#48 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
Lendemain de mon arrivée J+1J’ai enfin pu récupérer mes affaires. Ils ont épluché tous mes textes et ceux d’Eeri. D’après le fyros, dont je n’ai toujours pas le nom, je semble honnête dans mes intentions. Ce qui n’est pas le cas de celle qui m’accompagne. Il n’a pas voulu m’en dire plus et je m’en moque. Ils peuvent bien la pendre, ce n’est plus mon problème. Les maraudeurs consentent donc à m’héberger pour une semaine en échange d’un travail en cuisine. L’armure maraudeur m’a été confisquée et mes armes me seront rendues quand je partirai. J'ai donc renfilé mon armure fyros. C'est pas plus mal finalement, même si j'aurais aimé ramener une armure maraud dans les NT. Le fyros attend les ordres de ses supérieurs pour savoir s’il doit me faire rebrousser chemin ou s’ils acceptent de me laisser continuer ma route vers les AT. J+2J’ai pu discuter avec un maraud qui travaille en cuisine avec moi. Il m’a expliqué que la Citadelle n’est pas vraiment une cité telle qu’on l’imagine. C’est en fait plus une zone fracturée de la grande dorsale racinaire qui entoure le désert des Anciennes Terres et qui forme une sorte de labyrinthe. Il y a des crevasses un peu partout dans lesquelles les marauds se déplacent régulièrement. Il faut plutôt imaginer un agglomérat de petits campements temporaires se construisant et se démontant au fil des déplacements des kitins. Ceux-ci gorgent littéralement les Anciennes Terres. La stratégie pour les retenir est de les faire entrer en partie dans le labyrinthe et de les faire tourner en rond pour ensuite les tuer ou les faire ressortir. Il faut oublier toute idée de grand mur devant lequel se fracasseraient les kitins. Le combat permanent des marauds face aux kitins est avant tout fait de parties de cache-cache. Le maraud qui m’a raconté cela ne peut pas trop m’en dire plus hélas. Le culte du secret est assez prégnant ici, et on se méfie de moi. Je les comprends. On se méfie aussi beaucoup d’eux dans nos terres. Ce n’est qu’un juste retour de flamme. J+5Les maraudeurs acceptent de m’accompagner jusqu’à un premier campement de la Citadelle dans trois jours. De là, je recevrai d’autres instructions pour me mouvoir à l’intérieur de la Citadelle jusqu’à la sortie. Ils n'ont pas voulu m'en dire plus pour le moment. On m’a demandé avec un sourire si j’aimais l’escalade. Je sens que ça ne va pas me plaire...J+6Un des marauds qui m’avait accompagné en cellule le premier jour est venu me voir aujourd’hui et m’a lancé un paquet de feuille sur ma couchette. Il m’a dit que ça devrait m’intéresser. Il s’agit des écrits d’Eeri, que je pouvais les garder, ils en avaient déjà fait une copie. Je lui ai demandé ce qu’il en était de son sort, il n’a pas pu me répondre. Mais a priori, elle n’est pas prête de sortir. Tant pis pour elle. Elle n’avait qu’à m’écouter et jouer franc jeu. J’ai commencé à lire, mais je dois l’avouer, au moins par écrit, c’est assez difficile. Je me sens un peu coupable d’avoir été si tyrannique, je dois l’avouer. La toub est cachottière et a un sérieux problème de confiance, mais ses intentions étaient bonnes. Je devrais finir la lecture ce soir.J+8 J'ai rejoint un petit convoi en direction de la Citadelle et nous sommes partis tôt ce matin. Plus nous avançons, plus la dorsale parait gigantesque. À côté d'elle, les falaises du Couloir Brulé semblent ridicules. Vais-je réellement devoir escalader tout ça... ? Sinon... J'ai vu Eeri. De loin. Enchainée à un toub et bien gardée. Elle fait partie de notre convoi, à l'arrière. Évidemment, interdiction de l'approcher. D'après un maraud, elle va rencontrer une personne importante de la Citadelle et je n'ai pas à savoir où. Akilia j'ai demandé, il a poussé un grognement. Donc pas Akilia. Et visiblement, elle n'est pas en odeur de sainteté ici non plus. On nous bassine dans les Nouvelles Terres qu'Akilia est la cheffe des Maraudeurs, mais après ce qu'a dit O'Tello, et ça, je commence à croire qu'ici aussi se joue les luttes de pouvoir, avec des pros Akilia et les autres...J+9Ça y est, on est arrivé. Durant les dernières heures de marche, je n'ai pas osé regarder le sommet de la dorsale, de peur d'en avoir la nausée. Ici, les vents étaient particulièrement violents, mais on a finalement réussit à se faufiler dans une petite entailles pour finalement se poser dans un premier campement sommaire à l'intérieur de la falaise. Les maraudeurs semblent avoir l'habitude de ce voyage. D'après l'un d'entre eux, la plupart des camps sont troglodytes et temporaires. Il existe ça et là quelques campement permanent extrêmement bien cachés et défendus, mais la quasi totalité sont mouvants, en fonction des déplacements de kitins et des tactiques adoptées pour les neutraliser. À nouveau, ces falaises me font penser à celles du couloir brûlé. Un vrai dédale de grottes, de canyons et de crevasses. Mais en tellement plus grand... On repart dans une heure. Le temps d'écrire ceci. Du coup, je sais comment je vais passer dans les Anciennes Terres. Par le haut. On m'avait parlé d'escalade, ça sera le cas. Depuis un endroit de la Citadelle, je pourrai emprunter un ensemble de cordes, échelles et autres passerelles pour grimper sur la dorsale. Une fois tout en haut, on m'a conseillé, si je voulais aller à Coriolis, de suivre le bord de la falaise, plus ou moins suivant la présence des kitins. Ils sont moins nombreux en hauteur, mais toujours présents. Il faudra probablement faire des détours. Mais je ne devrai en aucun cas descendre. Ils m'ont dit que de toute façon, une fois en haut, je comprendrai pourquoi.
Dernière édition par Fyrenor (il y a 2 ans).
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#49 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
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#50 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
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#51 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
Dernière édition par Eeri (il y a 2 ans). | Raison: English translation by Nilstilar !
#52 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
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#53 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
I've been climbing for hours. Now that I can finally settle down, I have to go back to that evening spent with the Marauders, the last one before my climb. It was a shock, one can say so. The group I had accompanied until then had to settle in one of these semi-permanent camps I had been told about. I was invited to share a meal and to sleep there before my departure the next day. We had gathered in a kind of particularly gigantic cave to which one reached after having followed many tunnels dug in the cliff. The entry in the cave was through a narrow tunnel after the climbing of a tumulus blocking the entry. It was explained to me that the entrance was once much larger, but a landslide had been deliberately set off to block the entrance during an epic battle against the kitins. It was while telling me about this battle that I heard for the second time, after Barmie Dingle, about the Flamings. Contrary to what I had believed, not all Flamings were kitins of the kipesta species. In fact, this name "Flamings" is given to the whole new generation of red kitins that appeared in the desert, and it is the term "red dragons" that specifically designates the kipestas among Flamings, for their fire is particularly destructive and their abdomen bristled with spines. During the said battle, many Marauders had perished trying to defend the entrance to the cave where many of them had taken refuge. Since then, the cave has become a symbol for many. The Flamings had continued to multiply, making access to the desert almost inaccessible. The Marauders said that the Karavan was hunting them down and targeting them first.Inside the cave was a huge camp, visibly less rustic than the previous ones. There was a sort of infirmary in a tent, a kitchen area stocked with enough food to feed an entire regiment, a stable full of mektoubs, hundreds of beds dug into the walls and even some sort of tubs filled with water for washing. Here and there, a few devices and tools reminded me that the Marauders had mastered a rather advanced technology, linked in some way to the Powers.High on the walls, one could see several holes connected by walkways. There must have been other rooms behind the walls and on several floors. It was a real miniature city, lit by the glowing of gigantic braziers. One of the Marauds of the company, probably a little too talkative, explained to me that there was also an armory, laboratories and a library somewhere, hidden in this maze of tunnels connecting them to the cave, which served as the main reception hall.But what surprised me the most were the children. Until then I had imagined The Citadel as a huge battlefield, and yet here I found children, old people, a whole bunch of homins that I had not expected to find here.Finally, I understood that this cave was used as a resting place, but also as a research area and a place to fall back in case of massive attacks, as it happened sometimes. These few spaces were in fact the only stable areas of The Citadel. The nerve centers of this movable city, reconfigured with defeats and victories. However, there was no guarantee that the kitins would not succeed in taking these places, as had already occurred a few times. Everything was designed to be easily moved, as evidenced by the shape of the furniture and the many mektoubs equipped as if they were on departure.The evening was enriching, especially on a cultural level. As I watched them laughing with their loved ones, talking about their last day, helping each other with daily duties, playing music and dancing, I realized that these Marauders did not fit our idea of them. Their ability to create moments of life for themselves, while a few dozen kilometers to the east, a gigantic swarm of kitins threatened to swoop on the Oflovak Road, generated in me confused emotions. Respect, but also a strange sense of pride. As I watched these Marauders, I remembered that the first of them were Fyros. Fyros who decided not to flee from the kitins, but to fight to keep their homes, and who were still fighting today. I even felt some anger at the Empire of the time of Cerakos II, which had abandoned its people to flee from the kitins. To my surprise, that evening, many of them shared moments with me. Their friendliness surprised me. Of course, they considered me as a stranger, and kindly told me not to insist, when I asked them about their links with the Powers and if I could consult the books in the library... For the rest, they seemed happy to share this evening with someone coming from so far away, and asked me a number of questions. Especially since this time the stranger was not a Ranger! I was a stranger among strangers. I also believe that they respected me very much for undertaking such a dangerous journey to carry out my research. As in Fyros society, Courage, Honor and Truth were strong concepts in Marauder society. Yet, several hundred kilometers to the west, Akilia was waging a dirty war against the nations of the New Lands, not hesitating to recruit criminals and commit terrorist acts. Why such a difference? I dared to ask the question to one of my hosts who expressly ordered me, in a low voice, to change the subject. A Fyros who was passing by our group at that moment heard my question and launched into a violent monologue defending Akilia's policy. Then, raising his head towards a footbridge above him, he turned around and walked away while mumbling. I raised my head and saw that some guards had stopped up there to watch us. So, from what I could see, at The Citadel pro- and anti-Akilia people stand alongside. Though, probably, many don't take sides. Like my hosts who, visibly uncomfortable, hastened to change subject.A Tryker told me later, under the tone of confidence, that if the pro Akilia were present in minority in The Citadel, and frawned upon by many—because suspected of fomenting conspiracies—they were nevertheless admitted in these places. First, because many of them were members of the oldest clans, from the Melkiar era, and were among the most powerful and feared Marauders. Second, because conflicts between the various clans had always been commonplace, and it was implicitly understood that no dissension should ever endanger Marauder society. Thirdly, because The Citadel was the home of all Marauders, and to be permanently banished from it was the heaviest punishment of all... The Tryker added, however, that what was most important, and what everyone agreed on, was the fight for survival and against the kitins. To imagine that the Marauder society owes its cohesion, and thus its existence, to the presence of a monstrous swarm at the gates of The Citadel, seemed sadly ironic...Finally, I ended my evening by telling some children the History of the Cult of the Great Dragon. It was a real delight to see their eyes both amazed and terrified at the adventures of Liriope. I never thought I would find children here, so close to danger. I thought they would all be in Sentinel, but that was a mistake. The Citadel was the heart of the Marauder people, the place where life was beating. And when I saw these Marauders children, I thought of my own...
Dernière édition par Azazor (il y a 2 ans).
#54 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
Azazor m’a rendu mon journal. Et m’a sauvée.Ce n’est pas la première fois que j’écris ça, mais j’avais de nouveau perdu espoir de réécrire ici. Et une fois de plus, on s’en est sortis. Il faut croire que quelque chose veille sur ma vieille peau. Une puissance? Ou la chance, simplement. Comme à la roue de ce bon vieux gubani toujours plus fortuné.Les maraudeurs lui ont donc rendu mes écrits. C’est dire qu’ils lui faisaient confiance. Pas comme à moi. Et par ma faute, on se retrouve comme des fugitifs, en haut de cette montagne.Il a sans doute lu.Mais je vais réécrire depuis le début, depuis notre arrivée à Sentinelle.Nous avons été arrêtés par les maraudeurs, nombreux et lourdement armés. Séparés, privés de nos affaires. Il me semble qu’ils aient très vite mieux traité Azazor que moi… Et ils m’ont posé des questions idiotes. De quel clan je fais partie. Là, j'ai compris que mon cristal posait problème. Ce que je fais là. J’ai cru que je pouvais jouer à la plus fine avec eux. Mais pas moyen d’entendre parler du clan des Arpenteurs d’horizons. Résultat, ils m’ont transférée à Citadelle, attachée, avec le convoi qui emmenait Azazor. Détaché et libre, lui. Arrivée là-bas, ils m’ont pendue par les pieds dans un placard à balais. Si j’avais eu une hache à portée de main, je t’aurais fait une bouillie de maraudeurs… La tête en bas, je ne sais combien de temps. Quelques heures, quelques jours? Ils m'ont finalement emmenée pour être interrogée par plusieurs maraudeurs. Sans doute haut-placés, peut-être même celle qui administre la Citadelle, la régente, comme ils l’appellent. Mais je me demandais pourquoi mon cas les intéressaient plus que ça. Il semble que les maraudeurs s’espionnent entre eux, et que les clans se tirent dans les jambes pour récupérer un peu de pouvoir, faire valoir leurs opinions. Ils m’ont peut-être prise pour l’une de ces espionnes. Là, avec eux, j’ai joué franc-jeu, et dit toute la vérité. Je ne saurai jamais si ça à marché, s’ils m’auraient libérée ou tuée. D’après ce que j’ai compris plus tard, j’aurai sans doute été oubliée dans une cellule jusqu’à ce que je meure de faim, les maraudeurs ayant d’autres kitins à fouetter.Et il s'est réellement passé ce à quoi je ne m'attendais pas, mais alors pas du tout...Je pensais peut-être qu'Azazor, ayant arrangé les choses pour moi, allait arriver avec des gardes pour me faire libérer avant de reprendre la route. Enchaînée comme j'étais, je ne voyais pas d'autre échappatoire possible. Mais c’est Aride qui est arrivé. Un homin casqué, seul. Je compris après qu’il n’avait pas agit seul, mais je ne fus en contact avec nul autre. Il a assommé un garde, ouvert la porte, m’a délivrée. J’aurais pu tomber amoureuse, s’il ne s’agissait pas d’un matis, et plus tout jeune. Mais je n’étais pas au bout de mes surprises. Il m’a dit connaitre mon nom, mon goût pour la liqueur de shooki - il m'en a même offert une. Je n’ai même pas eu la présence d’esprit de m’intéresser à sa provenance, mais j'ai cru comprendre que c'était plutôt quelque chose de rare à Citadelle. Il est tout à fait pensable que ce savoir-faire soit revenu des Nouvelles Terres, et qu'ils en produisent un peu, quelque part dans un camp du désert morcelé.Aride, Arma Rapide, Maraudeur et Chercheur d’Elias, exilé dans les Anciennes Terres depuis une vingtaine d’années de Jena. Il m’a montré son visage, chose que les Trytonistes ne font normalement pas, chez nous. Il ne m’a pas donné son vrai nom, et je ne l’aurais de toute façon pas demandé. Il m’a donc connue alors que j’étais une jeune légionnaire qui se posait des questions et venait de tourner le dos aux kamis. Il a surtout connu Lopyrèch… Icus, mon mentor, mon ami. Celui qui a fait de moi une chercheuse de vérité, celui qui m’a fait ouvrir les yeux sur tant de mystères, sur tout ce que les puissances nous cachent… Le seul autre fyros, avec Azazor, auquel je me suis abandonnée... Une fois, l'alcool aidant. Encore une chose que je n'ai dite à quasiment personne, tiens... Et ramèch, voilà le résultat. Une fyros qui abandonne ses mioches et qui ment comme elle respire. Lopy... Si tu étais encore de ce monde, tu me mettrais une paire de baffes bien pires que celles qu’Azazor a envie de me coller tous les jours. Et tu aurais bien raison. Ou tu me dirais simplement de cacher la vérité plus intelligemment... Je me rends compte que si c’était utile sur les Nouvelles Terres, là ou les Puissances nous traquent, là ou nous faisons tant de cas des jeux de pouvoirs insipides entre les nations, c’est quelque chose de totalement stupide et inutile ici, en l’absence des Puissances et des pouvoirs politiques. Mais lorsque je réfléchis à ce que je peux répondre à une question, ne sort de ma bouche que l’option la plus improbable et mensongère… Je dois changer ça.Je dois donc ma liberté à ce matis. Il a même pris le temps de récupérer mes affaires, et de me fournir une autre armure de maraudeur, bleue. Celle que j’avais en arrivant aurait trop attiré l’attention. Il m’a donnée une pique et un bouclier, en plus de ma hachette et de mes amplificateurs qu'il avait pu récupérer. Une pique ! La seule arme efficace contre certains kitins. J'avais cassé la dernière dans je ne sais plus quel combat. Des vivres, de quoi tenir quelques jours. Il n’a rien demandé en échange, je n’aurais pas pu lui offrir grand chose. Si ce n’est de faire vivre la croyance d’une hominité libérée. Nous sommes partis au petit matin de la cache ou il m’avait amenée et avons repris ce jeu de cache-cache avec les kitins et les patrouilles de maraudeurs. Je ne m’attendais pas à ça de Citadelle. Ce n’est pas une ville, c’est un champ de bataille, ou se déroule une guerre permanente avec les kitins. Les Maraudeurs ici sont presque les Rangers de chez nous, le coté j’aime tout le monde en moins. Ici, c'est marche ou crève, c’est la porte qui retient l’enfer du prochain essaim derrière les montagnes. Bon, je ne dois pas exagérer non plus. Il m'a aussi dit que Citadelle regorge de lieux de vie : des auberges, des écoles, des lieux d'entrainement, des armureries... Ils habitent ici, mais tout a été conçu, au fil du temps, pour être déplacé facilement et rester à l'abris des Kitins. Ils ne m'ont pas proposé de visiter, je lui ai répondu, en riant.Avant de partir, il me raconta aussi son voyage pour arriver ici. À peu près le même que nous avons fait, mais avec un groupe plus large aux origines assez disparates. Ce qui ne l'empêcha pas de voir plusieurs de ses compagnons tomber, notamment pendant la traversée de la Mer de Bois. Lorsqu'il arriva, l'ancien Sujet du Royaume qu'il était du servir plusieurs années à l'Avant-Poste de la Falaise Nuageuse, avant de pouvoir être considéré comme digne de confiance et d'être autorisé à rejoindre leurs rangs. Après ça, finalement, il a pu rejoindre la Citadelle. Certains de ses compagnons sont toujours ici, quelques-uns, surtout les plus agés à l'époque, étaient restés sur l'île d'Oflovak.J’ai aussi appris une chose très intéressante. J'avais compris que les maraudeurs utilisent des objets de la Karavan, pillés sur les croiseurs abandonnés par exemple, pour faire fonctionner leur propre technologie. Comment, ça reste à découvrir, mais le contact que j'ai eu avec eux ne va pas m'aider à en savoir plus. En revanche, ce que je ne savais pas, est que la Karavan est encore présente dans la zone, d’une certaine façon. Peu au sol, mais surtout depuis le ciel. Aride m’a expliqué que parfois les vaisseaux de la Karavan attaquent les Kitins. Ils appellent ça une "frappe" ici. De puissants sorts, envoyés depuis leurs vaisseaux situés vraisemblablement au dessus de la canopée. Sans doute quand les kitins sont trop concentrés à un endroit, parfois juste devant les portes de Citadelle. Ou, le plus souvent, dirigé contre certains spécimens en particulier, ces fameux flamboyants dont nous avions entendu parler. Aucun kami dans la zone, en revanche, m’a dit Aride. En tout cas, pas qu’il sache. Il se raconte que du temps de Melkiar, certains chefs de clans avaient eu des contacts avec eux, mais c'est devenu presque une légende, de nos jours. Non pas que cela me surprenne, ça vient même confirmer pas mal de vieilles théories. Mais que la Karavan essaie encore et toujours de contenir les kitins, avec les maraudeurs, est une information étonnante. Parfois, m'a t-il dit, des agents Karavan sont aperçus à Citadelle, lors de certaines réunions importantes le plus souvent réservées chefs de clans. Nul ne sait, à part sans doute ces derniers, si ces ambassadeurs demeurent en permanence à Citadelle. Il me laissa aussi entendre, sans vouloir en dire plus, que la technologie des Maraudeurs était en partie liée à celle de la Karavan.Alors, j'ai demandé... S’il n’étaient pas là, les maraudeurs arriveraient-ils à retenir les Kitins? Travaillent-ils vraiment ensemble? Il me semble que sa vision de la Karavan n'était plus celle que nous, Chercheurs d'Elias pouvions avoir dans les Nouvelles Terres. Mais Aride n’a pas vraiment pu m’en dire plus, nous étions déjà en retard pour assister au départ d'Azazor.Puis quelque chose a sans doute mal tourné. Son plan était de suivre le convoi d’Azazor, et lui laisser quelques heures d’avance. Comme il l’avait prévu, les gardes qui l’avaient accompagné jusqu’à ce chemin escarpé étaient restés là un moment après le départ du fyros, et lorsque celui-ci ne fut plus en vue, ils se dispersèrent dans les anfractuosités du canyon. Après quelques secondes, du point d’observation où Aride et moi étions positionnés, il nous fut impossible détecter la présence d’un seul homin. Le matis semblait tendu. Nous avons encore patienté, puis il m’a indiqué le chemin à prendre, me disant qu’il allait me suivre à distance. En faisant attention à ne pas me faire voir. "Si quelque chose tourne mal pour moi, cache-toi, et laisse moi gérer. Nous ne nous en sortirons que si l'on ne me voit pas avec toi. Si tu es repérée... cours. Je verrai ce que je peux faire". Je lui ai demandé de partir dès maintenant, de se téléporter s’il pouvait. Il avait assez pris de risques. Il m’a fait oui de la tête sans vraiment répondre ce qu’il allait faire. J’espère qu’il n’a pas eu de problèmes. Puis après l'avoir remercié une dernière fois, je suis partie dans la direction qu’il m’avait indiquée.Après quelques minutes, alors que j'allais traverser une zone relativement découverte, un brouhaha a commencé à se faire sentir, semblable aux nuées de kitins que j’avais pu voir quelques jours plus tôt. Je me suis cachée comme j’ai pu dans une anfractuosité de sciure, et j'ai attendu un bon moment, essayant de ne pas paniquer, que le brouhaha passe. Ça a duré, et je me suis perdue dans mes penséses... Et si ma libération compromettait la sécurité des Trytonistes de Citadelle? Et si, par ma faute, l'attention se portait sur eux, au point qu'ils soient incriminés? Lorsque je suis sortie de mes pensées, le bruit avait cessé.En ressortant de ma cachette, malgré mes précautions, je suis tombée nez à nez avec un maraudeur, seul, et armé d'une lance. Mon clan, ce que je fais ici ? Je n’ai pas menti, et lui ai dit que je me cachais des Kitins, en ramassant ma pique pour feindre de la remettre sur mon dos. D'un mouvement vif, je la lui ai alors plantée en dessous du casque, droit dans le cou. Un coup sec, fatal, pour un homin qui ne s’y attend pas. "Avec les amitiés d’Akilia" j’ai dit en frappant, sans vraiment réfléchir. Son corps s’est dématérialisé. Toub de toub… Sur le moment, je n'avais rien trouvé de mieux pour détourner leur attention. S’ils pensent que je suis une espionne du clan des cendres, ils en oublieront peut-être les Trytonistes.Il m'a fallu plusieurs heures d'escalade avant que je ne puisse voir Azazor, de loin. Le bougre s'en sort pas mal, je dois dire. Il est bien plus en forme qu'au début de notre voyage. Je suis restée à distance, pour qu’il ne me voit pas. Pas encore. Je devais lui laisser un jour ou deux d’avance. Par chance, il semblait ne pas regarder en arrière. Lorsqu'il a établi un camp pour la nuit, j'ai essayé de dormir à même la sciure dans une crevasse de la falaise, réfléchissant à comment arriver devant lui. Que pouvais-je lui dire... Pour dédramatiser, maintenant que Citadelle était derrière nous, je pensais à... "Aza ! 'ren pyr, ça marche la grimpette?" "C'est vivifiant ici, tiens. On se fout des avoines maintenant ou on garde ça pour plus tard?". Il faut croire que je réussis toujours mes arrivées. Le lendemain, il prit une pause après sa traversée hasardeuse d'un pont de corde. J'attendais de l'autre coté qu'il veuille bien re-démarrer, toujours pour lui laisser de l'avance. C'est alors que j’ai réalisé, par chance car j'essayais de me cacher de lui, que quelques maraudeurs escaladaient plus bas, après moi. Ils m'avaient vue, et espéraient m'atteindre sans bruit. Je n'avais aucune chance de me cacher ni des uns, ni de l'autre. Le combat n'était pas une bonne idée, je me suis donc élancée pour traverser le pont avec mon barda sur le dos. Azazor était surpris, j'ai cru qu'il allait m'envoyer par le gouffre. C'était eux, ou moi. Mais il a attendu que je traverse, avant de donner un grand coup de hache dans les cordes du pont pour le couper.Il a sans doute lu.
#55 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
#56 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
Edité 2 fois | Dernière édition par Eeri (il y a 2 ans). | Raison: Traduction en Anglais par Nilstilar / English Translation by Nilstilar
#57 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
J’ai tout dit à Azazor. Plus de mensonges. De toute façon, je n’ai plus rien à lui cacher… Je n’ai plus grand chose en ma possession. Ils ont tout pris. Toutes les expériences que j’avais prévues, envolées. Plus de poison, afin de tester si la réaction des kitins ici est la même que dans les Nouvelles Terres. Plus de goo, plus de casque filtrant, et ce n’est pas ici que je vais réussir à en reconstituer. Plus de fioles vides, je ne pourrai pas non plus ramener d’échantillons sensibles… On oublie les poisons et sécrétions de kitins locaux, ou autres résidus que je pourrai trouver à Coriolis. De toute façon, j’aviserai… Il faudra bien du courage pour transporter quelque chose de plus, sans avoir de mektoub…Un miracle que je puisse encore écrire, et que mes carnets de notes me soient revenus. Les maraudeurs les ont copiés, d'après Azazor. Au point ou on en est, tout aurait pu être pire.Je n’ai même pas demandé à Azazor pourquoi il n’avait rien dit, rien fait, pour me sortir de cette situation de ramèch. Je lui dois bien ça. Il avait ses raisons, que je respecte. J'ai merdé. Je n’aurais peut-être pas du écouter Mazé’Yum, mais sans lui, sans ce cristal, j’aurais vraiment terminé dans le ventre d’un monstre des eaux de la grande flaque. J'aurais peut-être simplement dû lui en parler. Qui a raison, qui a tort… Nous faisons bien de laisser de coté ce qui a pourri nos relations depuis qu’Azazor a découvert ce flacon de poison, il y a si longtemps déjà.Qui avait dit que passer en haut de la dorsale serait une partie de plaisir? Le chemin que nous avons emprunté pour arriver en haut a certes été façonné par des homins par le passé. Mais arrivés en haut, quasiment plus rien. Nous avançons comme nous pouvons, évitant les crevasses, parfois obligés de faire un détour de quelques kilomètres pour traverser. Et parfois, un escalier ou une échelle sont installées. Peut-être que tout simplement, nous perdons la trace du peu d'aménagements qui ont été réalisés, le chemin étant si peu emprunté. J'espère surtout qu'ils n'ont pas installé de Zinuakeen plus loin, dans la direction que nous prennons. Les maraudeurs pourraient simplement être en train de nous attendre, les armes à la main... Azazor semble avoir entendu dire que seul quelques rares chasseurs de dragons rouges et quelques Rangers s’aventurent encore dans cette direction... Ils ont sans doute autre chose à faire que de nous poursuivre. J'imagine que nous ne sommes pas si important à leurs yeux.D’après les indications qu’Azazor a reçues, il nous reste quelques semaines de marche avant de pouvoir atteindre Coriolis. Nous marchons à l’affut du moindre gibier, de la moindre plante comestible. Quand nous serons à Coriolis, il nous faudra trouver le moyen de descendre de la dorsale, très prudemment. Éviter de tomber, et éviter de nous faire repérer par les kitins. Qui sait ce que nous trouverons... Peut-être rien, peut-être la réponse à tant de questions.Si nous ne mourrons pas de faim d'ici là.En contrebas, nous pouvons voir l’enfer qui a envahi le désert de nos ancêtres. Lorsque nous ne marchons pas, la vue que nous avons sur le mouvement des kitins est impressionnante. Mais plus nous nous éloignons de Citadelle, plus nous pouvons voir qu'ils ne couvrent pas la zone, loin de là. Ils se déplacent en groupe, des groupes bien plus fournis que ceux que nous pouvons voir dans nos Nouvelles Terres. Mais certaines zones semblent compter moins de kitins, voir aucun. Peut-être s’agit t-il de terrains sans gibier ou nourriture? De zones que les Kitins évitent pour d'autres raisons? Se déplacent-ils de zones en zones, en fonction des saisons? En fonction de la nourrirure qu'ils trouvent? Il me semble que malgré leurs mouvements de groupes distincts, certains troupeaux de kitins on tendance à se rapprocher de la dorsale pendant la journée, et de s'en éloigner le soir. Peut-être pour trouver la fraicheur? Nous verrons, mais il nous faudra peut-être descendre vers Coriolis de nuit. Le désert s'étend à perte de vue, et nous n'en apercevons qu'une petite partie, il nous faudrait quelques jours de plus à observer ces mêmes zones pour déterminer s'il s'agit des mêmes groupes, ou si de plus larges mouvements s'opèrent. D'ici, il est aussi relativement difficile de distinguer de quelles espèces il s'agit, ni de se faire une idée sur la taille de ces régions. Nous sommes si loin du sol, si près de la canopée, sans qu'elle ne soit accéssible. Voir le monde de si haut donne une sensation mêlée, entre victoire, vertige et angoisse infinie. Et plus nous avançons vers Coriolis, plus notre impatience se transforme en fébrilité.Coriolis, la terre de nos ancêtres, là où, en creusant, ils ont réveillé l'essaim de Kitin. Ou Fyrak, peut-être... Peut-être bien l'endroit ou les Puissances cachent leurs plus terribles secrets.
Dernière édition par Eeri (il y a 2 ans). | Raison: Traduction en Anglais par Nilstilar / English Translation by Nilstilar
#58 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
Après quatre ans de voyage depuis Silan, nous sommes enfin arrivé à Coriolis! Ou tout du moins là où aurait dû s’ériger la cité minière. Quatre ans pour en arriver là! Nous sommes des novices, clairement. Des novices, affaiblis par des générations à vivre sous la protections des Puissances, quand des homins, maraudeurs ou rangers, ont su faire sans et réussissent le trajet Silan-Citadelle en deux ou trois cycles. Du haut de la dorsale, en regardant en bas, il n’y a rien. Pas de bâtiments, pas même de ruines reconnaissables. Tout semble avoir été balayé par les kitins. On peut les voir au loin émerger de différents trous au niveau du sol. Il s’agit peut être des anciennes mines d’ambres, depuis complètement colonisées par les kitins. Ceux-ci forment une nuée grouillante à première vue totalement anarchique. Pourtant, cette masse se sépare ensuite en deux. Une partie converge vers quelques part au sud-est, vers ce qui est d'après moi l'ancienne forêt matis, l’autre se dirige vers la Citadelle. On dirait vraiment que Coriolis est une sorte de point de départ des kitins. Nous savons que nous sommes au niveau de Coriolis, car, hormis cet agglutinement de kitins plus dense qu'ailleurs dans le désert, on peut encore apercevoir quelques ruines à flanc de falaise, en hauteur. L’une d’elle me fait penser à ce qu’il reste d’une tour de guet, une autre à un morceau de façade à moitié écroulée. Mais la ruine la mieux conservée est celle dans laquelle nous nous trouvons. Il s’agit d’une sorte de temple plus ou moins troglodyte presque tout en haut de la dorsale. Seule sa façade émerge de la falaise, le reste du temple étant creusé dans l'écorce. Il nous a fallu descendre un peu avec les cordes pour y accéder. La position de cette ruine, très difficile d’accès pour les kitins depuis le bas ou le haut de la dorsale explique son relativement bon état de conservation. Il s’agit très probablement d’un temple au regard des colonnes d'ambres qui décorent la façade d’entrée. Sur le tympan, lui aussi visiblement taillé dans de l'ambre pure et finement décoré, on peut encore y lire « talum glad èt », le savoir est une arme, ainsi qu’une gravure ressemblant à s’y méprendre au tatouage des Flammes de Coriolis. Difficile de dire la fonction qu'avait ce temple. Une bibliothèque? Je les imagineais plutôt à Fyre qu'à Coriolis. Un lieu de fabrication et de restauration des cubes d'ambres peut-être comme le suggère Eeri? Ce qui ne serait pas idiot, vu la proximité des mines d'ambres. Concernant les accès, un escalier taillé dans la falaise permettait autrefois d'accéder au temple par le bas, mais celui-ci est désormais totalement inutilisable, ne subsistant que deci delà quelques morceaux, tout le reste étant écroulé. Il devait aussi y avoir d'autres batîments plus bas à flanc de falaise, accessibles par ce même escalier serpentant sur la paroi. En se penchant, on peut encore voir quelques restes de ces bâtiments de temps à autre. A l’intérieur du temple, on y trouve une salle principale avec un toit à moitié effondré. Tout le fond de la salle est inaccessible à cause de l’effondrement du plafond qui forme un tas de gravas bouchant les possibles pièces du fond. Seules deux portes bien conservée, sur les côtés, sont encore accessibles. L’une à gauche, menant sur une pièce entièrement effondrée sur elle même, et une autre à droite, dans laquelle je me trouve. Au sol, quelques meubles tombant en poussières, des étagères vides taillées à même l’écorce, et les restes d’un feu de camp, laissant entendre que cette pièce a déjà été utilisée dans un passé par si lointain. Par qui ? Des marauds de passage comme ce fameux clan de chasseurs de dragons rouges dont faisait parti jadis le père de Titus ? Ou par des rangers en mission d’observation? Il faut dire que depuis l’unique fenêtre de la pièce, on a une vue imprenable sur le désert et sa marée grouillante de kitins. Avec Eeri, nous avons décidé d’excaver le fond du hall principale, pour tenter d’accéder à d’hypothétiques pièces plus au fond. S’il reste encore quelques savoirs préservés en ces lieux, ce ne peut être que derrière l’éboulement. Il nous faudra bien plusieurs heures pour espérer se créer un passage vers ce qu’il peut y avoir derrière tout ce fatras. ......Nous avons commencé à excaver l’arrière du hall mais nous prenons une pause pour réfléchir. Un truc nous intrigue. En retirant patiemment les gravas de bois, nous avons pu remarquer que certains n’étaient probablement pas la résultante d’un effondrement mais avaient été mis là volontairement. C’est en fait un endroit précis qui nous alerte. Comme si à cet emplacement, il y avait un tunnel déjà creusé dans l'éboulement originel et rebouché ensuite avec les moyens du bord. A croire que nous ne sommes pas les premiers à creuser pour se frayer un passage, mais que les derniers à l’avoir fait ont vite eu fait de reboucher par la suite. Ce rebouchage ne doit pas dater de très longtemps. Notre hypothèse est que derrière se trouve une galerie par où peuvent potentiellement sortir des kitins et que cela a été rebouché par des homins pour assurer une relative sécurité du lieu. Pourtant, même si ce n’est pas très prudent, nous devons voir ce qu’il y a de l’autre côté. Je crois que pour la première fois de ma vie, j’aime creuser. J’ai l’impression d’être comme ces mineurs de Coriolis qui, s’enfonçant toujours plus profondément pour chercher le Grand Dragon, tombèrent les premiers sur les kitins. J’ai beau savoir ce que l’histoire a donné, je ne peux m’empêcher de ressentir cette excitation propre à ma race de fyros, celle d’avancer, toujours plus loin, toujours plus profondément, en quête de la Vérité. S’il y a des kitins derrière, alors tant pis. Je suis prêt à mourir, ici, sur nos terres, entouré de nos ancêtres. Car après tout, le courage demeure-t-il à jamais dans les souvenirs de nos ancêtres morts au combat, ou coule-t-il encore dans le coeur des patriotes ?
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#59 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
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#60 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
#61 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
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#62 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
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