ROLEPLAY


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#1 [fr] 

Le flambeau tryker crépitait dans l'appartement, les 3 autres étaient éteints, laissant une lueur juste suffisante pour voir les objets, les meubles et les yeux des enfants. En temps normal, on croirait être dans une soirée d'hiver, au calme, voyant un tryker et une zoraï s'occuper de leurs miniatures... mais, quelque chose clochait.
La pression de l'eau agissant sur la grande vitre sous-marine du logement tryker laissait entendre un silence... on pouvait entendre et identifier un silence venant des lacs de la liberté. Un léger gargouillis se laissait deviner accompagné par une dizaine de bulles qui remontaient le long du vitrage décoratif jusqu'à sa destinée... la surface des lacs.
D'ailleurs... la surface... ça faisait quelques semaines que je ne l'avais pas revue. Etait-ce cela qui me manquait le plus? ou échanger quelques paroles rassurantes avec ma femme? parce que oui, cela faisait des semaines que étions enfermé dans l'appartement pour se consacrer uniquement aux enfants.
Maya'kan et Saya'kan, eux, n'avaient rien demandés et c'est surement pour cette raison qu'on s'était abstenu de s'expliquer ouvertement devant eux. Naturellement on se relayait pour s'occuper des petits, les changer, les nourrir, se nourrir... et dormir.

On dit que les enfants sont des éponges concernant les sentiments, les atmosphères et les émotions alentours, pourtant leur naïveté ne laissait rien paraitre. Ils grandissaient si vite. Je le voyait et tout commandant que j'étais, face à une tribu de maraudeur, j'aurait eu, même à cours d'idée, des mots pour motiver, enchanter et encourager mes troupes. Mais là... Le silence...
...
Parfois, une grimace de Maya ou une cascade burlesque de Saya laissait échapper un rire de la maman se tournant alors vers moi laissant en suspension un regard complice une demi seconde avant de se reprendre et se cacher le masque dans un nouveau silence...
...
un silence pesant...
...
Je mourrais d'envie de prendre Ylang'Hao dans mes bras. Même sans un mot, l'exercice que Yokao nous avait imposé pour éviter l'autodestruction de notre couple nous était devenu familier, mais le manque de contact, ne serait-ce que visuel... me perçait le coeur si douloureusement qu'aucune mandibule ne pouvait égaler...
Je le voyais... son masque... toujours aussi pourpre. La marque ne progressait plus mais elle ne disparaissait pas pour autant. Toute ma confiance naturelle, toutes mes certitudes consolantes que je pouvais lui dire avaient disparu.
Et si je ne pouvais rien pour elle? Le Drakan pouvait parfois lui ouvrir les yeux sur certaines choses mais là... j'étais à bout d'idée, d'argument et d'armes pour combattre le mal que je lui avais identifié, celui de ne pas vivre librement.

Alors tant que je ne savais quoi faire, je le laissais s'exprimer, ce silence... espérant sans cesse qu'il s'interrompt d'un rire réflexe à une bêtise des jeunes innocents.

...

Jusqu'à se que je sorte pour la réunion de Guilde annoncée depuis plusieurs mois. Un signe vague de la main pour me dire au revoir, ou à tout à l'heure, ne m'encourageait pas beaucoup plus.
Mais l'heure était venu de remonter rejoindre les Drakani...

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Jazzy Mac'Plantey
Chef de Bai Nhori Drakani
Commandant de Bai Trykali
Citoyen célèbre

#2 [fr] 

J’étais rentré, tard, de cette réunion. Cette parenthèse avec les Drakani avait été si… simple, naïve, et pleine d’enthousiasme, à la Tryker en somme. J’avais su m’extraire de ce silence pesant le temps d’une réunion.
Le nouveau Nhor Drakan, Ny-Ceowyn, était comme un cute. Il faisait le pitre mais portait en lui beaucoup d’espoir de la part des Drakani. L’espoir de voir une jeunesse Tryker renaître dans l’intérêt des Lacs. La cérémonie de guildage achevée, les plus âgés qui montraient des signes de fatigue, rentraient chez eux, pendant que les jeunes se demandaient quel trek ils allaient entamer. Kyriann, portant toujours aussi fièrement son armure noire de guilde, avait toujours les bons mots pour entraîner les petits dans une ballade a travers Atys. Quand à moi… j’hésitais à rentrer chez moi, même si je rêvais de comprendre ce qui préoccupait Ylang’hao et pouvais la serrer contre moi pour la rassurer.
Je me suis retrouvé, bêtement, devant la porte de l’ascenseur, immobile, la tête pleine de questions, pleine de réponses aussi prêtes à être dites si la conversation s’engageait. La tête pleine de scénario, un regard timide et larmoyant et des retrouvailles pleines d’émotions, ou … un appartement vide. Vidé. Sans Femme ni enfant, me laissant alors dans la crainte et l’abandon.
Je suis resté suffisamment longtemps dans mes pensées face au portier pour qu’il s’inquiète et me sorte de ces illusions mentales dont j’étais prisonnier.
« - Nair-Jazzy? Vous… vous voulez monter? »
Rassuré, gené, et résolu à découvrir ce qui m’attendait, j’ai frotté mes mains entre elles sous le menton, comme pour me donner du courage, et j’ai fait le pas, celui qui m’a teleporté jusqu’à l’appartement immergé…

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Jazzy Mac'Plantey
Chef de Bai Nhori Drakani
Commandant de Bai Trykali
Citoyen célèbre

#3 [fr] 

Le portier a tendu le bras pour me barrer l'accès à l'ascenseur. Mon réflexe fut de le fusiller du regard mais avec un air aussi interrogatif tant la situation était incompréhensible. De quoi se mêle t-il? Me demandais-je. Il fit alors un geste de la tête comme pour designer un endroit du menton vers la terrasse.
Il m'a évité de découvrir l'appartement vide et de ce fait, des angoisses inutiles.

Elle était assise sur la terrasse du 1er étage, Saya’Kan et Maya’Kan devant elle en train de jouer à l’air frais des lacs. L’hivers nous offrait des lumières parfois douces malgré la fraicheur du vent. Les enfants commençaient à essayer de se lever en s’accrochant aux rembardes du ponton suspendu.

Je les observais à distance, d’abord pour constater puis analyser la situation. La situation familiale. Forcé de constater que ces enfants étaient, apparemment, de bonne santé, très vigoureux, éveillés et curieux. Les voir jouer avec leur mère me rendait heureux mais aussi nostalgique. Qu’ai-je raté qui puisse me priver d’une vie stable, heureuse et finalement banale?

Je continuai à sourire bêtement en les voyant, perdu dans mes questions, quand Ylang’Hao qui finit par me remarquer, me fit un geste pour les rejoindre, accompagné d’un large sourire. J’étais aussi confus que surpris mais surtout rassuré de voir enfin un geste rassurant et réconfortant de sa part, aussi simple qu’il était.
Ca tombait bien, j’avais une chose à lui dire et la réciproque était vrai.
Après quelques échanges de mots et quelques sourires tendres, j’ai finis par me lancer.
Une discussion calme s’est engagée tant que nous échangions que des banalités. Je n’osais pas aborder mon sujet trop brutalement. Puis « Yly » m’a devancé et m’a annoncé ses craintes. Homine perçue comme instable, à la limite de la folie pour certain, complètement folle pour d’autres. Sa sensibilité lui donnait une personnalité très particulière.
Nous étions tous les deux d’accord pour admettre que notre union n’était pas la chose la plus simple à vivre. Beaucoup ne trouvaient pas « normal » qu’un tryker neutre se marie avec une Kwaï kami, tout autant qu’aux yeux de la Théocratie, je devais me convertir à leur religion un jour ou l’autre, c’est ce que Sève nous avait annoncé lors de notre rencontre avant le mariage. En tant que Tryker j’avais l’optimisme qui coulait dans ma sève… mais il fallait se rendre à l’évidence, l’idée de bousculer les coutumes ne se ferait pas en quelques mois. Alors elle décida de mettre de la distance ente nous. Ses mots ont eu l’effet d’un orage terrible dans le coeur, comme un éclair qui me foudroyait. Pourtant l’idée que j’allais lui proposait était sensiblement la même, à la différence que c’était moi qui annoncerai la nouvelle. Je n’avais pas imaginé à quel point recevoir cette annonce pouvait perturber l’autre.
Alors voilà… c’est ce que tu proposes… Nous séparer, afin d’éloigner le mauvais-oeil posé sur toi de ta famille. Elle répétait sans cesse qu’elle nous aimait et qu’elle ne voulait que notre bien-être, notre protection et notre amour. L’idée était de vivre dans un appartement voisin pour continuer de voir les enfants quand elle le pourrait. Je pense même, la connaissant, que les procédures d’achat d’un appartement à Avendale étaient déjà engagées.
Après avoir digéré cette décision… c’était à moi d’énoncer une idée qui germait en moi depuis quelques semaines de silence dans le foyer familiale… Le problème était que… j’en était incapable… seul lui pouvait le lui dire, c’est mon courage, mon arrogance, ma lucidité, et ma franchise.
J’ai alors fermé les yeux et pris une longue et calme inspiration. Ylang’Hao savait ce que je préparait car elle l’avait déjà vécu plusieurs fois.
Ma respiration se coupa et un rale se fit deviner du fond de ma gorge. Ca y est, je lui ai laissé la place, c’est lui qui s’exprime à présent, l’autre…

Je rouvris les yeux lentement arborant un sourire sûr, presque inquiétant.
Yly ne bronchait pas, ni peur, ni crainte ne paraissait sur le masque.
« - Drakan? c’est toi n’est-ce pas? Je suis heureuse que tu puisses me parler car Jazzy n’est pas prêt à tout entendre »
J’ai alors sourit de plus belle.
« -Hooo Lordoy jolie Kwaï, ça faisait longtemps que je ne t’avais pas vu! je parie que je t’ai manqué! Mon charme, oy! mon charme! c’est à cause de lui!!! »
Ylang’Hao sourit, pas tout à fait insensible au Drakan mais elle changea son masque pour prendre un ton sérieux.
Elle voulait qu’on parle.
« Oy Su-Ki, je suis là pour t’annoncer une chose mais en effet, Jazzy sera incapable de te le dire lui même…"

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Jazzy Mac'Plantey
Chef de Bai Nhori Drakani
Commandant de Bai Trykali
Citoyen célèbre

#4 [fr] 

(HRP: Le Drakan est la seconde personnalité de Jazzy Mac'Plantey, le récit est donc exprimé par Jazzy, rendant le Drakan comme une autre personne. Je laisse le soin à chacun des lecteurs à venir rencontrer Jazzy, Bai Nhori Drakani, ou toutes personnes connaissant l'histoire de Jazzy pour en savoir plus sur cette double personnalité)


Le Drakan fixait le masque coloré et la Zoraï en faisait autant. Lui avec un sourire narquois et défiant, elle avec détermination et gravité. Le Drakan aimait mettre le couple en péril, par jalousie surement, pour tester Ylang'Hao aussi, et pour me renforcer.

Un rire moqueur et discret brisa la tension dans le regard et le Drakan se décida à parler:
"- alors comme ça tu veux abandonner le foyer familiale... abandonner Jazzy... hmm... okal, mais... abandonner Saya'Kan et Maya'Kan? hm hm...
Le Drakan faisait des allers retours sur la terrasse, comme un cute qui ne tenait jamais en place, incapable de se poser calmement. Il était toujours actif, débordant d'énergie.
C'est une idée qui va surement déplaire à Jazzy! tu le sais ça?
Le Drakan laisse entendre un rire comme s'il avait sorti une blague ridicule.
Et bien! Dis-toi qu'il a eu la même idée justement! Enfin... je l'ai peut être un peu aidé! Je l'avoue! Sauf que lui... et moi... tu nous connais! Le Drakan accompagnant sa question par un clin d'oeil complice déplacé: On ne fait pas les choses à moitié. Plutôt que de te trouver un logement à Avendale, on te propose de quitter les lacs!

A cette phrase, le Drakan laissa un temps de réaction, de compréhension et de digestion à Ylang'Hao qui ne manquait pas d'étonnement tant la réaction de son mari l'avait surprise. Le masque figé, inconsciemment, elle plongea ses mains dans son sac pour en sortir un chapelet qu'elle égraina avec nervosité, comme par manque et besoin de se ressaisir.
- Mais... Je vous aime! Si je m'éloigne, c'est pour vous protéger du danger, de Maze'yum et de Nikuya! tu le sais!
Quoi qu'elle pouvait dire, fasse à elle, ce n'était pas moi mais le Drakan, et les relations étaient bien plus brutes et sincères qu'avec le Commandant, elle le savait très bien.
- Repars dans la jungle! Jazzy le veut car il sait qu'au fond de toi, tu en as besoin. Alors quitte à t'éloigner, autant que tu le fasses à bon escient. Et je suis POUR! Changeant de ton constamment comme s'il était fou, le Drakan pris un air catastrophé. Nous serons séparé un moment et je sais que ça sera dur de vivre sans moi! Mais tu devras résister... à mon chaaaaarme.

Ylang'Hao et le Drakan échangèrent un long moment sur la terrasse. Entre fanfaronnades du Drakan et débats sur l'idée que se fait la Zoraï de la Théocratie, Ylang'Hao finit par demander au Drakan de lui rendre son mari... ou plutôt que le Drakan fasse revenir Jazzy, ce qu'il fit après avoir embrassé l'homine à la volée.
- Ne pleure surtout pas joli-masque, et sois forte!
L'homine qui pouvait aimer secrètement le Drakan, n'avait cette fois aucune envie de rire à ses fantaisies, ni de rendre le geste volé.

Je suis revenu à moi, le regard un peu vague, l'esprit encore endolori et... ma femme face à moi. Elle m'enlaça fortement sans que je comprenne à quoi elle réagissait.
- Ukio... je m'en vais. je te laisse les enfants. je reviendrai tous les 3 jours pour les voir.
Elle me caressa le visage comme pour le garder en mémoire, c'est l'impression que j'en avais. Je n'étais même pas sûr qu'elle revienne tant son regard témoignait l'acceptation de ma décision.
Ses derniers gestes et attentions étaient pour les enfants qu'elle a embrassés furtivement comme lorsqu'elle partait faire une course en ville. Surement pour ne pas les perturber...
Elle disparu par un pack de téléportation kami me laissant avec les enfants dans un silence...

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Jazzy Mac'Plantey
Chef de Bai Nhori Drakani
Commandant de Bai Trykali
Citoyen célèbre

#5 [fr] 

Les jours passaient... L'organisation s'était installée... 3 jours j'avais les enfants à surveiller, 3 jours Ylang'Hao venait à l'appartement pour les garder pendant que je partais en trek ou en mission... on se croisait 10 minutes avant, 10 minutes après. Juste le temps de donner des instructions banales, montrer le stock de lait de caprini, le linge de rechange, dire quand ils pouvaient se coucher. On avait voulu nous éloigner... et c'était le cas. Secrètement je rêvais qu'elle revienne sur sa décision, qu'elle craque. Chaque fois qu'on se croisait je voyais Ylang'Hao fondre en larme, me dire qu'elle regrettait ces choix stupides, qu'on pouvait affronter notre vie et les menaces associées ensemble... mais non...

Apres nos banalités échangées, un silence...

Par fierté? Par confiance? L'amour était intact... mais durant combien de temps encore? Elle reverrait Maze'Yum c'était évident. Elle en avait besoin et je ne sais pas comment, j'ai finit par l'accepter. La culture Zoraï n'est déjà pas simple à assimiler pour un tryker mais Ylang'Hao avait une personnalité forgée d'un passé compliqué et d'un présent fragile.
J'avais donc proposé de tout recommencer à zéro. On restait marié, pour les enfants et aussi pour éviter les soucis administratifs. Mais elle était repartie dans sa jungle et je voulais réapprendre à la connaitre. Je voulais la voir comme elle était et non plus comme je voulais qu'elle devienne. Il fallait que je me rende à l'évidence, Ylang'Hao n'était pas une trykette, ni citoyenne des lacs, ni neutre de croyance.

Le jeu était dangereux car j'étais toujours confiant dans mes idées habituellement, mais là... je sentais que je pouvais tout perdre, ma femme, et surtout la mère de nos jumeaux. Au fond de moi je lui en voulais... de me laisser... de nous laisser... Ma malédiction ne faisait que résonner dans ma tête chaque fois que je me retrouvait devant les enfants, dans le silence, les regardant dormir paisiblement. Que dirait le Drakan?

Un courrier affiché en ville annonçait une assemblée des cercles. La tentation était grande mais comment y aller? Les enfants étaient trop petits pour se téléporter. Mais c'était sans compter la dextérité de Maya'Kan qui, échappant à ma vigilance un bref instant, su faire suffisamment de pas pour marcher et passer le vortex d'Avendale! J'ai alors su qu'on irait à Zora, à pied!
J'ai eu comme un courage et une motivation irrationnelle.
Après avoir préparé du lait et des changes pour les enfants, j'ai attrapé les jumeaux et j'ai entamé le voyage. Objectif: n'entamer aucun combat, arriver à Zora sans aucune encombre.
Je sais qu'elle sera furieuse mais c'est l'occasion tant qu'ils sont encore naïfs, de leur présenter l'origine de leur mère, le milieu où elle vit et ses responsabilité envers les siens...
Mais plus que tout... montrer aux sages, éveillés et initiés que nos enfants non convertis encore sont bien vivants, bien portants et présents sur Atys. c'était ma réponse à Sève suite à ses insinuations menaçante avant le mariage.

Le Drakan bouillonnait de plaisir quand à la démarche que j'avais entrepris.

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Jazzy Mac'Plantey
Chef de Bai Nhori Drakani
Commandant de Bai Trykali
Citoyen célèbre

#6 [fr] 

Elle m'a dévisagé. C'était un mélange de fureur et d'incompréhension. Traduisant dans une clarté comparable à l'eau d'Aeden Aqueous un reproche s'assimilant à "t'es complètement inconscient?" Et moi, j'était à la fois satisfait de ma petite provocation vengeresse mais aussi d'avoir su amener les enfants dans le coeur de ce qui animait Ylang'Hao, tant dans ses tourments que dans son refuge, Zora, la capitale de la Théocratie, qui plus est, en pleine assemblée des cercles. Ce qui se traduit par la présence, non seulement D'Ylang'Hao mais aussi d'autres Initiés, d'Eveillés et de Sage.

Je m'étais alors prouvé bien des choses, mais ce qu'Ylang'Hao a retenu en premier lieux, c'est la bétise dont j'ai fait preuve à les amener, traversant Atys et les montrer à la Théocratie.

"- Mais qu'est-ce qui t'as prit? tu veux qu'ils (les éveillés et le Sage) nous les prennent pour les convertir, toi qui n'est pas kami? Ils n'ont pas leur place ici! Pas encore, ni à cet instant précis!"

L'assemblée s'était délocalisée sur Jen-Laï, et Ylang'Hao qui avait pu réceptionner les enfants à tour de rôle durant la réunion, tant ils avaient la bougeotte, en avait profité pour me sermonner malgrès le public encore alentour.
Son agacement était palpable. Alternant sans cesse un masque aux traits tendus à mon encontre avec celui d'un sourire bienveillant aux enfants, surement pour les rassurer d'ailleurs, elle s'est rendu compte que je ne réagissais pas. Oui j'étais sûr de moi. C'est prétentieux, autant qu'un tryker pouvait y paraitre quand il agissait de manière si inconsciente. Mais c'était comme ça, je connaissais Ylang'Hao et mes enfants. Alors j'attendais...
Dans un énième aller-retour du regard en direction des enfants elle finit par se rendre compte d'elle même. Ils étaient en pleine forme! Comme épanouies, voir même étourdis par le paysage nouveau et l'ambiance magique qu'offrait Zora à l'arrivée de chaque nouveau réfugié. Alors pour la première fois depuis que nous étions arrivés, elle a sourit. Elle s'est alors agenouillée, laissant paraitre un masque maternel souriant, le teint emplit d'émotion, pour les prendre dans ses bras et les serrer très fort. Le temps de profiter de ce moment de grande affection, elle releva le masque pour me fixer. Je savais maintenant traduire les sentiments qu'exprimait son masque.

"Tu es vraiment insupportable Jazzy Mac'plantey!!!
...
Mais, je suis si heureuse de les avoir auprès de moi là! Maintenant!"

J'ai même eu droit à un sourire, un sourire gêné, qui s'apparenterait à un sentiment inavouable de sa part. J'ai ressenti comme un vent d'air frais me remplir les poumons. Cette phrase contrastait avec le silence que je redoute depuis tellement longtemps. Sa bouche avait prononçait un mot que je ne pouvait entendre, peut être par pudeur, mais j'ai pu le lire sur ses lèvres: Ari'Kami. (=merci)

On a finit par amener les enfants dans un lieux plus calme qu'est le sous sol de la mairie, puis, une fois rejoint par Eolinius et Funrale de retour de Jen-Laï, Ylang'Hao nous a offert l'hospitalité pour la nuit. La route du retour devait se faire le lendemain au levé du jour.

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Jazzy Mac'Plantey
Chef de Bai Nhori Drakani
Commandant de Bai Trykali
Citoyen célèbre

#7 [fr] 

Ce n’est pas simple d’occuper deux enfants, surtout quand on connaît leurs parents. Ceux là ne s’occupent que trop rarement calmement. Il leur faut de l’espace, de quoi se dépenser, et ça, Jazzy a bien compris pourquoi Ylang’Hao tenait tant à ses moments de répit et de méditation réguliers au temple…
Une jour, il les emmène sur la plage, un autre, il leur paye un lait de caprini pendant qu’il s’entretient avec Lyren. La dernière sortie en date, une répétition de théâtre à Windermeer. Les enfants ont enchaînés bêtises sur bêtises, le lait de Caprini ne les aura pas contenus cette fois! Maya’kan a fini par jouer du tambour sur le chapeau de Krill pendant que Saya’kan jetait le tonneau de bière de l’assemblée à l’eau…
Le commandant se sentait dépassé.
Mais… le temps lui paraissait long. Le temps pouvait lui paraître long car il n’avait jamais attendu son épouse aussi longtemps. Pourquoi ne rentrait-elle pas à l’appartement familiale?
Le revoilà…
Jazzy retrouvait ses angoisses…
Il se réfugiait dans des discussions sans fin avec le Drakan…
Pour éviter ce silence, pesant, et présent, une fois les enfants endormis, comme chaque soir.
Le silence inquiétant était de retour.

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Jazzy Mac'Plantey
Chef de Bai Nhori Drakani
Commandant de Bai Trykali
Citoyen célèbre

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