récupérer son sac. Il le bourre de pain d’épices, prend son bâton d’entrainement et va pour s’en aller quand il tombe sur sa maman en train de rentrer.
— Oh mon chéri tu es là ! Mais que fais-tu avec ce gros sac ? Va vite le poser, on va bientôt passer à table, tu vas m’aider à préparer.
— Mais maman…
Bien que Naroy se sente capable d’affronter Fyrak, il préfère s’arrêter devant le froncement de sourcil de sa maman… Comme quoi, de temps en temps, même les héros les plus fous ont un brin de jugeote. Fin provisoire de l’expédition pour atteindre Fyrak.

— Maman, tout est rangé, je peux rejoindre mes amis ?
— Bien sûr mon chéri ! Fais moi vite un bisou et cours les rejoindre. Mais il est déjà tard, ne tarde pas trop.
Naroy préfère laisser le sac mais bourre ses poches de pain d’épices avant de s’enfuir dans les ruelles de Pyr, direction la grande entrée. Il a beau courir de toutes ses forces, il voit ostensiblement baisser la lumière. Le ciel a pris sa si belle couleur orange quand il arrive devant les gardes.
— Oh oh ! Qui avons-nous là ?
— Ce n’est que moi, Naroy.
Le regard du garde semble venir de très haut.
— Et que viens-tu faire à la porte à cette heure-ci, Naroy ?
Naroy montre son bâton.
— Je vais chercher Fyrak et je prouverai que je vaux cent Fyros !
L’éclat de rire des gardes est tel que la cheffe des gardes vient voir ce qui se passe.
— Qu’est ce qu’il se passe ici ?
— Ahahahah ! C’est l’avorton ici qui veut aller caresser les côtes de l’Incendiaire avec son bâton !
La cheffe, qui est une grande amie de la maman de Naroy, le reconnaît et lui sourit gentiment.
— Je suis sûre que tu es assez courageux pour cela, Naroy mais il est tard et ta maman va s’inquiéter. Je garde ton bâton et te le rendrai demain pour repartir à la recherche de Fyrak. En attendant, tu rentres chez toi.
Et d’une main preste, elle récupère le bâton et tourne Naroy vers la ville.
Naroy repart tristement mais ne s’avoue pas vaincu pour autant et tandis que ses pas le ramènent vers le centre, il cherche une ruse pour sortir de la ville malgré tout. La nuit qui tombe sera son alliée.
Du coté de la Forge, il trouve du charbon de bois avec lequel il noircit ses mains et son visage. Petit comme il est, il passe dans le noir sans qu’on le voie et se dirige vers la Porte Nord. Les gardes ne voient pas la petite ombre couronnée de cheveux vert sombres qui se faufile entre les feux de l’entrée et le mur puis disparaît sans faire de bruit vers l’étable.

Il est sorti oui ! Mais la nuit est vraiment là et il n’y voit rien. Il avance au hasard et finit par s’embroncher et se retrouver par terre.
Le désespoir est près de le submerger mais il se rend compte que ce qui l’a fait tomber est un drôle de yubo coiffé d’un bonnet rouge.
— Oh excuse moi petit yubo, j’espère que je ne t’ai pas fait mal. Est ce que tu veux un peu de pain d’épices pour me faire pardonner ?
Le yubo se rapproche, grignote le pain d’épices et se couche aux pieds de Naroy.
— Si tu pouvais parler… Je suis sûr que tu sais où je pourrais trouver Fyrak avec un tel bonnet sur la tête.
— Ah non je ne sais rien de Fyrak, je suis un yubo d’Atysoël !
Naroy est tellement surpris que sa mâchoire semble se décrocher.
— Mais pourquoi cherches-tu Fyrak ?
Naroy explique et le yubo d’Atysoël se plonge dans une intense réflexion.
— Hummm, si je fais venir un dragon ici, est ce que tu pourras lui donner aussi de ce bon pain d’épices ?
— Oh tu pourrais faire ça ? Bien sûr, je vous donnerai à tous les deux tout mon pain d’épices !
Naroy saute sur le yubo pour le serrer dans ses bras.
— Attention à mon bonnet ! Reste là et n’essaie pas de me suivre, tu pourrais lui faire peur !
— Promis, je ne bouge pas !

Le yubo part en courant vers l’étable où il retrouve son complice le mektoub d’Atysoël avec ses cornes attachées sur la tête.
— Touby, mon ami, il faut que tu m’aides et en récompense nous aurons tous les deux du très bon pain d’épices !
— Hummm je suis intéressé. Dis-moi ce qu’il faut faire.
— Un p’tit homin m’est tombé dessus, il voudrait voir Fyrak. Bien sûr, il n’est pas question de déranger le Grand Incendiaire mais si tu attaches tes cornes dans ton dos, une tige de shooki à ta queue et que tu mets un grand drap noir, avec la nuit, je suis sûr que tu feras un super dragon. Tu enverras des feux d’artifice avec ta trompe et le tour est joué.
Aussitôt dit, aussitôt fait, voilà Touby transformé en dragon noir.
— Tu es magnifique ! Allons rejoindre le p’tit homin. En arrivant près de lui, tu te dresseras sur tes pattes arrière, tu seras immense à coté de lui !

Naroy voit revenir le yubo et la grande ombre noire qui le suit. Il ouvre des yeux émerveillés.
— Oh qu’il est grand ! Mais pourquoi il est noir ? Je croyais que Fyrak était rouge comme les cheveux de ma maman.
— Oui, oui, mais Fyrak est rouge, rouge comme la colère qui détruit tout, comme le feu qui ravage, pas comme les cheveux de ta maman. Celui ci est noir car il apporte la douceur du rêve et des nuits étoilées. Il est noir comme tes cheveux de gentil petit Tryker courageux. Il est noir pour qu’on voie mieux les feux d’artifice multicolores.
Et Touby commence à faire partir les feux d’artifice, des rafales multicolores et bruyantes qui font arriver à l’étable tous les enfants de Pyr qui dansent de joie en voyant le dragon et Naroy à son coté.
BRAVO ! BRAVO ! VIVE NAROY ! VIVE LE DRAGON NOIR !
Et Naroy rentre chez lui, porté en triomphe par ses amis.

Et quand p’tit Tryker deviendra grand, il fondera la Garde des Dragons Noirs mais cela est une autre histoire.
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