ROLEPLAY


L'envol d'un ocyx

Lyren avait finalement trouvé les Drakani pour leur parler de sa découverte.
Elle leur avait montré l'épée, saupoudrant la lame de poussière brulée. Elle avait lu la phrase étrange qui apparaissait.

Dans l'équilibre de la chute
le tourbillon mène à la liberté
Ocyx Rebelle

Leur réaction alla de la surprise à la consternation, mais ne laissa aussi aucun doute. Sa mère était bien mêlée à cette histoire, et sa Guilde avait bien compris de quoi il s'agissait. Mais hors de question, mais hors de question d'en parler au bar.

La petite troupe se mit en route pour un endroit plus discret. Krill, qui était avec eux à ce moment, avait suivi. Nulle doute que cette dernière était une homine de confiance, tant elle avait la réputation de ne seulement radoter ce qu'elle entendait à mi-voix dans l'une de ses nombreuses chopes quotidiennes.

Ocyx Rebelle. C’était donc le nom de code plus vraiment secret d'Eeri, celui qu'elle utilisait pour ses actions au sein des, eux, très discrets Trytonistes, les chercheurs d'Elias. En effet, pas le genre de conversation à avoir chez Ba'. Lyren savait, sans savoir. Eeri ne lui avait pas vraiment caché ses convictions, ça ne faisait pas trop de doute. Il fallut un peu de temps à la troupe pour comprendre la signification du message, s’il y en avait une. Une solution finit par faire plus de sens : une simple indication sur une carte, en traçant une ligne d’un avant-poste à l’autre, celui du tourbillon et celui de la liberté, menant à une petite crique aux chutes de la rosée. Ça pouvait coller.

La troupe se mit en route, sans vraiment savoir ce qu’ils allaient trouver. Un lieu secret de rencontre des Chercheurs d’Elias? Eeri elle-même, en pleine crise de démence ou ivre-morte? La plage était déserte, en effet bien peu d’homins devaient passer par là. S'il s'agissait d'avoir une réunion secrète, l'endroit était bien choisi, très peu fréquenté. Kyriann fut la première à remarquer que la sciure avait été remuée à un endroit. Elle déterra un petit coffre, à coté d’une seconde épée. Dans le coffret, une enveloppe, contenant un parchemin, vide.

Une seconde épée, et Lyren n'avait plus de poussière brulée. Il allait falloir analyser ses éléments avant de pouvoir continuer à chercher. Eolinius se proposa d’étudier le parchemin, persuadé d’y trouver un texte caché en filigrane, sans doute écrit à l’encre de sparan. Aussi, le besoin se repos se faisait sentir.
Lyren prit l’épée chez elle, à Thesos, et découvrit bien vite un nouveau message, similaire au premier. Elle recopia et envoya ces mots par Izam au hall des Drakanis. Elle était sûre qu’Eolinius serait rapide pour déchiffrer le parchemin, et que tout ça déboucherait sur quelque chose. Elle était sûre, ils avaient déjà retrouvé sa trace.

Lyren prit finalement la direction du lit, s’allongea et ferma les yeux mais il lui fut impossible de s’endormir. L’appartement était-il trop calme, depuis qu’Uzykos passait plus de temps avec son père? Elle resta là un moment, sans bouger, puis se décida finalement à sortir prendre l’air, prenant machinalement l’épée en main. Tout était calme, une belle nuit de printemps, l'air encore un peu trop frais. Lyren déambula vers le marché de Thesos, salua vaguement quelques gardes, puis prit la direction du bar. Elle resta là finalement toute la nuit, à contempler la ville endormie où elle aurait pu grandir si sa mère n’avait pas été mêlée à tant d’histoires sombres. Tout aurait été différent, plus simple. Sa vie aurait été différente. Non, pourtant, pensa t’elle, pas tout, certaines choses ne changent pas. Le calme de Thesos aurait été le même, comme le bruit du vent dans les feuilles des petits arbres de la terrasse du bar. Le destin de sa mère et elle n'auraient pas ébranlé la plus petite écorce de canopée, ni changé la direction du vent.

Et puis, les choses étaient comme ça. Il n’y avait rien qu’elle ne puisse regretter, rien qu’elle ne puisse refaire. Lyren, elle, avait sans doute fait les bons choix, jusque là. Mais, au fond, elle espérait qu’on la retrouve, qu’on comprenne, qu’on sache où sa folle et insupportable mère était passée. L’espérance.
L’espérance fut.

La mort, la vie, la résurrection              Là où l’espérance fut              Ocyx Rebelle.

Il n’y avait peut-être déjà plus d’espoir.
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