Alors qu'ils avancent vers l'ouest, en direction de ce qu'ils pensent être Fort-le-Phare, le mektoub d'Eeri s'écroule derrière eux. L'ancienne légionnaire a beau le tirer, lui gueuler dessus, rien n'y fait, le mektoub refuse de se relever.
- On devrait alléger ton toub Eeri, il porte trop de poids, suggère Azazor.
Sans attendre son accord, il commence à farfouiller dans les sacs du mektoub pour virer ce qui est superflu. Dans l'action, il fait tomber les oeufs d'izam de Dorothée.
- ramèch! Je les avais oublié ceux-là!
- mais attention triple bodoc! Oh tiens, deux oeufs ont éclos...
Malheureusement, les deux jeunes izams, restés enfermés dans la boite d'oeuf, ont fini par mourir et pourrir. Une odeur rance se dégage de la boite et des vers commencent déjà à grouiller sur les jeunes cadavres.
- Ça pourrait toujours faire un repas, au point ou on en est...
Azazor a un haut-le-cœur à la proposition d'Eeri. Puis sentant son estomac crier famine, il déglutit.
- On allège, ensuite on mangera ce qui n'est pas trop pourri.
Farfouillant toujours, il tombe sur une étrange boite.
- C'est quoi ce truc, marmonne-t-il en commençant à ouvrir la boite.
- Oh rien, donne moi ça, je m'en occupe, dit Eeri d'une voix sèche, se précipitant pour prendre la boite des mains du fyros.
Azazor garde fermement la boite dans les mains, défiant Eeri du regard.
- C'est quoi?
- Des... Du... Enfin, rien quoi. Quelque chose que je veux expérimenter. Et aussi probablement une monnaie d'échange. Donne moi ça.
- talen, éructe-t-il en tirant la boite à lui.
Eeri résiste. Azazor aussi. On dirait deux enfants se chamaillant pour un jouet. La boite leur glisse alors des mains et s'ouvre au contact du sol. Une dague, quelques petites fioles, et une plus grande, qui s'échappe et roule sur le sol, un peu plus loin, sous les yeux terrifiés d'Eeri.
- C'est ce à quoi je pense? demande-t-il froidement.
- Oy... talen... Tu as raison, c'est sans doute ce à quoi tu penses.
Eeri se baisse, essayant de garder son calme autant que possible, et ramasse précautionneusement la fiole.
- J'ai beaucoup souffert pour obtenir ceci, j'aimerais mener cette expérience jusqu'au bout.
Azazor, sous la fatigue et la peur accumulée jusqu'ici, explose de rage.
- ET TU COMPTAIS M'EN PARLER QUAND?
Il attrape alors violemment un sac sur le mektoub qui meugle de désapprobation.
- Et là dedans, y'a quoi? Une bombe à goo? Une artefact karavan? Une tête de kami?
Sans attendre la réponse, il jette le sac au loin et en prend un autre.
- Et celui-là? C'est celui avec des ouvrages dérobés à l'académie impériale?
Il le balance alors sur Eeri qui esquive.
-T'es qu'une merde Eeri depuis que t'as quitté les légions fyros! Une pauvre trainée qui fricote avec les pourris de ce monde, qui s'embrouille avec ses amis, qui... qui trahis, qui ment!! ramèch, à moi! TU ME MENTS A MOI!!!
Eeri reste un moment silencieuse, essayant de contrôler sa respiration rapide et ses tremblements. Lorsque le fyros s'assoit finalement en lui tournant le dos, encore bouillonnant de colère, elle répond de sa voix la plus calme :
- dey. Je ne t'ai pas menti. Tu ne m'as jamais demandé ce qu'il y avait dans le sac de mon mektoub. Tu ne t'en es pas préoccupé.
Après un temps, elle ajoute :
- Et si t'étais intéressé par connaître ce à quoi nous allons nous frotter là-bas, plutôt que de passer ton temps à blanchir dans les sous-sols de l'académie en reluquant des cartes, tu comprendrais mes choix.
- Ah parce que tu crois que je n'ai pas réfléchi à ça? Tu crois que je n'ai aucun plan? J'ai pas attendu Eeri pour avoir une idée de comment passer la forteresse maraudeur. Eeri qui se trimballe avec du poison récupéré chez je ne sais quel orskos sans en avertir son compagnon de route. Eeri qui pense qu'il suffit de se pointer chez les marauds avec du poison comme monnaie d'échange.
Azazor se tourne vers la fyrette derrière lui et l'observe intensément.
- J'ai jamais rien dit à propos de tes saloperies d'expériences sur la goo, par loyauté. J'attends la même chose de toi. Tu me dis tout ce qui concerne notre voyage ou tu fais demi-tour.
Il se lève alors et récupère son sac. Il sort la carte de Barmie et regarde le ciel, tentant de repérer l'astre du jour à travers la brume.
- Et si...
Eeri explose.
-Ça suffit! Tu me considères comme une idiote? Mes saloperies d'expériences, comme tu dis, tu ne t'es même pas intéressé à la raison qui m'a poussée à les faire. Tu me considères comme une hache avec des jambes? Un garde du corps? Vas-y ! Continue tout seul. Tu ne feras pas 200 mètres...
- Alors arrête de mentir bordel! T'as déjà oublié les piliers fyros?
- D'accord, tu veux tout savoir? Oui, j'ai une bombe à goo dans mon sac. Des filtres contre la goo, aussi, que j'ai même installés sur ton casque puant. J'ai de quoi soigner une intoxication. J'ai du poison, mais aussi des antidotes. Mais toi, raclure de fumier de bodoc, tu es tellement buté que quoi que je fasse...
Sans lui laisser finir sa phrase, Azazor s'approche d'elle et lui envoie une baffe à en décoller le cuir d'un ploderos, envoyant valser la fyrette à terre.
- Le bodoc il a encore de quoi te...
Légèrement sonnée, Eeri riposte en balayant les jambes d'Azazor d'un coup de pied, donnant aussi l'occasion au fyros d'étudier la sciure de près. Celui-ci la regarde avec des yeux meurtriers mais reste au sol.
- Tu veux qu'on entre-tue c'est ça?
Après un silence lourd et immobile, Eeri crache la sciure qu'elle a failli avaler dans sa chute, grognant quelque chose d'inintelligible.
Le fyros, toujours fulminant, se relève sans regarder la fyrette.
- Si tu veux continuer avec moi, tu m'obéis concernant la route à prendre.
Il pointe un doigt en direction de l'est.
- Fort-le-Phare doit être par là. Récupère tes merdes et en avant. Cet endroit me rend fou.
- Alors tu ne lèves plus jamais la main sur moi. On suit ta route, mais tu ne lèves plus jamais la main sur moi.
- Commence donc par ne plus me mentir.
Eeri se relève lentement, puis s'approche du mektoub et farfouille dans son sac, pour en sortir une fiole dont elle fait boire la moitié à l'animal, lui tapotant la tête.
- Pfff, d'abord je n'ai jamais mise en doute ta route, grommelle-t-elle.
- Ah bon? Et qui nous a...
Une vibration sourde se fait soudain entendre, qui en fait lever le mektoub de peur.
- Il.... Il ne faut pas rester là, dit Azazor d'une voix légèrement étranglée.
Il se met alors en route sans l'attendre, un murmure rapide et chaotique au lèvres. Avec toute la vivacité dont elle peut faire preuve, Eeri ramasse et remballe la plupart de ses paquets et les bourre dans le sac du mektoub, gardant ce qu'elle ne peut y mettre à la main. Puis, attrapant d'une main la lanière de l'animal qui cette fois suit sans se faire prier, elle rattrape le fyros qui marche d'un pas rapide vers l'ouest en jetant de temps à autre un regard terrorisé vers l'horizon brumeux. Eeri regarde à son tour l'horizon, intriguée.
"Ce bodoc est parano. Ce n'est rien que le craquement de l'écorce", maugrée-t-elle pour se rassurer.
Texte écrit à quatre mains par Azazor et Eeri
- On devrait alléger ton toub Eeri, il porte trop de poids, suggère Azazor.
Sans attendre son accord, il commence à farfouiller dans les sacs du mektoub pour virer ce qui est superflu. Dans l'action, il fait tomber les oeufs d'izam de Dorothée.
- ramèch! Je les avais oublié ceux-là!
- mais attention triple bodoc! Oh tiens, deux oeufs ont éclos...
Malheureusement, les deux jeunes izams, restés enfermés dans la boite d'oeuf, ont fini par mourir et pourrir. Une odeur rance se dégage de la boite et des vers commencent déjà à grouiller sur les jeunes cadavres.
- Ça pourrait toujours faire un repas, au point ou on en est...
Azazor a un haut-le-cœur à la proposition d'Eeri. Puis sentant son estomac crier famine, il déglutit.
- On allège, ensuite on mangera ce qui n'est pas trop pourri.
Farfouillant toujours, il tombe sur une étrange boite.
- C'est quoi ce truc, marmonne-t-il en commençant à ouvrir la boite.
- Oh rien, donne moi ça, je m'en occupe, dit Eeri d'une voix sèche, se précipitant pour prendre la boite des mains du fyros.
Azazor garde fermement la boite dans les mains, défiant Eeri du regard.
- C'est quoi?
- Des... Du... Enfin, rien quoi. Quelque chose que je veux expérimenter. Et aussi probablement une monnaie d'échange. Donne moi ça.
- talen, éructe-t-il en tirant la boite à lui.
Eeri résiste. Azazor aussi. On dirait deux enfants se chamaillant pour un jouet. La boite leur glisse alors des mains et s'ouvre au contact du sol. Une dague, quelques petites fioles, et une plus grande, qui s'échappe et roule sur le sol, un peu plus loin, sous les yeux terrifiés d'Eeri.
- C'est ce à quoi je pense? demande-t-il froidement.
- Oy... talen... Tu as raison, c'est sans doute ce à quoi tu penses.
Eeri se baisse, essayant de garder son calme autant que possible, et ramasse précautionneusement la fiole.
- J'ai beaucoup souffert pour obtenir ceci, j'aimerais mener cette expérience jusqu'au bout.
Azazor, sous la fatigue et la peur accumulée jusqu'ici, explose de rage.
- ET TU COMPTAIS M'EN PARLER QUAND?
Il attrape alors violemment un sac sur le mektoub qui meugle de désapprobation.
- Et là dedans, y'a quoi? Une bombe à goo? Une artefact karavan? Une tête de kami?
Sans attendre la réponse, il jette le sac au loin et en prend un autre.
- Et celui-là? C'est celui avec des ouvrages dérobés à l'académie impériale?
Il le balance alors sur Eeri qui esquive.
-T'es qu'une merde Eeri depuis que t'as quitté les légions fyros! Une pauvre trainée qui fricote avec les pourris de ce monde, qui s'embrouille avec ses amis, qui... qui trahis, qui ment!! ramèch, à moi! TU ME MENTS A MOI!!!
Eeri reste un moment silencieuse, essayant de contrôler sa respiration rapide et ses tremblements. Lorsque le fyros s'assoit finalement en lui tournant le dos, encore bouillonnant de colère, elle répond de sa voix la plus calme :
- dey. Je ne t'ai pas menti. Tu ne m'as jamais demandé ce qu'il y avait dans le sac de mon mektoub. Tu ne t'en es pas préoccupé.
Après un temps, elle ajoute :
- Et si t'étais intéressé par connaître ce à quoi nous allons nous frotter là-bas, plutôt que de passer ton temps à blanchir dans les sous-sols de l'académie en reluquant des cartes, tu comprendrais mes choix.
- Ah parce que tu crois que je n'ai pas réfléchi à ça? Tu crois que je n'ai aucun plan? J'ai pas attendu Eeri pour avoir une idée de comment passer la forteresse maraudeur. Eeri qui se trimballe avec du poison récupéré chez je ne sais quel orskos sans en avertir son compagnon de route. Eeri qui pense qu'il suffit de se pointer chez les marauds avec du poison comme monnaie d'échange.
Azazor se tourne vers la fyrette derrière lui et l'observe intensément.
- J'ai jamais rien dit à propos de tes saloperies d'expériences sur la goo, par loyauté. J'attends la même chose de toi. Tu me dis tout ce qui concerne notre voyage ou tu fais demi-tour.
Il se lève alors et récupère son sac. Il sort la carte de Barmie et regarde le ciel, tentant de repérer l'astre du jour à travers la brume.
- Et si...
Eeri explose.
-Ça suffit! Tu me considères comme une idiote? Mes saloperies d'expériences, comme tu dis, tu ne t'es même pas intéressé à la raison qui m'a poussée à les faire. Tu me considères comme une hache avec des jambes? Un garde du corps? Vas-y ! Continue tout seul. Tu ne feras pas 200 mètres...
- Alors arrête de mentir bordel! T'as déjà oublié les piliers fyros?
- D'accord, tu veux tout savoir? Oui, j'ai une bombe à goo dans mon sac. Des filtres contre la goo, aussi, que j'ai même installés sur ton casque puant. J'ai de quoi soigner une intoxication. J'ai du poison, mais aussi des antidotes. Mais toi, raclure de fumier de bodoc, tu es tellement buté que quoi que je fasse...
Sans lui laisser finir sa phrase, Azazor s'approche d'elle et lui envoie une baffe à en décoller le cuir d'un ploderos, envoyant valser la fyrette à terre.
- Le bodoc il a encore de quoi te...
Légèrement sonnée, Eeri riposte en balayant les jambes d'Azazor d'un coup de pied, donnant aussi l'occasion au fyros d'étudier la sciure de près. Celui-ci la regarde avec des yeux meurtriers mais reste au sol.
- Tu veux qu'on entre-tue c'est ça?
Après un silence lourd et immobile, Eeri crache la sciure qu'elle a failli avaler dans sa chute, grognant quelque chose d'inintelligible.
Le fyros, toujours fulminant, se relève sans regarder la fyrette.
- Si tu veux continuer avec moi, tu m'obéis concernant la route à prendre.
Il pointe un doigt en direction de l'est.
- Fort-le-Phare doit être par là. Récupère tes merdes et en avant. Cet endroit me rend fou.
- Alors tu ne lèves plus jamais la main sur moi. On suit ta route, mais tu ne lèves plus jamais la main sur moi.
- Commence donc par ne plus me mentir.
Eeri se relève lentement, puis s'approche du mektoub et farfouille dans son sac, pour en sortir une fiole dont elle fait boire la moitié à l'animal, lui tapotant la tête.
- Pfff, d'abord je n'ai jamais mise en doute ta route, grommelle-t-elle.
- Ah bon? Et qui nous a...
Une vibration sourde se fait soudain entendre, qui en fait lever le mektoub de peur.
- Il.... Il ne faut pas rester là, dit Azazor d'une voix légèrement étranglée.
Il se met alors en route sans l'attendre, un murmure rapide et chaotique au lèvres. Avec toute la vivacité dont elle peut faire preuve, Eeri ramasse et remballe la plupart de ses paquets et les bourre dans le sac du mektoub, gardant ce qu'elle ne peut y mettre à la main. Puis, attrapant d'une main la lanière de l'animal qui cette fois suit sans se faire prier, elle rattrape le fyros qui marche d'un pas rapide vers l'ouest en jetant de temps à autre un regard terrorisé vers l'horizon brumeux. Eeri regarde à son tour l'horizon, intriguée.
"Ce bodoc est parano. Ce n'est rien que le craquement de l'écorce", maugrée-t-elle pour se rassurer.
Texte écrit à quatre mains par Azazor et Eeri
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Eeri"Quand on a le nez trop près de la bouteille, on ne voit plus le bar"