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#1 [fr] 





Le faire-part avait donné du fil à retordre à Jazzy et Ylang'Hao. Aucun d'eux ne se passionnait pour l'écriture, et trouver une formule correcte leur avait pris du temps. Trouver de quoi rappeler leurs deux cultures était facile, par ailleurs. Il n'y aurait pas grand monde pour comprendre le message dessiné, mais ce n'était pas très grave : pour eux, cela avait du sens.



Le faire-part avait ensuite été répliqué en beaucoup trop d'exemplaires (d'après Ylang'Hao) et envoyé à divers homins : les Sages de la Théocratie et les officiels Trykers, les chefs des guildes trykers les plus honorables, en précisant que tous leurs membres étaient évidement bienvenus, les amis de l'un ou l'autre fiancé*...

Ylang'hao ne se faisait pas d'illusion : en dehors des véritables invités, l'annonce de leur mariage allait attirer une nuée de pique-assiettes, dont des gens qu'elle ne voulait pas croiser. Mais c'était la culture tryker, et Jazzy sautillait partout à l'idée que les pontons d'Avendale soient couverts de monde venu faire la fête, alors... elle ferait avec. Elle caressait encore le secret espoir de se débarrasser des plus gêneurs lors d'une des animations. Pas au point de payer quelqu'un pour s'assurer que ce genre d'invité se "perde" en chemin, mais plus le mariage approchait, plus l'idée était tentante.

Elle avait par ailleurs de quoi s'occuper. Trouver des témoins, ce qui était un vrai souci, vu le peu de gens sur qui elle pouvait compter. Visiblement, on ne pouvait pas demander à son époux d'être aussi son témoin... Et puis il y avait la tenue. Les chances d'arriver à se fondre dans la foule ce jour-là ne seraient pas très grandes, d'autant que l'idée était de plaire à Jazzy, pas de disparaître. Rester en bleu était quand même tentant... Né, né, il fallait faire mieux, mais quelle galère ! Il se disait qu'une grande couturière de Pyr avait rouvert son échoppe, peut-être qu'elle aurait des idées ?

Last edited by Ylanghao (2 years ago)

#2 Multilingual 

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Letter to Jazzy Mac'Plantey on the 17th of Winderly 2622-4
Nair Commander,

To my great regret, I must inform you that I will not be able to attend your upcoming wedding to Ylang'Hao Sen-Siang.

My relations with your (still) bride are indeed execrable since the beginning because of an inexpiable sin of mine: although following Jena, I have the audacity to count her son from a first bed among my dear friends. So I think I am one of the "people she [doesn't] want to meet" mentioned in your announcement.

Be assured, however, that you are no less dear a friend to me than Haokan Kito and that it is with a sincere heart that I send you, with my congratulations, my best wishes for marital happiness.
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Nilstilar Thorec

Last edited by Nilstilar (2 years ago)

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#3 [fr] 

Lettre adressée à Nilstilar Thorec
Lordoy Nair Nilstilar !

J'ai entendu dire que vous faisiez partie des gens que la sorcière de Jazzy chasse impitoyablement, y compris du mariage du grand petit homin, ce qui est quand même un comble : vous avez un titre et tout, et que l'ambassadeur matis auprès de la Fédération soit interdit de séjour aux épousailles du commandant de l'armée fédérale, ça frise l'incident diplomatique, vous ne trouvez pas ?

Heureusement, j'ai moi même des aspirations à la diplomatie, et je sais comment on va pouvoir profiter de la fête, sans avoir à supporter le masque crispé de l'autre vilaine. Avec quelques amis, nous organisons l'enterrement de vieux garçon de Jazzy ; c'est une fête presque intimiste, évidement sans la fiancée et avec uniquement la crème d'Atys (et ce qu'on trouve sous la crème). Si ça vous tente, vous êtes le bienvenu !

Pensez à apporter un maillot de bain. Le bon goût n'est pas nécessaire.

À bientôt sans doute,

Feinigan Mac'lan, ambassadeur agréé

#4 Multilingual 

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Letter addressed to Feinigan Mac'Lan on 26th of Folially 2622-4, in response to his invitation from 22th of Folially 2622-4
Nair Ambassador and Honorable Merchant,

Your sending of last 22 Folially annoyed me at first, I will not conceal it from you, so much so that I took up my pen as soon as I had finished reading it to curtly decline the invitation it contained. But on reflection (to which, as far as our relationship is concerned, Nair, I have always taken care to give time) I have resolved to give you the reasons for my refusal.

You should know, first of all, that if I declined the invitation of Nair Jazzy and Ylang'Nao Miko to participate in their forthcoming wedding, it is not because of an ukase from the latter, but in order not to spoil the party that I imagine her future husband is promising himself from these nuptials. Future husband who enjoys, since our first meeting, of my highest esteem.

You should know, then, that I am beginning to suspect that the rumor that I was banned from the wedding by the bride, far from having come to your ears, was started by you. What makes me conceive this suspicion, you will have understood, is the advice disguised as indignation which, in your missive, follows the evocation of the aforementioned rumor. Namely, to turn my voluntary non-participation in private weddings into a diplomatic incident.

You should know, at last, that I will not follow your advice. Indeed (and this you already know), ambassador is for me more a vocation than a title, gives me more duties towards peace between nations than privileges in my own.

To conclude, Nair, this missive which, I fear, will have brought you only bitter disappointment, I must confess to you that, if your attempt to poison the relations between Matia and Naw Trykoth irritated me at first, that is because it testifies on your part of an acumen and a cleverness I envy you since we made acquaintance.

Atys aiye !
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Nilstilar Thorec

Edited 2 times | Last edited by Nilstilar (2 years ago)

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#5 [fr] 

Sourire.

Une vie à dissimuler le fond de ses pensées était nécessaire pour survivre. Elle avait été à rude école, sur ce sujet, mais cet entrainement était utile et lui permettrait de traverser cette épreuve.

Sourire, saluer, échanger des banalités.

Après tout, cette fois, il y avait peu de risque qu'elle se prenne une mandale. C'était une nette amélioration. Et une fois cette épreuve finie... et bien, il y en aurait d'autres, parce que la vie était comme ça, mais celle-ci serait derrière elle.

Sourire, toujours, et faire comme si tout allait bien.

Lorsqu'il était avec elle, Jazzy développait des trésors de prévenance. Sans jamais poser de question, il se montrait d'un calme olympien, toujours tendre et calme. Il se doutait probablement qu'elle était dans un état de stress total, et c'était sans doute pour l'aider qu'il se montrait si paisible et enjoué. Le moins qu'elle pouvait faire était de donner une image de sérénité.

Il était rentré un soir, pour trouver l'appartement envahi de madeleines et autres pâtisseries. Chaque plat débordait de sucreries en tout genre, et il y en avait sur la moindre surface disponible, et même au sol. Cette fois-là, il avait perdu son sang-froid. En un clin d'œil, ce n'était plus Jazzy mais l'Autre, qui regardait cette profusion d'un air sardonique et avait demandé d'un ton moqueur :

-Tu espère qu'on devienne si gros qu'on ne puisse plus sortir de l'appartement ?

Elle n'y avait pas pensé, elle s'était juste emballé un peu trop à tester diverses variations dans les ingrédients et les parfums... Mais l'idée n'était pas pour lui déplaire.

Lui avait haussé les épaules, souriant largement (un sourire bien plus narquois que ceux que Jazzy lui faisait habituellement) :
- Heureusement que j'aime les madeleines.

Finalement, tout le ponton avait eu droit à la distribution de gâteaux. Les trykers ne disaient jamais non à de la nourriture gratuite, et chacun avait eu à cœur de faire une dégustation comparée, donnant son avis sur son parfum préféré, sur ce qui accompagnerait le mieux la bhyr, quelle quantité prévoir pour le mariage à venir, etc, etc. Ylang'Hao souriait (et aucune chance que ces nékwais voient qu'elle se forçait), répondait comme elle pouvait quand on lui posait une question, résistant de toutes ses forces à l'envie de briser une perle de téléportation pour n'importe où, tant que c'était "ailleurs".

Une semaine auparavant, elle avait vraiment craqué. Elle avait demandé à Jazzy s'ils ne pourraient pas se marier, là, maintenant, juste tous les deux et un officiant quelconque, dans un coin discret. Peut-être qu'Ashgan accepterait de célébrer cette union secrète, même. Le soir annoncé sur le faire-part, on laisserait les trykers se débrouiller avec le buffet, mais il n'y aurait pas besoin de se livrer à tous ces simagrés...

Jazzy ne lui avait pas dit non tout de suite. Il avait pris le temps d'y réfléchir, et c'était déjà ça. Puis il avait pris son souffle, et d'un ton aussi apaisant que possible :
- On ne peux pas faire ça à nos témoins, à la Fédération... Abandonner tout le monde maintenant... Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer. À notre façon. Nous allons montrer un beau mariage tryker ET zoraï à nos amis.

N'empêche que le mariage approchait, et qu'elle avait encore eu des remarques d'une voisine sur tel aspect d'un mariage tryker "qu'il fallait absolument", rite qu'ils avaient enlevé de la cérémonie justement parce que cela ne leur parlait pas du tout. Elle avait aussi croisé le décorateur qui s'était visiblement complètement emballé et à qui elle n'avait pas eu le courage de dire que les mariages zorais n'avaient rien de religieux, que ce mariage-ci était profondément hérétique (désapprouvé par une Sage en personne ! Et avec un neutre !), et donc que les symboles religieux étaient vraiment déplacés... du coup, il y en aurait partout. Kami et Karavan. Que Ma'Duk lui pardonne...

Elle en venait à penser que son précédent mariage avait été un calvaire moindre. Certes, il avait eu lieu les deux pieds dans la goo ; certes, elle avait pris une grande claque quand elle avait dit "né" ; certes, toute la noce était composée des pires individus traînant sur l'écorce, et ça avait été un festival d'horreurs en tout genre. Mais au moins, ça n'avait duré qu'un après-midi. Elle n'avait pas eu à supporter durant des semaines les commentaires graveleux de parfaits inconnus, le jugement méprisant des kwais voir leurs injonctions directes à abandonner ce projet de mariage, et surtout l'administration tryker qui ne comprenait pas qu'un mariage mixte n'était *pas* un mariage tryker. Même s'il se faisait sur les pontons d'Avendale. Même avec des invités prestigieux. Et à tout prendre, elle n'était pas absolument certaine que Jazzy voulait réellement intégrer des éléments zorais ; l'épouse suffisait probablement en terme d'exotisme.

Tout cela aurait beaucoup fait rire Ezek. Fakuang aurait probablement adoré.

Ylang'hao avait besoin de toute son énergie pour ne pas s'enfuir. Mais si elle faisait ça, Jazzy penserait que sa malédiction personnelle l'avait encore frappé. Kamis, c'était vrai qu'il était maudit, à tomber amoureux des mauvaises homines. Il aurait pu trouver quelqu'un qui prenait plaisir à ces avanies... Elle comprenait bien pourquoi les précédentes compagnes de son fiancé avaient disparues avant un quelconque mariage. Mais elle allait tenir le coup. Pour Jazzy, parce que c'était un homin bon, et qu'il tenait à ce mariage. Elle lui devait bien ça, après tout ce qu'il avait fait pour elle.

En attendant, les nausées matinales n'étaient pas dûes qu'à son ventre qui s'arrondissait d'une façon impossible à cacher à présent. Et son manque d'appétit était à la hauteur des quantités toujours plus grandes de nourriture qu'elle préparait chaque jour, futiles tentatives pour avoir l'impression de maitriser quelque chose. Elle souriait et se montrait un modèle d'amabilité, mais la tension nerveuse qui l'habitait allait finir par la tuer. Son médecin l'avait d'ailleurs grondé. Mais il n'avait pas accepté pour autant de lui donner de quoi retrouver un peu de calme. "Pas de drogues, jusqu'à ce que tu aie accouché". Cette fois-là, il ne l'avait pas menacé de la kidnapper et de l'emmener sur les Anciennes Terres jusqu'à la fin de sa grossesse, et ne lui avait même pas répété qu'elle ferait mieux d'annuler le mariage. Il lui avait seulement imposé de faire le point tous les jours, au repas de midi... histoire de s'assurer qu'elle se nourrisse et qu'elle reste clean. Si jamais Jazzy apprenait ça...

Mais il ne saurait rien. Elle allait continuer de sourire, et ce mariage allait se faire, et une fois que ce serait fini, tout irait mieux.

#6 [fr] 

Elea avait vu bien des mariages et celui-ci faisait partie des plus attendus sur l'Ecorce: après tout, le petit Jazzy se faisait vieux, il fallait bien qu'un jour il trouve une homine à sa taille. Chose faite, il a enfin trouvé son ambre et sa sève jumelle.

Quelques jours après avoir reçu une invitation, Elea fut des plus heureuse quand, une homine du nom de Ylanghao la contacta pour lui faire une tenue sur mesure bien particulière. Elle devait être harmonieuse sur elle et surtout contenir de l'élasthane, matière première très rare que seuls certains savent trouver

Le lendemain, Jazzy la contacta pour lui commander une tenue tout aussi particulière. Mais non... il ne voulait pas d'élasthane *sourit* il voulait la tenue parfaite pour l'événement de sa vie. Ralala avez-vous déjà vu un homin stressé ? Et bien ces jours-ci il suffit de guetter Jazzy *sourit*

Les jours passant, elle confectionna les 2 tenues et les transmis aux futurs mariés. Elle dû faire quelques ajustements pour celle de la mariée en prévision de quelques kilos futurs. Mais, les tenues leur allaient parfaitement.

Le jour fatidique, elle transmis son cadeau aux jeunes mariés qui allaient en avoir bien besoin.

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FB: Eleanide Ryzom
wiki: https://fr.wiki.ryzom.com/wiki/M%C3%A9moires_d%E2%80%99une_homine

#7 [fr] 

Lucios et log bientôt disponibles à https://fr.wiki.ryzom.com/wiki/V%C5%93ux_et_serments

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Mon profil sur le wiki Francais

https://fr.wiki.ryzom.com/wiki/Utilisatrice:Craftjenn


Craftjenn, Ranger

#8 [fr] 

La taverne de l’Oasis n’est pas à proprement parler le quartier général de la Compagnie. C’est un lieu bien trop public pour discuter du genre d’affaires que Ba’Rakha et ses comparses traitent de temps en temps. D’accord, la plupart du temps. Ok, ok, presque exclusivement. Mais ça reste un coin sympa et facile d’accès pour boire un coup sans être trop dérangé, et éventuellement discuter de sujets moins controversés avec des amis. Des relations. De vagues connaissances. Des homins de passage… Oui, bon, la cheffe ne rentre dans aucune de ces catégories. Mais, pour plein de raisons, Ba’Rakha ne va pas lui interdire de s’asseoir à sa table quand elle débarque.

Et le voilà donc là à siroter un truc quelconque, perdu dans ses pensées, sans paraître remarquer outre mesure le silence qui englobe leur petit coin. De son côté, comme à son habitude, la cheffe observe froidement tout ce qui l’entoure, indifférente à la boisson posée devant elle. Peu de choses échappent à son regard, et Ba’Rakha finit par en sentir le poids. Il s’extirpe de ses ruminations et retrouve un peu de son aplomb habituel pour la toiser avec un sourire narquois.

– Oui ? C’est à quel sujet ?
– Qu’est-ce qui te contrarie ?
– Est-ce que j’ai l’air contrarié ?

D’un geste minimal du menton, la cheffe indique les doigts du Tryker qui font tourner ses dés à une vitesse vertigineuse dans sa main sans qu’il ait même l’air d’y penser.

– Tu es plus sincère avec tes doigts qu’avec ta langue.

Ba’Rakha ne peut pas s’empêcher de pencher la tête d’un air aguicheur.

– C’est une proposition ? Tu veux que je te fasse une démonstration des deux pour comparer ?
– Né.

La cheffe a répondu sans même une légère inflexion agacée, elle ne se laisse pas surprendre comme ça. En même temps, c’est la cheffe depuis un sacré paquet de temps, et dans une guilde comme la Compagnie, ce n’est pas rien de conserver ce poste. Ba’Rakha préfère donc ranger ses dés dans sa ceinture avant de répondre.

– Je repensais au mariage de Jazzy et Ylang Hao, et aux répercussions que ça pouvait avoir sur nos affaires.
– Aucune.

La cheffe est catégorique. En temps normal, le Tryker lui ferait confiance, mais quelque chose le contrarie quand même.

– C’est pas tant le mariage en lui-même. Ça fait longtemps que Jazzy a perdu le peu de jugeote que son espèce de parasite mental lui avait laissé. Je vois pas comment l’autre folle pourrait fondamentalement aggraver la situation.
C’est plutôt les autres. Ils assument maintenant ouvertement de ne plus appliquer leurs fameuses valeurs qu’à eux-mêmes. Et encore. T’es pas citoyen, t’es pas un pote d’Ailan, t’as aucun autre droit que de la fermer. Les coutumes et lois des autres nations ? Pareil, ils s’en balancent comme d’une éolienne cassée. Tu t’es mariée ailleurs ? Ça compte pas, c’était pas un mariage tryker.

Sans qu’il s’en rende compte, les doigts de Ba’Rakha sont retournés chercher ses dés et recommencent à les faire circuler entre eux à toute allure. La cheffe laisse son subordonné ronchonner encore un peu avant de l’interrompre avec une ironie froide.

– Rien de nouveau dans tout ça. Aucun puissant des nations ne respecte ses propres lois à moins que ça ne l’arrange, et tu le sais parfaitement. Et tu t’en satisfais très bien d’habitude. Né, je crois que ce que tu ne digères pas, c’est de t’être retrouvé avec une chaussette dans la bouche.

Ba’Rakha sursaute, et puis il éclate de rire et ses dés s’arrêtent enfin de bouger.

– C’était pas une chaussette, c’est Zhen qui a eu la chaussette. Moi, j’ai eu un bâillon. Qui est un accessoire tout à fait courant dans les mariages trykers, c’est bien connu. Cela dit, j’ai repéré à qui il appartenait. Il y aura peut-être une ouverture de ce côté, va savoir.

C’est peine perdue, il n’a pas réussi à choquer la cheffe. Peut-être parce qu’il en faut plus pour la choquer, ou peut-être parce qu’il n’y croit pas vraiment lui-même. Ce qui ne l’empêchera pas d’essayer s’il en a l’occasion. Après tout, certains Trykers pourraient avoir l’esprit plus ouverts que la moyenne : il n’y a qu’à le regarder lui, sans parler des goûts particulièrement éclectiques de son compère Fein... D’ailleurs, en parlant du ragus, c’est toujours un bon moyen de changer de sujet de conversation.

– À ton avis, il va falloir combien de temps aux Trykers pour virer Zhen et Fein de taule ?
– Pas assez longtemps à mon goût. La seule utilité de ces deux idiots, c’est qu’ils épuisent la patience et l’énergie de quelqu’un d’autre que moi.

La cheffe étant ce qu’elle est, et Ba’Rakha ayant été impliqué dans certaines transactions, il a plus qu’un sérieux doute sur cette affirmation. Mais il ne va pas en discuter en public. Par contre, si quelqu’un pouvait payer pour cette histoire de bâillon.

– Et pour que l’un d’entre eux aille raconter quelques vérités dérangeantes à Jazzy sur ses futurs marmots ?

Le Tryker n’a pas appuyé le pronom possessif. Ça serait trop facile, et la cheffe ne le paye pas pour tomber dans la facilité. D’ailleurs, elle n’en n’a pas besoin parce qu’elle prend un moment pour y réfléchir.

– Je suis certaine qu’ils trouveront ça très drôle. Leur mauvais goût en matière de blagues n’a d’égal que celui de ton copain en terme vestimentaire.

La cheffe n’a pas non plus insisté sur son lien avec Fein. Mais c’est quand même un ordre, et Ba’Rakha ne s’y trompe pas. En même temps, il est à peu près certain qu’il ne sera pas nécessaire de pousser beaucoup les deux zigotos sur le sujet. Ils sont vraiment capables de tout, et leur sens de l’humour est absolument délicieux. Au moins de son point de vue.
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