ROLEPLAY


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#31 [fr] 

Une nouvelle étape

Comme pour conjurer la peur qu'elles avaient eu, les homines décidèrent de partir faire le tour d'atys. Un changement d'air et du temps rien qu'à elles leurs feraient le plus grand bien...

 

Elles chargèrent leurs affaires, gavèrent leur toubs (ou, pour les âmes sensibles, stockèrent le plus de foin possible) et se mirent en route.

 

Zora, lieu qu'elles affectionnaient du temps où elles apprenaient le métier de fleuriste, Pyr, où elles s’étaient rencontrées, l’étang du nexus, où elles avaient passées plusieurs nuit, le voyage se transformait en pèlerinage retraçant leur histoire, pour la plus grande joie des amoureuses.

 

Quelques visites à des endroits inhabituels venaient casser cette impression de nostalgie, forgeant de nouveaux souvenirs, comme la visite au camp des fraidhers du couloir brûlé, ou la découverte d'une oasis dans le désert...

 

Le passage par le labyrinthe des lutins du pays matis fut tellement hasardeux qu'elles durent demander nombre de résurrections aux kamis et qu'elles durent appeler leurs amis en renfort pour sortir leurs toubs des marécages cernés par les prédateurs.

 

Après toutes ces aventures, elles se retrouvèrent dans le désert, assises sur une dune qui surplombait la foret enflammée. Jalindra, qui sentait les souvenirs affluer en ce lieu si chargé d’émotions, s’était refermée sur elle même malgré les tentatives de Shaakya de la dérider.

 

Elle revoyait la recherche éperdue de son homin, et la découverte de son corps sans vie dans la forêt enflammée qui avait précédé son exil. A force de douceur, son homine parvint à la faire parler, Jalindra lui racontant enfin dans le détail les circonstances de la perte de Shab et de ses compagnons. Tout le long de son récit, qui se fit dans les larmes, Shaakya l'écouta sans l’interrompre se rendant compte qu'elle n'avait jamais réellement pu faire son deuil.

Effectivement le 2éme essaim était arrivé et elle avait du essentiellement penser à sa survie, ce qui l'avait d'ailleurs bien arrangé à l’époque... Mais aujourd'hui, tout ce qu'elle avait refoulé refaisait surface, et lorsqu'elle s'endormit cette nuit là, les larmes roulaient toujours le long de ses joues.

 

Au petit matin, alors qu'un soleil timide commençait à peine à caresser l'horizon, jalindra se leva discrètement, quittant la dune qui les avaient accueillies pour la nuit, se dirigeant vers la foret enflammée.

 

Même si elle n’était pas venue depuis des cycles, elle reconnu sans peine l'endroit ou la terre brûlée avait englouti le corps de Shab, et s'agenouilla devant sa tombe. Malgré les larmes qui noyaient ses yeux, c'est avec colère qu'elle cria : 

 

  • « Pourquoi tu m'a laissé ? Pourquoi tu es parti seul ? On devait se marier ! »

 

Elle laissa éclater sa peine, les larmes emportant sa rage avec elles et c'est plus doucement qu'elle repris :

 

  • « tu me manques... non seulement j'ai perdu mon homin, mais aussi mon meilleur ami... Je me suis sentie tellement seule quand tu es parti... »

 

Elle entendit soudain du bruit et se retourna pour voir shaakya qui attendait avec un petit bouquet de fleur. Jalindra lui fit signe de la rejoindre et sourit, émue de l'attention, quand elle vit son homine déposer doucement son présent sur la tombe. Elle la prit dans ses bras avant de continuer :

 

  • «  Mais maintenant je connais de nouveau le bonheur... j'ai retrouvé cette complicité, cette tendresse et cet amour dont on a pas pu assez profiter tous les deux ...j’espère que tu es en paix et que le chant d'atys résonne de tes rires... »

 

Elle sourit en voyant une source se former sur la tombe, comme si shab essayait de communiquer avec elle, et prit la main de shaakya avant de se lever et de déposer quelques fleurs dans la source.

 

C'est le cœur plus léger qu'elle s’éloigna avec son homine, heureuse d'avoir pu enfin dire au-revoir à Shab …

 

Elles retournèrent sur la dune récupérer leurs mektoubs qui les attendaient sagement pour reprendre leur voyage, retrouvant le sourire et s'amusant à faire la course comme des enfants.

 

La journée passa rapidement entre les ballades dans le désert, la visite des tavernes et le passage aux bains, heureusement pour nos deux homines, déserts, et elles s’arrêtèrent pour la nuit sous l'arbre qui les avaient déjà accueillies lors de la route de l'eau. Alors qu'elles étaient tendrement enlacées, prêtes à s'abandonner dans le sommeil, Jalindra eu soudain une évidence. Elle la regarda en lui caressant la joue et dit en souriant :

 

  • « Je veux que tout le monde sache à quel point je t'aime... tu veux devenir mon homine ? Enfin, officiellement ? »

 

Shaakya la regarda les yeux plein de larmes avant de se jeter dans ses bras :

 

  • « Oui, bien sur que oui ! J'y avais pensé, mais je voulais te trouver une bague, et les bon mots et...

 

Jalindra la coupa en souriant :

 

  • « C'est vrai que c'est assez simple comme demande mais tout me semble si évident avec toi.. je veux que tu devienne mon homine parcque je t'aime mais ça tu le sais.. Mais je ne veux plus que l'on se cache, je veux que ce lien si fort qui nous uni soit reconnu par tous et qu'on ne nous appelle plus les jumelles! »

 

Elles éclatèrent de rire en semble. En effet mya, une hoodo-jin, avait pris l'habitude de les appeler comme ça car elle les voyaient toujours ensemble. Reprenant son sérieux, Shaakya reprit :

 

  • « Mayumé, tu est mon homine et tu es celle dont j'ai toujours rêvé... je t'aime et je veux vieillir à tes cotés, ne plus jamais être séparée de toi... »

 

Jalindra la serra fort contre elle et l'embrassa très tendrement, sentant que Shaakya etait aussi émue qu'elle.

 

C'est avec beaucoup de joie et d’émotion qu'elles se mirent à organiser leur futur mariage, discussion qui dura une grande partie de la nuit, et qui devrait encore durer longtemps, jusqu'à ce que le grand jour arrive...

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Jalindra, Hoodo-jin
Son histoire : jalindra

#32 [fr] 

Le mariage

Jalindra était dans tout ses états. Après toutes ces heures passées à tout organiser, la cérémonie, les invités, les robes... le grand jour était enfin arrivé !

Elles avaient du trouver le juste milieu entre les différentes cultures, les homines voulant un mariage qui leur ressemble, une cérémonie où les 4 continents seraient représentés.

 

Après de nombreuses discussions, elles avaient finit par se mettre d'accord. Une des coutumes trycker était de faire une course de mektoub et elles trouvaient ça parfait pour commencer le mariage ! Elles ne voulaient surtout pas d'une cérémonie trop formelle et interminable où tout le monde finit par somnoler en attendant que ça se termine. La course partirait donc de l’étable de fairhaven pour arriver jusqu'à un véritable havre de paix : Une île paisible surplombant une cascade, dont le clapotis se mêlait au murmure de la brise agitant doucement les feuilles des palmiers...

Ce coin enchanteur n'avait pas été choisi que pour sa beauté,mais aussi pour son aspect symbolique. En effet, c’était l’île où elles étaient devenues amantes et les homines ne voyait pas de meilleur endroit pour s'unir que le lieu qui avait déjà été témoin de leur amour.

 

Pour représenter les fyros, quoi de mieux que des tonneaux de bière ? C’était peut être un peu cliché, mais aucune de leur traditions de leur convenaient et elles n'avait jamais vu de fyros amateur d'eau !

 

Leurs tenues seraient en grandes parties matis, leur longues jupes se mariant à merveille avec un bustier trycker. Leur pieds resteraient nus pour rester dans l'habitude vestimentaire de shaakya.

 

Des haïkus, ces courts poèmes zorai, seraient récité pendant la cérémonie. Na djai'tal, qui avait accepter de les marier, avait aidé les homines pour la traduction.

 

Jalindra, qui sentait que son homine était autant angoissée qu'elle, pris la main de Shaakya pour rejoindre l’étable de Fairhaven où elles devaient retrouver leurs invités.

 

Tout leurs amis avaient répondu présent : Na djai'tail (heureusement, sinon le mariage aurait été compromis!) Anyumé, Zoro'argh et Kiwalie qui étaient leurs témoins, Mogala, Kyshala, Eeri, Phaozu, Krill, Fyrenskaken, Osquallo et Corwin.

 

Zoro, nadj et anyumé étaient partis en avant pour arbitrer la course alors que les autres préparaient leurs toub. Krill avait tellement chargé le sien de tonneaux de bière qu'il était étonnant que la pauvre bête avance encore, mais il devait avoir l'habitude vu la vitesse à laquelle il s’élança des que le départ fut donné !

 

La course se déroula dans un joyeux foutoir, Krill prenant la tête avec Shaakya la talonnant alors que Mogala, arrivé depuis peu sur le continent, prenait un chemin totalement alambiqué. Jalindra le pris en pitié en l'entendant pester contre les cartographes qui ne tenaient aucun compte du relief et le suivi pour essayer de l'aiguiller.

 

Le but était de trouver Anyumé qui s’était cachée sur l'île et se fut krill, qui avait bien pris soin d'arriver avec l’intégralité de ses précieux tonneaux, qui remporta la course sous les bougonnement des perdants.

 

Les toubs furent installés à l’écart alors que les futures mariées s’éclipsaient le temps de se changer. C'est sous le regard admiratif de leurs amis qu'elles ré-apparurent en robe de mariée en se serrant la main, aussi émue l'une que l'autre. Elle découvrirent ébahies que leurs amis avaient décoré leur île de lampadaires alignés jusqu'au lieu de cérémonie. L'effet était magnifique, la lumière tamisée se mêlant au soleil couchant pour éclairer les lieux accentuant le calme de l'île.

 

Elles s’avancèrent jusqu'à l'autel suivies des invités où Na Djai'tal les attendait en souriant. Il se pencha pour cueillir deux fleurs qu'il tendit aux homines avant de commencer :

 

  • « Comme vous le savez, nous sommes ici pour accompagner nos deux amies pour une occasion spéciale. Mais je pense que le mieux serait qu’elles nous disent elles-même pourquoi elle souhaitent se marier et nous ont donc conviés ici. Shaakya, Jalindra pourquoi voulez-vous vous marier? »

 

Jalindra plongea dans les yeux de shaakya cherchant à se rassurer. C’était à elles de déclamer le texte qu'elles avaient préparé et elle avait peur de rater une phrase ou de bafouiller. Shaakya pris doucement ses mains avant de réciter :

 

  • « Avant de te connaître, je pensais que le mariage c’était se mettre des chaînes qui emprisonnent… 

  •  Avant de te connaître, je pensais que le mariage était synonyme de malheur et de souffrances…  répondit Jalindra émue.

  •  Mais je sais maintenant qu’un lien peut être aussi doux que de la soie.

  • Mais je sais maintenant que le bonheur peut durer éternellement.

  • J’avais des amis et des amants, mais je leur demandais beaucoup trop et je me sentais seule.

  • Je vivais en ermite dans le désert après avoir perdu mon homin et mes amis.

  • La première image que j’ai de toi, c’est quand tu as soufflé sur l’izam qui avait mangé une partie du message de ta candidature à la guilde Hoodo. »

 

Jalindra sourit en se souvenant de la scène et serra doucement ses mains avant de poursuivre :

 

  • « La première image que j’ai de toi, c’est ton visage plein de malice, ton crâne chauve et tes pieds nus qui te donnait un petit air bohème. 

  • Nous nous sommes rencontrées à la taverne de Pyr pour ne plus nous quitter. 

  • D’abord amies, nos liens n’ont cessé de se resserrer

  • Tu as retrouvé ma cousine Kyshala alors que tout le monde la croyais morte.

  • Nous sommes devenues amantes alors que je ne croyais aimer que les homins. »

 

Jalindra vit na Djai'tal sourire avant de se retourner vers shaakya qui reprenait : 

 

  • « Tu as réalisé mon rêve en m’emmenant faire le tour d’Atys à dos de mektoubs.

  • Je t’ai demandé en mariage parce que je voulais que tout le monde sache à quel point je t’aimais.

  • Et je t’ai dit oui parce que c’était une évidence, nous étions liées

  •  La mort nous a effleuré déjà plusieurs fois 

  • Assez pour comprendre qu’on ne pouvait survivre sans l’autre.

  • La mort ne nous séparera pas.

  • Nos sèves se mêleront l’une à l’autre

  •  Pour n’en faire plus qu’une.

  • A jamais unies »

 

Jalindra avait du mal à contenir son émotion et c'est d'une voix tremblante qu'elle repris :

 

  • « El makèch mayumé.

  • El makèch mayumé. »

 

C'est avec le même émoi que les deux homines s’embrassèrent sous les yeux embués de leurs amis . Elles entendirent Na Djai'tal tousser pour capter leur attention et celui ci continua :

 

  • « Est-ce que quelqu’un veut prendre la parole pour dire un mot aux mariées? »

 

les homines virent Kiwalie s'approcher en prenant une grande inspiration avant de réciter un poème :

 

  • « Un petit cœur sème

    des petits cœurs à cueillir

    par deux petits cœurs

    les vôtres… »

 

C'est en souriant qu'elles remercièrent leur amie avant de voir zoro'argh approcher. Le pauvre trycker n’était pas très à l'aise pour les discours et elles le virent passer par toutes les couleurs avant de prendre la parole :

 

  • « Voies à l’unisson

    Deux lucioles dans la nuit

    S’éclairent la route »

 

Avec beaucoup d’émotion elles rassurèrent leur ami qui s’inquiétait de sa performance. C 'était tellement touchant qu'il ai fait l'effort de partager ce si joli poème !

 

Ce fut au tour d'Eeri d'approcher :

 

  • « Je voudrais dire un petit mot, moi aussi. Je ne vous dirai pas de poème, mais juste un petit mot… J’ai connue Shaakya alors qu’elle sortait tout juste de l’enfance. Ça c’est bien arrangé depuis! Je l’ai prise sous mon aile, pour honorer la promesse que j’avais faite à Kyshala. Nous avons été proches, très proches même. Hélas, je n’ai jamais été présente comme il le fallait pour cette admirable fyrette… J’ai suivi mon désir de partir, à la recherche de… Peut-être de moi même… Aujourd’hui, je suis heureuse pour toi, Shaakya, et pour toi, Jalindra. Je vous souhaite tout mon bonheur… » 

 

Jalindra hocha la tête pour la remercier tandis que Shaakya, visiblement très émue, bredouillait un merci presque inaudible.

 

Elles virent Kysahala qui attendait son tour prendre la parole :

 

  • « Je voudrais dire un mot. Je suis la cousine de Shaakya… pour ceux qui ne me connaissent pas. J’ai… vécu le deuxième grand essaim… et j’y suis morte… Tout le monde me croyait morte d’ailleurs… Pourtant Jalindra a tout fait pour me retrouver… pour retrouver la cousine de son amie Shaakya… et… je suis heureuse ’aujourd’hui parce que ma petite cousine a trouvé son âme soeur. Merci à toi, Jalindra! C’est à toi maintenant de prendre soin d’elle. »

 

Elle partit se rasseoir alors que Fyrensaken prenait sa place :

 

  • « Je suis persuadé que chacune d’entre vous trouvera en l’autre ce qu’elle a toujours cherché, que dans l’adversité, chacune trouvera soutien auprès de l’autre, que votre amour perdure au-delà des temps. Moi aussi… je vous souhaite mes meilleurs vœux de bonheur »

 

Jalindra se rendait compte de la chance qu'elles avaient d'avoir de tels amis et était heureuse. Cela contrastait tellement avec la période sombre qu'elle avait vécu avant !

 

Comme plus personne ne semblait vouloir parler, Na Djai'tal repris :

 

  • « Je souhaiterais également ajouter quelque chose… Avec les zoraïs, c’est soit un haiku, et c’est rapide, soit c’est un conte, et c’est plus long… J’ai choisi la seconde option, mais comme nous sommes dans les Lacs, j’ai essayé de donner une teinte tryker au récit… »

 

Cet homin était un formidable conteur et c'est avec plaisir que tout le monde lui accorda son attention lorsqu'il commença :

 

 

  • « Il était une fois, une île où tous les différents sentiments vivaient : le Bonheur, la Tristesse, le Savoir, ainsi que tous les autres, l’Amour y compris.

    Un jour on annonça aux sentiments que l’île allait couler. Ils préparèrent donc leurs bateaux et partirent.

    L’Amour voulait rester jusqu’au dernier moment. Quand l’île fut sur le point de sombrer, l’Amour décida d’appeler à l’aide.
    La Richesse passait à côté de l’Amour dans un luxueux bateau. L’Amour lui dit :
    - “Richesse, peux-tu m’emmener ?”
    - “Non car il y a beaucoup de dappers sur mon bateau. Je n’ai pas de place pour toi.”
    L’Amour décida alors de demander à l’Orgueil, qui passait aussi dans un magnifique vaisseau :
    - “Orgueil, aide moi je t’en prie !”
    - “Je ne puis t’aider, Amour. Tu es tout mouillé et tu pourrais endommager mon bateau.”
    La Tristesse étant à côté, l’Amour lui demanda,
    - “Tristesse, laisse moi venir avec toi.”
    - “Ooh… Amour, je suis tellement triste que j’ai besoin d’être seule !”
    Le Bonheur passa aussi à côté de l’Amour, mais il était si heureux qu’il n’entendit même pas l’Amour l’appeler !
    Soudain, une voix dit :
    - “Viens Amour, je te prends avec moi.”
    C’était un vieillard qui avait parlé. L’Amour se sentit si reconnaissant et plein de joie qu’il en oublia de demander son nom au vieillard.
    Lorsqu’ils arrivèrent sur la terre ferme, le vieillard s’en alla. L’Amour réalisa combien il lui devait et demanda au Savoir :
    - “Qui m’a aidé ?”
    - “C’était le Temps” répondit le Savoir.
    - “Le Temps ?” s’interrogea l’Amour. “Mais pourquoi le Temps m’a-t-il aidé ?”
    Le Savoir sourit plein de sagesse et répondit :
    - “C’est parce que Seul le Temps est capable de comprendre combien l’Amour est important dans la Vie.” »

 

C'est dans l’émotion générale que le récit s'acheva. Les yeux brillants, Na Djai'tal repris :

 

  • « Si les témoins veulent bien s’avancer pour lier symboliquement les mariées. »

 

Zoro'argh s'approcha pour prendre la liane alors que Shaakya expliquait :

 

  • « Voici la liane qui a accompagné notre sommeil nous liant lors de nos nombreuses nuits perturbées tant par mon somnambulisme, que par l’infection de Jalindra par la goo. Elle fut mon rempart contre mes escapades nocturnes dans la kitnière motivées par la recherche inconsciente de ma cousine. »

 

Zoro'argh pris la liane et l'attacha au poignet de jalindra tout en disant :

 

  • « Nous sommes les témoins du lien qui vous uni l’une à l’autre »

 

Kiwalie s'approcha à son tour pour accrocher l'autre bout au poignet de Shaakya en prenant la parole :

 

  • «  Que ce lien soit le symbole de celui qui existe entre vous ».

 

C'est sous les notes de musique de la guimbarde dont Fyrensaken jouait que les homines se firent face pour déclamer le Haiku. Jalindra devait le réciter en langage zoraï alors que Shaakya le traduisait :

 

  • « zaadi’i né-an 

  • Les graines malheureuses 

  • pai akaba na shi-zi

  • oublient leurs soucis et ne deviennent qu’une Graine de vie

  • la liliko le

  • Pour faire germer une fleur »

 

C'est en souriant que Jalindra prit doucement la main de son homine pour y faire passer une bague d'ambre aussi fine qu'une liane. D'une voix tremblante elle en lu l'inscription à voix haute :

 

  • « Notre lien est indestructible»

 

Shaakya à passé à son tour la bague au doigt de son homine en lisant :

 

  • « A jamais réunies »

 

Puis, sous le regard émerveillé des invités, elles se mirent à lancer ensemble le sort qu'elles avaient préparé, entourant leur corps de lumière. C'est sous les acclamations de leurs amis qu'elles se sont embrassées, étant à présent officiellement liées par le mariage...

 

Les homines étaient tellement bien dans leur bulle qu'elles eurent du mal à se détacher. Mais leurs amis n’étaient pas venus les mains vides... et ils se succédèrent tous pour offrir leur présents.

 

Jalindra n'avais jamais reçu autant d'attentions ! Elles reçurent des fleurs, des plats succulents, des armes, des bijoux, qu'ils soient de valeurs ou purement sentimentaux, les homines furent comblées par ces cadeaux. Et c'est sous un magnifique feu d'artifice qu'elles ouvrirent les tonneaux de bière et que la fête commença. Les homins se retrouvèrent vite à jouer dans l'eau comme des enfants alors que la bonne humeur, l'alcool et les cookies aux termites de Kiwalies coulaient à flots .

 

Quand la fatigue commença à se faire sentir, et que la plupart des invités se révélèrent incapable de marcher droit, les mariées se retirèrent. Shaakya avait préparé un tipi rempli de bougies parfumées, d'huile de massage et d'un bon bain chaud, et c'est dans ce doux cocon qu'elles passèrent leur nuit de noce...

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Jalindra, Hoodo-jin
Son histoire : jalindra

#33 [fr] 

Origines

Après leur union, les deux homines s’étaient de moins en moins mêlées à la foule, si bien que même leurs amis les voyaient de plus en plus rarement. Elles se sentaient tellement liées qu'elles ne ressentaient plus le besoin d'avoir d'autres contacts en dehors de leur couple, passant leur temps à se promener, à chasser, vivant presque en autarcie.

 

Mais l'incertitude des origines de Jalindra revenait régulièrement la tarauder, comme si le fait de ne plus avoir à lutter pour sa survie ou celle de son homine laissait la place à d'autres questionnements.

 

Que l'esprit est complexe ! Alors qu'elle avait tout pour être heureuse, vivant enfin dans l'harmonie, il fallait que le passé refasse surface pour jeter un voile sur son bonheur...

 

Bien évidement son changement d’état d'esprit n’échappa pas à son homine qui lui demanda ce qu'il se passait. Jalindra lui expliqua son enfance et le fait qu'elle aie été trouvée bébé à coté du camp d'une tribu du désert. Ils avaient pris soin d'elle mais la vie était rude à cette époque, et si elle n'avait manqué de rien physiquement, elle avait grandi en marge des autres enfants. Les homins avaient bien assez de soucis pour prendre soin de leur propre famille, ils ne pouvaient pas accepter une étrangère au sein de leur foyer. Jalindra le comprenait même si elle en souffrait, se sentant tout de même reconnaissante. Ils auraient pu la laisser mourir de faim ou la livrer aux predateurs, ils se seraient fait une joie d'avoir un bon bébé joufflu au menu !

 

Elle avait pu, en suivant de loin les entraînements, apprendre les bases du combat. Si elle était loin d'exceller, au moins n’était elle pas trop godiche et elle prit la direction de Pyr des qu'elle put survivre aux bestioles du coin.

 

Elle pensait avoir accepté son enfance, mais maintenant que le passé rejaillissait, elle se rendait compte qu'elle s’interrogeait toujours sur ses origines.

 

Shaakya l'écouta attentivement, ne posant que de rares questions quand Jalindra s’abîmait dans ses souvenirs, laissant le silence s'installer.

 

Elles décidèrent de repartir dans le désert pour essayer de retrouver le camp, même si elles avaient peu de chances de retrouver un membre de la tribu après le deuxième essaim...

 

Jalindra fouilla sa mémoire pour retrouver le chemin, et elles finirent par arriver dans ce qu'il restait du camp. Enfin, restait, c’était un grand mot, car la sciure avait repris ses droits et plus rien n'indiquait que des homins avaient pu passer par là, encore moins y vivre...

 

Elle reconnu cependant les lieux grâce à un arbre desséché mais centenaire qui gardait les traces du passage de la tribu. En effet l'illustre survivant avait servi d'indicateur, et on y voyait encore les gravures faites par les homin pour mesurer la croissance des enfants qui avaient grandi ici, avant de disparaître...

 

Jalindra se sentait découragée. Même si elle doutait qu'ils aient pu lui apprendre quelque chose de nouveau, elle avait espéré malgré tout retrouver une trace de son enfance. Où chercher maintenant ? Elle n'en avait aucune idée... Pourquoi ses parents l'avaient il laissée là ? Y avait il une raison particulière ? Peut être qu'ils vivaient dans les environs... Où alors ils avaient été surpris par l'accouchement, au point de laisser l'enfant la ou elle était née ?

 

Peut être qu'il restait encore des homins assez âgés pour avoir connu cette époque ? Ou avaient ils tous péris dans les profondeurs après l'exode ? Les fyrettes se posaient beaucoup de questions sur la suite des recherches, ne sachant pas si elles pourraient trouver des réponses. Mais Jalindra avait attendu trop longtemps et savait qu'elle ne pourrait pas passer à autre chose sans avoir tout essayé.

 

Elles étaient sures d 'une chose, c'est qu'elles feraient le maximum, et ce n'est pas dans les vestiges de ce camp qu'elles pourraient avancer. L’atmosphère en était si pesante qu’elles étaient toutes les deux pressées de s'en éloigner. Ne sachant pas réellement où chercher, elles décidèrent de faire le tour des villes, espérant glaner quelques renseignements qui pourraient les orienter pour la suite.

 

Elles prirent donc la route de Dyron, commençant d'abord à interroger les homins semblants les plus âgés, avant de se rabattre sur les autres devant l'ignorance de ceux ci. Leur recherche continua à Thésos, avec malheureusement les mêmes résultats, et c'est découragées qu'elles arrivèrent aux environs de Pyr.

 

Le soleil couchant baignait la ville de ses derniers rayons, mais Jalindra resta de marbre face au spectacle qui habituellement la ravissait. C'est abattue qu'elle s'endormit cette nuit là, des questions plein la tête, sans savoir si elle connaîtrais un jour son histoire...

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Jalindra, Hoodo-jin
Son histoire : jalindra

#34 [fr] 

Voyage vers l'inconnu

Les recherches a pyr n'avaient pas rencontrées plus de succès, et c'est en désespoir de cause qu'elles se tournèrent vers les sages zoraïs. Il y avait peu de chance qu'ils aient entendu parler d'une insignifiante fyros, mais Jalindra n'y allait pas dans ce but. Elle cherchait simplement à être aiguillée dans ses recherches, et peut être qu'il pourraient lui donner des pistes auxquelles elle n'aurait pas pensé...



Elles rencontrèrent un grand zoraï au regard si placide qu'elles se demandèrent un moment si il les avaient vues. Après avoir expliqué la raison de leur présence, il leur donna deux idées à explorer. D'abord aller se renseigner auprès de l'administration de Pyr, qui gardait parfois des archives concernant les habitants du désert. Même si ça ne prenait pas en compte les nomades, les recensements se portant essentiellement sur les lieux d'habitation fixe, peut être pourraient-elles trouver quelque chose d'utile ?



Cette démarche donna peu de résultat, en plus de leur faire perdre beaucoup de temps. La lenteur administrative est quelque chose de récurrent quelque soit l'univers, et atys n’échappait pas à cette règle. Si au moins elles avaient eu un nom, peut être auraient elles pu avancer...



La deuxième piste du sage s'avéra plus prometteuse. Il les envoya en effet vers les guérisseurs, qui avaient sûrement croisé sa mère à un moment ou l'autre de sa grossesse. Il y avait bien des homines qui se débrouillaient seules, mais beaucoup venaient au moins s'assurer que tout allait bien, surtout si c’était leur premier enfant.



Après avoir fouillé dans les archives et avoir concerté les plus âgés d'entre eux, les guérisseurs purent en effet leur apprendre quelque chose. Il y avait plusieurs homines qui étaient venues ce cycle là, dont 3 fyros. Une était repartie accoucher dans le désert auprès de sa famille, l'autre avait donné naissance à son enfant avec l'aide des zoraïs. La troisième par contre... Elle avait eu un comportement déroutant, marquant l'esprit des homins présent, dont l'un des survivant se joignit au groupe pour raconter ce dont il se souvenait. L'homine semblait apeurée, et fuyait quelque chose, sans qu'ils n'aient pu savoir quoi. Elle n’était venue que parce que sa grossesse était difficile et mettait sa santé en danger. Elle avait brusquement disparu avant l'accouchement, et répétait souvent qu'elle ne serais jamais en sécurité nul part sur Atys...



Était elle partie accompagnée ? Les guérisseurs n'en étaient pas sur, mais elle avait du mal à se déplacer et elle projetait apparemment de retourner dans les profondeurs. Pourquoi était elle alors repartie dans le désert ? Cherchait-elle quelqu'un ? Jalindra avait l'impression que chaque réponse épaississait le mystère.. Mais au moins avait elle une piste ! Elle n’était pas sure que cette homine soit sa mère, mais elle pouvait comprendre qu'elle aie abandonné son enfant si elle savait sa vie en danger... Restait à savoir qui lui en voulait et pourquoi, et peut être pourrait elle être sure que celle dont elle suivait la trace était la bonne.



Il n'y avait pas vraiment d'alternative... Elles ne trouveraient pas d'autres informations à la surface, il allait donc falloir qu'elles fouillent dans les entrailles d'Atys. Mais comment s'y rendre ? Si le passage était ouvert durant l'exode, avec le retrait des kitins, les Kamis l'avait scellé pour s'assurer que le second essaim ne se reproduirait pas.



Il n'y avait que deux passages : Par la kitinière, qui rappelait de très mauvais souvenirs à jalindra et par Silan, le village d'arrivée des homins venant découvrir la surface. Hélas l'endroit était gardé par les rangers, et si ils laissaient tous les homins désireux de quitter les profondeurs passer, il n'en était pas de même pour ceux voulant faire le chemin inverse...



La kitinière restait donc la seule option, même si le voyage était périlleux. Elles n'auraient pas le droit à l'erreur ! Une fois au fond de l'antre des kitins, les Kamis seraient incapables de les ramener à la vie...

Si Jalindra doutait de vouloir faire prendre à son homine un tel risque pour un résultat incertain, Shaakya elle n'en démordait pas. Elle voulait poursuivre l’enquête jusqu'au bout, sûre de trouver de l'autre coté des homins fuyant la surface et qui pourraient peut être les aider.



Jalindra finit par se laisser convaincre, la curiosité l'emportant sur la raison, mais elles devaient se préparer sérieusement. Elle prit soin de leur commander de nouvelles armes et armures, ne voulant pas traverser avec de l’équipement déjà abîmé. Elle savait que les kitins, encore plus sur leur territoire, s’engouffreraient dans la moindre brèche ! Shaakya s'occupa du ravitaillement, il leur fallait emporter le plus de vivres possibles, ne sachant pas réellement ce qu'elles allaient trouver de l'autre coté, si elles survivaient à la traversée...



Elles se reposèrent sur leur île jusqu'à la levée du jour. Même si il y ferait sombre comme en pleine nuit, Jalindra préférait partir le matin. Elle savait que les voyages nocturnes étaient beaucoup plus dangereux, et préférait éviter tout risque inutile.



Elles se mirent donc en route de bonne heure, le chemin jusqu'au bois d'almati ne leur posant pas de problèmes. C'est sous l’œil blasé des rangers qui gardaient l’accès à la kitinière qu'elles s’équipèrent, abandonnant leurs vieilles armures. Les gardes ne s’opposèrent pas à leur passage, ayant vu au cours de leur carrière beaucoup d'homins défier ce labyrinthe, souvent sans en revenir...



C'est avec appréhension que Jalindra s'engouffra dans le dédale de tunnels, se faisant aussi silencieuse que possible. Elle était à l’affût, les mains crispées sur sa pique, les yeux et les oreilles aux aguets. Elles avancèrent un moment ainsi, profitant de la brève accalmie apportée par l'aube. Les kitins étaient en général des animaux nocturnes, et ils devaient sûrement se reposer pour se remettre de leurs chasses, surtout si ils avaient mangé à leur faim.



Cela ne durerait pas, Jalindra le savait, car plus elles s’enfonçaient dans les profondeurs de leur antre, plus leur odeur devenait détectables, l'air se faisant plus stagnant. Elles redoublaient de prudence, les sons de leurs pas résonnants de plus en plus alors que les tunnels caverneux leur renvoyaient leur propre écho. Elles devaient s’arrêter de plus en plus souvent pour prendre des repères et noter leur progression sur le plan sommaire donné par les rangers.



La difficulté était que les kitins creusaient sans arrêt de nouveaux tunnels, rendant compliquée l'orientation malgré toutes leurs précautions. Si les créatures semblaient évoluer dans ce labyrinthe sans difficulté, rien ne ressemblait plus à un tunnel qu'un autre pour les homines évoluant dans l'obscurité. Elles auraient pu allumer une torche, mais auraient de ce fait alerté les kitin aussi sûrement que si elles elles s’étaient mises à danser nue en criant : « A table! »



Cette fois, ce fut un bruit de grattement qui les arrêta. Jalindra posa doucement la main sur l’épaule de son homine pour lui signaler le danger et resta immobile, les oreilles aux aguets, alors que le bruit devenait de plus en plus fort. Une kitin était en train de creuser un tunnel qui débouchait droit sur elles ! Elles n'avaient pas d'autres issue, et si elles avaient pu éviter le combat jusqu'à présent, ce ne serais plus le cas ici.



Jalindra attendit le dernier moment pour attaquer, voulant prendre la kitin par surprise. Pour l'instant elles étaient protégées par la terre qui les séparaient encore et qui camouflait leur odeur. Il ne restait plus qu'a espérer que la kitin soit seule...



Shaakya se tenait prête à soigner alors que son homine, voyant la bête émerger de son tunnel, lui bondit dessus sans que la kitin n'aie eu le temps de les repérer. Jalindra mis toutes ses forces dans les premiers coups, espérant l'abattre avant qu'elle n'aie le temps d'alerter les autres. Mais la créature était coriace, et le combat commençait à traîner en longueur. Elle commençait sérieusement à fatiguer. Elle se demandait pourquoi elle ne recevait plus de soin, et se retourna juste une seconde, le temps de voir que son homine était à terre, à bout de force. Elle se retourna vers la kitin, la peur de voir Shaakya mal en point lui donnant un sursaut de courage. C'est dans un même mouvement qu'elle acheva la bête et lança un enchantement vers son homine pour lui redonner des forces. Avec soulagement elle la vit se relever et se précipita pour l'aider, bien qu'elle ne fus pas très vaillante non plus.



Alors qu'elles reprenaient leur souffle, elles entendirent du bruit venant de derrière elles. Il n’était plus question de passer inaperçu, et malgré leur fatigue, elles se dépêchèrent de s'enfoncer plus profondément. Vu le vacarme assourdissant qui les suivait, il était évident que toute la kitinière était passée en alerte, et c'est en courant qu'elles continuèrent, espérant bientôt franchir les derniers mètres les séparant des profondeurs.



Jalindra lança un sort pour repérer le passage étroit et profita de la brève clarté pour regarder derrière elle. Elle vit dans un frémissement d'horreur toute une armée de kitin qui les avaient prises en chasse ! Chassant les images du second essaim, elle essaya de réfléchir. Il n’était plus question de combattre, si les bêtes les rattrapaient, elles ne pourraient pas lutter et seraient mortes avant même d'avoir eu le temps de leur porter un coup...



Apres un dernier regard au plan, elle pris la main de son homine et se mis à courir à toute jambes, espérant que l’accès aux profondeurs était bien à l’endroit indiqué. Haletant sous l'effort de leur course soutenue, s'attendant à chaque instant à sentir une patte de kitin les transpercer, elle gardait une main contre le mur pour se repérer, la terre s'effritant sous ses doigts. Enfin ! Elle ne sentait plus que du vide et s'engouffra dans le passage alors que les kitins, plus rapides qu'elles, les talonnaient. Surprise par la pente soudaine, le sol se déroba sous ses pieds et c'est en dégringolant qu'elles franchirent le sas délimitant les profondeurs. C'est un peu sonnées qu'elles se relevèrent, le sol étant redevenu plus stable.



Sans essayer de reprendre ses esprits, Jalindra se mis à récupérer de la terre pour boucher le passage, comme elle l'avait fait lors du second essaim. Shaakya se hâta de l'aider, et c'est avec soulagement qu'elles s’éloignèrent de cet endroit maudit.



Elles savaient que ça ne tiendrais pas longtemps, mais cela leur laisserait le temps de s’éloigner. Si les kittins ne sentaient plus leur odeur, elles abandonneraient sûrement la poursuite...



Elles avancèrent le plus possible, n'ayant même plus le courage de se réjouir de s'en être sorties sans blessure grave. A bout de forces, elles s'effondrèrent à même le sol sans pouvoir ôter leurs armures. Elles sombrèrent directement dans le sommeil, et c'est ainsi qu'elles passèrent leur première nuit ( où était-ce encore le jour?) dans les profondeurs...

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Jalindra, Hoodo-jin
Son histoire : jalindra

#35 [fr] 

Sous le monde

 

Elles avaient crapahuté tellement longtemps dans l'obscurité qu'elles avaient perdu la notion du temps. Étaient elles parties il y a quelques jours ? Un cycle ? Elles n'en avaient plus aucune idée. Elles n'avaient pas croisé grand monde, les homins réussissant à vivre dans cette atmosphère pesante étant rare. L'air avait une odeur indéfinissable, tellement prenante qu'on finissait par penser qu'il était animé d'une vie propre. Comme si il avait été aspiré par les tyranchas, patiemment mâché et remâché par les lumper, et expulsé par toute la faune vivant ici avant de leur parvenir.

 

Les homines avaient cependant finit par s'en accommoder, oubliant peu à peu ce que c’était de voir la lumière du jour, de sentir la caresse du vent sur leur visage, d'humer le parfum du printemps, mais elles espéraient pouvoir retourner à la surface aussitôt leur mission remplie. C’était ce but qui les faisaient aller de l'avant, mais leur motivation commençait sérieusement à faiblir... Sans parler du reste !

 

C'est dans cet état de fatigue avancé, alors qu'elles émergeaient difficilement d'un tunnel étroit, qu'elles tombèrent littéralement sur la civilisation, sous le regard étonné des habitants.

 

Ce n’était qu'un petit village, qui, quand on y regardait de plus prés, était fait de bric et de broc. La terre se mêlait aux tissus ramenés de la surface il y a visiblement bien longtemps, les sièges n’étaient que de simples bouts d’écorces jetés ici et là, mais, pour nos homines désespérées, cela ressemblait au paradis !

 

Elles se retrouvèrent vite au centre de l'attention, entourées du village entier, curieux de voir des étrangères. Un vieux, de sa bouche édentée, leur raconta que la dernière fois qu'ils avaient vu quelqu'un débarquer ainsi datait du 2eme essaim. Les gamins s'accrochaient à leurs jambes, espérant que les fyrettes aient ramené des surprises alors que les femmes, plus méfiantes, surveillaient les réactions des homines.

 

Jalindra, surprise de toute cette agitation soudaine, mis du temps à pouvoir expliquer la raison de leur présence. Quand les villageois comprirent le but de leur visite, l’atmosphère se détendit sensiblement et elles furent invitées à s'installer avec eux.

 

Des que le thé fut servi, les villageois les pressèrent de question sur la surface, et même si Jalindra était pressée de savoir si ils connaissaient sa mère, elle répondit volontiers, comprenant leur curiosité.

 

Tout en parlant, elle scrutait les visages qui l'entourait : peut être que sa mère était parmi eux ? Des que les questions commencèrent à se tarir, et que les enfants lassés de la nouveauté rejoignirent leur tente, elle orienta la conversation sur ce qui l’intéressait.

 

Certains homins se rappelaient effectivement d'une fyros étant arrivée chez eux, très mal en point. Elle saignait énormément et la traversée l'avait encore affaiblie... Ils avaient essayé de la soigner avec les moyens du bord, mais hélas elle n'avait pas survécu...

 

Encore sous le choc, Jalindra ne vit pas la fyros qui se rapprocha en entendant la conversation. Elle vint s'asseoir à coté d'elle. C’était une homine entre deux ages, encore belle, avec un regard plein de compassion. Elle se mit à parler d'une voix douce, expliquant qu'elle c’était lié d'amitié avec sa mère, restant à ses cotés pendant ses soins.

 

Grâce à cette homine, Jalindra pu comprendre l'histoire de sa naissance : Sa mère se nommait Selyna, jeune fyrette tombée sous le charme d'un noble matis. Quand il avait appris sa grossesse, il avait repris ses promesses, sachant que sa famille n'accepterait jamais qu'il s'installe avec une fyros, encore moins une simple fille de guerriers... Il n'avait pas voulu perdre son héritage et sa mère avait poursuivi sa grossesse seule, se rendant chez les zorais lorsque sa santé c’était dégradée.

 

Le matis, paniquant à l’idée qu'elle lui réclame quelque chose où prévienne ses parents, l'avait fait rechercher pour la convaincre d'avorter. C'est pour ça qu'elle s’était enfui de zora pour rentrer chez elle, trouvant l'aide d'un ami. Mais craignant de le mettre en danger, elle avait finit par s'isoler dans le désert, se faisant surprendre par l'accouchement...

 

La suite, Jalindra la connaissait déjà. Elle avait donc du sang matis ! Elle savait que les métis étaient rare sur atys, les bébés étant en général trop faibles pour survivre.. Cette fois, c'est sa mère qui en avait subit les conséquences.

 

Elle se sentait triste pour cette jeune homine qui avait cru les paroles d'un bellâtre, prenant soin de laisser son enfant prés d'une tribu avant de s'enfuir, perdant la vie dans ce voyage... L'homine ne connaissait pas l'identité de son père, mais cela importait peu. Jalindra connaissait maintenant l'histoire, et si elle aurait aimé rencontrer sa mère qui c’était battue pour elle, ce misérable matis n'en valait pas la peine...

 

Leur voyage touchait maintenant à sa fin, il n'y aurait rien de plus à trouver. Elles remercièrent chaleureusement les villageois avant de quitter le village. Jalindra avait besoin de s'isoler, même si ils avaient été très gentils, pour digérer toutes ces informations. Elles marchèrent longtemps en silence, main dans la main, avant de s'installer pour se reposer.

 

Malgré la déception de ne pas avoir pu retrouver sa mère, Jalindra était soulagée de connaître enfin son histoire, et les deux homines en parlèrent longuement avant de sombrer dans le sommeil.

 

Elle était tellement épuisée qu'elle dormit d'un sommeil de plomb, rêvant d'une jeune homine errant seule dans le désert. L'histoire de sa mère se mêlait à la sienne, elle ne savait plus vraiment si c’était son exil ou celui de Selyna.

 

C'est avec difficulté qu'elle émergea de son rêve ce matin là. Les images dansaient encore devant ses yeux lorsqu'elle se rendit compte qu'elle était seule. Jalindra se redressa d'un coup, totalement réveillée à présent. Où était elle passée ? Elle se leva et scruta les environs, une boule au ventre. Cela faisait très longtemps qu'elles se réveillaient ensemble... Et Shaakya la connaissait presque mieux qu'elle même, et savait que son absence imprévue la mettrais dans tous ses états...

 

Elle avait peut-être refait un cauchemar ? Ce n’était pas arrivé depuis très longtemps mais pourquoi serait-elle partie sinon ? Mais les pactes ici ne fonctionnait pas, elle n'avait pas pu aller très loin..

 

Elle vérifia une dernière fois qu'elle n'avais pas laissé de mot, et rassembla ses affaires essayant de contenir la panique qui l'assaillait. Elle commença à explorer les environs, essayant de chasser le souvenir de Shab, avançant toujours plus loin, explorant chaque tunnel, chaque petit point d'eau...

 

Aucune trace... et les prédateurs ici étaient rares... Elle devait la retrouver, elle ne pouvais pas la perdre, pas elle ! Et si elle était blessée quelque part sans pouvoir la prévenir ? Les yzams n'aimaient pas les profondeurs..

 

Dans un frisson, elle se dit que si elle était morte, elle devrait au moins retrouver son corps... Ce n’était pas la surface, ici le temps s’arrêtait, et la faune était si rare que personne ne disparaissait comme ça...

 

Elle du s’arrêter plusieurs fois, prise de nausée, reprenant chaque fois la route en l'appelant à s'en casser la voix, contenant de moins en moins son inquiétude et son désespoir...

 

C'est en larmes et en tremblant de tout son corps qu'elle arriva dans le village qu'elles avaient quitté la vieille. Elle avait l'impression que ça faisait des cycles qu'elles étaient là toutes les deux, à se tenir la main, heureuse d'être ensemble...

 

Personne ne l'avait vu ! Elle avait l'impression de revivre la disparition de Shab, en beaucoup plus douloureux... C’était son homine, sa bek-i-bemaï, celle qui était à ses cotés depuis son retour... Comment continuer sans elle sans perdre totalement la raison ?

 

Elle continua à la chercher inlassablement, s'effondrant parfois de fatigue, mais le désespoir ne lui laissait pas de repos... Si elle avait été sure qu'elle était morte... Alors elle l'aurait rejoins, comme elles se l’étaient promis ! Mais si il y avait une chance qu'elle la retrouve... elle n'avait pas le droit d'abandonner...

 

Elle perdit toute notion du temps, continuant dans le brouillard total, dormant quelques heures quand son corps ne tenait plus, mangeant parfois quand elle n'avait plus de force pour avancer, incapable de ressentir autre chose qu'un profond désespoir.

 

Elle avait l'impression d'avoir perdu tout repère, toute envie, toute joie... Seule l’idée de la retrouver un jour lui donnait la force de continuer jour après jour.

 

Parfois, dans ses rares rêves, elle la revoyait, laissant au réveil un goût amer à ses larmes. Et elle se levait et retournait explorer, puisant parfois dans ses souvenirs pour garder le courage d'avancer...

 

A force d'explorer, elle finit par revenir sur ses pas. Il n'y avait plus d'endroit où chercher... Elle s'effondra en pleurs, hurlant enfin la souffrance qui la consumait depuis si longtemps. Depuis combien de temps elle cherchait ? Des jours, des mois, des cycles ? Elle était maigre à faire peur, son armure n’était plus que des lambeaux, mais elle ne s'en souciais pas. Elle ne la retrouverait jamais... Tout était fini, elle n'avais plus qu'a se laisser mourir ici, et peut être qu'elle la retrouverait de l'autre coté...

 

Elle commençait à s'endormir quand elle entendit du bruit. Elle se redressa le cœur battant la chamade en appelant son homine. Elle eu l'impression de mourir une nouvelle fois en se rendant compte que ce n’était que des jeunes du village...

 

Elle entendit à peine leurs explications, ne prêtant l'oreille que quand l'un deux lui proposa de retourner à la surface voir si elle pouvait y trouver son homine. Ils voulaient quitter les profondeurs mais avaient besoin d'un guide...

 

Jalindra essayait de réfléchir à travers la fatigue et le désespoir : Pouvait elle être repartie à la surface ? Sans la prévenir ? Aurait elle été blessée, ou subir une perte de mémoire ? Les chances étaient minces... Mais elles étaient nulles si elle restait ici... elle griffonna rapidement une lettre à l'intention de son homine au cas où elle reviendrait et la confia à un des jeunes qui s'empressa de courir la déposer au village.

 

Les homins étaient équipés le mieux possible, avec de vieilles armures qu'ils avaient briqué et recousu, des armes rouillées mais aiguisées... Ils rêvaient de ce voyage depuis longtemps sans oser se lancer, ne connaissant pas la route. Jalindra accepta l'arme qu'ils lui proposaient et sorti le vieux plan de son sac. Elle espérait qu'elle ne faisait pas une erreur... Mais elle n'avait plus aucun espoir de la retrouver ici.

 

C'est à bout de force qu'elle ouvrit la marche, guidant les villageois jusqu'au passage vers la kitiniere. Elle ne parlait que lorsque c’était absolument nécessaire, et les homins, après avoir franchi le passage vers le labyrinthe, l’entourèrent spontanément. Il était évident qu'elle n’était plus en état de se battre.

 

Jalindra ne garda que peut de souvenirs de la traversée. Des images confuses de combats, une sensation d’épuisement, un soupçon d'espoir à l’idée de pouvoir peut être la retrouver..

 

Elle était de retour à la surface. Les yeux brûlants sous l'assaut soudain de lumière, elle abandonna ses compagnons, repartant à la recherche de son homine...

 

Dans le futur, elle retrouvera d'anciens amis, s'en fera de nouveaux, mais si vous la croisez, une seule question franchira ses lèvres : « avez vous vu Shaakya ? »

 

FIN

 

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Jalindra, Hoodo-jin
Son histoire : jalindra

#36 [fr] 

(hrp) et voila l'histoire de jalindra est terminée pour l'instant. J'espère que ça vous a plu :) je réfléchi à peut être faire une autre histoire avec un autre personnage, mais j'hésite encore. On verra où les idées et la motivation me mène! (/hrp)

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Jalindra, Hoodo-jin
Son histoire : jalindra

#37 Multilingual 

Merci ♥

#38 [fr] 

(merci à vous de me lire, sinon, ce que je fait ne servirais à rien! Si vous avez des retours hésitez pas, c'est la 1ere fois que je publie quelque chose donc je suis encore débutante ;))

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Jalindra, Hoodo-jin
Son histoire : jalindra
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