#34 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
2620, été du troisième cycle.Nous y voilà, nous repartons demain. Il s’est passé tant de choses ici que j’en ai oublié ce journal.Pour résumer très vite… Des fois que je perde la mémoire.Arrivés à l’avant poste. Ils ont pris notre viande, on a créché quelques nuits là à se demander ce qu’on pourrait faire, puis on s’est fait embaucher à l’auberge comme cuisiniers. On a commencé à planquer de la viande pour préparer le reste de notre voyage. Ils ont remarqué, Ostini, le chef des gardes, nous est tombé dessus. Azazor a eu l’idée brillante de raconter qu’on échangeait ça avec les akako akatorums contre un poison, En racontant qu'on a perdu celui qu’on avait emmené. Puis il a fallu que je montre mon poison à ce salopard d’Ostini, leur chef des gardes. Un matis. Bien entendu, il a tout de suite vu que ce poison ne venait pas des akatakomachins… Ensuite, celle qu’on prenait pour la simple tenancière de la taverne s’est révélée être la cheffe de leur clan. Elle nous a fait cracher le morceau, mais s’est montrée relativement compréhensive. Comme quoi, les maraudeurs d’ici, c’est pas comme ceux de chez nous. Ici, on peut parler.Résultat, on a accepté de faire une livraison pour elle, pour repayer nos erreurs. Enfin, nos actions, pas nos erreurs. Ils ont eu la cordialité de ne pas nous balancer par dessus la falaise, ou quoi que ce soit d’autre. Sur le moment, la situation était assez excitante, je n’ai réalisé qu’après que l’on jouait vraiment avec nos vies. La bonne chose, c’est qu’O’Teelo est prête à nous fournir en matériel pour ce travail. Des armures de maraudeurs, locales. Juste ce qu’il nous faut, pour espérer arriver à la Citadelle un peu plus inaperçus qu'avec nos tronches de fyros hébétés. Elle nous a filé une carte, le chemin à suivre semble simple, comme ça. Premièrement, longer la falaise vers le sud, pour trouver le point de livraison. Ensuite, là-bas, nous sommes censé rencontrer d'autres maraudeurs. Ils pourront nous en dire plus sur les danger qui nous attendent si nous décidons de suivre la grande chaine de montagne qui mène à Sentinelle. C'est ça ou faire demi tour, retrouver l'avant-poste et reprendre le chemin des Rangers.Finalement, là est la moins bonne chose : quoi qu'on choisisse, on est contraint de faire un détour de plusieurs semaines, voire plusieurs mois...Ce qu’on doit livrer? Je n’ai jamais vu un truc pareil. O’Teelo nous a ammené un petit coffret, et l’a ouvert devant nous. Elle sait bien que notre curiosité nous aurait poussés à l’ouvrir, de toute façon. Elle a sorti avec précaution trois objets, aux bords un peu verdâtres, ornés d’un coté d’inscriptions étranges, brillantes. Des lignes, dans tous les sens, des points. De près, j’ai remarqué qu’il s’agissait de motifs gravés, pas seulement dessinés. Les points sont de tout petits picots, incrustés. De l’autre côté, comment décrire… une multitude d’ornements, de petits objets, agglutinés les uns aux autres. Comme des éclats de bijoux de différentes couleurs, reliés par de petits fils brillants. Des rectangles, des cercles. À première vue quelque chose de chaotique, et pourtant laissant apparaître une organisation incroyable, chaque élément semblant trouver sa place. Comme s’il s’agissait d’une ville miniature.O’Teelo les a rapidement enveloppés dans des étoffes de fibres, pour les caler dans le coffret, nous recommandant de ne pas l’ouvrir. Pas trop souvent, en tout cas. Elle pense que le vent et la sciure du désert pourraient les abîmer. On a promis d’en prendre soin. J’ai alors demandé : c’est Karavan, non?La Trykette m’a alors regardée d’un air affligé : "Non, ça a été pondu par un Lumper". Azazor n’a pas perdu une occasion de se moquer de moi, avant qu’elle nous fasse signe de la suivre vers l’étable en emmenant le coffret. J’aurais voulu lui poser plein d’autres questions, mais ma première ayant été d’une bêtise totale, je n’ai pas osé en rajouter. Quand même, des fois je ferais mieux de fermer ma gueule.Elle nous a sorti des armures. Couleur de la sciure du désert, rutilantes. Une à Azazor, une à moi. Déjà utilisées, visiblement, mais d’incroyable facture. On a négocié ça. Enfin, Azazor a réussi à négocier... Il m'a bluffée, là dessus. Ah oui, j’oubliais, avant ça, on a du aller chercher le fameux stock de viande. On s’est quand même sentis comme deux crétins, même si on était soulagés de l’issue de tout ça. Au final, on a même cru comprendre qu’ils allaient nous regretter en cuisine.Il me faut écrire ça, aussi : je dois admettre que je me suis trompée. Nous nous sommes tous trompés. Les maraudeurs ici n'ont rien à voir avec ce à quoi on s'attendait. Akilia n'est qu'une cheffe de clan parmi d'autres, et tous ne reconnaissent pas son autorité, ni son combat, ni ses idéaux. Loin de là. La guerre qu'elle mène n'est pas la guerre des maraudeurs des Anciennes Terres.Barmie le savait, sans doute. Je ne peux plus me souvenir de s'il nous l'avait dit, mais nous étions sans doute trop sûrs ne nous, de notre savoir, nous ne l'aurions de toute façon pas cru. Quoi, des maraudeurs qui ne sortent pas leur masse pour régler le moindre problème, qui savent écouter, et plus inquiets de contenir la menace kitin que de s'occuper des pitreries de nos empires des nouvelles terres. Presque des rangers, en fait. À croire qu'il s'agit des mêmes. Nous n'avons croisé que peu de rangers, jusque là.Nous allons de surprise en surprise. Barmie nous avait prévenu des frahars du désert. Il s'agit surtout de Fraiders ! Je garde la hache que je tiens de ceux des nouvelles terres à mon ceinturon, mais je n'ai hélas pas eu le temps de créer de lien de confiance avec aucun d'eux. On en croisera sans doute d'autres dans le désert. Je dois en savoir plus sur eux.Ah, tiens, et Azazor a décidé d'envoyer toutes ses notes vers Pyr. Je pense que c'est idiot, il a plus de chance de se les faire voler ou que le porteur se fasse bouffer par n'importe quelle bestiole sur le chemin. Je lui ai dit de faire une copie. Pas le temps pour ça, qu'il me dit. Tiens, ça me fait penser que les lettres que j'avais confiées au phare sont peut-être arrivées. J'espère qu'ils vont tous bien.Pour résumer... En fait, non, il n'y a pas grand chose à résumer. Juste à se remettre en route.Si. Je dois ajouter... et avouer : j'aimerais tant passer plus de temps avec les homins d'ici, découvrir les richesses et leur savoir, les comprendre mieux. Revenir un jour vers les nouvelles terres avec leur message. Mais allez, ce n'est pas le moment de s'arrêter, nous sommes si près de notre but. Un nouveau désert nous attend.
Dernière édition par Eeri (il y a 2 ans). | Raison: Traduction en Anglais par Nilstilar / English Translation by Nilstilar
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#35 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
Je me suis résolu à envoyer vers les nouvelles terres tous mes rapports depuis Fort-le-Phare jusqu’à notre départ de l’Avant-Poste Diplomatique. Sur les conseils d’O’Teelo, je les ai remis à un ranger de confiance qui devait aller à la Halte. Espérons que tout se passe bien. La route dans la Mer de Bois est bien plus risquée. Au pire tant pis si le paquet se perd. Toutes les informations qu’on a récupérées sont dans ma tête et je jure de revenir vivant pour les raconter un jour.Bref, comme déjà expliqué dans mon précédent rapport, nous avons trois artefacts à livrer aux maraudeurs installés près de la Grande Flaque au sud. Ils sont censés servir à la construction d'un zinuaken dans la région. Les marauds sont en contrebas d'une falaise. Mais a priori, il n'y aura pas de monte charge ou d'escalier. Donc ce sera escalade, sueur et huile de coude. S'ils se sont installés en bas, sans moyen pratique pour descendre, ça ne veut dire qu'une chose: que la région est très dangereuse et que c'est pour eux un moyen de se défendre. Je vais tenter de décrire au mieux ces artefacts qui me rendent vraiment mal à l’aise. Déjà, on voit tout de suite que ce ne sont pas des créations homins. On dirait des sortes d’écailles de dragon vertes et oranges, sur lesquelles sont peintes ou peut être gravées des lignes qui se croisent et s’entrecroisent. Incrustés sur les écailles il y a des trucs noirs carrés, ronds ou rectangulaires et des sorte de coulées brillantes, durs et froides qui les relient à l’écaille. Eeri parle de bijoux. Pour moi, on dirait des pustules noires d’une créature innommable suintant un liquide gris et brillant qui se serait solidifié. Il y a aussi quelques symboles dessus. Des lettres, des chiffres, mais sans aucun sens. Des symboles qui insufflent la vie comme pour les foreuses kamis ? Mais ça n’a rien de kami. Rien que de toucher ce machin ça me dégoûte. Au moins, je n’ai pas vu de traces de goo dessus. Je note tous les symboles sur une page à part et je tente un dessin du plus gros artefact, pour vous donner une idée. Mais vous savez mes talents pour le dessin…Extrait du dessin d'un des artefacts.On nous a pas dit le nom de ces trucs, O’Teelo se contentant d’appeler ça une babiole. En tout cas, c’est pour moi clairement karavan. Je ne vois pas les maraudeurs créer ce genre d’artefacts. Il va falloir que j’en sache plus sur le lien entre marauds et kara. Sur les NT, il y a parfois des alliances de circonstances pour les batailles d’Avant-Postes. On peut imaginer qu’ici ce soit là même chose. La karavan fournissant la technologie pour fabriquer les zinuaken en échange de ressources récoltées par les marauds. Une rumeur que j’avais entendue autrefois parlait de dissidents de la karavan. Eeri en sait peut-être plus sur le sujet. Bref, tout ça renforce l'hypothèse d'un fyrak mécanique de la karavan dont les écailles seraient ce genre d'artefact, même si ici il ne s'agit pas de dragon mais d'un zinuaken. Pour changer de sujet, laissez-moi vous décrire brièvement le désert que nous parcourons. A première vue, il n’y a pas de différences avec le désert impérial. Même dunes, même sciures, même plantes, peut être un peu plus chaud. Des olash, des olansis, des savaniels, des botogas qui nous aident à ne pas trop puiser dans notre stock d'eau. On n'a pas encore vu de Bothaya. Je présume que la présence de la grande flaque pas trop loin permet une hydratation des sous-sols qui empêchent son apparition. Mais je sais plus, je dois confondre avec une autre plante. J'aurai dû mieux suivre les cours de botanique à l'Académie. Il n'y a pas de papalexi non plus sur la route pour l'instant. Et pas croisé de loojine également. Il parait qu'ils sont de la même famille. Ceci explique peut être cela... Concernant la faune, pour l'instant on a seulement croisé au loin des varinx. D'après les maraudeurs, nous ne devrions pas croiser de Fraiders, ne passant pas sur leur territoire. Cela semble déplaire à Eeri, mais qu'elle se rassure, ce sera pour le chemin du retour, dans quelques années. Par ailleurs, j'ai stocké dans une bourse une petite partie de sciure pour analyse ultérieure, quand je rentrerai. Si le maitre xylologue Ulyton Meros accepte de se pencher dessus, on aura peut être une surprise.Ah oui, un point intéressant à noter: l'astre du jour est bien plus haut que dans les Nouvelles Terres. C'est un fait. J'ai pu le mesurer avec le sextant. Je note toutes mes mesures sur une page à part. En estimant le nombre de kilomètres parcourus vers l'Est, je pense qu'on peut donner une estimation de la courbure d'Atys. Mais n'étant pas doué pour les calculs, je laisserai ça au soin des maitres de l'Académie à mon retour. Est-ce que le fait qu'il fasse un peu plus chaud viendrait de là, les rayons arrivant moins obliques que dans les Nouvelles Terres? Plus nous avonçons sur la route, plus je découvre de choses, mais plus je me pose de nouvelles questions. La quête de la Vérité est un chemin infini.Nous devrions arriver au point de rencontre d'ici quelques jours. En espérant ne pas se faire bouffer par un varinx d'ici là...
Ce qui devait arriver arriva. Ce matin, nous avons croisé un groupe de quatre homins accompagnés d'un varinx. Ramèch! Un varinx de compagnie! Une bête magnifique, aussi haute qu'un homin. Un peu comme Aen chez nous. Sauf que ce n'était visiblement pas des maraudeurs. Ils ne se sont même pas présentés. Ce ne sont pas des Atakorum en tout cas, mais sûrement une énième tribus de nomades du désert. Ils ont exigé qu'on leur laisse tout notre bardage et le mektoub en échange de la vie sauve. On a essayé de négocier un peu de viande pour eux et leur varinx, mais rien à faire, c'était la totalité de nos affaires si on voulait pas, je cite: "finir dans le ventre de Razor". J'ai présumé que c'était le nom du varinx. Toujours est-il qu'on pouvait pas se permettre de leur filer l'objet de notre quête. Il y allait de notre honneur. Alors pour la première fois depuis notre départ de Silan, on a du se battre contre des homins pour sauver nos vies. Résultat: on en a tué deux et le varinx, les deux autres se sont enfuis. Enfin... Eeri a tué le varinx, un homin et en a blessé un autre grièvement. Moi je me suis contenté de l'achever, récoltant au passage une belle entaille à la cuisse droite quand la pique d'un homin a réussi à perforer l'armure maraudeur au niveau d'une jointure. Sans Eeri, c'était mon thorax qu'il transperçait. C'est une vrai furie quand elle se bat celle-là. Je l'avais déjà vu faire dans les Nouvelles Terres. Mais jamais avec autant de rage et de détermination. On aurait dit une déesse de la guerre. Lopyrèch m'avait prévenu, cette homine est dangereuse. Heureusement que je suis son ami. Enfin, je crois. Bref, aujourd'hui, j'ai tué un homin. Je veux dire, définitivement. Ce n'est pas du tout la même chose. Je ne l'avais pas encore remarqué jusque là, mais quand on tue quelqu'un d'habitude, on sait toujours au fond de nous que ce n'est pas, ou rarement, une véritable mise à mort. Là, quand j'ai planté ma hache dans le crâne de mon ennemi, j'ai su qu'il ne s'en relèverait pas. C'est comme si j'avais aspiré son âme. Je me suis senti sale. Cela m'a rappelé la mort d'une crise cardiaque du celiakos Lyan Cexius après qu'il se soit énervé contre moi. Sur le coup, j'ai ressenti une certaine culpabilité. Sauf que cette fois, je ne peux pas me rassurer en me disant que l'homin était très âgé et que son heure était venue. Je suis responsable du coup de hache qui l'a terrassé. J'ai pensé alors à nos ancêtres qui, au combat, devait vivre ça de nombreuses fois. Tout s'embrouille dans ma tête, j'ai plein de pensées contradictoires. C'est vraiment un autre rapport à la vie. Comme nous sommes devenus faibles à cause de la protection des puissances! Comme nous avons perdu tout cet aspect, je dirais, philosophique! Tous les guerriers, et moi le premier, nous nous trompons depuis le début. Tuer n'est pas une chose anodine. C'est un véritable pouvoir qui peut rendre fou. Celui-ci nous a été ôté par la résurrection des puissances. C'est désormais elles qui ont ce pouvoir. Et je ne suis pas sûr que ce soit forcément un bien.
Décidément, c'est la loi des séries. Aujourd'hui, alors qu'on avançait tranquillement vers le sud, je suis tombé dans une crevasse. Une belle chute d'une dizaine de mètres. C'était pourtant pas marqué qu'il y a des crevasses dans le coin. C'est censé être plus loin, vers l'est. Bref, on a bien passé une heure pour qu'Eeri parvienne à me remonter à l'aide d'une corde et du mektoub. Soit disant j'étais trop lourd. Ce doit être le sac, il est chargé de cuir de varinx, ça pèse son poids. On va devoir redoubler de prudence. Autant on a aucun mal à se soigner ici, contrairement à la Mer de Bois, mais on n'est pas immunisé à la blessure mortelle. S'il y a des crevasses de dix mètres de profondeurs, on peut imaginer qu'il y en a de bien plus profondes. J'ai beau être résistant, je ne suis pas incassable.
Edité 3 fois | Dernière édition par Fyrenor (il y a 2 ans).
#36 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
Edité 2 fois | Dernière édition par Eeri (il y a 2 ans). | Raison: Traduction en Anglais par Nilstilar / English Translation by Nilstilar
#37 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
#38 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
Dernière édition par Azazor (il y a 2 ans).
#39 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
Edité 3 fois | Dernière édition par Azazor (il y a 2 ans).
#40 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
Dernière édition par Eeri (il y a 2 ans).
#41 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
Eeri m'a à peine décrit l’intérieur du campement maraudeur. Disons qu'elle n'a pas été très loquace. Ce qu'il faut retenir, c'est que les marauds cachent bien leur zinuakeen en construction à l'intérieur. Impossible de savoir comment ça marche, Eeri n'y ayant pas eu accès. Par contre, les marauds lui ont dit qu'il y avait un chemin menant à la Grande Flaque par le sud. Un léger détour. Du coup, on y est allé.Après plusieurs jours de marche à travers la cordillère du sud, faite de racines géantes émergeant du sol et se torsadant comme des tresses, nous avons enfin atteint la Grande Flaque. Ce fut une vision particulièrement éprouvante. Imaginez une étendue d’eau à perte de vue. Où que porte votre regard, rien que de l’eau jusqu’à l’horizon. J’ai tenté de voir la fin de la cordillère à l’est, en vain. Celle-ci vient mourir sur l’horizon, laissant présager qu’elle ne se termine pas avant l’embouchure du fleuve munshia et des hypothétiques récifs de baldos. Passé l'émerveillement, on s'est approché de l'eau et on s'y est même baigné. Pas longtemps ceci dit, cette saloperie étant relativement froide en hiver. Il y avait quelques poissons que je n'ai pas spécialement reconnu. Mais bon, je n'y connais rien en poisson. Aucun prédateur à l'horizon visiblement. Peut être que certain viennent s'abreuver dans la Grande Flaque mais pas ici en tout cas. Il n'y a pas de traces de pattes sur le rivage. Ah oui, un phénomène intéressant à noter: la présence de vagues! Plus grosses que celles qu'on peut parfois observer à Trykoth. Je soupçonne que la taille de la Grande Flaque y joue pour quelque chose même si je ne vois pas quelle peut être la cause profonde de cela. Toujours est-il qu'on s'est bien marré avec Eeri à sauter dedans, certaines vagues nous arrivant au niveau de la tête.Pour la suite de notre voyage, bien que selon la carte ranger, aucun accès n’y est répertorié, nous pourrions peut-être éviter le passage par Sentinelle en longeant la Grande Flaque puis escalader le plateau au sud de la Citadelle. Je suis curieux de savoir si des homins y ont élu domicile. Mais au vu de l’aide que nous ont apporté les maraudeurs jusqu’ici, nous nous priverions de renseignements essentiels pour la suite de notre voyage dans le désert ancestral. Aussi, après discussion, nous avons décidé de retraverser la cordillère pour suivre le petit sentier que les maraudeurs ont décris à Eeri et qui mène à Sentinelle par le nord de la chaîne de montagnes. Ce sentier n’est pas balisé sauf pour la zone appelé désert morcelé où des balises ont été placées au niveau des endroits sûrs pour cheminer. Le coin est en effet remplie de crevasses et de sciures mouvantes pouvant engloutir un homin en quelques minutes sans qu’il ne puisse rien faire pour en sortir. Il nous faudra cependant éviter de croiser les meutes de varinx qui hantent ces contrées. D’après Eeri, les marauds mettent un bon mois pour arriver à Sentinelle. Nous repartirons donc demain matin, laissant la Grande Flaque et ses vagues fascinantes derrière nous. Quant à savoir si on nous laissera passer, on verra bien comment se rendre utile une fois sur place.
Edité 2 fois | Dernière édition par Azazor (il y a 2 ans).
#42 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
#43 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
#44 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
Dernière édition par Eeri (il y a 2 ans). | Raison: English Translation by Nilstilar
#45 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
#46 Ajouté par Eeri il y a 2 ans
Sentinelle est à notre portée. Nous apercevons les lumières d'un camp à une journée de marche. C'est un soulagement et tout autant terrifiant. La situation est tendue entre Azazor et moi. J'ai le pressentiment que quelque chose va mal tourner, pour l'un d'entre nous.Si je disparais et que par chance, quelqu'un en vient à lire ce journal, ce n'est pas l'image que j'ai envie de laisser de moi et de notre voyage. Mais je dois avouer, j'ai merdé, en grand. Azazor ne me parle plus que pour me donner des ordres, et nous avons perdu confiance l'un envers l'autre. Il a tenté de me tuer il y a quelques jours. Ou de me faire peur. Ça a réussi. Il me traite comme si j’étais une orskos. Moi !!C'est ma faute. ney. Mais je n’ai pas menti, dey! J'ai caché des choses. Est-ce un mensonge de ne rien dire? Il ne m'a pas posé de questions. Lorsqu'il m'a demandé si j'étais trytoniste, j'ai répondu que oui. Si tu me demandes, je réponds. Je ne mens pas. Oui, qu’on se le dise. Donnez ça à la kuilde et qu’ils viennent me trouver, s’ils osent.Mais toub, Azazor, tu es aussi buté que moi... Oui, j'aurais du tout dire, tout dévoiler dès le début. Mais aurais-tu pu entendre ce que j'avais à dire? Déjà avant qu'on parte, tu voulais faire à ton idée, tu critiquais mes positions, mes fréquentations. Sans même prendre la peine d'écouter ou de t’intéresser à ce que j’aurais pu t’apporter. Et là, tu dois te dire que tu as parié sur le mauvais mektoub. Mais si je disparais et que tu lis ces lignes, sache que mon respect pour toi est encore vivant. Je n'aurais pas été aussi loin sans toi, et toi non plus, sans moi.Si tu m'avais posé la question, Eeri, as-tu un cristal maraudeur? J'aurai répondu que oui... Oui, j'ai obtenu un cristal maraudeur grace à Mazé'yum. Sans comprometre mon vrai nom. Non, je ne veux pas les rejoindre, surtout pas ceux des Nouvelles Terres. Même si certains ici ont mon respect.Une autre question que tu aurais pu me poser, et que tu n'as jamais formulée. Es-tu le père d'Uzykos? Je pense que la réponse est suffisamment claire, et qu'au fond de toi, tu le sais déjà. Mais ce n'est pas tout que de vouloir la vérité, il faut pouvoir l'accueillir. Un jour tu le sauras, et tu exploseras, comme tu le fais à chaque fois que tu t'intéresses à quelque chose d'autre que tes propres plansEt Non, je ne suis pas immortelle. Tu l'as oublié, pour qu'un cristal fonctionne, il faut pouvoir l'activer. Et après une dizaine de jours de marche, on est simplement trop loin pour qu'il puisse encore fonctionner. Si je tombe, je meurs. Tout autant que toi. Si la distance n’avait rien à voir, j’aurais pu simplement revenir à Fairhaven, comme une fleur. Mais c'est encore là une vérité que tu ne veux pas entendre. Lorsque tu liras ces lignes, il sera trop tard pour t'en rendre compte.Et puis, si le peu que tu m'as dit sur ce qui s'est passé à la grande flaque est vrai, jusque là, ce cristal ne m'aura servi qu'à ne pas me faire totalement bouffer par un gros poisson. Cette histoire est ridicule, et on aurait seulement dû en rire. Eeri, morte boulotée et digérée par un prakker. J'espère ma vrai fin un peu plus glorieuse, j'ai au moins encore ça de fyros en moi.Demain, nous irons chez les maraudeurs, à Sentinelle. Avec un peu de chance, ils savent déjà que nous arrivons. J'ai l'impression que ces homins sont bien plus ingénieux que nous pouvons le penser, et qu'ils ont un moyen de communiquer plus rapidement qu'en envoyant un simple messager. Je vais laisser Azazor parler. De toute façon, si j'ouvre ma gueule il trouvera quelque chose à redire. Et j'ai promis, il y a quelques mois déjà, en arrivant à l'avant-poste de la falaise nuageuse, de le laisser faire à son idée. Si ça tourne mal, j'essayerai d'arranger les choses en sortant mon cristal. Pourtant j'ai l'impression que les dés sont déjà jetés et qu'Azazor sait exactement ce qu'il va faire. Et qu'il n'hésitera pas à m'abandonner, dès qu'il n'aura plus besoin de moi, ou qu'il sentira que ça pourra sauver la peau de ses fesses.Nous avons établi notre camp en hauteur, sur une racine. Ça réduit les accès en cas d'une attaque de prédateur. Il y en a peu, mais ils sont bien plus gros et tenaces. Il y a aussi moins de gibier ici que dans nos contrée, c'est peut-être lié. D'ici, nous avons une vue sur le désert, au nord. À l'est, nous pouvions déjà deviner, de jour, la présence de cette chaine de montagne qui nous sépare du désert des Anciennes Terres. Nous sommes si près de notre but et pourtant rien n'a jamais été aussi incertain. Je n'avais pas prévu que nous puissions avoir envie de nous entretuer. C'est peut-être ça aussi, la force des homins d'ici. Le fait de ne pas devenir fou en sachant que quoi qu'on fasse, il s'agit peut-être de la dernière fois. Quoi que, maintenant qu’ils étendent leur réseau de Zinuakeen ici aussi, ça doit totalement changer leur vision des choses. Cette peur ne doit sans doute être valable que pour nous, qui n'avons juste jamais été habitués à ce sentiment. Nous en perdons l'esprit.
#47 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
Je ferai court. Sitôt arrivés à Sentinelle, les maraudeurs nous ont confisqué toutes nos affaires. Ce texte, je l’écris avec un morceau de charbon sur un unique cuir que j’ai réussi à dissimuler avant d’arriver ici.Nous sommes arrivés en vue d’une sorte de tour géante construite dans un arbre lui aussi gigantesque. Ce n’est pas comme la tour de Fort-le-Phare dans le sens où ce n’est pas construit dans une racine mais dans un véritable arbre aux dimensions phénoménales. C'est même plus qu'une tour en fait, presque une cité circulaire à étages, avec quelques branches mortes en hauteur rappelant qu'on a quand même affaire à un arbre à la base. Je n’ai jamais vu un arbre aussi épais et aussi haut. Pourtant, il semble n’être qu’une partie de l’arbre originel. L’arbre est probablement mort car il n’y a aucun feuillage et il a l’air d’avoir été brûlé par je ne sais quel incendie très ancien. Quelques rares branches nues subsistent en plus du tronc. C’est donc dans cet arbre immense qu’est construit Sentinelle. Il y a une entrée principale couverte par un auvent et divers escaliers secondaires extérieurs. A mi hauteur, on distingue des balcons où sont stationnés des homins a priori armés d’arme à feu. Au dessus on trouve encore quelques étages dans ce qui m’a fait penser au palais impérial, une sorte de pseudo coupole, là où aurait dû se trouver la cime de l’arbre. Alors que nous étions en vue de l’arbre, des maraudeurs ont surgis de derrière nous et nous ont fait baisser nos armes. Ils nous ont demandé de quel clan nous faisions partie. J’ai dit la vérité. Que j’étais patriote de l’Empire sur les Nouvelles Terres, que je venais en tant que chercheur dans le but d’étudier la route d’Oflovak et la terre de nos ancêtres, que cette armure maraudeur, je la devais à O’Tello, la cheffe de l’Avant-Poste Diplomatique de la Falaise Nuageuse et que nous revenions d’une mission de livraison pour la construction d’un zinuakeen afin de nous faire pardonner un détournement de viande séchée. Bref, la vérité, brute et sans fard. Je n’ai rien dit pour Eeri. Elle n’a d’ailleurs rien dit, me laissant la parole tout du long.Ils nous ont alors séparé et j’ai été interrogé par deux homins. J’ai répété ce que j’avais dit. Quand ils m’ont demandé qui était Eeri, je leur ai dit que c’était une citoyenne tryker qui m’accompagnait. Ils m’ont alors explicitement demandé si elle était maraudeuse. Je leur ai dit que je ne pensais pas. Ils m’ont parlé du cristal maraud trouvé dans ses affaires. Je leur ai expliqué que je ne connaissais pas l’existence de ce cristal il y a encore un mois et qu’Eeri m’avait menti. Elle avait juré que ce cristal ne signifiait pas qu’elle était maraud. Je leur ai dit qu’elle l’avait probablement volé à quelqu’un ou qu’un de ces contacts lui en avait fourni un. Devant leur insistance, je leur ai donné le nom de Mayezum ou Mazeyum. Je ne sais plus exactement. Un type louche des Nouvelles Terres de je ne sais quel clan maraud. Ils m’ont alors conduit dans une sorte de cellule où j’ai attendu plusieurs heures.Un homin est venu me chercher et on m’a réinterroger. Il y avait cette fois un fyros visiblement plus gradé. On m’a demandé mes intentions. J’ai dû répéter ce que je venais faire ici, que je voulais passer de l’autre côté de la dorsale. Pensant que j’avais cette fois affaire au véritable chef de Sentinelle, j’ai rajouté que mon but était aussi d’établir un premier contact avec les maraudeurs afin qu’à mon retour, nous puissions échanger du savoir. Pour asseoir ma demande et la rendre crédible, j’ai dû leur préciser ma fonction d’akenakos et mon statut d’étudiant à l’Académie Impériale. Je leur ai aussi proposé mes services de boucher afin de payer mon séjour ici, que s’ils pouvaient contacter l’AP diplomatique, ils apprendraient que j’excellais dans cet art et qu’ils ne le regretteraient pas. Le fyros a noté tout cela et m’a fait raccompagner en cellule où je patiente depuis un moment sans manger. J’en profite donc pour écrire cela. Et je ne sais pas où est Eeri. Qu’elle se débrouille avec ses mensonges.
#48 Ajouté par Azazor il y a 2 ans
Lendemain de mon arrivée J+1J’ai enfin pu récupérer mes affaires. Ils ont épluché tous mes textes et ceux d’Eeri. D’après le fyros, dont je n’ai toujours pas le nom, je semble honnête dans mes intentions. Ce qui n’est pas le cas de celle qui m’accompagne. Il n’a pas voulu m’en dire plus et je m’en moque. Ils peuvent bien la pendre, ce n’est plus mon problème. Les maraudeurs consentent donc à m’héberger pour une semaine en échange d’un travail en cuisine. L’armure maraudeur m’a été confisquée et mes armes me seront rendues quand je partirai. J'ai donc renfilé mon armure fyros. C'est pas plus mal finalement, même si j'aurais aimé ramener une armure maraud dans les NT. Le fyros attend les ordres de ses supérieurs pour savoir s’il doit me faire rebrousser chemin ou s’ils acceptent de me laisser continuer ma route vers les AT. J+2J’ai pu discuter avec un maraud qui travaille en cuisine avec moi. Il m’a expliqué que la Citadelle n’est pas vraiment une cité telle qu’on l’imagine. C’est en fait plus une zone fracturée de la grande dorsale racinaire qui entoure le désert des Anciennes Terres et qui forme une sorte de labyrinthe. Il y a des crevasses un peu partout dans lesquelles les marauds se déplacent régulièrement. Il faut plutôt imaginer un agglomérat de petits campements temporaires se construisant et se démontant au fil des déplacements des kitins. Ceux-ci gorgent littéralement les Anciennes Terres. La stratégie pour les retenir est de les faire entrer en partie dans le labyrinthe et de les faire tourner en rond pour ensuite les tuer ou les faire ressortir. Il faut oublier toute idée de grand mur devant lequel se fracasseraient les kitins. Le combat permanent des marauds face aux kitins est avant tout fait de parties de cache-cache. Le maraud qui m’a raconté cela ne peut pas trop m’en dire plus hélas. Le culte du secret est assez prégnant ici, et on se méfie de moi. Je les comprends. On se méfie aussi beaucoup d’eux dans nos terres. Ce n’est qu’un juste retour de flamme. J+5Les maraudeurs acceptent de m’accompagner jusqu’à un premier campement de la Citadelle dans trois jours. De là, je recevrai d’autres instructions pour me mouvoir à l’intérieur de la Citadelle jusqu’à la sortie. Ils n'ont pas voulu m'en dire plus pour le moment. On m’a demandé avec un sourire si j’aimais l’escalade. Je sens que ça ne va pas me plaire...J+6Un des marauds qui m’avait accompagné en cellule le premier jour est venu me voir aujourd’hui et m’a lancé un paquet de feuille sur ma couchette. Il m’a dit que ça devrait m’intéresser. Il s’agit des écrits d’Eeri, que je pouvais les garder, ils en avaient déjà fait une copie. Je lui ai demandé ce qu’il en était de son sort, il n’a pas pu me répondre. Mais a priori, elle n’est pas prête de sortir. Tant pis pour elle. Elle n’avait qu’à m’écouter et jouer franc jeu. J’ai commencé à lire, mais je dois l’avouer, au moins par écrit, c’est assez difficile. Je me sens un peu coupable d’avoir été si tyrannique, je dois l’avouer. La toub est cachottière et a un sérieux problème de confiance, mais ses intentions étaient bonnes. Je devrais finir la lecture ce soir.J+8 J'ai rejoint un petit convoi en direction de la Citadelle et nous sommes partis tôt ce matin. Plus nous avançons, plus la dorsale parait gigantesque. À côté d'elle, les falaises du Couloir Brulé semblent ridicules. Vais-je réellement devoir escalader tout ça... ? Sinon... J'ai vu Eeri. De loin. Enchainée à un toub et bien gardée. Elle fait partie de notre convoi, à l'arrière. Évidemment, interdiction de l'approcher. D'après un maraud, elle va rencontrer une personne importante de la Citadelle et je n'ai pas à savoir où. Akilia j'ai demandé, il a poussé un grognement. Donc pas Akilia. Et visiblement, elle n'est pas en odeur de sainteté ici non plus. On nous bassine dans les Nouvelles Terres qu'Akilia est la cheffe des Maraudeurs, mais après ce qu'a dit O'Tello, et ça, je commence à croire qu'ici aussi se joue les luttes de pouvoir, avec des pros Akilia et les autres...J+9Ça y est, on est arrivé. Durant les dernières heures de marche, je n'ai pas osé regarder le sommet de la dorsale, de peur d'en avoir la nausée. Ici, les vents étaient particulièrement violents, mais on a finalement réussit à se faufiler dans une petite entailles pour finalement se poser dans un premier campement sommaire à l'intérieur de la falaise. Les maraudeurs semblent avoir l'habitude de ce voyage. D'après l'un d'entre eux, la plupart des camps sont troglodytes et temporaires. Il existe ça et là quelques campement permanent extrêmement bien cachés et défendus, mais la quasi totalité sont mouvants, en fonction des déplacements de kitins et des tactiques adoptées pour les neutraliser. À nouveau, ces falaises me font penser à celles du couloir brûlé. Un vrai dédale de grottes, de canyons et de crevasses. Mais en tellement plus grand... On repart dans une heure. Le temps d'écrire ceci. Du coup, je sais comment je vais passer dans les Anciennes Terres. Par le haut. On m'avait parlé d'escalade, ça sera le cas. Depuis un endroit de la Citadelle, je pourrai emprunter un ensemble de cordes, échelles et autres passerelles pour grimper sur la dorsale. Une fois tout en haut, on m'a conseillé, si je voulais aller à Coriolis, de suivre le bord de la falaise, plus ou moins suivant la présence des kitins. Ils sont moins nombreux en hauteur, mais toujours présents. Il faudra probablement faire des détours. Mais je ne devrai en aucun cas descendre. Ils m'ont dit que de toute façon, une fois en haut, je comprendrai pourquoi.
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