ROLEPLAY


L'envol d'un ocyx

Lyren ruminait. Elle s’était rendue à Fairhaven, puis à Avendale, mais Eolinius était resté introuvable. Peut-être que déchiffrer le document lui donnait du fil à retordre, plus qu’il ne l’avait imaginé, il avait peut-être cherché de l’aide. Ou bien, était-ce possible que ce document lui attire des problèmes? Non, vraisemblablement, il avait trouvé un endroit tranquille pour travailler, loin des regards curieux. Si elle y repensait, indépendamment de tout ça, il était assez amusant de voir la réaction des trykers. Eux qui se retrouvaient dans des situations des plus étranges et dangereuses, entre goo, maraudeurs et autres fous furieux notoires, étaient terrorisés à prononcer un mot en public. Qu’est-ce qui était si risqué? C’était un fait, les Trytonistes existent, et existeront tant que le monde comptera deux puissances opposées, tant qu’ils auront la conviction que leur combat est justifié. L’idée même peut survivre sans avoir besoin d’être portée par quiconque, elle sera d’autant plus puissante et difficile à taire, car elle subsistera au delà de toute enveloppe corporelle. Il est difficile de tuer un ennemi qui n’existe pas, beaucoup plus même que d’étouffer l’odeur des bottes d’un guerrier fyros.

Alors pourquoi cette réaction brutale de la part de certains Drakani? Si Lyren avait bien compris, car il lui manquait tout de même quelques éléments, Eeri avait ouvertement parlé avec eux, chose que les Trytonistes ne faisaient sous aucun prétexte. C’était dire si elle leur faisait confiance, en plus de toutes les possibles raisons qui l’avaient poussée à s’ouvrir à eux.
L’un des Drakani déclara avoir jeté son insigne et quitté la guilde, lorsqu’il apprit qu’Eeri faisait partie de cette faction si mystérieuse. Par peur? Par haine? De quoi pouvait-il avoir peur? Ceux qui traquaient les Trytonistes n’avaient aucun intérêt à frapper ouvertement des citoyens Trykers. En utilisant la violence, on prend le risque de perdre la guerre des idées, des opinions. D’un autre coté, de mémoire, les Trytonistes n’avaient jamais attaqué d’homins, les actions pour lesquelles ils étaient connus se limitaient à porter un casque, avoir un discours dérangeant, à distribuer quelques tracts et de disparaître aussi rapidement qu’ils étaient apparus. Chose Beaucoup moins dangereuse qu’un yubo en surhydratation.

Lyren se gratta la moitié de la tête qui avait encore des cheveux. Avait-elle vraiment pensé tout ça? C’était bien compliqué, les idées et les opinions. On règle quand même pas mal de choses avec un coup de hache bien placé.

En attendant les analyses du parchemin, il restait l’épée et son étrange message. Lyren déplia une carte sur la table de l’appartement, et se décida de procéder de la même façon. Il y avait bien ce vallon des espérances, qui pouvait être le point de départ. La mort, une Kitinière? Non, trop simple, mais Desertstock n’est pas loin. La résurrection, un vortex? Il y a de quoi faire dans la zone. Elle traça des traits sur la carte du pays Zoraï, cocha tous les points à mi-chemin entre deux possibles lieux de mort ou de vie, et le lieu de l’espérance. L’arrière pays, la lande tachetée, la forteresse de l’horizon, puis la descente vers les Primes racines. Peut-être était-ce en bas qu’il fallait chercher? Puis si elle ne trouvait rien, Desertstock. À mi-chemin avec d’autres vortex de la jungle, les chutes mystiques, le havre de pureté. Ça faisait déjà beaucoup, et rien de vraiment localisé comme cette petite plage qu’ils avaient trouvée. Rien de convaincant ne sautait vraiment aux yeux comme la dernière fois. Peut-être passait-elle à coté du plus important? Il lui fallait de l'action, et elle décida néanmoins de s’équiper, de prendre quelques vivres, avant de prendre le chemin de Dyron et le vortex du pays de la jungle comme destination. Ça allait être son point de départ, et elle savait bien qu'explorer chacun de ces points allait lui prendre quelque jours, voire quelques semaines.
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