ROLEPLAY

[HRP] Ce qui suit n'est absolument pas porté à la connaissance de vos personnages, ces récits sont là pour distraire et éventuellement inspirer les joueurs que nous sommes. On peut supposer que ce journal existe mais est caché quelque part dans l'appartement de Fey-Lin, donc à moins d'y rentrer un jour .... [/HRP]

20 Fallenor, 1er CA 2576.

C'est fait. J'ai disparu de l'activité officielle de la Théocratie. Ma shizu, ma mi'zu, les secrets à garder, les projets que j'avais en tête .... plus rien ne me retient.
Finies les idées noires, l'inquiétude face aux évènements qui secouent mon peuple. Finie aussi la défiance face à ces prétendus kwaï qui se comportent sans aucune sagesse, sans aucune retenue, sans aucun égard pour ce qu'ils devraient représenter.

Colère. Yui, il faut croire que je suis bel et bien en colère, en fait. Alors mieux valait partir plutôt qu'exploser. Il y a toujours des dégâts collatéraux pendant une explosion. C'était sage. C'est ce qu'il fallait faire. Le temps de retrouver mon calme, le temps de me retrouver, je pourrais peut-être trouver des réponses aux vraies questions.

12 Mystia, 1er CA 2576.

J'ai pris connaissance d'une lettre de Supplice tseu-ito ... Il a sûrement raison de vouloir me parler. C'est un Sage. Mais je ne nous ferai pas perdre de temps à accéder à sa demande.

Remords. Après la colère, c'est souvent ce que l'on ressent après l'avoir laissée exploser, lorsque l'étendue des conséquence s'impose à la vue. Alors pourquoi malgré tout ? Je suis peut-être partie sur ce coup de colère. Ce n'était peut-être pas aussi sage.
Peu importe. Je n'aurais pas du passer voir les dernières lettres. Seules comptent les vraies questions.
Hu hai ! Loin du tumulte des homins, je vais pouvoir méditer en paix. Il ne faut pas se laisser distraire.

10 Frutor, 2d CA 2576.

Je relis ce journal, et me dit que ce qu'il y a écrit jusqu'ici est vraiment sans intérêt. Je ferais mieux d'user de ce papier pour laisser un réel message, si quelqu'un venait à le trouver.
Fi donc des ressentiments ... des sentiments même ? Né.

Je suis zoraï. Je crois aux esprits, et à leur persistance. Notamment le mien, notamment celui de mon défunt Mayumé. Un jour ce qui nous a séparés nous réunira à nouveau. J'avance donc avec sérénité vers un heureux dénouement. Avec sérénité pas tout à fait. Les esprits changent. C'est le propre de l'existence, le changement. Je ne crains pas tant de trouver l'esprit de Kaikyo trop changé, que de me présenter à lui différente, trop différente. A quel point ai-je déjà changé ?
Et puis il y a le risque infâme ... La corruption de la Goo peut attaquer les esprits, les changer d'une manière que nul ne puisse souhaiter. Sauf ces fous de sève noire. Plus le moment tarde, plus le temps passe sur Atys et plus de risques il y a pour que la corruption ait une chance de s'en prendre à moi.
Supporterais-je alors l'affliction aussi bien que Supplice ? Ou aurait-elle raison de moi comme de Lenja ? Puis-je courir ce risque ? Devrais-je en finir pendant qu'il est temps, et rejoindre Mayumé ?

Finies les idées noires tu parles ! Je retourne méditer.

1er Floris, 3ème CA 2576

Heureusement que le cycle naturel me permet de savoir quel jour est celui de mon présent. Les fleurs éclosent et égaient la verdure d'une joie silencieuse autour de moi.
On dit qu'Atys se réveille. Mais ces fleurs ne sont pas celles d'Atys. C'est fleurs sont celles des habitants végétaux d'Atys. Atys fleurira-t-elle un jour ? Une gigantesque fleur viendra-t-elle dispenser des effluves entêtantes à la surface ?
Pourquoi Atys ferait-elle cela ? Atys, un gigantesque végétal sur lequel nous sommes installés .... Quelles graines, quels fruits pourrait produire Atys seule ? Où pousserait-il même, ce rejeton d'Atys ? Il faudrait qu'Atys en rencontre une autre comme elle-même. Les plantes aussi ont besoin d'être deux. Ma pauvre Atys esseulée dans l'univers. Entourée de graines qui n'ont pas germées, comme Ma'Phao et Ni'Phao dans le ciel.
Elles ont raison les Dryades et leur chant d'Atys et Sagaritis.
Et nous qui nous disons ses enfants, nous sommes loins de l'être.... A moins que...
Se pourrait-il que l'Arbre de Vie qui a poussé au masque de Mabreka soit plus intimement lié à Atys que tout ce que l'on imagine ? Et si nos graines de vie étaient effectivement de purs rejetons d'Atys ?

Assez écrit, retournons méditer.

13 Floris, 3ème CA 2576

Tout cela reste troublant. A-t-on jamais vu une feuille à Atys ? Né, je ne crois pas. Quel genre de végétal pousse à la lumière sans produire une seule feuille ? Atys est bien un végétal, Atys a une écorce, et regorge de sève. Les branches de canopée ne semblent pas plus présenter de feuilles, du moins de feuilles dignes d'un végétal de la taille d'Atys. Il y a juste comme des arbres qui poussent sur la canopée.
Existerait-il une relation symbiotique entre Atys et les arbres qui poussent sur elle ?
Et puis : les arbres et les plantes poussent sur l'écorce d'Atys. Sur quelle écorce Atys pousse-t-elle ?
Le message codé d'Almati insinuait que les Primes Racines n'étaient pas ce que nous pensions. Pas des racines alors ? Serait-ce l'inverse ?
Dans un tel cas, ce que nous appelons la canopée serait les racines véritables, et donc en se dirigeant vers les Primes Racines, nous irions en fait vers le haut, vers les branches, les feuilles d'Atys, ses fruits et ses fleurs peut-être.
Mais alors Atys pousserait sur le Vide.
Pourquoi pas après tout. Sauf que ... si l'on regarde Sagaritis, on voit bien le côté éclairé par l'astre lumineux, et l'ombre sur l'autre face. De l'autre côté il n'y a que ténèbres. Pas de lumière pour des feuilles. Donc pas de feuilles. Atys serait-elle semblable au Rotoa, poussant dans les ténèbres, produisant une unique fleur en son sommet ?
Hum, né, la nature est bien faite, s'il y a de la lumière, la plante qui pousse en profite, les rotoas ne poussent naturellement pas dans la lumière, c'est une plante des Primes Racines. Atys est donc un mystère.... Ou bien, c'est tout simplement Ma-Duk, se fondant dans Atys comme il est écrit dans les textes de l'Ordre, qui lui a apporté l'énergie nécessaire à sa pousse.
Etrange, les texte de l'Eglise disent, eux, que Jena aurait provoqué la "Poussée Verte". Jena aurait-elle fait en sorte que Ma-Duk se fonde en Atys ? Je me demande ce que les Kamistes Jenaïstes en diraient.

Enfin, tenter de concilier ces deux pensées qui s'opposent en une seule mène à d'étranges conclusions, j'ai tord de m'égarer dans de tels méandres. Je vais plutôt retourner méditer.

Frutor, 3ème CA 2576

J'y étais presque, je suis persuadée que j'y étais presque.

Il y a deux mois environ, je repensais mélancoliquement à mes années au Wa-Kwaï, et à Mayumé. Immanquablement je revoyais ces moments où son absence se faisait ressentir, alors qu'il était parti méditer dans la jungle. Il lui arrivait de rester si longtemps loin des Cités ... Mais aussi loin fut-il, il restait étonnament alerte, intervenant parfois pour me secourir alors que je m'étais laissée guider par ma curiosité jusqu'à me mettre en fâcheuse posture.
Un jour, nous en avions plaisanté, à demi, en évoquant un lien qui nous unissait. Un lien qui lui permettait de me retrouver et de savoir si j'allais bien.
Depuis, ma connaissance de la flore et des mystères me font voir cela sous un jour nouveau.
Yui, je commence à être sûre que le plus sûr chemin vers Ma-Duk, vers l'Illumination, ne réside pas comme on pouvait le croire vers une évolution vers ce que l'on considère comme le haut, mais plutôt vers le bas. Ma-Duk s'est fondu en Atys, la Plante Primale. Pour se rapprocher de Ma-Duk, il faut se rapprocher des plantes.

Il faut cesser de se mouvoir sans cesse, de s'agiter. Au contraire il faut s'immobiliser, s'éloigner des contingences matérielles et intellectuelles, pour se concentrer sur le spirituel. C'est là le secret de la méditation, que l'on pense souvent utile pour se ressourcer, prendre du repos sur les plans physique et mental. Mais Kaikyo devait en avoir eu l'intuition, puis la révélation : c'était en fait le chemin, ou un chemin comme il aimait à le dire, car chacun a son propre chemin à emprunter.
Toutes ces absences, ces périodes passées à méditer en pleine jungle ... Il a du arriver à une douce torpeur végétative, et prendre contact avec l'état primaire de la vie. Il avait du étendre sa sensibilité, et sa perception au delà des limites homines et animales, atteignant le courant sensitif partagé par les plantes. Le Chant d'Atys cher à Ki'atal, contre lequel Eleena nous mettait en garde aussi.

J'étais en train de m'enfoncer vers l'inconscience quand des pensées sont venues me tarauder, m'éloignant irrémédiablement de mon but. Je vais devoir m'occuper de ces pensées avant de reprendre ma tentative.

Fallenor, 3ème CA 2576

J'ai bokuu réfléchi. Le mystère reste entier, malheureusement.

Est-ce moi qui ai été affectée ? Sont-ce les autres qui ont eu de fols échanges pendant les années de l'Exil ? Des langages sont apparus, que j'ai assez vite appris, pour la plupart, mais dont l'origine reste mystérieuse.
Et ces homins qui semblent avoir eu une influence importante autrefois, d'après leurs dires, ou même d'après la considération que leur portent les officiels, comment se pourrait-il que nous n'en ayons jamais entendu parler jusque là ? Certains ont même des souvenirs absurdes, ou des absences de souvenirs tout aussi absurdes.
Une grande confusion s'est emparée des peuples Atysiens. A bien y réfléchir, les Maraudeurs ne semblaient pas affectés outre-mesure, mais ces rois du mensonges auraient été les premiers à cacher et étouffer dans l'oeuf une telle chose, qu'ils auraient jugée comme étant une faiblesse. Pourraient-ils être responsables de la situation, d'une manière ou d'une autre ?

Les divergences trop nombreuses ... comment se sentir Zorai, comment croire à la culture Zorai quand il n'en reste plus pour la représenter ?

Un mystère insoluble associé à un attachement profond. Impossible d'y échapper, je commence à désespérer de pouvoir jamais mener mon expérience de transe méditative jusqu'à son terme.

MyStIa, 3EMe CA 2576

Je ... pas sûre, mais Mystia ... après première transe .... plus de repère du jour. Mais le mois, sûr. Le froid dehors ... trompe pas.
Ouf, commence à aller mieux.
Ai fait un feu pour me réchauffer. On dirait que les kami ne veulent pas que je les rejoigne comme ça ... misérablement.
J'ai fait des mélanges de champignons, pour arriver à oublier les tracas.
Pas du choisir les bons. Né, pas bons. Si seulement j'avais pu trouver la bonne mousse...

Je me suis réveillée dans la neige, grelottante. J'aurais pu partir dans un sommmeil sans rêve, définitif. Pai nu réveillée par le froid et sa morsure. Réveillée pai malade, la nausée ...

le paragraphe est brusquement interrompu

Germinally, probablement, 1er CA 2577

J'ai passé un cycle à faire des mélanges et des décoctions à tester. Ca et réfléchir en vain à une solution au mystère.
Je n'ai pas fait la même erreur que la dernière fois, je me suis préparée de petites doses, pour vérifier l'effet. Certains mélanges m'ont fait penser à un des thés de Vrana.
Vrana .... elle dort comme Eleena. Elles ont du y arriver elles aussi, rejoindre Ma-Duk, plonger dans la somnolence des plantes.

Je vais m'y mettre aussi. Ma décoction est prête. Je vais me trouver un champ de slavenis, tranquille, m'installer à la lumière de l'astre du jour, protégée des curiosités malveillantes par les feuilles barbelées de mes soeurs végétales.
Ma transe pourra commencer, l'esprit libéré, éclairci par la grâce des dons d'Atys que je me suis préparé en breuvage.

A bientôt Kaikyo, bientôt.

Floris ... ou Medis, ça doit être Medis. Je me sens faible mais pas trop, on doit toujours être en 1er CA 2577.

J'ai fait l'expérience de quelque chose, c'est sûr. Mais je dois mal m'y prendre. Ou cette voie n'est pas la mienne... Né, c'est juste que je fais des sottises. Je ne peux pas tout laisser ainsi.

Le temps de reprendre quelques forces, et je vais rentrer à Jen-Laï.
Je me demande ce que c'est devenu. Que seront devenus les cercles ? Ce jeune d'Hoi-Cho semblait prometteur, quel était son nom déjà ? Zurch...kuchna.
Et ma shizu ...

Bah, je verrais bien.

Tria 21 Folially, 2ème CA 2578

Eh oui, 2578. Je pensais m'être absentée moins que cela, mais né, cela fait bien deux années au bas mot que j'avais disparu. En discutant avec le barman à Jen-Laï, à la fin de l'hiver, je m'en suis aperçue .... Quel choc, Hiai-Kang a cru que son chai était mauvais et m'avait rendu malade.
Du coup j'ai attendu jusqu'à aujourd'hui pour consigner ça. Cette note va clore ce journal sur un mystère : comment ai-je survécu dans cet état de transe dans lequel je me suis plongée pendant plus d'un an entier ?
Je suppose que j'ai du trouver un moyen de sustentation utilisant la sève. Mais n'étant pas un acte conscient, je ne saurais dire si je puis le refaire.

Je me demande ... si les slaveni alentour ne m'y auraient pas aidé aussi. Les plantes ressentent, et agissent sur leur environnement plus que l'homin, dans son action précipitée, ne le remarque. Etant restée si longtemps, peut-être m'ont-elle effectivement acceptée comme une des leurs, et pris soin de moi.

Il faudra que j'aille en discuter avec les Frères des Plantes et les Dryades.

Chonchon feuillette les pages du journal de Feylin.
Réfléchi à l'absence,  à sa vie actuelle, aux amis, et malgré tout se dit (au grand bonheur de certains) qu'il n'est pas prêt de revenir sur l'écorce.
Mais souhaite un bon retour à Feylin.