#40 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
Dernière édition par Eeri (il y a 2 ans).
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#41 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
Eeri m'a à peine décrit l’intérieur du campement maraudeur. Disons qu'elle n'a pas été très loquace. Ce qu'il faut retenir, c'est que les marauds cachent bien leur zinuakeen en construction à l'intérieur. Impossible de savoir comment ça marche, Eeri n'y ayant pas eu accès. Par contre, les marauds lui ont dit qu'il y avait un chemin menant à la Grande Flaque par le sud. Un léger détour. Du coup, on y est allé.Après plusieurs jours de marche à travers la cordillère du sud, faite de racines géantes émergeant du sol et se torsadant comme des tresses, nous avons enfin atteint la Grande Flaque. Ce fut une vision particulièrement éprouvante. Imaginez une étendue d’eau à perte de vue. Où que porte votre regard, rien que de l’eau jusqu’à l’horizon. J’ai tenté de voir la fin de la cordillère à l’est, en vain. Celle-ci vient mourir sur l’horizon, laissant présager qu’elle ne se termine pas avant l’embouchure du fleuve munshia et des hypothétiques récifs de baldos. Passé l'émerveillement, on s'est approché de l'eau et on s'y est même baigné. Pas longtemps ceci dit, cette saloperie étant relativement froide en hiver. Il y avait quelques poissons que je n'ai pas spécialement reconnu. Mais bon, je n'y connais rien en poisson. Aucun prédateur à l'horizon visiblement. Peut être que certain viennent s'abreuver dans la Grande Flaque mais pas ici en tout cas. Il n'y a pas de traces de pattes sur le rivage. Ah oui, un phénomène intéressant à noter: la présence de vagues! Plus grosses que celles qu'on peut parfois observer à Trykoth. Je soupçonne que la taille de la Grande Flaque y joue pour quelque chose même si je ne vois pas quelle peut être la cause profonde de cela. Toujours est-il qu'on s'est bien marré avec Eeri à sauter dedans, certaines vagues nous arrivant au niveau de la tête.Pour la suite de notre voyage, bien que selon la carte ranger, aucun accès n’y est répertorié, nous pourrions peut-être éviter le passage par Sentinelle en longeant la Grande Flaque puis escalader le plateau au sud de la Citadelle. Je suis curieux de savoir si des homins y ont élu domicile. Mais au vu de l’aide que nous ont apporté les maraudeurs jusqu’ici, nous nous priverions de renseignements essentiels pour la suite de notre voyage dans le désert ancestral. Aussi, après discussion, nous avons décidé de retraverser la cordillère pour suivre le petit sentier que les maraudeurs ont décris à Eeri et qui mène à Sentinelle par le nord de la chaîne de montagnes. Ce sentier n’est pas balisé sauf pour la zone appelé désert morcelé où des balises ont été placées au niveau des endroits sûrs pour cheminer. Le coin est en effet remplie de crevasses et de sciures mouvantes pouvant engloutir un homin en quelques minutes sans qu’il ne puisse rien faire pour en sortir. Il nous faudra cependant éviter de croiser les meutes de varinx qui hantent ces contrées. D’après Eeri, les marauds mettent un bon mois pour arriver à Sentinelle. Nous repartirons donc demain matin, laissant la Grande Flaque et ses vagues fascinantes derrière nous. Quant à savoir si on nous laissera passer, on verra bien comment se rendre utile une fois sur place.
Edité 2 fois | Dernière édition par Fyrenor (il y a 2 ans).
#42 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
Dernière édition par Azazor (il y a 2 ans).
#43 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
Dernière édition par Eeri (il y a 2 ans). | Raison: Traduction en Anglais par Nilstilar / English Translation by Nilstilar
#44 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
Dernière édition par Eeri (il y a 2 ans). | Raison: English Translation by Nilstilar
#45 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
Edité 3 fois | Dernière édition par Azazor (il y a 2 ans).
#46 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
Sentinelle est à notre portée. Nous apercevons les lumières d'un camp à une journée de marche. C'est un soulagement et tout autant terrifiant. La situation est tendue entre Azazor et moi. J'ai le pressentiment que quelque chose va mal tourner, pour l'un d'entre nous.Si je disparais et que par chance, quelqu'un en vient à lire ce journal, ce n'est pas l'image que j'ai envie de laisser de moi et de notre voyage. Mais je dois avouer, j'ai merdé, en grand. Azazor ne me parle plus que pour me donner des ordres, et nous avons perdu confiance l'un envers l'autre. Il a tenté de me tuer il y a quelques jours. Ou de me faire peur. Ça a réussi. Il me traite comme si j’étais une orskos. Moi !!C'est ma faute. ney. Mais je n’ai pas menti, dey! J'ai caché des choses. Est-ce un mensonge de ne rien dire? Il ne m'a pas posé de questions. Lorsqu'il m'a demandé si j'étais trytoniste, j'ai répondu que oui. Si tu me demandes, je réponds. Je ne mens pas. Oui, qu’on se le dise. Donnez ça à la kuilde et qu’ils viennent me trouver, s’ils osent.Mais toub, Azazor, tu es aussi buté que moi... Oui, j'aurais du tout dire, tout dévoiler dès le début. Mais aurais-tu pu entendre ce que j'avais à dire? Déjà avant qu'on parte, tu voulais faire à ton idée, tu critiquais mes positions, mes fréquentations. Sans même prendre la peine d'écouter ou de t’intéresser à ce que j’aurais pu t’apporter. Et là, tu dois te dire que tu as parié sur le mauvais mektoub. Mais si je disparais et que tu lis ces lignes, sache que mon respect pour toi est encore vivant. Je n'aurais pas été aussi loin sans toi, et toi non plus, sans moi.Si tu m'avais posé la question, Eeri, as-tu un cristal maraudeur? J'aurai répondu que oui... Oui, j'ai obtenu un cristal maraudeur grace à Mazé'yum. Sans comprometre mon vrai nom. Non, je ne veux pas les rejoindre, surtout pas ceux des Nouvelles Terres. Même si certains ici ont mon respect.Une autre question que tu aurais pu me poser, et que tu n'as jamais formulée. Es-tu le père d'Uzykos? Je pense que la réponse est suffisamment claire, et qu'au fond de toi, tu le sais déjà. Mais ce n'est pas tout que de vouloir la vérité, il faut pouvoir l'accueillir. Un jour tu le sauras, et tu exploseras, comme tu le fais à chaque fois que tu t'intéresses à quelque chose d'autre que tes propres plansEt Non, je ne suis pas immortelle. Tu l'as oublié, pour qu'un cristal fonctionne, il faut pouvoir l'activer. Et après une dizaine de jours de marche, on est simplement trop loin pour qu'il puisse encore fonctionner. Si je tombe, je meurs. Tout autant que toi. Si la distance n’avait rien à voir, j’aurais pu simplement revenir à Fairhaven, comme une fleur. Mais c'est encore là une vérité que tu ne veux pas entendre. Lorsque tu liras ces lignes, il sera trop tard pour t'en rendre compte.Et puis, si le peu que tu m'as dit sur ce qui s'est passé à la grande flaque est vrai, jusque là, ce cristal ne m'aura servi qu'à ne pas me faire totalement bouffer par un gros poisson. Cette histoire est ridicule, et on aurait seulement dû en rire. Eeri, morte boulotée et digérée par un prakker. J'espère ma vrai fin un peu plus glorieuse, j'ai au moins encore ça de fyros en moi.Demain, nous irons chez les maraudeurs, à Sentinelle. Avec un peu de chance, ils savent déjà que nous arrivons. J'ai l'impression que ces homins sont bien plus ingénieux que nous pouvons le penser, et qu'ils ont un moyen de communiquer plus rapidement qu'en envoyant un simple messager. Je vais laisser Azazor parler. De toute façon, si j'ouvre ma gueule il trouvera quelque chose à redire. Et j'ai promis, il y a quelques mois déjà, en arrivant à l'avant-poste de la falaise nuageuse, de le laisser faire à son idée. Si ça tourne mal, j'essayerai d'arranger les choses en sortant mon cristal. Pourtant j'ai l'impression que les dés sont déjà jetés et qu'Azazor sait exactement ce qu'il va faire. Et qu'il n'hésitera pas à m'abandonner, dès qu'il n'aura plus besoin de moi, ou qu'il sentira que ça pourra sauver la peau de ses fesses.Nous avons établi notre camp en hauteur, sur une racine. Ça réduit les accès en cas d'une attaque de prédateur. Il y en a peu, mais ils sont bien plus gros et tenaces. Il y a aussi moins de gibier ici que dans nos contrée, c'est peut-être lié. D'ici, nous avons une vue sur le désert, au nord. À l'est, nous pouvions déjà deviner, de jour, la présence de cette chaine de montagne qui nous sépare du désert des Anciennes Terres. Nous sommes si près de notre but et pourtant rien n'a jamais été aussi incertain. Je n'avais pas prévu que nous puissions avoir envie de nous entretuer. C'est peut-être ça aussi, la force des homins d'ici. Le fait de ne pas devenir fou en sachant que quoi qu'on fasse, il s'agit peut-être de la dernière fois. Quoi que, maintenant qu’ils étendent leur réseau de Zinuakeen ici aussi, ça doit totalement changer leur vision des choses. Cette peur ne doit sans doute être valable que pour nous, qui n'avons juste jamais été habitués à ce sentiment. Nous en perdons l'esprit.
#47 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
Je ferai court. Sitôt arrivés à Sentinelle, les maraudeurs nous ont confisqué toutes nos affaires. Ce texte, je l’écris avec un morceau de charbon sur un unique cuir que j’ai réussi à dissimuler avant d’arriver ici.Nous sommes arrivés en vue d’une sorte de tour géante construite dans un arbre lui aussi gigantesque. Ce n’est pas comme la tour de Fort-le-Phare dans le sens où ce n’est pas construit dans une racine mais dans un véritable arbre aux dimensions phénoménales. C'est même plus qu'une tour en fait, presque une cité circulaire à étages, avec quelques branches mortes en hauteur rappelant qu'on a quand même affaire à un arbre à la base. Je n’ai jamais vu un arbre aussi épais et aussi haut. Pourtant, il semble n’être qu’une partie de l’arbre originel. L’arbre est probablement mort car il n’y a aucun feuillage et il a l’air d’avoir été brûlé par je ne sais quel incendie très ancien. Quelques rares branches nues subsistent en plus du tronc. C’est donc dans cet arbre immense qu’est construit Sentinelle. Il y a une entrée principale couverte par un auvent et divers escaliers secondaires extérieurs. A mi hauteur, on distingue des balcons où sont stationnés des homins a priori armés d’arme à feu. Au dessus on trouve encore quelques étages dans ce qui m’a fait penser au palais impérial, une sorte de pseudo coupole, là où aurait dû se trouver la cime de l’arbre. Alors que nous étions en vue de l’arbre, des maraudeurs ont surgis de derrière nous et nous ont fait baisser nos armes. Ils nous ont demandé de quel clan nous faisions partie. J’ai dit la vérité. Que j’étais patriote de l’Empire sur les Nouvelles Terres, que je venais en tant que chercheur dans le but d’étudier la route d’Oflovak et la terre de nos ancêtres, que cette armure maraudeur, je la devais à O’Tello, la cheffe de l’Avant-Poste Diplomatique de la Falaise Nuageuse et que nous revenions d’une mission de livraison pour la construction d’un zinuakeen afin de nous faire pardonner un détournement de viande séchée. Bref, la vérité, brute et sans fard. Je n’ai rien dit pour Eeri. Elle n’a d’ailleurs rien dit, me laissant la parole tout du long.Ils nous ont alors séparé et j’ai été interrogé par deux homins. J’ai répété ce que j’avais dit. Quand ils m’ont demandé qui était Eeri, je leur ai dit que c’était une citoyenne tryker qui m’accompagnait. Ils m’ont alors explicitement demandé si elle était maraudeuse. Je leur ai dit que je ne pensais pas. Ils m’ont parlé du cristal maraud trouvé dans ses affaires. Je leur ai expliqué que je ne connaissais pas l’existence de ce cristal il y a encore un mois et qu’Eeri m’avait menti. Elle avait juré que ce cristal ne signifiait pas qu’elle était maraud. Je leur ai dit qu’elle l’avait probablement volé à quelqu’un ou qu’un de ces contacts lui en avait fourni un. Devant leur insistance, je leur ai donné le nom de Mayezum ou Mazeyum. Je ne sais plus exactement. Un type louche des Nouvelles Terres de je ne sais quel clan maraud. Ils m’ont alors conduit dans une sorte de cellule où j’ai attendu plusieurs heures.Un homin est venu me chercher et on m’a réinterroger. Il y avait cette fois un fyros visiblement plus gradé. On m’a demandé mes intentions. J’ai dû répéter ce que je venais faire ici, que je voulais passer de l’autre côté de la dorsale. Pensant que j’avais cette fois affaire au véritable chef de Sentinelle, j’ai rajouté que mon but était aussi d’établir un premier contact avec les maraudeurs afin qu’à mon retour, nous puissions échanger du savoir. Pour asseoir ma demande et la rendre crédible, j’ai dû leur préciser ma fonction d’akenakos et mon statut d’étudiant à l’Académie Impériale. Je leur ai aussi proposé mes services de boucher afin de payer mon séjour ici, que s’ils pouvaient contacter l’AP diplomatique, ils apprendraient que j’excellais dans cet art et qu’ils ne le regretteraient pas. Le fyros a noté tout cela et m’a fait raccompagner en cellule où je patiente depuis un moment sans manger. J’en profite donc pour écrire cela. Et je ne sais pas où est Eeri. Qu’elle se débrouille avec ses mensonges.
#48 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
Lendemain de mon arrivée J+1J’ai enfin pu récupérer mes affaires. Ils ont épluché tous mes textes et ceux d’Eeri. D’après le fyros, dont je n’ai toujours pas le nom, je semble honnête dans mes intentions. Ce qui n’est pas le cas de celle qui m’accompagne. Il n’a pas voulu m’en dire plus et je m’en moque. Ils peuvent bien la pendre, ce n’est plus mon problème. Les maraudeurs consentent donc à m’héberger pour une semaine en échange d’un travail en cuisine. L’armure maraudeur m’a été confisquée et mes armes me seront rendues quand je partirai. J'ai donc renfilé mon armure fyros. C'est pas plus mal finalement, même si j'aurais aimé ramener une armure maraud dans les NT. Le fyros attend les ordres de ses supérieurs pour savoir s’il doit me faire rebrousser chemin ou s’ils acceptent de me laisser continuer ma route vers les AT. J+2J’ai pu discuter avec un maraud qui travaille en cuisine avec moi. Il m’a expliqué que la Citadelle n’est pas vraiment une cité telle qu’on l’imagine. C’est en fait plus une zone fracturée de la grande dorsale racinaire qui entoure le désert des Anciennes Terres et qui forme une sorte de labyrinthe. Il y a des crevasses un peu partout dans lesquelles les marauds se déplacent régulièrement. Il faut plutôt imaginer un agglomérat de petits campements temporaires se construisant et se démontant au fil des déplacements des kitins. Ceux-ci gorgent littéralement les Anciennes Terres. La stratégie pour les retenir est de les faire entrer en partie dans le labyrinthe et de les faire tourner en rond pour ensuite les tuer ou les faire ressortir. Il faut oublier toute idée de grand mur devant lequel se fracasseraient les kitins. Le combat permanent des marauds face aux kitins est avant tout fait de parties de cache-cache. Le maraud qui m’a raconté cela ne peut pas trop m’en dire plus hélas. Le culte du secret est assez prégnant ici, et on se méfie de moi. Je les comprends. On se méfie aussi beaucoup d’eux dans nos terres. Ce n’est qu’un juste retour de flamme. J+5Les maraudeurs acceptent de m’accompagner jusqu’à un premier campement de la Citadelle dans trois jours. De là, je recevrai d’autres instructions pour me mouvoir à l’intérieur de la Citadelle jusqu’à la sortie. Ils n'ont pas voulu m'en dire plus pour le moment. On m’a demandé avec un sourire si j’aimais l’escalade. Je sens que ça ne va pas me plaire...J+6Un des marauds qui m’avait accompagné en cellule le premier jour est venu me voir aujourd’hui et m’a lancé un paquet de feuille sur ma couchette. Il m’a dit que ça devrait m’intéresser. Il s’agit des écrits d’Eeri, que je pouvais les garder, ils en avaient déjà fait une copie. Je lui ai demandé ce qu’il en était de son sort, il n’a pas pu me répondre. Mais a priori, elle n’est pas prête de sortir. Tant pis pour elle. Elle n’avait qu’à m’écouter et jouer franc jeu. J’ai commencé à lire, mais je dois l’avouer, au moins par écrit, c’est assez difficile. Je me sens un peu coupable d’avoir été si tyrannique, je dois l’avouer. La toub est cachottière et a un sérieux problème de confiance, mais ses intentions étaient bonnes. Je devrais finir la lecture ce soir.J+8 J'ai rejoint un petit convoi en direction de la Citadelle et nous sommes partis tôt ce matin. Plus nous avançons, plus la dorsale parait gigantesque. À côté d'elle, les falaises du Couloir Brulé semblent ridicules. Vais-je réellement devoir escalader tout ça... ? Sinon... J'ai vu Eeri. De loin. Enchainée à un toub et bien gardée. Elle fait partie de notre convoi, à l'arrière. Évidemment, interdiction de l'approcher. D'après un maraud, elle va rencontrer une personne importante de la Citadelle et je n'ai pas à savoir où. Akilia j'ai demandé, il a poussé un grognement. Donc pas Akilia. Et visiblement, elle n'est pas en odeur de sainteté ici non plus. On nous bassine dans les Nouvelles Terres qu'Akilia est la cheffe des Maraudeurs, mais après ce qu'a dit O'Tello, et ça, je commence à croire qu'ici aussi se joue les luttes de pouvoir, avec des pros Akilia et les autres...J+9Ça y est, on est arrivé. Durant les dernières heures de marche, je n'ai pas osé regarder le sommet de la dorsale, de peur d'en avoir la nausée. Ici, les vents étaient particulièrement violents, mais on a finalement réussit à se faufiler dans une petite entailles pour finalement se poser dans un premier campement sommaire à l'intérieur de la falaise. Les maraudeurs semblent avoir l'habitude de ce voyage. D'après l'un d'entre eux, la plupart des camps sont troglodytes et temporaires. Il existe ça et là quelques campement permanent extrêmement bien cachés et défendus, mais la quasi totalité sont mouvants, en fonction des déplacements de kitins et des tactiques adoptées pour les neutraliser. À nouveau, ces falaises me font penser à celles du couloir brûlé. Un vrai dédale de grottes, de canyons et de crevasses. Mais en tellement plus grand... On repart dans une heure. Le temps d'écrire ceci. Du coup, je sais comment je vais passer dans les Anciennes Terres. Par le haut. On m'avait parlé d'escalade, ça sera le cas. Depuis un endroit de la Citadelle, je pourrai emprunter un ensemble de cordes, échelles et autres passerelles pour grimper sur la dorsale. Une fois tout en haut, on m'a conseillé, si je voulais aller à Coriolis, de suivre le bord de la falaise, plus ou moins suivant la présence des kitins. Ils sont moins nombreux en hauteur, mais toujours présents. Il faudra probablement faire des détours. Mais je ne devrai en aucun cas descendre. Ils m'ont dit que de toute façon, une fois en haut, je comprendrai pourquoi.
#49 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
#50 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
Edité 2 fois | Dernière édition par Eeri (il y a 2 ans). | Raison: English Translation by Nilstilar
#51 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
Dernière édition par Eeri (il y a 2 ans). | Raison: English translation by Nilstilar !
#52 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
Edité 2 fois | Dernière édition par Eeri (il y a 2 ans).
#53 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
Cela fait des heures que je grimpe. Maintenant que je peux enfin me poser, il faut que je revienne sur cette soirée avec les Maraudeurs, la dernière avant mon escalade. Ce fut un choc, on peut le dire. Le groupe que j’accompagnais jusqu’ici devait se rendre dans l’un de ces campements semi-permanent dont on m’avait parlé. On m’y invitait donc à partager un repas et à y dormir avant mon départ le lendemain. On s’était réuni dans une sorte de grotte particulièrement gigantesque à laquelle on accédait après le parcours de nombreux tunnels dans la falaise. L'entrée dans la grotte se faisait par un étroit tunnel après l'escalade d'un tumulus bloquant l'entrée. On m'avait expliqué que jadis l'entrée était beaucoup plus grande mais un éboulement avait été déclenché volontairement pour en bloquer l'entrée lors d'une bataille épique contre les kitins. C'est en me racontant cette bataille que j'entendais pour la seconde fois, après Barmie Dingle, parler des Flamboyants. Contrairement à ce que j'avais cru, il n'y avait pas que les kipestas à porter ce nom de flamboyant. En fait, on donnait ce nom à toute la nouvelle génération de kitins rouges apparus dans le désert, le terme de dragon rouge étant spécifiquement employé pour désigner ces kipestas géants, car leur feu était particulièrement destructeur et leur abdomen hérissé d'épines. Lors de cette bataille, de nombreux Maraudeurs avaient alors péris en tentant de défendre l'entrée de la grotte où s'était réfugié nombre d'entre eux. Depuis, cette grotte était devenu un symbole pour beaucoup. Les Flamboyants avaient continué de proliférer, rendant quasi inaccessible l'accès au désert. Ceux-ci étaient d'ailleurs, d'après les Maraudeurs, traqués et visés en priorité par la Karavan.A l’intérieur de la grotte était installé un immense campement visiblement bien moins rustique que les précédents. Il y avait une sorte d’infirmerie dans une tente, un coin cuisine avec de quoi cuisiner pour un régiment entier, une étable pleine de mektoubs, des centaines de lits creusés dans les parois et même des sortes de bacs remplis d’eau pour se laver. Ici et là, quelques appareils et outils me rappelèrent que les Maraudeurs maitrisaient une technologie assez évoluée, liées d'une manière ou d'une autre aux Puissances.En hauteur au niveau des parois, on pouvait voir plusieurs trous reliés entre eux par des passerelles. Il devait donc y avoir d'autres salles derrière les parois et sur plusieurs étages. C’était une véritable petite cité miniature, éclairée à la lumière de gigantesques braseros. L’un des marauds qui nous accompagnaient, probablement un peu trop bavard, m’expliqua qu’il y avait également une armurerie, des laboratoires et une bibliothèque quelque part, cachés dans ce dédale de tunnels menant à la grotte qui, elle, faisait office de hall d'accueil principal.Mais ce qui m’étonna le plus, ce fut les enfants. J'imaginais jusqu’alors la Citadelle comme un immense champ de bataille, et je trouvais pourtant là des enfants, des vieillards, tout un tas d’homins que je ne m’attendais pas à trouver ici.Finalement, je compris que cette grotte faisait office de lieux de repos mais aussi de zones de recherche et de points de repli en cas d’attaques massives, comme cela arrivait parfois. Ces rares espaces étaient en réalité les seules zones stationnaires de la Citadelle. Les points névralgiques de cette cité mobile, reconfigurée au grès des défaites et des victoires. Pourtant, rien ne certifiait que les kitins ne réussissent pas à prendre ces endroits, comme cela était déjà arrivé quelques fois. Ainsi, tout était pensé pour pouvoir être déplacé facilement, en témoigneait la forme du mobilier et les nombreux mektoubs équipés comme s'ils étaient sur le départ.La soirée fut enrichissante, notamment sur le plan culturel. C'est en les voyant rire avec leurs proches, parler de leur dernière journée, s'aider dans les taches quotidiennes, jouer de la musique et danser que je compris définitivement que ces Maraudeurs ne correspondaient pas à l'idée que nous nous en faisons. Leur capacité à se créer des moments de vies, alors qu'a quelques dizaines de kilomètres à l'Est, un essaim gigantesque de kitins menaçaient de fondre sur la Route d'Oflovak, générait en moi des émotions confuses. Du respect, mais aussi un étrange sentiment de fierté. En observant ces Maraudeurs, je me rappelais que les premiers d'entre eux furent des Fyros. Des Fyros qui décidèrent de ne pas fuir face aux kitins, de se battre pour conserver leurs terres, et qui menaient encore aujourd'hui ce combat. J'en arrivais même à éprouver une certaine colère contre l'Empire de l'époque de Cerakos II, ayant abandonné son peuple pour fuir les kitins. À ma grande surprise, ce soir là, nombreux d'entre eux partagèrent des moments avec moi. Leur convivialité m'étonna. Certes, ils me considéraient comme un étranger, et me firent gentillement comprendre qu'il ne fallait pas insister lorsque je les questionnai sur les liens qui les unissaient aux Puissances et leur demandai si je pouvais consulter la bibliothèque... Pour le reste, ils semblaient heureux de partager cette soirée avec quelqu'un venu d'aussi loin, et me posèrent un certain nombre de questions. Surtout que cette fois-ci, l'étranger n'était pas un Ranger ! J'étais un étranger parmi les étrangers. Je crois aussi qu'ils respectaient beaucoup que j'ai entrepris un voyage aussi dangereux pour mener à bien mes recherches. Comme dans la société fyrosse, le Courage, l'Honneur et la Vérité étaient des concepts forts de la société maraudeur. Pourtant, plusieurs centaines de kilomètres à l'ouest, Akilia menait une guerre sale contre les nations des Nouvelles Terres, n'hésitant pas à recruter des criminels et à commettre des actes terroristes. Pourquoi tant de différences ? J'osais poser la question à l'un de mes hôtes qui me commanda expressément, à voix basse, de changer de sujet. Un Fyros qui passait près de notre groupe à ce moment là entendit toutefois ma question et se lança dans un monologue vindicatif pour justifier la politique menée par Akilia. Puis, levant la tête vers une passerelle au dessus de lui, il tourna les talons et partit en maugréant. Je levais alors la tête et vit que des gardes s'étaient arrêtés pour nous surveiller. Ainsi, de ce que je pus en voir, à la Citadelle se côtoyaient des pro et des anti Akilia. Probablement même que beaucoup ne prenaient pas partie, à l'image de mes hôtes qui s'empressèrent de changer de sujet, visiblement mal à l'aise. Un Tryker me dit plus tard, sous le ton de la confidence, que si les pro Akilia étaient présents en minorité à la Citadelle, et mal vus par beaucoup - car soupçonnés de fomenter des complots - ils étaient néanmoins admis en ces lieux. Premièrement, car nombre d'entre eux étaient membres des clans les plus anciens, de l'époque de Melkiar, et faisaient partie des Maraudeurs les plus puissants et craints. Deuxièmement, car les conflits entre les différents clans étaient depuis toujours monnaie courante, et qu'il était implicitement admis qu'aucune dissension ne doive jamais mettre en danger la société maraudeure. Troisièmement, car la Citadelle était le foyer de tous les Maraudeurs, et qu'en être définitivement bannis représentait la peine la plus lourde qui soit... Le Tryker rajouta cependant que le plus important, et ce sur quoi tous se rejoignaient, était le combat pour la survie et contre les kitins. Imaginer que la société maraudeure doive sa cohésion, et donc son existence, à la présence d'un essaim monstrueux aux portes de la Citadelle, me parut tristement ironique...Finalement, je terminai ma soirée en racontant à des enfants l'Histoire du Culte du Grand Dragon. Ce fut un vrai bonheur que de voir leurs yeux à la fois émerveillés et terrifiés devant les aventures de Liriope. Je ne pensais pas trouver des enfants ici, si près du danger. Je les imaginais tous à Sentinelle, mais c’était une erreur. La Citadelle était le cœur des maraudeurs, là où battait la vie. Et en voyant ces enfants de maraudeurs, je pensai au mien...
#54 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
Azazor m’a rendu mon journal. Et m’a sauvée.Ce n’est pas la première fois que j’écris ça, mais j’avais de nouveau perdu espoir de réécrire ici. Et une fois de plus, on s’en est sortis. Il faut croire que quelque chose veille sur ma vieille peau. Une puissance? Ou la chance, simplement. Comme à la roue de ce bon vieux gubani toujours plus fortuné.Les maraudeurs lui ont donc rendu mes écrits. C’est dire qu’ils lui faisaient confiance. Pas comme à moi. Et par ma faute, on se retrouve comme des fugitifs, en haut de cette montagne.Il a sans doute lu.Mais je vais réécrire depuis le début, depuis notre arrivée à Sentinelle.Nous avons été arrêtés par les maraudeurs, nombreux et lourdement armés. Séparés, privés de nos affaires. Il me semble qu’ils aient très vite mieux traité Azazor que moi… Et ils m’ont posé des questions idiotes. De quel clan je fais partie. Là, j'ai compris que mon cristal posait problème. Ce que je fais là. J’ai cru que je pouvais jouer à la plus fine avec eux. Mais pas moyen d’entendre parler du clan des Arpenteurs d’horizons. Résultat, ils m’ont transférée à Citadelle, attachée, avec le convoi qui emmenait Azazor. Détaché et libre, lui. Arrivée là-bas, ils m’ont pendue par les pieds dans un placard à balais. Si j’avais eu une hache à portée de main, je t’aurais fait une bouillie de maraudeurs… La tête en bas, je ne sais combien de temps. Quelques heures, quelques jours? Ils m'ont finalement emmenée pour être interrogée par plusieurs maraudeurs. Sans doute haut-placés, peut-être même celle qui administre la Citadelle, la régente, comme ils l’appellent. Mais je me demandais pourquoi mon cas les intéressaient plus que ça. Il semble que les maraudeurs s’espionnent entre eux, et que les clans se tirent dans les jambes pour récupérer un peu de pouvoir, faire valoir leurs opinions. Ils m’ont peut-être prise pour l’une de ces espionnes. Là, avec eux, j’ai joué franc-jeu, et dit toute la vérité. Je ne saurai jamais si ça à marché, s’ils m’auraient libérée ou tuée. D’après ce que j’ai compris plus tard, j’aurai sans doute été oubliée dans une cellule jusqu’à ce que je meure de faim, les maraudeurs ayant d’autres kitins à fouetter.Et il s'est réellement passé ce à quoi je ne m'attendais pas, mais alors pas du tout...Je pensais peut-être qu'Azazor, ayant arrangé les choses pour moi, allait arriver avec des gardes pour me faire libérer avant de reprendre la route. Enchaînée comme j'étais, je ne voyais pas d'autre échappatoire possible. Mais c’est Aride qui est arrivé. Un homin casqué, seul. Je compris après qu’il n’avait pas agit seul, mais je ne fus en contact avec nul autre. Il a assommé un garde, ouvert la porte, m’a délivrée. J’aurais pu tomber amoureuse, s’il ne s’agissait pas d’un matis, et plus tout jeune. Mais je n’étais pas au bout de mes surprises. Il m’a dit connaitre mon nom, mon goût pour la liqueur de shooki - il m'en a même offert une. Je n’ai même pas eu la présence d’esprit de m’intéresser à sa provenance, mais j'ai cru comprendre que c'était plutôt quelque chose de rare à Citadelle. Il est tout à fait pensable que ce savoir-faire soit revenu des Nouvelles Terres, et qu'ils en produisent un peu, quelque part dans un camp du désert morcelé.Aride, Arma Rapide, Maraudeur et Chercheur d’Elias, exilé dans les Anciennes Terres depuis une vingtaine d’années de Jena. Il m’a montré son visage, chose que les Trytonistes ne font normalement pas, chez nous. Il ne m’a pas donné son vrai nom, et je ne l’aurais de toute façon pas demandé. Il m’a donc connue alors que j’étais une jeune légionnaire qui se posait des questions et venait de tourner le dos aux kamis. Il a surtout connu Lopyrèch… Icus, mon mentor, mon ami. Celui qui a fait de moi une chercheuse de vérité, celui qui m’a fait ouvrir les yeux sur tant de mystères, sur tout ce que les puissances nous cachent… Le seul autre fyros, avec Azazor, auquel je me suis abandonnée... Une fois, l'alcool aidant. Encore une chose que je n'ai dite à quasiment personne, tiens... Et ramèch, voilà le résultat. Une fyros qui abandonne ses mioches et qui ment comme elle respire. Lopy... Si tu étais encore de ce monde, tu me mettrais une paire de baffes bien pires que celles qu’Azazor a envie de me coller tous les jours. Et tu aurais bien raison. Ou tu me dirais simplement de cacher la vérité plus intelligemment... Je me rends compte que si c’était utile sur les Nouvelles Terres, là ou les Puissances nous traquent, là ou nous faisons tant de cas des jeux de pouvoirs insipides entre les nations, c’est quelque chose de totalement stupide et inutile ici, en l’absence des Puissances et des pouvoirs politiques. Mais lorsque je réfléchis à ce que je peux répondre à une question, ne sort de ma bouche que l’option la plus improbable et mensongère… Je dois changer ça.Je dois donc ma liberté à ce matis. Il a même pris le temps de récupérer mes affaires, et de me fournir une autre armure de maraudeur, bleue. Celle que j’avais en arrivant aurait trop attiré l’attention. Il m’a donnée une pique et un bouclier, en plus de ma hachette et de mes amplificateurs qu'il avait pu récupérer. Une pique ! La seule arme efficace contre certains kitins. J'avais cassé la dernière dans je ne sais plus quel combat. Des vivres, de quoi tenir quelques jours. Il n’a rien demandé en échange, je n’aurais pas pu lui offrir grand chose. Si ce n’est de faire vivre la croyance d’une hominité libérée. Nous sommes partis au petit matin de la cache ou il m’avait amenée et avons repris ce jeu de cache-cache avec les kitins et les patrouilles de maraudeurs. Je ne m’attendais pas à ça de Citadelle. Ce n’est pas une ville, c’est un champ de bataille, ou se déroule une guerre permanente avec les kitins. Les Maraudeurs ici sont presque les Rangers de chez nous, le coté j’aime tout le monde en moins. Ici, c'est marche ou crève, c’est la porte qui retient l’enfer du prochain essaim derrière les montagnes. Bon, je ne dois pas exagérer non plus. Il m'a aussi dit que Citadelle regorge de lieux de vie : des auberges, des écoles, des lieux d'entrainement, des armureries... Ils habitent ici, mais tout a été conçu, au fil du temps, pour être déplacé facilement et rester à l'abris des Kitins. Ils ne m'ont pas proposé de visiter, je lui ai répondu, en riant.Avant de partir, il me raconta aussi son voyage pour arriver ici. À peu près le même que nous avons fait, mais avec un groupe plus large aux origines assez disparates. Ce qui ne l'empêcha pas de voir plusieurs de ses compagnons tomber, notamment pendant la traversée de la Mer de Bois. Lorsqu'il arriva, l'ancien Sujet du Royaume qu'il était du servir plusieurs années à l'Avant-Poste de la Falaise Nuageuse, avant de pouvoir être considéré comme digne de confiance et d'être autorisé à rejoindre leurs rangs. Après ça, finalement, il a pu rejoindre la Citadelle. Certains de ses compagnons sont toujours ici, quelques-uns, surtout les plus agés à l'époque, étaient restés sur l'île d'Oflovak.J’ai aussi appris une chose très intéressante. J'avais compris que les maraudeurs utilisent des objets de la Karavan, pillés sur les croiseurs abandonnés par exemple, pour faire fonctionner leur propre technologie. Comment, ça reste à découvrir, mais le contact que j'ai eu avec eux ne va pas m'aider à en savoir plus. En revanche, ce que je ne savais pas, est que la Karavan est encore présente dans la zone, d’une certaine façon. Peu au sol, mais surtout depuis le ciel. Aride m’a expliqué que parfois les vaisseaux de la Karavan attaquent les Kitins. Ils appellent ça une "frappe" ici. De puissants sorts, envoyés depuis leurs vaisseaux situés vraisemblablement au dessus de la canopée. Sans doute quand les kitins sont trop concentrés à un endroit, parfois juste devant les portes de Citadelle. Ou, le plus souvent, dirigé contre certains spécimens en particulier, ces fameux flamboyants dont nous avions entendu parler. Aucun kami dans la zone, en revanche, m’a dit Aride. En tout cas, pas qu’il sache. Il se raconte que du temps de Melkiar, certains chefs de clans avaient eu des contacts avec eux, mais c'est devenu presque une légende, de nos jours. Non pas que cela me surprenne, ça vient même confirmer pas mal de vieilles théories. Mais que la Karavan essaie encore et toujours de contenir les kitins, avec les maraudeurs, est une information étonnante. Parfois, m'a t-il dit, des agents Karavan sont aperçus à Citadelle, lors de certaines réunions importantes le plus souvent réservées chefs de clans. Nul ne sait, à part sans doute ces derniers, si ces ambassadeurs demeurent en permanence à Citadelle. Il me laissa aussi entendre, sans vouloir en dire plus, que la technologie des Maraudeurs était en partie liée à celle de la Karavan.Alors, j'ai demandé... S’il n’étaient pas là, les maraudeurs arriveraient-ils à retenir les Kitins? Travaillent-ils vraiment ensemble? Il me semble que sa vision de la Karavan n'était plus celle que nous, Chercheurs d'Elias pouvions avoir dans les Nouvelles Terres. Mais Aride n’a pas vraiment pu m’en dire plus, nous étions déjà en retard pour assister au départ d'Azazor.Puis quelque chose a sans doute mal tourné. Son plan était de suivre le convoi d’Azazor, et lui laisser quelques heures d’avance. Comme il l’avait prévu, les gardes qui l’avaient accompagné jusqu’à ce chemin escarpé étaient restés là un moment après le départ du fyros, et lorsque celui-ci ne fut plus en vue, ils se dispersèrent dans les anfractuosités du canyon. Après quelques secondes, du point d’observation où Aride et moi étions positionnés, il nous fut impossible détecter la présence d’un seul homin. Le matis semblait tendu. Nous avons encore patienté, puis il m’a indiqué le chemin à prendre, me disant qu’il allait me suivre à distance. En faisant attention à ne pas me faire voir. "Si quelque chose tourne mal pour moi, cache-toi, et laisse moi gérer. Nous ne nous en sortirons que si l'on ne me voit pas avec toi. Si tu es repérée... cours. Je verrai ce que je peux faire". Je lui ai demandé de partir dès maintenant, de se téléporter s’il pouvait. Il avait assez pris de risques. Il m’a fait oui de la tête sans vraiment répondre ce qu’il allait faire. J’espère qu’il n’a pas eu de problèmes. Puis après l'avoir remercié une dernière fois, je suis partie dans la direction qu’il m’avait indiquée.Après quelques minutes, alors que j'allais traverser une zone relativement découverte, un brouhaha a commencé à se faire sentir, semblable aux nuées de kitins que j’avais pu voir quelques jours plus tôt. Je me suis cachée comme j’ai pu dans une anfractuosité de sciure, et j'ai attendu un bon moment, essayant de ne pas paniquer, que le brouhaha passe. Ça a duré, et je me suis perdue dans mes penséses... Et si ma libération compromettait la sécurité des Trytonistes de Citadelle? Et si, par ma faute, l'attention se portait sur eux, au point qu'ils soient incriminés? Lorsque je suis sortie de mes pensées, le bruit avait cessé.En ressortant de ma cachette, malgré mes précautions, je suis tombée nez à nez avec un maraudeur, seul, et armé d'une lance. Mon clan, ce que je fais ici ? Je n’ai pas menti, et lui ai dit que je me cachais des Kitins, en ramassant ma pique pour feindre de la remettre sur mon dos. D'un mouvement vif, je la lui ai alors plantée en dessous du casque, droit dans le cou. Un coup sec, fatal, pour un homin qui ne s’y attend pas. "Avec les amitiés d’Akilia" j’ai dit en frappant, sans vraiment réfléchir. Son corps s’est dématérialisé. Toub de toub… Sur le moment, je n'avais rien trouvé de mieux pour détourner leur attention. S’ils pensent que je suis une espionne du clan des cendres, ils en oublieront peut-être les Trytonistes.Il m'a fallu plusieurs heures d'escalade avant que je ne puisse voir Azazor, de loin. Le bougre s'en sort pas mal, je dois dire. Il est bien plus en forme qu'au début de notre voyage. Je suis restée à distance, pour qu’il ne me voit pas. Pas encore. Je devais lui laisser un jour ou deux d’avance. Par chance, il semblait ne pas regarder en arrière. Lorsqu'il a établi un camp pour la nuit, j'ai essayé de dormir à même la sciure dans une crevasse de la falaise, réfléchissant à comment arriver devant lui. Que pouvais-je lui dire... Pour dédramatiser, maintenant que Citadelle était derrière nous, je pensais à... "Aza ! 'ren pyr, ça marche la grimpette?" "C'est vivifiant ici, tiens. On se fout des avoines maintenant ou on garde ça pour plus tard?". Il faut croire que je réussis toujours mes arrivées. Le lendemain, il prit une pause après sa traversée hasardeuse d'un pont de corde. J'attendais de l'autre coté qu'il veuille bien re-démarrer, toujours pour lui laisser de l'avance. C'est alors que j’ai réalisé, par chance car j'essayais de me cacher de lui, que quelques maraudeurs escaladaient plus bas, après moi. Ils m'avaient vue, et espéraient m'atteindre sans bruit. Je n'avais aucune chance de me cacher ni des uns, ni de l'autre. Le combat n'était pas une bonne idée, je me suis donc élancée pour traverser le pont avec mon barda sur le dos. Azazor était surpris, j'ai cru qu'il allait m'envoyer par le gouffre. C'était eux, ou moi. Mais il a attendu que je traverse, avant de donner un grand coup de hache dans les cordes du pont pour le couper.Il a sans doute lu.
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