ROLEPLAY


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#1 [fr] 

Folie :  http://app.ryzom.com/app_forum/?page=topic/view/9557/4# 4 


Un Zorai vêtu d'une grande cape noire se matérialisa devant le téléporteur du Bosquet Vierge. C'était la saison des moussons, la pluie tombait abondamment sur le sol verdoyant de la jungle. Imperturbable, un messab continuait de brouter lentement un petit arbuste tandis que deux jeunes ragus s'amusaient dans une flaque d'eau. 

Kiriga regardait ses mains. Elles étaient parcourues de tremblements. Il fallait qu'il se dépêche, il ne pouvait plus attendre. Il partit rapidement vers le sud. Après une longue marche, il arriva devant un petit campement apparemment construit à la hâte et s ’avança comme si de rien n'était vers l'entrée. Apercevant l'inconnu, un Tryker fonça vers lui en pointant sa pique sur son ventre. Un autre garde le prit en joug avec son fusil : 

« On avance pas ! T'es sur notre territoire là !» 

Kiriga retira sa capuche : 

« Je veux "le" voir.» 

Le Tryker fit reculer le Zorai avec sa pique : 

« Tu te crois où ? Pour commencer tu vas ... » 

Un autre Tryker caché derrière une grande cape mauve sortit d'une tente en criant, interrompant le garde : 

« Laissez-le passer les gars ! C'est bon ! ». 

Kiriga bouscula le tryker et s’avança vers la tente. L'encapuchonné regardait le Zoraï en souriant. Il se mit sur la pointe des pieds et chuchota : 

« Tu viens pour la goo c'est ça ? Je savais que tu reviendrais, ils reviennent tous ... File-moi les dappers et tu peux repartir tout de suite avec de quoi tenir un moment. » 

Sans un mot Kiriga laissa tomber une grosse bourse aux pieds du Tryker. Il la ramassa en fixant son client et retourna dans sa tente. Il ressortit quelques minutes plus tard avec une boîte qu'il tendit au Zoraï. Kiriga prit la boîte et repartit sans rien dire. Le Tryker éclata de rire : 

« A bientôt l'ami ! N'oublie pas, si t'as besoin d'un truc on est là ! » 

La pluie s'était intensifiée. Le Zoraï marchait rapidement sur ses pas à la recherche d'un endroit protégé des trombes d'eau. Il approchait d'une grande souche lorsqu'il fut stoppé net par une intense douleur à la poitrine, comme si un coup de poignard venait de lui être porté. Hurlant comme jamais, il s'écroula dans une petite mare de sciure formée par la pluie. Malgré l'intenable souffrance, Kiriga réussit à gagner la petite rive et à se retourner sur le dos. Son cœur brûlant diffusait la douleur dans sa chair comme un poison. Pendant qu'il tâtait maladroitement autour de lui d'une main pour essayer d’attraper la boîte que le trafiquant lui avait donné, toutes sortes d'images défilaient devant ses yeux.
Les visages de ses anciens compagnons aujourd'hui morts, disparus mais surtout dupés par de faux idéaux. Des souvenirs de victoires, de défaites, de rares moments de joie, de son enfance d'esclave. Puis cette voix, son véritable « lui » tapit dans l'ombre depuis toujours, sa part de noirceur nourrit par des années de haine, de guerres et de crimes ... 

Après de longues minutes de recherches hasardeuses, Kiriga attrapa enfin la boîte qu'il réussit à ouvrir d'une main en dépit des convulsions de plus en plus violentes. Son autre main serrait sa poitrine, ses ongles étaient complètement enfoncés dans la peau. Le Zoraï parvint à attraper une seringue. Totalement désorienté, il la planta sans réfléchir de toutes ses forces au niveau du cœur. Son dos s’arc-bouta avec le choc du coup, il s’évanouit. 

Kiriga ouvrit les yeux quelques heures plus tard miraculeusement sauf. La pluie s'était arrêtée et le soleil commençait à se coucher. Le miraculé resta sans bouger quelques minutes, le temps de reprendre ses esprits, puis retira la seringue d'un coup sec. Il se redressa difficilement, sortit de l'eau de et se mit à genoux devant la mare, observant son reflet d'un regard vide. Il était dans un état cadavérique. Attrapant son masque, il murmura quelques mots: 

« Je … je ne peux plus continuer comme ça. Il faut que ça cesse ... je veux que les choses redeviennent comme avant … je veux qu'ils reviennent ... » 

L'image renvoyée par l'eau se déforma et prit la parole : 

« Les choses ne reviendront jamais comme avant Kiriga. Ils t'ont abandonné, ils t'ont trahis, ils t'ont planté un couteau dans le dos ! Ils ne méritent pas que tu les attendes, que tu souffres autant pour eux, que tu te laisses mourir pour eux ! A ce rythme là, tu ne tiendras pas plus de quelques mois ... à part si tu acceptes mon aide bien-sur. 
Car tu as besoin de moi, et tu le sais. Kiriga. Ensemble, nous pouvons être imbattables, intouchables ! Imagine donc ! Plus de douleur, plus de mensonges, plus de trahisons ! Fais moi confiance, livre toi à moi, accepte mon aide ! Tu ne sortiras pas seul de cette impasse ... » 

Le Zoraï resta de longues aux minutes à se regarder en silence. Sans un mot, il se releva en s'aidant de la grande souche. Il rassembla ses affaires répandues sur le sol par sa chute, sortit un pacte de téléportation et l'activa.

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Bélénor Nebius, compagnon de vie de Pü Fu-Tao et auteur des Chroniques de la Première Croisade. Grâce à lui, le Culte Noir de Ma-Duk ne fut jamais oublié, et les Rôdeurs d'Atys purent reprendre le flambeau depuis les Nouvelles Terres.
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