ROLEPLAY


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#66 Multilingue 

Multilingue | English | [Français]
Eeri jeta doucement dans le feu l’os qu’elle tenait en main, dernier vestige de la cuisse de yubo qu’elle venait de manger. Son interlocuteur se tut et la regarda, en silence, concient qu'il allait falloir lui laisser du temps pour qu'elle encaisse ce qu'il venait de lui dire.

— C’était donc ça, articula t-elle. Ils n’ont rien dit de plus?
— Ils ont dit qu’ils vous avaient cru morts. C’est déjà arrivé, et parfois, ils offrent une sépulture décente aux homins qu’ils trouvent, s’ils le peuvent. Ça t’étonne tant que ça?
— De leur part, oui, répondit Eeri. J’ai toujours cru qu’ils œuvraient contre l’hominité.
— Contre l'hominité ? Tu sais, ils ont besoin d'elle. Et malgré ce que laisse croire leur apparence, ils ne sont pas tous pareil. Certains ont à cœur de protéger chacun d'entre nous.
— ney, je vois. Et nous leur devons la vie. Ils nous ont sauvés et soignés... Un kamiste et une... agnostique.

Le ranger sourit doucement et observa l’homine installée en face d’elle. Cela faisait plusieurs semaines que leurs corps avaient été déposés dans son campement, et il avait pris la suite des choses. Les soins qu'il leur avait prodigués commençaient à porter leurs fruits. Eeri avait été la première à reprendre ses esprits la veille. Elle avait poussé un hurlement incroyable, et s'était tellement agitée qu'il fallut deux homins pour la maintenir le temps qu'elle retrouve la raison. Puis elle s'était plongée dans un silence mutique en voyant son ami, près d'elle. Le lendemain, elle s'était levée calmement pour venir le trouver, acceptant enfin un peu de nourriture. Il avait bon espoir pour l’autre fyros, même si ce dernier avait encore besoin de plusieurs jours de repos.

— Il semblerait que ton ami t'ait protégée des flammes. Il a été beaucoup plus brûlé et blessé que toi, mais il semble lentement récupérer. Ils l'ont retrouvé agrippé à toi, sans doute la raison pour laquelle tu as été moins atteinte par les flammes que lui.
— Il m’a protégée…
— Ils suspectaient que sa graine de vie avait été touchée. Ils ont dû extraire une énorme épine de bois qui traversait son crâne de part en part, et qui aurait dû le tuer. J'espère qu'il n'a pas totalement perdu l’esprit... En tout cas, sa survie est inespérée. Et la tienne aussi ! En vérité, c'est un miracle que vous soyez encore en vie. "Miracle", c'est le mot qu'ils ont employé. Tu imagines ?

Eeri resta silencieuse, le regard plongé dans le feu de camp. Sa faute. C’était sa faute. De nouveau. Prendre le chemin de Fyre, comme si après Coriolis il ne s’agirait que d’une promenade sans aucun danger. Puis elle baissa son regard sur sa main, posée immobile sur son genoux. Les brûlures y étaient encore vives, marquant sa paume et une partie de son avant-bras. Elle retourna son bras gauche, pour contempler la paume de son autre main, miraculeusement épargnée par les flammes.

— Ça ne reviendra pas, dey?
— Je ne pense pas. Tu étais dans un sale état, inconsciente, incapable de te régénérer. Ils ont passé un long moment à déblayer pour vous retrouver sous les décombres de la falaise en partie explosée, et passé un certain délai, certaines blessures deviennent intraitables...
— Ces marques sont donc imprégnées dans notre graine de vie…
— Oui. Et même leur technologie ne peut rien y faire. Comme je te l'ai déjà dit, c'est déjà un fichu miracle que vous ayez survécu.
— On resiste bien au feu, nous autres fyros, il paraît.
— Et à l'enfouissement sous des tonnes de gravas visiblement ! Au fait, comment va ton oeil?
— Toujours rien.

Eeri se leva lentement en s’appuyant sur son bras gauche, et fit quelques pas pour arriver à la tente qui abritait Azazor. Elle regarda le visage marqué de son ami, semblant dormir paisiblement sur un lit de camp. Une étoffe légère couvrait pudiquement son torse et ses jambes.

Elle sentit une larme couler.

Dernière édition par Eeri (il y a 1 an). | Raison: traduction en Anglais par Nilstilar / English Translation by Nilstilar

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Eeri
"Quand on a le nez trop près de la bouteille, on ne voit plus le bar"

#67 Multilingue 

Multilingue | English | [Français]
Cela fait plusieurs heures qu’Azazor contemple le plafond de la tente où il est allongé. Plusieurs heures à observer la toile de peau légèrement craquelée par des années d’usure. Regarder les ombres danser au rythme du crépitement du brasero. Ecouter de vagues murmures lui parvenant du dehors. Des sons, des rires, où se mêlent la voix d’Eeri et d'autres homins.

— … ont l’habitude de les chasser avec leurs vaisseaux. Mais même eux font attention lorsqu’ils doivent les combattre. Les flamboyants sont intelligents. Ils savent se mettre à l’abri quand ils se savent traqués.
— Une intelligence individuelle ? Je croyais que les kitins n’avaient qu’une intelligence de groupe ?
— Pas tous a priori.
— Il s’est montré en effet particulièrement roublard au combat.
— Oui, et quand ils ne peuvent fuir, ils ont aussi leur terrible attaque de feu.
— J'étais probablement déjà à terre... Azazor a dû trouver son point faible pour qu'il attaque de la sorte.

La douleur de ses brûlures le fait décrocher de la conversation. Au début, il n’y avait que la douleur, comme un déchirure en continu irradiant tout son corps. Le noir, le silence, l’impression de flotter dans… une grande flaque de souffrance - la Grande Flaque - Eeri qui se fait avaler par le prakker. Eeri… Puis vint la sensation de son propre corps, l’impression d’être alité, d’avoir un haut et un bas. Puis les sons, des murmures, Eeri qui lui dit de se battre. Et maintenant, la vue. Ces ombres qui dansent.

Il n’est pas descendu dans les profondeurs combattre le dragon. Il a survécu. Et c’est à la Karavan qu’il le doit. N'en pouvant plus, il retombe dans ses songes angoissants.

...


De nombreux jours passent avant qu’Azazor ne puisse parler. Ses lèvres, qui s’étaient fondues l’une à l’autre sous la chaleur, ont fini par être séparées grâce aux soins apportés par les Rangers. Il peut maintenant marmonner quelques mots, en articulant péniblement. Il lui faudra des jours pour réapprendre à parler, et probablement autant pour remarcher. Mais au moins, il n’a pas perdu sa tête. Pourtant, des images lui parviennent, comme venues d’un rêve. Il se revoit encore flotter au dessus du désert. Les Rangers qui prennent soin de lui ont pu lui expliquer ce qu’il s’est passé.

On lui parle du repérage et de la mise à mort du flamboyant par un vaisseau de la Karavan lorsqu’il a utilisé son attaque de flamme et fait exploser une partie de la falaise - il se souvient d'ailleurs de cette conversation avec les Maraudeurs lors de sa dernière soirée avec eux, ils lui avaient dit que la Karavan traquait ce genre de kitin en priorité. On lui explique aussi le déblayage des décombres pendant plusieurs heures pour retrouver les corps des deux homins l’ayant combattu, le corps d'Azazor, toujours aggripant et protégeant celui d'Eeri, leur transport dans une sorte de nacelle et le choix fait de les ramener dans ce campement ranger de l’autre côté de la dorsale, malgré leur état, malgré le peu de chance de survie qu’ils avaient. Oui, la Karavan, ou du moins ces agents là, ont fait un choix qui ne leur était pourtant pas favorable : celui de sauver deux homins sans importance. Ainsi, la défense de l’hominité fait bien partie des valeurs de la Karavan.

Eeri vient d’entrer dans la tente. Elle a un sourire aux lèvres et une larme coule de son unique oeil, le deuxième étant caché par un bandeau. Une larme de culpabilité ? Peut être, mais il ne lui en veut pas.

— oren pyr mon gros ! Il paraît que tu peux enfin parler ?
— n..ney
— Ouais ben te force pas trop hein, je suis pas pressé de t’entendre de nouveau beugler !
— de… tal

La fyrette éclate de rire puis, contre toute attente, enlace d'un seul bras le fyros allongé qui grimace de douleur.

— ramèch, j’oubliai que t’étais sensible. Attend, je vais voir si je peux te ramener de cette crème miracle qu’ils t’appliquent depuis notre arrivée ici. Ça répare et ça calme la douleur.
— a...ke..p

Eeri soulève un pan de toile pour sortir de la tente puis tourne la tête vers son ami.

— C’est moi qui te remercie. Les Rangers m’ont dit que tu t'étais probablement placé devant moi, pour encaisser l’attaque de flamme. Sans toi, je serai morte.
— MM..m
— Garde tes forces, je reviens tout de suite.

Il aurait voulu lui dire « moi aussi » mais n’a pas pu. Il ferme les yeux et replonge dans ses rêveries.

...


Plusieurs semaines s'écoulent ainsi dans le campement ranger. Celui-ci est l'un des nombreux postes arrières rangers de la région. Il y en a d'autres, plus discrets, et parfois plus proches encore de la menace kitin, y compris en hauteur sur la dorsale. Le camp actuel est un lieu de passage également pour les maraudeurs et les tribus des alentours. Une sorte de lieu de paix, préservant sa neutralité dans les conflits entre tribus homins et clans maraudeurs. La Karavan l'a bien compris et y dépose parfois les homins blessés trouvés ci et là.

Pendant toutes ses semaines de repos, Eeri apprend à remplacer l'usage de son bras droit par le gauche. Il est clair qu'elle ne pourra plus combattre comme avant, d'autant plus avec un oeil en moins. Quant à Azazor, il réapprend à marcher et à parler, mais les progrès sont lents et difficiles. Par ailleurs, un éclat de bois avait traversé son crâne, abîmant probablement sa graine de vie. La Karavan, en les ramenant au camp, a parlé de "miracle". Ses chances de survie était nulles. Et pourtant, il était bel et bien vivant. Vivant mais durement blessé. La Karavan ne savait pas quelles seraient les conséquences d'une telle blessure, mais qu'il fallait s'attendre à des troubles. Pour l'instant, hormis une large zone devant son crâne où ses cheveux laissent place à une vilaine cicatrice, rien ne semble indiquer que sa graine de vie ait été touchée. La pire crainte était qu'Azazor perde la raison. Mais il parait pour l'instant avoir encore toute sa tête. Si les cheveux ont commencé à repousser à l'arrière de sa tête, malgré les brûlures, le devant sera à jamais dénué de cheveux, rendant son visage encore plus hideux avec ses plaques brûlées et ses cicatrices.

Les Rangers leur disent qu'ils devraient attendre encore avant de reprendre la route, qu'ils pourraient les accompagner, des expéditions rangers en direction de Fort-le-Phare et passant par la Halte d'Oflovak s'organisant régulièrement. Il s'agit principalement d'une rotation de Rangers, pour ne pas toujours laisser les mêmes au front. Le chemin du retour n'en serait que plus sûre et plus rapide pour eux. Azazor et Eeri s'empressent d'accepter. Leur état ne leur permettrait de toute façon pas de faire le chemin seuls.

Ainsi, les jours continuent de s'écouler lentement dans le camp, en attendant une futur expédition...

Edité 3 fois | Dernière édition par Azazor (il y a 1 an).

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fyros pure sève
akash i orak, talen i rechten!
élucubrations
biographie

#68 Multilingue 

Multilingue | English | [Français]
Il est assis avec ses amis au bar de Thesos. Les flammes d’un brasero éclairent leur visage souriant. Il y a évidemment les légionnaires, Naveruss, Wixarika tête collée sur l'épaule de Lylanea, Zuros et même Lopyrech, revenu d’entre les morts. Il y a aussi Jazzy et toute la bande des Drakani, les Talodis, les Rangers du Cercle du bois d’Almati et d’autres encore. Tous, ils sont là, ils écoutent le récit de leur voyage. Eeri est également à ses côtés, et Uzykos, leur fils, en tunique rouge et qui joue avec la masse de Naveruss. La shooki coule à flot et on entend les rires qui s’entendent jusqu’à la forteresse. Il parle, sans difficulté, sans besoin d’articuler. Ses blessures se sont résorbées comme par miracle et il n’a plus mal nulle part. Il en est à l’épisode avec le dragon rouge.

« Alors nous acceptâmes le combat. Nous combattîmes avec une fureur sauvage et rencontrâmes la mort incarnée avec toutes ses horreurs, sans reculer ni nous plaindre. Aucun de nous deux ne demanda à être épargné ni ne s’enfuit. Nous combattîmes aussi longtemps que nous pûmes nous tenir debout. Et quand la mort sous forme d’une pluie de feu s’abattit sur nous, nous l’accueillîmes avec le sourire des combattants fiers d’avoir su mourir dignement. Je compris alors, juste avant de perdre conscience, ce qu’akep signifiait réellement. akash depyr, la mort dans l’honneur. Et oui, je remerciais alors dans un dernier soupir ce dragon rouge de nous avoir si vaillamment résisté.»

Il marque une pause puis reprend.

« Et pourtant mes amis, nous sommes là, devant vous. Car la destinée n’en avait pas fini avec nous. Elle prit alors la forme de la Karavan, qui vint à notre secours et nous sauva tous les deux. Oui, la Karavan !

Est-ce que je regrette d’avoir été sauvé ? Non ! Moi qui pourtant ne porte pas la Karavan dans mon coeur, je dis merci à elle. Car si cette mort face au dragon rouge fut la plus belle qui m’eut été offerte, celle qui viendra un jour le sera encore plus. Mais pas encore ! Pas aujourd’hui ! Alors vivons mes amis, et levons nos verres à la vie ! Qu’elle soit la plus glorieuse de toute ! CAL I SELAK !»

Ils lèvent tous leur verre en criant le salut du légionnaire. De nombreux rires se font entendre. C’est Uzykos, il a réussi à lever la masse au dessus de sa tête. Il est fort ! Comme son père ! Les rires se font plus fort encore quand il tombe à la renverse et se met à pleurer. Un pleur… Presque un cri. Oui, un cri strident, qui monte et se fait de plus en plus fort. Un hurlement ! Et… et le visage de son fils qui se transforme. Qui… devient… vaporeux… comme vu derrière un écran de fumée. La fumée d’un grand brasier. Un souffle chaud… Un souffle de feu ! C’est un dragon face à lui ! SON dragon ! Et ce qu’il a pris pour des pleurs, c’est son cri. Un son roque et guttural qui le transperce. Une poche sous son gosier se met à gonfler, gonfler… Et le feu se met à jaillir sur son corps qui brûle, brûle comme une bûche ardente, et se consume.

Il se réveille en sursaut, assis sur son lit de camp. Il fait encore nuit. Il se touche le visage avec ses mains et sent les plaques encore vives de ses brûlures. Mais il ne brûle pas. C’est encore ce fichu rêve. Toujours le même. Demain, l'expédition de retour tant attendue partira. Le voyage sera douloureux avec son handicap, mais ce ne sera probablement rien en comparaison de l'aller. Son corps le lance de toute part. Il a l’impression d’être dans un corps trop petit. Ça le tire de partout. La crème qu’il s’applique plusieurs fois par jour lui fait du bien, mais elle ne suffit pas à lui enlever cette sensation de sécheresse et de tiraillement sur la peau. Et bien sûr, les douleurs. Surtout quand il ne s’hydrate pas assez.

Assis dans son lit de camp, il repense à la soirée survenue il y a quelques jours, celle passée avec un groupe de nomades des Atakorum venu au campement pour du commerce de potions. Il a d’ailleurs eu à cette occasion une nouvelle révélation. Une de plus certes, mais le concernant spécifiquement cette fois-ci. En donnant son nom d’Azazor aux nomades, ceux-ci ont été interloqués. D’après leur culte, une forme de kamisme qui ne dit pas son nom, Azaz est le nom donné aux esprits du désert que seuls certains sages de leur tribu peuvent voir. Ce qui aurait pu n’être qu’une simple coïncidence s’est révélée plus profond que ça quand il a donné son nom de famille : Eridlo Mirihus. L’un des nomades lui a alors expliqué que Miri est un nom très courant chez eux. Peut être qu’un de ses ancêtres faisait partie des quelques Atakorum parvenus à fuir lors du premier essaim et ayant rejoins les Nouvelles Terres, tandis que la plupart s’étaient contentés de s’installer de l’autre côté de la grande dorsale. En y réfléchissant, ce n’est pas absurde. Mirihus signifie troisième de la lignée de Miri et son père lui avait expliqué que sa mère était issue d’une famille de nomade. Alors après tout, pourquoi pas ? De toute façon, on a tous un descendant des Anciennes Terres. D’un peuple de nomades très porté sur les potions et les rites étranges, cela ne l’étonne guère. Il est lui même une étrangeté parmi les siens. Encore plus maintenant avec son visage et son corps boursouflés.

Azaz, les esprits protecteurs du désert... Oui, les Kamis sont peut être aussi pour quelque chose dans leur survie miraculeuse. Là était peut-être la réponse au "miracle" dont parlait la Karavan ? Trop de questions sans réponses. Trop à réfléchir pour le moment. Azazor repose sa tête sur son lit de camp et essaie de dormir encore un peu avant demain.

Puis vient le départ tant attendu. Après des années de voyage sur la route d'Oflovak jusqu'au confin de Coriolis, après avoir survécu à milles dangers et vécu ce que peu d'homins des Nouvelles Terres peuvent se targuer d'avoir vécu, nos deux aventuriers prennent le chemin du retour, blessés et meurtris dans leur corps, leurs convictions chamboulées ou parfois renforcées, mais surtout fiers d'avoir su aller au bout de leurs idéaux. En tournant une dernière fois leur regard vers l'est, la mélancolie les rattrape, une pointe d'amertume de n'avoir pas pu aller jusqu'à Fyre et au delà. Mais ils ont tant à raconter, tant à partager. Azazor prend dans sa poche le cube d'ambre brisé qu'il a su protéger des flammes, la seule preuve qu'il lui reste. Il le montre à Eeri qui lui sourit. Oui, ils ont tant à raconter, mais aussi à offrir. Et c'est donc avec le sourire qu'ils se retournent vers l'ouest, là où les attendent les leurs.

Edité 3 fois | Dernière édition par Azazor (il y a 1 an).

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fyros pure sève
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biographie

#69 Multilingue 

Multilingue | English | [Français]
[…]
Pour terminer… J’ai grandit, et j’ai appris. J’ai vieilli.
Pour être franche, j'ai un peu peur du retour. Au fond de moi, je voudrais que ce voyage ne s'arrête jamais, et encore découvrir tous ces endroits dont nous ont parlé les Rangers. Mais une vie ne suffira pas. Et en même temps, si tu savais comme il me tarde de retrouver mon fils, ce fils qu’on ne connait pas… De rattraper le temps perdu, de soutenir Wixarika qui a dû s’en occuper si longtemps. J’ai beaucoup appris, je crois. Je me rends compte maintenant que j’ai toujours cru faire le bien, j’ai toujours cru aller dans la bonne direction, soutenir mes proches, mais en ignorant leurs attentes, leurs conseils, leurs opinions. J’ai fait tout le contraire. J’ai pensé faire le bien pour tous, mon bien, sans me soucier de savoir ce qu’ils voulaient vraiment. Je t’ai menti, j’ai agi comme si mes actions allaient nous sauver, et je n’ai fait que nous séparer, nous déchirer, nous mettre en danger. Une égoïste aveugle et bornée, j’ai été.

Mais j’ai vieilli, maintenant. J’ai changé d’opinion sur le monde, sur la Karavan, les Kamis, sur les homins. Sur toi, sur moi, sur la confiance que je peux placer en chacun. Sans doute aussi sur la confiance que je peux placer en moi-même. C’est de là que ça part, non? Lorsqu’on veut toujours à prouver que l’on est à sa place et que l'on fait le bon choix, sans vraiment y croire... On termine par avoir l’impression d’avoir le monde contre nous, d’être la seule conscience éveillée dans ce monde. J’ai été d’une arrogance idiote, et j'ai fait tellement d'erreurs. J’aurai aimé me rendre compte de ça plus jeune, mais c’est sans doute dans l’ordre des choses. Il faut vieillir pour avancer. Il faut frôler la mort, la vraie mort, il faut comprendre qu'on est totalement impuissants face à certaines choses.

Et pour répondre à ce que tu m'as demandé plus tôt... Il y a des années de ça, j’ai perdu ma confiance en l’Empire, et j’ai fui. Plutôt que de me battre, plutôt que de leur laisser une chance de me redonner confiance en eux. Maintenant, je pourrais revenir, mais j’ai fait une promesse, celle de retrouver les lacs, les Drakani, la Fédération. La famille qui m'a accueillie alors que je n'étais que l'ombre de moi-même, tiraillée de questionnements et de haine. Je ne pense pas qu’ils aient besoin de moi, là-bas, mais je dois tenir ma promesse, j’ai beaucoup à rattraper. Et je passerai autant de temps que possible à Thesos, pour m’occuper d’Uzykos. Et tu seras là, aussi...


Eeri se tut, ferma les yeux un moment, après avoir parlé d’une voix inhabituellement lente et calme, comme si elle sortait d'un rêve. Alors qu'elle reprit conscience de ce qui l'entourait, Azazor était encore en train d’écrire. La peau de son front abîmé était légèrement plissée. Il afficha une moue concentrée alors qu'il écrivait le dernier mot, tout en levant un oeil sur elle. Elle le regardait, confuse.

— Je… Je me suis égarée. Tu as écrit tout ça?
— ney.
—Ah toub… J’étais vraiment dans mes pensées. Tu ne veux pas effacer les derniers trucs que j’ai dit...?
— Tu m’as demandé d’écrire, j’ai écrit.
— Bon, on pourra toujours relire et modifier, non?

Le fyros bougonna, il n'avait aucune envie de passer du temps à retoucher chaque phrase.

— Si t’es pas contente, tu n’as qu’à apprendre à écrire de la main gauche. Et puis, c’était plutôt touchant.
— Touchant… Pour une fyros à moitié tryker à moitié impotente…

Azazor sourit et regarda au dessus de l'épaule d'Eeri. Un tryker arrivait vers eux en souriant, émergeant de la pénombre étrangement familière de cet endroit où ils étaient déjà passés voilà des années.

— …Et à moitié vieille, aussi, continua Eeri.
— Garde tes moitiés pour plus tard, j’en connais un qui arrive pour nous proposer du baba en chopes pleines.

Dernière édition par Eeri (il y a 1 an). | Raison: Traduction en Anglais par Nilstilar / English Translation by Nilstilar

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Eeri
"Quand on a le nez trop près de la bouteille, on ne voit plus le bar"

#70 Multilingue 

Multilingue | English | [Français]
C’est un Azazor et une Eeri exténués qui arrivent à Silan. Ils saluent l’assistante instructeur de garde Be’Arlly Emer d’un simple woren siloy quand celle-ci vient à leur rencontre. Ils ne s’arrêtent pourtant pas pour discuter et continuent leur route jusqu’au petit campement de base installé juste après. Arrivés là, ils s'arrêtent, soufflent un coup, lancent un regard aux alentours, puis se regardent un instant sans parler. Ils ont du mal à y croire. Alors ça y est, ils sont enfin arrivés? C'est fini?

Six longues années de voyage et maintenant qu'ils sont de retour, ils hésitent. Que faire? Aller se reposer dans leur appartement respectif? Revoir leurs amis? Parler aux autorités? Et à qui? Aux Rangers? Aux Fyros? Aux Trykers? Qui les croierait? Ils ne sont plus que l'ombre d'eux-même. Une Fyrette avec un bras paralysé et un oeil en moins, un Fyros défiguré et en grande partie brûlé. Mais surtout, ils ont du mal à se séparer. Depuis six ans, ils sont ensembles. Ils ont tout affronté, les kitins, les maraudeurs, les monstres en tout genre et même les disputes entre leurs deux forts caractères.

C'est Eeri qui brise la glace et dit d'un ton qui se veut nonchalant.

— Je vais à Fairheaven. On se revoit plus tard.
— Tu y vas comment?

La question fait hésiter la Fyrette. C'est vrai ça, comment? Ici, ils peuvent se téléporter. Alors pourquoi continuer à pied?

— Je vais prendre le téléporteur Karavan, dit-elle sans émotion. Je viendrai à Thesos plus tard.
— Ok, alors à plus tard. Je passe d'abord à l'Académie Impériale, lui répond Azazor sur le même ton faussement détaché.

Celui-ci la regarde partir vers le sanctuaire de la Karavan. Voilà, elle est partie. Ils se sont quittés, sans effusions de joie ni de larmes, froidement, en fyros au coeur dur.

Et maintenant? Il souffle un peu, respirant à plein poumon cet air rempli de magie, puis se dirige vers le téléporteur kami.

Arrivé dans l’enceinte sacrée, il s’approche du Kami. Un Kami blanc aux yeux étoilés qui le regarde avec curiosité. Le Fyros met un genou à terre devant lui et reste silencieux. Il a encore le souffle rauque d’avoir couru aussi vite dans la petite mer de bois entre le Continent Verdoyant et Silan. Contrairement à Eeri, qui avait semblé hésiter à rentrer dans les Nouvelles Terres, il était pressé de rentrer chez lui. Pressé au point qu’une fois de retour sur les Nouvelles Terres, il préfère prendre le téléporteur vers Pyr que de terminer le trajet à pied en passant par le tunnel ranger menant au Bosquet de la Confusion. Mais devant le Kami, il hésite. Même s’il sait au fond de son cœur que les Kamis sont responsables de sa survie lors de son combat contre le dragon rouge, il sait aussi que depuis son départ d’ici, il y a de ça de longues années, il ne ressent plus ce qu’il ressentait avant pour les Kamis. Plus d’attachement, plus de… confiance ? Comme si les années passées sans faire appel à leur puissance avaient coupé le cordon qui le reliait à eux. Il se sent maintenant libre des Puissances. Alors pourquoi remettre de nouvelles chaines ? Pourtant il est curieux. Curieux de voir si « ça marche encore ». Quelle était cette sensation déjà, quand on se téléportait ? Il ne sait plus trop. On tombait dans l’inconscience pour se réveiller ailleurs. Rien d’autre ? Il faut qu’il essaie, au moins une fois. Ensuite, juré, il ne le fera plus que pour les cas d’extrême urgence.

Il se relève et s’adresse au Kami pour qu’il le téléporte à Pyr. Celui-ci lui demande de confirmer, comme s'il avait vu le doute dans la demande d'Azazor. Mais bien sûr qu'il confirme. Pyr. La capitale. Chez lui!

Alors vient la lumière, la sensation de chaud, puis…

La douleur !! Le corps qui se fragmente !! La souffrance de sentir son corps se décomposer !! Tout son corps !! Sa chair intérieure !!

Il s’écroule de douleur à côté du téléporteur kami de Pyr. Il hurle et se roule au sol ! Son corps le brûle, il… il sent la sciure. La sciure chaude sous ses mains, sur son visage. La douleur n’est plus qu’un souvenir. Et cette chaleur du désert… Son désert ! Il est de retour parmi les siens. Les badauds le regardent avec surprise, certains tentent de le relever mais s’éloignent aussitôt en voyant son horrible visage brûlé. Pourquoi cette douleur au téléport ? La perte de contact avec les Kamis pendant tant d’années ? Ses brûlures ? Sa blessure à la tête qui aurait endommagé sa graine de vie ? Probablement ça. La Karavan avait prévenu que cela pourrait avoir des conséquences. Mais peu importe, c’est une raison de plus pour ne plus se téléporter à l’avenir. Il se relève péniblement en s'aidant de sa hache noircie par les flammes du dragon, l'une des seules choses qu'il ait gardé du combat. Puis il se remet en route en boitant un peu vers l’Académie Impériale.

...


Euphanix Apotheps est dans son bureau, en train de classer des documents quand on frappe à sa porte.

— Entrez, dit l’archiviste sans lever la tête de ses documents.

La porte s’ouvre sur un Fyros au visage brûlé. Une vilaine cicatrice en forme de trou déforme son front dégarni. Il est en tenue ranger et porte sur son dos un sac bien rempli. Ses mains cloquées tiennent une retch noircie par le feu. Tout dans ses gestes montre qu'il est au bout de ses forces et ses yeux portent en eux une douleur intense. Pourtant, il fait quelques pas en avant, se tenant le plus droit possible, le regard franc. L'espace d'un instant, la chancelière croit voir Dexton quand il sortait péniblement de sa maladie et tenait à tout prix à ne pas montrer sa faiblesse.

— oren pyr Euphanix, dit le Fyros d’une voix rauque.

Sans attendre de réponse, il pose son bardage au sol, le manche de sa hache posée le long du mur et ouvre son sac. Il en sort un épais livre en cuir qu’il pose lourdement sur le bureau de l’archiviste. Du cuir de varinx. Euphanix comprend soudain à qui elle a affaire.

— Azazor ?!
— ney...
— Je… que… tout le monde te croyait mort ! On n’a plus de nouvelle de toi depuis des années.
— Et mes rapports ? Jamais reçus ?
— Si, ceux de Fort-le-Phare. C’est tout.

Le Fyros est pris d’un rire gras.

— Je savais bien que ce Ranger avait une tête à pas lui confier quoi que ce soit. Mais c'est pas grave, tout est là, fait-il en tapotant l’épais livre sur le bureau.

Euphanix approche sa tête de la couverture et lit :

« kün geyum »

Récit du voyage sur la route d’Oflovak jusqu’à Coriolis*

— Tout y est, reprend le Fyros. Tous mes rapports ont cramé à cause de ce foutu dragon rouge. Mais pas ma mémoire.Se faisant, il se gratte la peau de son visage boursouflé.

— Alors pendant le trajet retour, on a tout remis sur cuir. Mes souvenirs, ceux d'Eeri. Il y a aussi des relevés de l’astre du jour, ça doit bien servir pour évaluer la circonférence d’Atys ? Il y a également des croquis, notamment des dragons rouges, des notes diverses et variées, des cartes. Tout ce que nos caboches ont pu se souvenir. Je demanderai à la N'ASA d'en faire une copie pour la partager avec les autres nations.

L’archiviste est tenté d’ouvrir dès maintenant le recueil mais se ravise. Visiblement, le Fyros n’en a pas fini.

— Je te laisse le sac. A l’intérieur, y’a aussi des fioles de sciure de différents biotopes pour les xylologues. Ça devrait ravir Ulyton Meros.

Il met alors sa main à la poche de son armure.

— Et voici le plus important, dit-il avec un sourire énigmatique.

Euphanix le voit en sortir une petite bourse qu’il pose sur le bureau devant ses yeux.

— Vas-y, regarde.

Celle-ci ne peut se contenir et ouvre la bourse en tremblant d'excitation. A l’intérieur, un objet brillant et violet lui renvoie son reflet. Elle manque de défaillir et se raccroche au bord de son bureau.

— Un... Un ?
— Un cube d’ambre. Abîmé. Mais tu dois bien connaître des érudits pour réparer ça ?
— Je… ney, des érudits…

Elle sort délicatement le cube pour l’admirer à la lumière de la fenêtre de son bureau.

bavèchen coriolis fyrum… ramèch !!
— Ouais hein, dis toi qu’une saloperie de kincher nous a attaqué juste après. Pas eu le temps de chercher le morceau qui manque.
— C’était à Coriolis ?
— Dans un temple en hauteur de ce qu’il reste de la cité minière.
— C’est à dire ?
— Rien.

Disant cela, il reprend sa hache et pousse un soupir.

— Bon, je passerai bien des heures à discuter de tout ça, mais pas aujourd’hui. Si on me cherche, je suis chez Pecus.

Azazor fait alors mine de faire demi-tour mais l’archiviste le retient par l’épaule, non sans une pointe de dégoût devant ce corps en charpie.

— Attend Aza. J’ai tant de questions !
— Non, je suis crevé et là, j’ai qu’une envie, c’est de me siffler un tonneau de shooki. Si tu savais là daube qu’ils boivent là bas… On discutera demain. Ça te laisse le temps de lire l’ouvrage.

Il tient la poignée de la porte du bureau et commence à l’ouvrir. Euphanix l'interpelle néanmoins.

— Je voulais juste te dire…

Le fyros se retourne, la regardant droit dans les yeux. Des yeux humides. Des yeux si fatigués et si... tristes?

— Désolé Azazor, finit par dire Euphanix.
— De quoi ?
— D’avoir douté de toi.
— Alors arrange toi pour que je puisse étudier au talumetim-an. Je pense avoir fait mes preuves, dit Azazor d'une voix lasse.

Euphanix sourit. Oui, il a fait ses preuves. Il n’y a pas de doute là dessus. Le Fyros tourne alors les talons et ouvre la porte du bureau pour sortir.

— Et Eeri ? s’enquit Euphanix avant qu’Azazor ne franchisse le seuil.
— Elle doit être au bar de Fairhaven en train de se soûler. Elle a perdu l'usage d'un bras et d'un œil mais ça l’empêchera pas de boire.

L’archiviste regarde le Fyros s’en aller, remuant dans sa tête sa dernière phrase. Un bras et un œil en moins ? Des brûlures et des cicatrices permanentes ? De quel enfer revenaient-ils ? Elle a hâte de le savoir. Elle s’assoit à son bureau et entreprend la lecture de « kün geyum » Récit du voyage sur la route d’Oflovak jusqu’à Coriolis*


* L’ouvrage comporte toutes les informations contenues dans les textes publiés sur le forum. On y trouve également des plans plus détaillés de la route d’Oflovak et du début du désert des AT (s'inspirer de la carte de Kigan), des mesures de la hauteur de l’astre du jour permettant d’estimer la circonférence d’Atys, des croquis de faunes et de flores, mais aussi des cités traversées et de quelques personnages rencontrés, ainsi que des réflexions d’Azazor et Eeri sur fyrak et les puissances et quelques confessions diverses. Seul l’appartenance d’Eeri au trytonnisme n’est pas mentionnée. Pour ce qui est de son évasion chez les Maraudeurs, il n’est pas précisé que c’est un Trytonniste qui en est responsable. Par ailleurs, il y a en notes le journal intime de Titus qu'Azazor a pu récupérer lors du voyage retour à la Halte d'Oflovak. On peut imaginer que les rapports déjà envoyés par Azazor seront inclus en addendum par la suite. Il est écrit par Azazor (Eeri ne pouvant plus utiliser son bras droit) et corédigé par Azazor et Eeri.

Edité 6 fois | Dernière édition par Azazor (il y a 1 an).

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fyros pure sève
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#71 Multilingue 

Multilingue | [Français] | English
Bonjour,

Je suis Finaen de la Lore Team.

Je poste ce message pour remercier Azazor et Eeri de s'être prêté.es au jeu de cette expérience narrative de longue haleine, qui est - je crois - une première dans l'histoire de Ryzom. De mon côté, je me suis beaucoup amusé. L'expérience de co-création a été très intéressante, et nous a poussé, nous les Loristes, à travailler sur des sujets précis et concrets. En ça, j'aimerais aussi remercier toute l'équipe.

Puisque cette aventure a été positive, je reste ouvert à la discussion avec ceux et de celles qui aimeraient elleux aussi expérimenter ce format. Cette proposition n'engage bien sûr que moi, et non pas le reste de l'équipe.

L'univers de Ryzom est riche et beau. Je pense qu'il se prête à être exploré au-delà des limites de son gameplay.

En espérant que vous aillez vous aussi pris du plaisir à suivre cette histoire, je vous souhaite bon jeu sur Atys, et vous dit à bientôt !

Edité 2 fois | Dernière édition par Finaen (il y a 1 an).

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Finaen of the Lore Team

#72 [fr] 

Puisqu'on est dans les remerciements, j'en profite aussi pour remercier Finaean et la Lore team dans son ensemble pour l'accompapgnement, Nilstilar pour les traductions EN faites aussi vite que l'éclair et bien sûr tous les lecteurs et leurs retours.

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#73 Multilingue 

Merci a vous tous pour cette belle épopée, que j'ai eu grand plaisir a suivre.

#74 [fr] 

[[HRP :
Mon tour de passer aux remerciements !

Merci particulièrement à Finaen, merci Drumel, et merci à toutes celles et ceux qui se sont intéressé.es ou ont participé à cette aventure, de près ou de loin.

Merci pour le retour, le suivi et les commentaires et les encouragements de certaines lectrices et certains lecteurs.

Merci à tout ceux qui font vivre l'univers de Ryzom, de manière constructive et créative.

Enfin, merci à Azazor, sans lequel ce voyage ne se serait jamais passé, pour avoir eu l'idée de ce voyage, pour avoir eue l'idée d'inviter Eeri (et pour avoir été assez fou pour le faire) et enfin pour ses corrections, idées, critiques toujours constructives, j'en passe. Merci.

Eeri est donc revenue dans les Nouvelles Terres (mon irl chargé en ce moment fait que je n'aurai pas le temps de la ramener "pour de vrai"). Afin d'échapper à la réalité du retour et des retrouvailles, elle se cache sans doute quelque part, au fin fond du désert ou des primes racines. À vous de la trouver, à l'occasion ;-)
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Eeri
"Quand on a le nez trop près de la bouteille, on ne voit plus le bar"

#75 [fr] 

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