Prendre congé aussi dignement que possible et rentrer dans l’habit-arbre.
Regagner l’intimité de son appartement.
Hésiter entre danser et s’effondrer sur le sol vert mousse.
Finalement Copal alla se plonger dans la contemplation de sa rotoa d’appartement.
Malheureusement cela ne lui apporta pas l’apaisement habituel.
Il la fixait sans la voir. Son esprit revenait sans cesse aux événements de la journée. Oscillait entre exaltation et désespoir.
Il l’avait revue ! Ils avaient passé la soirée à forer ensemble au Bosquet.
Ce n’était pas son activité préférée mais peu importait. Il avait été à ses côtés. Et elle lui avait expliqué un peu de la théorie des sources. Il n’avait pas tout compris mais ce n’était pas l’essentiel.
Il se souvenait de chaque mot. Chaque inflexion de sa voix. Chaque geste qui renforçait une explication. Chaque sourire. Ah son sourire...
Copal s’abîma dans ce souvenir.
Mais il se rembrunit rapidement. Bien sur ils n’avaient pas été seuls.
Etait ce parce qu’elle avait peur qu’il se conduise mal ? Pourtant il n’avait rien fait d’inconvenant. Enfin pas qu’il se souvienne.
Mais c’est vrai qu’elle était restée plusieurs fois en arrière lorsqu’ils avaient changé de source. Et il lui semblait qu’elle avait sursauté quand il l’avait appelée.
Et elle avait retiré bien vite sa main lorsque la sienne l’avait frôlé aussi.
Pourtant c’était tout à fait accidentel ! Il n’avait pas voulu !
Ou il n’avait pas osé plutôt. Ca pouvait arriver quand on soignait la même source. Mais elle avait quand même retiré sa main.
D’un autre côté elle avait accepté qu’il la raccompagne jusqu’à l’habit-arbre. C’était même la deuxième fois qu’ils faisaient ensemble le trajet depuis le téléporteur. Une délicieuse promenade sous les arbres d’Avalae.
Ils vivaient dans le même arbre. Elle dans sa guilde. Lui dans son appartement.
Oserait il un jour l’y inviter ?
Nec, nec, nec. Pas question.
Copal regarda ses quelques meubles. L’absence quasi complète de décoration.
Que penserait elle en voyant tout son attirail de scribe ? Les dossiers empilés ? Les archives qu’il avait empruntées ?
C’était son travail. Nécessaire pour le Royaume bien sur. Et il lui avait permis de fréquenter la Cour de la Karae.
Mais il en avait un peu honte maintenant. Il n’était qu’un serviteur finalement. Alors qu’elle…
D’ailleurs elle n’avait pas donné son titre quand elle l’avait présenté à la petite Tryker du téléporteur.
Il s’était senti un peu froissé sur le coup.
Mais peut être que c’était mieux. Qu’elle n’avait pas voulu lui rappeler qu’il n’était pas un ménestrel, un artiste. Ni un Noble. Comme les autres Matis présents.
Oui. Elle était toujours délicate et attentionnée.
Ou alors elle avait eu pitié de lui.
Copal replongea dans ses sombres ruminations.
Pourtant elle avait paru s’inquiéter un peu pour lui quand ils avaient parlé de son entrainement. Elle avait espéré qu’il était prudent.
Alors il s’était enhardi. Il avait osé suggérer qu’elle revienne l’aider lorsqu’il s’entrainait à l’escrime sur les cratchas du Tertre de la Dissidence. Comme elle l’avait déjà fait.
Et elle avait refusé.
Elle avait été polie.
Elle avait expliqué qu’elle voulait se perfectionner dans l’art de soigner. Que le soin était toute sa vie.
Toute sa vie.
Copal soupira.
Elle était d’un niveau infiniment supérieur au sien. Il n’y avait aucune chance qu’elle revienne le soigner dans ces conditions.
Sauf par pitié. Par bonté d’âme.
Ce n’était pas ce qu’il voulait.
Il n’y avait qu’un seul moyen.
Il retournerait au Tertre dès le lendemain après son service aux archives. Il devait progresser assez pour qu’ils puissent s’entrainer ensemble. Pour que ce ne soit pas déséquilibré. Pour qu’il puisse l’aider à son tour à progresser.
Qu’elle devienne la grande soigneuse qu’elle rêvait d’être.
Et prier Jena de toutes ses forces pour qu’elle ne rencontre pas quelqu’un d’autre d’ici la.
Copal se leva résolument.
Il ne pouvait rien contre la foule des Matis élégants et distingués qui peuplaient la Cour.
Mais il pouvait dormir pour être en forme le lendemain.
Sa main glissa sur le petit parchemin glissé dans sa poche. Celui par qui tout avait commencé. Les quelques mots qui disaient qu’elle était au Bosquet.
Le message n’était pas signé. Mais il était forcément de sa main. Elégant, léger, spirituel.
Copal inspira profondément. Mais le parchemin ne sentait que la terre qu’ils avaient retournée ensemble.
C’était forcément elle qui l’avait écrit. Qui lui avait dit où la trouver. Qui avait souhaité sa présence.
Peut être qu’il avait une chance. Peut être. Peut être. Peut être.
Une dernière pensa lui traversa l’esprit au moment de s’endormir.
Il n’était pas question qu’il parle de ça à sa mère au prochain repas de famille.
Regagner l’intimité de son appartement.
Hésiter entre danser et s’effondrer sur le sol vert mousse.
Finalement Copal alla se plonger dans la contemplation de sa rotoa d’appartement.
Malheureusement cela ne lui apporta pas l’apaisement habituel.
Il la fixait sans la voir. Son esprit revenait sans cesse aux événements de la journée. Oscillait entre exaltation et désespoir.
Il l’avait revue ! Ils avaient passé la soirée à forer ensemble au Bosquet.
Ce n’était pas son activité préférée mais peu importait. Il avait été à ses côtés. Et elle lui avait expliqué un peu de la théorie des sources. Il n’avait pas tout compris mais ce n’était pas l’essentiel.
Il se souvenait de chaque mot. Chaque inflexion de sa voix. Chaque geste qui renforçait une explication. Chaque sourire. Ah son sourire...
Copal s’abîma dans ce souvenir.
Mais il se rembrunit rapidement. Bien sur ils n’avaient pas été seuls.
Etait ce parce qu’elle avait peur qu’il se conduise mal ? Pourtant il n’avait rien fait d’inconvenant. Enfin pas qu’il se souvienne.
Mais c’est vrai qu’elle était restée plusieurs fois en arrière lorsqu’ils avaient changé de source. Et il lui semblait qu’elle avait sursauté quand il l’avait appelée.
Et elle avait retiré bien vite sa main lorsque la sienne l’avait frôlé aussi.
Pourtant c’était tout à fait accidentel ! Il n’avait pas voulu !
Ou il n’avait pas osé plutôt. Ca pouvait arriver quand on soignait la même source. Mais elle avait quand même retiré sa main.
D’un autre côté elle avait accepté qu’il la raccompagne jusqu’à l’habit-arbre. C’était même la deuxième fois qu’ils faisaient ensemble le trajet depuis le téléporteur. Une délicieuse promenade sous les arbres d’Avalae.
Ils vivaient dans le même arbre. Elle dans sa guilde. Lui dans son appartement.
Oserait il un jour l’y inviter ?
Nec, nec, nec. Pas question.
Copal regarda ses quelques meubles. L’absence quasi complète de décoration.
Que penserait elle en voyant tout son attirail de scribe ? Les dossiers empilés ? Les archives qu’il avait empruntées ?
C’était son travail. Nécessaire pour le Royaume bien sur. Et il lui avait permis de fréquenter la Cour de la Karae.
Mais il en avait un peu honte maintenant. Il n’était qu’un serviteur finalement. Alors qu’elle…
D’ailleurs elle n’avait pas donné son titre quand elle l’avait présenté à la petite Tryker du téléporteur.
Il s’était senti un peu froissé sur le coup.
Mais peut être que c’était mieux. Qu’elle n’avait pas voulu lui rappeler qu’il n’était pas un ménestrel, un artiste. Ni un Noble. Comme les autres Matis présents.
Oui. Elle était toujours délicate et attentionnée.
Ou alors elle avait eu pitié de lui.
Copal replongea dans ses sombres ruminations.
Pourtant elle avait paru s’inquiéter un peu pour lui quand ils avaient parlé de son entrainement. Elle avait espéré qu’il était prudent.
Alors il s’était enhardi. Il avait osé suggérer qu’elle revienne l’aider lorsqu’il s’entrainait à l’escrime sur les cratchas du Tertre de la Dissidence. Comme elle l’avait déjà fait.
Et elle avait refusé.
Elle avait été polie.
Elle avait expliqué qu’elle voulait se perfectionner dans l’art de soigner. Que le soin était toute sa vie.
Toute sa vie.
Copal soupira.
Elle était d’un niveau infiniment supérieur au sien. Il n’y avait aucune chance qu’elle revienne le soigner dans ces conditions.
Sauf par pitié. Par bonté d’âme.
Ce n’était pas ce qu’il voulait.
Il n’y avait qu’un seul moyen.
Il retournerait au Tertre dès le lendemain après son service aux archives. Il devait progresser assez pour qu’ils puissent s’entrainer ensemble. Pour que ce ne soit pas déséquilibré. Pour qu’il puisse l’aider à son tour à progresser.
Qu’elle devienne la grande soigneuse qu’elle rêvait d’être.
Et prier Jena de toutes ses forces pour qu’elle ne rencontre pas quelqu’un d’autre d’ici la.
Copal se leva résolument.
Il ne pouvait rien contre la foule des Matis élégants et distingués qui peuplaient la Cour.
Mais il pouvait dormir pour être en forme le lendemain.
Sa main glissa sur le petit parchemin glissé dans sa poche. Celui par qui tout avait commencé. Les quelques mots qui disaient qu’elle était au Bosquet.
Le message n’était pas signé. Mais il était forcément de sa main. Elégant, léger, spirituel.
Copal inspira profondément. Mais le parchemin ne sentait que la terre qu’ils avaient retournée ensemble.
C’était forcément elle qui l’avait écrit. Qui lui avait dit où la trouver. Qui avait souhaité sa présence.
Peut être qu’il avait une chance. Peut être. Peut être. Peut être.
Une dernière pensa lui traversa l’esprit au moment de s’endormir.
Il n’était pas question qu’il parle de ça à sa mère au prochain repas de famille.