ROLEPLAY


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#1 [fr] 

[HRP] Voici la petite histoire d'Elduril. N'ayant pas foulé Atys depuis 10 ans, je sais que j'ai de gros trous concernant la Lore et je pense que tout ne pourra pas être cohérent. Si jamais vous remarquez quelque chose, n'hésitez pas à me le faire remarquer et j'essayerai de le modifier en conséquence :) Si vous avez aussi des remarques sur la forme faite m'en part, je ne m'en formaliserais pas :)
Enfin, si quelqu'un à le courage de traduire ce texte (pour peu qu'il vous interesse) il sera remercié avec un gros poutoux !
Pour ceux qui n'aimerait pas le formatage du texte sur ce forum (personnellement je le trouve lourd pour lire un texte si long) je vous ai fait une version à télécharger ici (Ne comprends pas les 2 derniers chapitres)
Bonne lecture. [/HRP]



Découverte :

Le soleil était haut ce jour-là. L'hiver venait de finir une nouvelle fois, et le premier jour du printemps lui succédait.

- Le premier jour du printemps ? Encore un que je n'aurai pas fêté dignement.

Comme souvent maintenant, elle revenait en pays zoraï à cet endroit qu'une homine importante à ses yeux lui avait fait découvrir. Se laissant tomber au sol, elle prit appui sur la stèle derrière elle pour s'y adosser.

- J'ai été si occupée ces derniers cycles. J'aimerais pouvoir refaire ces banquets où les gens venaient fêter avec moi le retour du printemps.

Regardant le bout des racines se perdre dans le bleu du ciel, elle soupira et ferma les yeux.

- Je vais enfin pouvoir suivre tes pas sans crainte papa.

Une larme coula le long de sa joue. Cela faisait bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Ce n'était pas dans ses habitudes. En repensant à son père, elle revit son image. Un grand matis à l'allure fière et noble. Dans ses souvenirs, elle ne se rappelait pas l'avoir vu ne serait-ce qu'une seule fois sans son armure lourde. Seul son visage lui était familier. Ce visage si abîmé par les cicatrices que tous les combats lui avaient laissé tels des trophées. Elle n'osait d'ailleurs pas imaginer le reste de son corps. Mais cela n'était pas grave, pour elle c'était le plus beau et courageux des pères. 
Un sourire bête se dessina sur son visage.

- Oui, bon peut être pas le plus beau, mais le plus courageux sans aucun doute.

Et cela, personne n’aurait pu le nier. Chez les anciens, son père était connu de tous pour ses actes de bravoure sur les champs de batailles. Malgré cela, le Commandant Elgahr Simaro, responsable du 4ème régiment de l’armée du roi Yrkanis, n’était que peu apprécié du peuple matis. Nombre de fidèle du roi étaient au fait qu’il n’exécutait que les ordres concernant les kitins, qui pour lui étaient la seule menace réelle. De son point de vue, tout homin était libre de vivre, quel que soit sa religion à ces fameux nouveaux dieux. Mais par-dessus tout, il ne pouvait comprendre comment le roi ne s’était jamais montré sur un champ de bataille, là où tant d’homin, croyant en lui, mourraient les uns après les autres. Il savait qu’en tenant une telle ligne de conduite il ne serait jamais promu Général et ce, malgré ses exploits tactiques, sa présence en première ligne et ses aptitudes exceptionnelles au maniement des armes de mêlée.
Essayant de se remémorer son plus ancien souvenir, les premières images qu’Elduril eut furent celles de son long voyage avec sa mère, entourée de quelques homines avec des enfants en bas âge et d’autres plus grands, eux-mêmes entourés de mektoubs de bât qu'un régiment protégeait. Elle avait appris plus tard qu'il s'agissait du 4ème régiment qui était envoyé à Pyr pour deux cycles et que les soldats avaient eu le droit d'y emmener leurs familles.
Ce voyage l'avait marqué car il avait été long et dangereux. Il faisait chaud dans le désert, c'était d'ailleurs la première fois qu'elle voyait de la sciure. Mais cette chaleur la rendait surexcitée et surtout elle faisait sentir les mektoubs encore plus fort.

- Maman, les toubs ils sentent mauvais et puis je veux voir papa.
- Non, tu ne peux pas, papa est tout devant. C'est dangereux et il a autre chose à faire qu'à avoir sa fille dans les pattes.
- Mééééééééééééé, je veux voir papa !!!
- Elduril Simaro ! Tu restes avec moi un point c'est tout !

Ce souvenir la fit frissonner. Elle n'aimait pas quand sa mère usait de ce ton.
Elle avait beau être douce, gentille et si belle, elle n'en restait pas moins autoritaire comme toute mère. Elle répondait au doux prénom de Dorya, mais n'avait pas de nom. Elle était orpheline, ses parents étant mort lors du grand essaim. C'était une simple apprentie couturière quand elle rencontra Elgahr. Rencontre piquante si il en est puisque, troublée par la stature du fier matis, celle-ci le piqua à plusieurs reprises en prenant les mesures pour le costumes d’apparat qu’il venait commander. Amusé de voir la jeune matis rougir de honte et perdre ses moyens, Elgahr tomba sous le charme et l’invita à prendre un verre après son travail.
En arrivant à la capitale fyros, le Commandant Simaro fût reçu par le Lieutenant Kylax Todlus. Alors que toute la ville était méfiante de ces matis arrivant dans le désert, Elgahr et Kylax s'entendaient très bien, ayant les mêmes idées concernant la menace kitin.
Au fil des semaines, une amitié se créa entre eux, et Kylax invita Elgahr et sa famille à venir dîner dans leur appartement à Pyr.
C'est ce soir-là qu'Elduril rencontra pour la première fois Somka. Ils jouèrent ensemble toute la soirée, et les jours suivants. Somka lui montrant les rues de Pyr avec ses recoins et sa foule toujours présente, Elduril le suivant partout mais sentant en permanence le regard des gens pesant sur l'enfant à la peau pâle. Un premier cycle passa, et tout comme leurs pères les enfants étaient devenus amis et étaient inséparables.


 

Choc :

Ouvrant les yeux, Elduril observa à nouveau les racines dans le ciel. Ce premier jour du printemps n'aura pas été clément jusqu'au bout, et les derniers nuages noirs de l'hiver couvraient les pointes des racines.

- Hummm ? Le ciel s’assombrit, tout comme cette période de ma vie...

Ce jour où son père sortit de la tente du camp comme un éclair après que Kylax ait hurlé à l’entrée :

- Elgahr !!! Ils sont là ! C'est un massacre dépêche-toi !

Elduril ne vit que la silhouette de son père ce jour-là, et ne le revit plus jamais.
Des kitins étaient arrivés en masse dans le périmètre de la capitale. Jamais depuis le grand essaim, un tel troupeau avait été aperçu d'après les anciens de Pyr. Mais le plus inquiétant était ce grand kitin, beaucoup plus grand et plus fort que les autres. Une reine selon les dires.
Les grondements se faisaient de plus en plus forts autour du poste d'échange du Lac du Nord, là où le 4ème régiment avait posé son campement.
La tête du Lieutenant Todlus surgit de nouveau dans la tente, et sa voix rauque retentit :

- Sortez ! Allez bougez-vous ! On dégage de là !

Prenant Elduril sur son épaule et Dorya par la main, les trois homins commencèrent à s'enfuir du camp de toutes leurs jambes, tandis que les kitins écrasaient les tentes les unes après les autres.

- Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhh

Ce cri restera à jamais dans les souvenirs de la matisse. Relevant la tête du dos de Kylax, elle fut sous le choc : le corps de sa mère transpercé par la patte d'un kipucka, sa bouche grande ouverte, son regard paniqué, sa tête commençant lentement à tomber.

- Mamannnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn

Kylax se retourna et trébucha faisant tomber Elduril de son épaule.
Le kipucka grondait, Kylax fut rapidement dans les airs entouré de flamme, lançant une boule de feu sur le monstre et une grande aura bleu et apaisante l'entoura lui et Elduril
Sortant de ses songes elle remarqua que la sienne était apparue. Sensation de protection. Cette journée avait bien été la pire de sa jeune vie.
Après avoir tué le kipucka, les gardes et l'armée de Pyr étaient là combattant les kitins. Kylax emmena Elduril jusqu'au porte de la capitale, lui dit d'aller chez lui, pendant que lui retournerait au combat.
La journée passa lentement et la jeune matisse avait pleuré toute la journée dans les bras de Somka et de sa mère.
Quand Kylax rentra, il était fatigué, blessé et alla se coucher sans dire un mot.
Une saison plus tard, une fois remis de ses blessures, il décida de ramener Elduril dans le jardin majestueux.

- Je sais que tu ne comprendras sûrement pas ma décision, mais nous nous étions promis avec ton père de veiller sur la famille de l'autre s’il arrivait quelque chose à l'un de nous. Malheureusement le désert n'est pas le meilleur endroit pour une matisse orpheline, et tu seras plus en sécurité chez toi, à apprendre un métier, dans un cadre calme où le plus impressionnant des animaux reste le gingo.

Pendant le voyage, il lui expliqua qu'il avait rencontré une guilde de marchands répondant au nom du Sentier des Artisans, et qu'ils seraient à même de lui apprendre un métier respectable pour une jeune homine.
Ce qu'il ne savait pas c'est qu'Elduril n'avait en aucun cas envie d'être une gentille marchande.
Tout comme son père, elle voulait être guerrière, la magie ne l'intéressant pas ; surtout que la concentration et elle, cela faisait deux. Son père avait réussi à être un guerrier de niveau expert et ce avec toutes les armes de mêlée sauf en combat rapproché. Elle, elle serait maîtresse en combat rapproché en plus d'être experte dans les autres branches!
Après un cycle complet passé chez le Sentier des Artisans, Elduril avait déjà appris le maniement d'une arme. Elle faisait peur aux autres membres de la guilde. Non contente de ne pas forer et de ne fabriquer que très peu d'objets, elle était devenue la guerrière la plus puissante de la confrérie en un temps record grâce à ses premiers compagnons de chasse : Nkhein, Fizzbulle et Jaicen.
Les officiers ne le virent pas d'un très bon oeil et lui demandèrent de partir.
Commença alors un long moment de solitude, où, livrée à elle-même, elle en profita pour améliorer sans relâche sa formation.
Voyageant alors à travers l’écorce pour parfaire son entraînement, cela lui fit un choc lorsqu'elle remit les pieds à Pyr lors d'une après-midi de magasinage, à la recherche d'une nouvelle armure.
Déambulant dans les rues tel un fantôme elle avait le regard perdu, la tête en l'air, mais ne se perdait pas. Bousculée par la foule, regardé étrangement par d'autre, tout était là, comme avant. Tournant dans la ruelle du Centre, Elduril trébucha sur quelque chose et chu la tête la première.
Reprenant ses esprits, mais furieuse de faire le spectacle dans un lieu où elle préférait se faire toute petite, elle tourna la tête avec un regard noir pour voir ce qui l'avait fait tomber.
Elle vit une simple paire de bottes très usée, ressemblant à des Hobenus, sortant de sous un porche. Elle pensa en elle-même :

- Encore un pochetron fyros qui dort dehors !!!

Commençant à se relever, elle vit les bottes disparaître sous le porche et une tête en sortir. Une tête crasseuse, les cheveux en bataille, mais une forme de visage familière. Le fyros la regarda longuement. Elduril n'en cru pas ses yeux et retomba au sol sous la surprise. Les années avaient passé, son visage s'était allongé, mais ses yeux rouges vifs ne la trompaient pas.

- So... Somka ? Somka c'est bien toi ?

Le fyros ne trouva les mots et secoua la tête pour répondre à l'affirmatif, étant tout aussi étonné qu'elle. Elduril lui sauta dans les bras, ne pensant pas un jour retrouver son compagnon d'enfance.
Le reste de la journée se passa à la Patte du Yubo, à parler du passé en buvant de la liqueur de shooki.
S'en suivirent plusieurs cycles où ils firent plusieurs fois le tour de l'écorce tous deux, participèrent à des parties de chasse, luttèrent contre l'invasion du nord.
Une amitié de plus en plus forte, laissant place peu à peu à de l'amour entre eux. Mais les temps étaient durs. Les revenus sont faibles quand on ne fait que chasser…
A la fin d'une journée de chasse pas comme les autres où elle retrouva avec plaisir son vieux compagnon de chasse Jaicen, celui-ci lui proposa d’entrer dans les rangs des Seigneurs de l'Aube. Leurs moments de galère allaient être terminés.
Heureuse, elle partit rejoindre Somka. Celui-ci était parti explorer les Sources Interdites, pour connaître comment relier au mieux le pays malade et le pays du feu. Elle passa le vortex de la Porte des Vents et commença à attendre.
Ils n'avaient pas convenu ensemble d'une date pour se retrouver, mais cela commençait à faire longtemps qu'elle était là, et elle ne le vit pas revenir.
Pendant près de deux cycles il ne se passait pas un jour sans que, le cœur remplit de plus en plus de peine, elle ne se rende sur place pour espérer le revoir.


 

Sentiments :

C'est à ce même moment qu'elle rencontra au Bosquet de la Confusion deux homins formidables : Lyiot et Adrias.
Le premier essayait tant bien que mal de la consoler, bien que celui-ci ait aimé être plus qu'une épaule où pleurer. Adrias quand à lui était le seul capable de la faire rire. C'est sûrement comme cela que l'alchimie opéra entre eux deux.
Trois cycles après la disparition de Somka, Elduril dit Oui à Adrias.
Ils se marièrent près d'une petite chute dans l'Aeden Aqueous avec leurs amis respectifs. Ils n'en avaient que peu en commun à cette époque. Ce mariage fit grand bruit sur Atys et beaucoup y étaient opposé. En effet, Adrias croyant et suivant la parole de Ma'Duk, détonnait avec Elduril. Elle, gardant à l'esprit les paroles de son père, ne croyant en rien ni personne sauf en l'hominité, appartenant tout de même à une guilde vénérant Jena et la Karavan.
Ce jour était merveilleux, très certainement le plus beau pour elle, et c'est avec un grand sourire, qu'elle sortit de ses pensées et remarqua que la nuit était presque tombée.
Elle extirpa de son sac quelque fagots et les alluma pour ne pas avoir trop froid, car nous ne sommes que le premier jour du printemps après tout, les nuits sont encore trop fraîches pour dormir dehors sans rien. Elle sorti aussi un cuissot de cuttler.

-On ne change pas la tradition. Premier jour du printemps, méchoui de cuttler.

En dégustant son repas un peu sec, son esprit repartit. Elle repensa alors aux moments les plus marquants de sa vie. Sa lune de miel aux chutes victoria. Sa victoire au premier concours de Miss Atys. Le passage d'une matisse incroyable dans sa vie, mais qui n'a pas hésité à la trahir la laissant presque pour morte dans les primes racines. La consécration en étant la première à devenir maitre martial mais surtout avec l'élévation au rang de maître en combat rapproché.

- Papa, où que tu sois, j'espère que tu es fier de moi. Maman, toi aussi, bien que je ne sois pas devenue la gentille homine que tu aurais voulu que je sois.

Son visage, éclairé par le feu crépitant dans la nuit de plus en plus sombre, se mit à rougir d’un mélange de honte et d’énervement. Elle était en train se rappeler de la journée la plus rocambolesque de sa vie. Celle-ci avait été sentimentalement chaotique.
Comme à son habitude, le couple était parti chasser dès le matin dans le bosquet matis.
Ayant besoin de reprendre son souffle après une bonne heure à courir partout après les ocyx, Elduril se mit en arrière du groupe. Elle sentit alors des mains se poser sur ses hanches, puis un souffle proche de son oreille.

-Je suis là mon amour.

Son regard se figea sur la nuque d’Adrias quelques mètres devant elle, son corps, lui, était emplit de frissons et incapable de bouger. Elle se senti tourner sur elle-même, ses yeux voyant passer successivement les membres du groupe, le téléporteur Kami puis des yeux rouges vifs. La matisse poussa alors un petit cri qui fût immédiatement étouffé par les lèvres de Somka. Les yeux exorbités, une larme se format et couru le long de son visage.
Adrias réagit immédiatement en insultant sans retenu le fyros et en lui sautant dessus. Elduril ne put pas même réagir. Sous le choc ses jambes lâchèrent et elle tomba sur les genoux, les larmes se multiplièrent et un cri déchirant le bosquet se fit entendre. Puis plus rien, le blackout. Elle venait de s’évanouir.
En revenant à elle, la guerrière n’avait plus sa hargne et sa verve qu’on lui connaissait. Elle s’assit, le regard hébété balayant de gauche à droite. D’un côté son homin avec qui elle était mariée. De l’autre son ami d’enfance (et bien plus) très amaigri, les yeux pochés, les vêtements arrachés.
Le fyros était dans un état de santé inquiétant et la correction que venait de lui donner le matis n’avait pas arrangé les choses.

-Eldu, c’est qui ce type ?

On pouvait sentir dans la question de Somka, la tristesse de connaitre déjà la réponse. Son amour avait tourné la page. Cela faisait maintenant cinq cycles qu’elle le pensait mort. Comment aurait-elle pu penser qu’il en était autrement ?
L’homin du pays du feu expliqua alors qu’il fut fait prisonnier par des bandits lors de son repérage. Remarquant sa belle pioche dans son paquetage, ils se ravisèrent de le tuer, se disant qu’il leur serait plus utile s’ils l’exploitaient à forer pour eux.
C’est ainsi que pendant de longs cycles, lui paraissant interminables, il fut l’esclave des Spooky Stavons, les suivant à travers les primes racines et creusant sous surveillance pendant des heures. Traité tel un animal, mangeant et dormant attaché avec les mektoubs de bat, le fyros devint l’ombre de lui-même. Mais il gardait une faible lueur d’espoir en lui, celle de revoir son homine et ses parents. C’est lors d’un forage dans les Terres Abandonnées qu’il put s’échapper. Les bandits le voyant si faible, ne le pensait pas assez fou pour s’enfuir par le Nexus. C’est pourtant ce qu’il fit. Profitant d’une patrouille de kitin occupant les guerriers, Somka fora énergiquement la source. Alors que celle-ci expulsait son gaz, il rassembla ses forces et couru vers le vortex pour le Nexus. Cet endroit il ne le connaissait pas bien et il dut se faufiler entre la faune et la flore, tout en se cachant des bandits qu’il entendait au loin derrière lui. Ce ne fut qu’une fois bien avancé dans le Gouffre d’Ichor qu’il finit par se dire qu’il était enfin libre. Le jour finissait de se lever lorsqu’il arriva enfin au Tertre de la Dissidence. La lumière vive du soleil lui brula les yeux de longues minutes pendant lesquelles il s’abrita à l’ombre d’un arbre. Cela lui permit de s’éclaircir les idées. Sa compagne, si elle était encore en vie, irait forcement au Bosquet de la Confusion comme elle le faisait tous les jours. C’est ainsi que puissant dans ces maigres forces, il continua son chemin jusqu’à reconnaitre la silhouette et la chevelure couleur feu de sa matisse.
Même si il comprenait un peu mieux la situation après toutes ces explications, Adrias ne décollerait pas. Il lui fallut d’ailleurs beaucoup de temps et de confiance envers sa femme pour admettre que le fyros ne serait pas un danger pour son couple.

-Bon … c’est vrai qu’au début ce n’était pas facile à gérer. Je ne savais plus trop où j’en étais…

Retrouver Somka et repartir en aventure avec lui était grisant. Mais qu’il était difficile de sentir le regard encore amoureux qu’il posait sur elle… Cela lui déchirait le cœur de le rendre triste.




Renouveau :

Elduril remit un fagot dans le feu. La nuit était maintenant complète sur le pays zoraï. Frissonnant elle sortit de son sac une peau traitée de bodoc pour la mettre sur ses épaules. Cela lui rappela ces nuits passées prêt du feu au milieu des plaines atysienne, accompagnée de Somka alors qu’ils cartographiaient ensemble la planète. Ce moment précis où elle décida de créer sa propre guilde avec son ami d’enfance.
Les Seigneurs de l’Aube étaient en pleine période de doute. Leur chef était mort et les différents remplaçants qui lui succédaient n’arrivaient pas à redonner son élan à la guilde. Elduril avait déjà maintes fois essayé de proposer son aide, mais au fond d’elle-même, avait-elle encore l’envie de se battre pour quelque chose qui lui paraissait de plus en plus étranger ? Toutes ces préparations à la guerre des religions, entre les guildes partisanes, qui devenaient inévitable la rendait malade.
Tout le monde s’affairait que ce soit près des étables, aux portes des capitales à refuser l’entrée aux indésirables ou chez les marchands pour obtenir les dernières matières rares arrivant en flux tendu. La tension était palpable jusque dans le hall de la guilde.
Les membres couraient dans tous les sens, se bousculant, se disputant les derniers restes du stock d’ambre Zun et s’adonnant au jeu du « C’est celui qui cri le plus fort qui a raison » concernant l’ébauche des stratégies militaire. Avec un tel climat, la matisse avait décidé de sortir et s’installer au pied de l’arbre pour façonner un énième bouclier à ses compagnons. Elle avait le regard éteint. Cela faisait plusieurs jours qu’elle n’avait pas levé le nez de ses plans de conception. Sa mère avait les mains douces en plus de les avoir agiles grâce à la couture. Elduril, elle, avait les avaient presque calleuse, moins par le maniement de la pioche que par les manches de ses armes. Mais cela avait empiré avec la création en masses des boucliers et rondaches, allant jusqu’à lui créer des douleurs tant les matériaux pour leurs confections sont exigeant en travail manuel. Prenant un moment pour masser se mains, elle vit une jeune matisse tentant d’accoster les passants un à un sans succès. Croisant le regard de la maitre martial, l’homine se dirigea vers elle et fit une révérence. Elle avait une voix peu assurée et eu du mal à se redresser, ayant sur le dos un sac des plus conséquents.

-De… Deles silam … Serae. Na seisena ereis Yal … (1)

Elduril se mit à rire à gorge déployée.

-Pardon petite, cela faisait longtemps que je n’avais pas vu quelqu’un se présenter à moi avec autant de bonnes manières. Sois simple avec moi. Que veux-tu ?

Yal expliqua alors qu’elle devait se rendre en pays tryker pour aller chercher de la bière pour le bar de son père. Celui-ci ne pouvant faire le chemin lui-même, n’ayant plus qu’une jambe, avait demandé à plusieurs guildes, moyennant finances, de lui rendre ce service, mais aucune n’avaient accepté. Et pour cause, la guerre préoccupait et mobilisait tout le monde. Il mandata donc sa fille de trouver un groupe d’aventuriers prêt à traverser le pays contre des dappers.
Elduril eut alors une révélation. Elle se leva, laissant derrière elle ses outils ainsi que le bouclier encore en court de fabrication, prit la main de la matisse et la traina jusqu’aux écuries pour y sortir et seller les mektoubs. Elles se rendirent rapidement à Natae ou Somka résidait maintenant. Celui-ci fut surprit de trouver devant sa porte une jeune matisse et, juste derrière elle, son « Eldu » complétement surexcitée.

-Somka ! Je sais ce qu’on va faire !

Elle mit alors ses mains sur les joues de la matisse les écrasant (ce qui ne manqua pas de lui donner une moue risible) et poussa la tête vers le fyros.

-On va les faire voyager !

Pendant leur périple vers Fairhaven, elle expliqua à son ami l’idée qui venait de germer dans sa tête. Ils allaient devoir reprendre ensemble la cartographie d’Atys qu’avait commencé Somka avant sa captivité. Découvrir les chemins les plus sûre pour se rendre d’un point à un autre, mais aussi les endroits les plus spectaculaires ainsi que les plus beaux et cela suivant les saisons. Le but ? Aidez les jeunes homins à passer d’un pays à l’autre. Mais, comme cela ne leur suffirait pas pour vivre et payer complètement l’équipement pour de telles expéditions, profiter de leurs connaissances pour proposer au plus riches des voyages dans des endroits incroyables - pour du repos ou une cérémonie - ou encore les derniers espaces inconnus pour forer en tranquillité dans les primes racines. Deux saisons passèrent et peu avant le début de la guerre, La Guilde du Routard vu le jour. Affublé d’un mektoub de bat noir sur fond blanc, le blason de leur étendard était le plus beau à leurs yeux.
Elduril avait enfin quelque chose qui lui ressemblait. Quelque chose pouvant aider ou rendre heureux n’importe quel homin sans distinction de religion.
Restait un problème de taille : se faire connaitre et attirer du monde. Les affiches en ville ne suffisaient pas. Il fallait quelque chose de plus marquant. En regardant un petit artisan déposer une affiche sur le panneau, elle eut le déclic.

-Quelle idée saugrenue quand même. Mais qu’est-ce qu’on a pu rigoler.

Il ne lui fallut pas longtemps pour convaincre Somka de l’utilité mais aussi de la bêtise de la chose : faire le tour d’Atys en marchant à reculons. Ils démarchèrent de petits artisans désirant se faire connaitre et en échange d’une aide à financer leur projet ils leur feraient de la publicité sur le chemin.
Ce fût un succès indéniable. Il y eu des homins moqueurs, des intrigués, certains allant jusqu’à les accompagner pour un bout de chemin. Grâce à cela, chaque rencontre permit de faire la promotion de la guilde ainsi que celle des généreux donateurs.
Au bar d’Yrkanis les deux comparses faisaient le point sur leur tour de l’écorce. L’air sérieux, le visage tendu

-Quels sont les résultats de la semaine Adjoint Todlus ?
-Excellent Capitaine Simaro. De plus nos effectifs ont doublé. Nous sommes maintenant quatre !

Tous deux éclatèrent de rire et fêtèrent la fin de leur périple durant toute la nuit.



Incompréhension :

 

Son repas terminé, Elduril fouilla dans son sac pour en sortir une bouteille de liqueur de shooki à moitié remplit. Elle s’affala un peu plus prêt du feu et contempla les étoiles. Elle prit une grande inspiration pour tenter de se calmer. Sa main sera si fort le goulot de la bouteille que celle-ci se brisa dans sa main. Grimaçant en silence elle utilisa un kit de premier secours pour se soigner. Tapant à plusieurs reprises avec l’arrière de sa tête sur la souche derrière elle, les larmes se mirent à couler et se transformèrent en pleure.

-Pourquoi je nous ai entrainez là-dedans ?

Une menace était apparût en pays matis et pour une fois ce n’était pas les kitins qui en étaient la cause. Divers aventurier faisaient état d’un homin cruel et très puissant, n’hésitant pas une seconde à tuer quiconque passait près de lui. Protégé par une lourde armure verte il sévissait principalement dans la Source Cachée. Son nom finit par arriver jusqu’à Yrkanis : Sirgio le Scélérat.

Jamais, en dehors des concours de boxe organisés à l’arène matis, Elduril n’avait frappé un homin. Mais devant la cruauté de celui-ci elle ne pouvait rester sans rien faire. Ca et le fait quel cela menaçait aussi son activité. Plus personnes n’acceptaient de se rendre à Pyr en passant par les Sources et il était impossible d’imaginer faire passer quelqu’un par le Nexus.

Les membres de La Guilde du Routard se mirent en route accompagné d’Adrias et des siens, ainsi que des amis de longues dates du couple. Une odeur de mort se fit sentir en arrivant prêt du camp de Sigio. Le Nord-Ouest du pays est bien plus chaud que le reste, mais couplé au nombre de corps qui jonchaient le sol, cela devenait insoutenable. Homines, homins, enfants, mektoubs de bat rien n’était laissé en vie. Ce maraudeur était fou et il fallait l’arrêter.

Il avait été décidé qu’Elduril attirerait son attention et porterait le premier coup. Elle s’approcha lentement de lui le voyant sourire à pleines dents. Il n’attendait que cela. Son regard était terrifiant tant on sentait qu’il était ampli d’une envie de meurtre. La matis arriva à son contact et le frappa le plus fort possible de sa hache enflammée. L’homin eu un rictus et donna un coup puissant dans le casque de la guerrière. Sonnée et sans garde elle ne put esquiver le coup qu’il lui porta dans les côtes flottantes. Malgré les soins qu’elle recevait de la part de ses compagnons, elle eut le souffle coupé, pliée en deux sous la douleur. Alors que les autres combattants au corps à corps étaient presque sur lui, Sirgio arracha le casque de la matis. Prenant le temps de se redresser et de regarder tout le monde de haut, il laissa échapper un rire sinistre tout en abaissant violement le pommeau de son épée à deux mains sur le crane d’Elduril.

En ouvrant les yeux elle vit le plafond d’une maison matisse. Elle se sentait faible et n’arriva pas à se redresser complètement. Voyant ses bras il lui fallut quelques instants pour comprendre qu’il s’agissait des siens. Si maigre, qu’elle arrivait à peine à les bouger. En soulevant le drap elle vit que tout son corps n’était plus que peau sur les os. Un vieux matis s’approcha alors d’elle. Il lui expliqua qu’elle était dans le coma depuis très longtemps. Son mari l’avait ramené à dos de mektoub jusqu’à Yrkanis où, étant pro kami, il avait été obligé de supplier les gardes de trouver quelqu’un pour s’occuper d’elle et la soigner. L’ancien lui tendit alors une lettre lui étant destiné et arrivé par izam, une semaine après son admission. Le papier était jauni, passé et l’encre avait commencé à décolorer. Elle reconnut cependant immédiatement l’écriture d’Adrias.

Mon Elduril, mon Amour,

Avant-hier nous avons perdu contre le Scélérat. Nous avons dû fuir. Somka m’a demandé que je t’emmène le plus loin possible pendant qu’il couvrait notre fuite à tous avec ceux de ta guilde. L’ennemi était bien trop puissant mon cœur. Tu es restée dans les pommes depuis le coup que tu as reçu jusqu’à Yrkanis. Tu dois être maintenant réveillée mais, comme tu le sais, les gardes ne me laissent pas entrer dans la capitale. J’aurai dû t’emmener à Pyr, mais dans ton état j’ai préféré palier au plus rapide et t’éviter les fortes chaleurs du désert.

Je n’ai pas eu de nouvelle des membres de ta guilde. Je ne sais ce qu’il leur est arrivé. Sirgio lui est toujours en vie.

Je pars dès ce soir pour les champs de bataille. La guerre est sur le point de commencer. A mon retour je te promets de chercher Somka avec toi si vous ne vous êtes pas retrouvé.

Soit forte mon Amour et à très vite.
Je t'aime.
Adrias 

Elduril était anéantie. Elle prit à parti le vieux matis lui demandant exactement depuis combien de temps elle était là.

-Cela fait 10 ans Serae… (2)

La lettre lui échappa des mains en même temps que son teint devint livide.

Elle passa les deux saisons suivantes à reprendre des forces lentement. Elle apprit entre temps les nombreux changements qu’avaient connu son pays et Atys. Que pendant la guerre des pro kami avaient réussi à entrer dans les villes matisses pour y déclencher des incendies. Le hall de sa guilde à Yrkanis ainsi que l’appartement qu’elle partageait avec Adrias à Natae ayant tous deux été réduit en cendre. De ses connaissances pratiquement plus personne n’était là. Déclaré mort pour la plupart, disparu pour les autres. Elle n’eut aucun retour à ces lettres envoyées à la guilde d’Adrias, celle-ci ne semblant plus exister. Elle n’eut pas plus de chance avec les parents de Somka. Le Lieutenant Todlus ayant été formellement déclaré mort par les autorités de Pyr. Sa femme elle se serait suicidée peu de temps après avoir perdu pour son mari et pour la deuxième fois son fils dont elle était sans nouvelles. En effet, Somka était aussi absent, peut-être tombé avec le reste de sa guilde sous les coups de Sirgio.

Cela faisait maintenant un cycle, qu’elle parcourait Atys pour retrouver ses amis et son mari. Epuisée après voir tant pleuré, Elduril s’endormit lentement au sein du pays malade en murmurant dans le silence de la nuit :

-Où êtes-vous ?

 

Fin … pour le moment.

 

(1)(Bon… bonjour… Madame. Mon nom est Yal …) (Je doute que cette phrase soit écrite en bon matis donc si une personne peut me corriger ce serait parfait :) )
(2) (Serae = Madame) (A adapter pour convertir en cycle. Avec un cycle sur environ 2 semaines IRL cela représenterait 260 cycles pour 10ans IRL.A quelle vitesse vieillisse les homins ? 1 an de plus par cycle ? Tous les 2 cycles ? Quelle est l’espérance de vie d’un matis ?)
 

Edited 8 times | Last edited by Elduril (8 years ago)

#2 [fr] 

(hrp) comme je te l'ai déjà dit, j'aime beaucoup ton histoire et ta façon de l'écrire! Je ne vois pas d' incohérences mais je ne suis pas non plus spécialiste de la lore :) j'attend la suite! (/hrp)

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Jalindra, Hoodo-jin
Son histoire : jalindra

#3 [fr] 

[HRP] J'ai bien avancé sur la suite et fin (il y aura un voir deux chapitres de plus). N'hésitez pas à donner vos impressions ici même. Je mettrais le premier post à jour avec la suite, vous n'aurez donc pas à fouiner entre les posts en ayant peur d'en rater un morceau :)[/HRP]

#4 [fr] 

[HRP] Livraison du 4ème et avant dernier chapitre. Bonne lecture :) ) [/HRP]

#5 [fr] 

[HRP] Et voila, fin des anciennes aventures d'Elduril. Il va maintenant falloir en créer de nouvelles. J'ai une bonne piste la connaissant bien :p
Je suis à l'écoute et remarques si il y en a alors n'hésitez pas.[/HRP]

Last edited by Elduril (8 years ago)

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