ROLEPLAY

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Ce post fait suite à la chasse au Sorcier et la chasse du Sorcier.
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Un jour d'été, à Fair Haven, sur les quais, elle marchait d'un pas moins tendu qu'à son habitude. Témoignage d'une longue habitude, rien dans son pas ne trahissait l'encombrement inhérent au port de l'armure noire et chitineuse dans laquelle elle se complaisait à parcourir Atys.

Au bord de l'eau, des amoureux s'embrassaient. Seuls au milieu de tous, elle aurait bien été en peine de leur faire remarquer le monde qui les entourait. Empoignant son casque par une corne, elle le retira de sur sa tête, laissant voler à la brise de mer sa longue chevelure blonde et lisse. Nul n'aurait pu, à la voir, saisir les efforts qu'elle devait faire depuis des mois pour maintenir une façade relativement calme.

La nouvelle était désormais vieille. Le maraudeur était disparu de prison.

Entre les Zoraïs incapables de le garder prisonnier et les Trykers incapables de le protéger une fois capturé, elle ignorait si elle devait être soulagée ou irritée.

Pour certains, l'important était qu'il soit mort. Pour elle, l'agacement était dominant.

Était-elle la seule à croire que sa substance ne mourrait pas avec lui? Était-elle la seule à s'inquiéter de ce qui avait pu arriver à sa production de fioles de poison et à ses potions de contrôle?

Tout était clair, pour elle, depuis un long moment.. L'interrogatoire de Xiao-mei -il y a tout de même de cela... très longtemps!- lui avait permis de comprendre. Ce n'était pas l'alcool qui, du temps où ce yubo défraichi faisait partie de son entourage, lui avait fait oublier la demande en mariage de cet avorton impuissant, ni l'ivresse qui le lui avait fait accepter. Ce n'était pas non plus une gueule de bois qui lui avait fait perdre tout souvenir de la noce.

L'oubli... la substance forçait l'obéissance, puis l'oubli. Il avait testé son mélange sur elle.

Jamais elle n'oublierait l'humiliation de s'éveiller avec à son côté cette raclure dégénérée de sous-fripo sans avenir. Elle ne possédait aucun poison, mais avait ses propres méthodes avérées pour tuer. Le corps d'Ezek n'a pas été retrouvé. Des traces de combat ont été relevées. Il est peut-être mort définitivement. Peut-être pas. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne pourra pas révéler quoique ce soit au sujet de ses expériences s'il n'est pas captif et interrogé.

Si les réservoirs d'eau potable de Fair Haven, qui alimentent une grande partie de l'écorce pour ses besoins quotidiens, sont contaminés par sa goo altérée, personne n'a de parade. Nulle part, qui que ce soit ne sait vraiment ce qui habitait cet esprit dément. Personne. Les maraudeurs semblaient aimer attaquer cette ville. De quelle quantité de ces mixtures disposaient-ils? Savaient-ils la reproduire?

Le pendule solaire s'était caché derrière les montagnes. Les amoureux s'étaient effacés. Le ressac berçait ses sombres pensées. Celles qui la hantaient chaque soir entre deux patrouilles, qui la faisaient valser entre inquiétude et irritation.

Seuls restaient pour lui faire maintenir sa façade impassible les gardes et ce que masquaient peut-être la nuit et l'horizon.

Avant que les collines ne révèlent l'éclat de la lunette d'un fusil, elle enfila à nouveau son casque, cachant son visage et ses pensées. Le sorcier de la reine noire avait été sacrifié. La suite de la partie allait bientôt se dévoiler.

Makan macFay attacha la lettre à la patte d’Eolas et le laissa s’envoler. Il regarda l’oiseau-lumière s’éloigner pour disparaitre dans l’horizon.

***

Nair-Jazzy,

Je te contacte puisque je ne sais plus vers qui me tourner. Le clan des Dragons Noirs est le plus proche du Clan Macfay et je voudrais te faire part de certaines inquiétudes qui concernent une amie commune. Ny-Swan ne va pas bien et elle m’inquiète beaucoup. Depuis le drame causé par le Clan des Forces Obscures et le Clan de la Sève Noire sur notre clan, Swan souffre de cauchemars, d’angoisses et d’une légère paranoïa. Il lui ait arrivé de sortir dehors en panique en plein milieux de la nuit, en armure et armé alors que visiblement rien ne venait perturber le silence de la nuit.

Souvent elle murmure le nom des bourreaux d’Anonyma à voix basse, sans raison et devient farouche lorsque l’un d’entre nous lui pose des questions à ce sujet. Elle s’isole beaucoup et devient très étrange. Je me fais des soucis également pour ny-Anonyma qui semble s’en rendre compte malgré son état.

Je me dois de te parler également de cette dernière. Elle semble toujours enfermée dans un cocon et nous avons bien des difficultés à communiquer et à l’atteindre. Toutefois depuis que Skaya (l’oiseau-lumière de Swan) s’est entichée d’Anonyma, cette dernière semble plus sereine et moins tourmentée. Le petit volant ne la quitte plus et il veille sur elle comme un ange-gardien. Swan est celle qui prenait soin d’elle mais nous souhaiterions transférer notre sœur chez les Drakani pour plus de protection. Je ne suis ni un mage, ni un guerrier et bon nombre de macFay ont disparu depuis un moment déjà. Je suis atrocement triste a l’idée de ne plus l’avoir près de moi mais il en va de sa santé et sécurité.

Je ne veux pas compromettre la position de Taliar de Swan, c’est pourquoi j’aimerais que cette lettre reste confidentielle. Je ne sais plus comment aborder la chose avec elle, je te demande ton aide. Elle te fait confiance et peut-être quelle s’ouvrira à toi.

Makan macFay

La jeune homine referme doucement la porte. Au réveil, ils découvriront son message, trop tard pour la retenir.
« Je pars en voyage, pour un long voyage. Adieu Nair-MacFays. Prenez soin de vous. »

Et lentement, la trykette se glisse dans la paisible nuit des lacs. Ses affaires sont en ordre. Anonyma et ses chers MacFays seront bien plus à l'abri sans elle.

Il est temps de partir. Makan a des doutes. Je sens ses yeux chercher les miens. Mais je ne peux rien lui dire sans le mettre en danger. Et puis que dire de ses horribles cauchemars... de ces yeux sans fond qui hantent mes nuits. Les yeux de Celui qu'on ne nomme plus. « Il » est mort. Enfin c'est ce que je croyais. Son corps n'a pas été retrouvé.
Il est plus que temps de partir.

Jazzy ne comprend pas cette terrible vision. Je n'aurais pas dû lui en parler. Ni de cette monstrueuse zorai... Il veut me retenir mais rien maintenant ne pourra plus m'aider dans les lacs. Je dois aller là-bas, je dois savoir.

Ne rien dire à Dwane non plus. Ma seule famille. Il me suivrait où que j'aille. Et je dois mener seule cette quête. Savoir d'où je viens...
Oui, il est temps... peut-être déjà trop tard

Un dernier regard sur la cité endormie... « Quand reverrais-je ces rivages tant aimés ? » murmure la trykette en pénétrant dans l'eau.

_____

L'aube n'est plus loin. La trykette machouille un morceau de yubo séché sans s'arrêter. Un frisson la parcourt quand elle s'enfonce dans les primes racines. Elle connait bien cette zone ténébreuse. Le danger est partout et elle voyage léger. Mais elle est si petite, elle pourra se cacher facilement.

« Mais qu'est ce qu'il a ce bestiau », bougonne le tryker réveillé dans son profond sommeil. Il balance sa vieille botte sur l'oiseau-lumière qui reprend de plus belle. « Il ne piaille jamais la nuit, qu'est ce que Swan a encore fait ? »... Il se retourne sur le côté en grognant.
Mais son instinct le réveille d'un coup... il se passe quelque chose. Dwane jette un œil sur Anonyma mais elle dort profondément. Rassuré, il récupère sa botte et part inspecter toutes les pièces. Skaya est agité : il vole autour de Dwane en sifflant bizarrement.

La porte est bien fermée mais Dwane découvre un court message : il reconnaît immédiatement l'écriture de sa cousine ! Elle est partie !
En un geste, il attrape son équipement, ses armes et un stock de crystaux. « Rien ne peut nous séparer. Je la retrouverais », se promet Dwane en serrant les mâchoires. Même la nuit, le jeune tryker est capable de repérer n'importe quelle trace. Il s'élance sans se retourner.

Au loin, elle aperçoit une silhouette s'approcher à vive allure, à peine épuisée par une longue course.
Sans ralentir le rythme, l'inconnu esquive sans hésitation le moindre danger. Swan reconnaît l'allure d'une trykette... Elle ne peut s'empêcher de l'observer, sans penser à se cacher comme elle a appris à le faire ces derniers temps. « Fuis... » lui crie son instinct.

L'homine s'arrête non loin de là pour reprendre son souffle un instant. Swan se sent si faible, ses pieds refusent de bouger. Elle est fascinée par l'homine, terrible mais magnifique, si dangereuse et si puissante. Swan sent ses forces l'abandonner... La terrifiante et mystérieuse homine se rapproche. Une étrange sensation traverse son corps.

Voyageant à travers les primes racines, Seralee s'arrête un moment pour reprendre son souffle après avoir une nouvelle fois échappé aux kitins les plus agressifs. Aucun endroit n'étant sûr dans cette région, elle surveille sans cesse les environs. Elle ne repère aucun danger mais elle se sent tout de même observée. Non loin de là, elle aperçoit une homine. Une magnifique trykette qui la fixe intensément. Seralee sait parfaitement reconnaître le danger, mais de cette homine n'émane que de la douleur. De nature très curieuse, Seralee ressent l'envie de découvrir qui est cette Trykette et ce qui la fait souffrir. Sachant que la plupart des homins auraient peur d'elle et de sa famille, elle est surprise de voir que cette petite homine n'essaie pas de la fuir. Elle décide de s'aventurer plus près.

Seralee hèle la magnifique jeune femme, lui assurant avec son sourire le plus gentil qu'elle n'avait rien à craindre et lui demande son nom. Je m'appelle Swan, répond elle. Quel merveilleux nom pour une si douce et si petite homine, pense Seralee, et instantanément elle désire connaître la jeune femme.Se rapprochant, sentant presque les battements de coeur de swan s'accélérer, Seralee tente de lier conversation quand soudain se rapprochant à vive allure un puissant kirosta fait son apparition.

Craignant ce kitin et connaissant bien sa puissance, Seralee prend la main de Swan et commence à courir, entrainant Swan à sa suite. Ensemble elles curent à la vitesse de l'éclair mais malheureusement Swan trébuche sur une racine et prend du retard. Le kirosta, toujours sur leurs talons, fond sur Swan, il l'empoisonne avec son dard et déchire son corps affaibli. Seralee n'hésite pas une seconde, elle déchaine la pleine puissance de sa magie et attaque le kirosta sans répit, le tuant dans un fracas de tonnerre et foudre.

Après un court instant pour reprendre son souffle, Seralee se rue sur Swan et découvre qu'elle est gravement blessée,couchée sur le sol, respirant à peine. Seralee ressent déjà de l'amour pour cette jeune fille et ne souhaite rien de plus que l'aider et la soigner. Mais malheureusement ses pouvoirs magiques sont épuisés. Seralee doit prendre une décision ; si elle part, la jeune trykette ne survivra certainement pas.

Seralee prend Swan dans ses bras. Swan est si affaiblie qu'elle n'oppose aucune résistance et se laisse emmener. Consciente que ses forces vont bientôt disparaître si elle va trop loin ainsi, Seralee pense à demander de l'aide, certaine que sa chère famille n'hésitera pas à répondre à son appel. Mais la zone n'est pas sûre et elle ne veut pas mettre en danger ceux qu'elle aime plus encore ; elle prend alors une décision définitive. Seralee ouvre son sac, sort son crystal si précieux et tenant Swan contre elle, active le crystal, et retourne dans son camp avec Swan dans ses bras.

Anonyma est contente. Elle aime la présence de Skaya. Le petit oiseau-lumière de Swan est doux. Elle aime jouer avec lui.

Elle a vu beaucoup de monde autour d'elle. Il y a Swan et Cybele bien sûr, mais aussi Zam, et Dwane évidemment. Mais plein d'autres aussi, dont elle ne connait pas le nom... sauf ce matis qui semble toujorus triste en la voyant.
Mais cela ne l'intéresse pas, elle a Skaya.

Skaya est a Swan. Mais Anonyma ne s'en souci pas. Skaya est gentil avec elle. Swan aussi est gentille avec elle, elle vient tous les jours la voir, la promener et la soigner.

Un soir beaucoup de monde s'est rassemblé autour d'Anonyma. Mais elle ne s'y intéressa pas, elle avait Skaya. Il parlèrent longtemps, Anonyma commençait à s'endormir quand Cybele lui demanda de la suivre. Elle l'emmena dans une autre maison et lui dit que maintenant elle devait rester ici. Anonyma s'en moquait... elle avait Skaya.

Skaya part tous les matins voir Swan. Il est son oiseau-lumière. Mais Anonyma sait bien qu'il revient toujours vers elle. Et Swan l'accompagne souvent.

Mais ce matin Skaya est revenu seul... Swan n'est pas avec lui. Anonyma s'en souci peu, elle a Skaya.

Pourtant, elle est triste...

Makan était affalé ivre-mort sur son bureau. Il se laissait bercer par les effets que causait l’alcool, triste, vaincu. Il avait entendu Dwane prendre ses armes et équipements puis disparaitre dans l’ombre d’une Swan qui ne revenait pas. Cybèle était venu chercher Anonyma cette soirée là pour l’emmener chez les Drakanis. C’était sans doute la meilleure chose pour elle et il le savait. Cependant sa présence lui manquait déjà…elle était comme une enfant depuis ce terrible jour…Quand même, elle restait sa cousine bien aimée et voilà qu’elle aussi, l’abandonnait. Il entendait parfois le pas de Zam et Gabatcho dans le hall mais seule sa sœur Meilya avait le droit de pénétrer son antre et encore. L’homin devenait taciturne et souhaitait très rarement qu’on le dérange. Sa soeur travaillait le jour et venait lui tenir compagnie le soir. Makan était terriblement faible et se maudissait de ne pas être un meilleur frère cette petite sœur qu’il n’avait pas vu depuis longtemps.

Le pauvre tryker ne sortit plus du hall de guilde macFay, sauf en de très rares occasions. Il continuait son travail de conteur en couchant sur papier des océans de mots. Entre deux bouteilles de bière, il priait fort sa déesse pour qu’elle protège les disparut et pour que les oiseaux-lumière les ramènent à la maison.

Il ferma les yeux et s’endormit.

Les jours passaient.
Il ne les avait pas comptés depuis des années. Il avait recommencé il y a peu, puis avait cessé à nouveau leur décompte. Il ne croyait plus à la promesse du nain. Il avait eu une lueur d'espoir, une lueur qui n'avait pas mis si longtemps à s'éteindre, mais qui avait ravivé en lui une flamme qu'il ne s'attendait pas à voir soupirer à nouveau, un besoin de liberté qu'il croyait avoir depuis longtemps mis de côté.
Au-dessus de sa tête brillait un rayon de lumière. Il savait qu'il pouvait atteindre l'ouverture, qu'il pouvait voir l'extérieur... suspendu aux barreaux de la fenêtre de sa cellule. Il s'était laissé aller à ce geste quand la clameur l'avait averti de l'évasion du nain.

Si près, si lointain, le pendule lumineux qui marquait le passage des jours brillait à nouveau pour lui. Il forçait de nouveau son corps à bouger, à se mouvoir comme il le faisait aux premiers jours de sa captivité. Il pliait et dépliait ses longs membres, les étirait, les poussait au bout de leurs ressources. Dans sa tête jouait la mélodie qui le hantait depuis qu'on l'avait ici enfermé, depuis que du pendule ses yeux avaient été privés.

Il s'aplatit par terre et commença à soulever et rabaisser son corps au rythme des paroles qu'il avait écrites il y a si longtemps...

« Je décorerai cette cité en rubans sanglants
Dans chaque avenue solitaire, dans chaque rue assombrie
Je décorerai cette cité, en rubans sanglants
Coulants de tous les cœurs battants de ceux qu'j'aurai occis

Car tuer est mon business, et le business va bien
Je les butterai jusqu'au dernier sans jamais faire de quartiers... »


Sa liberté aussi était son affaire. L'heure approchait. Sous son masque se dessinaient des désirs sauvages, inassouvis depuis trop longtemps. Il se replia sur lui-même et prit un air contrit et apitoyé -un air qu'il y a quelques mois, il n'avait pas besoin de mimer. Un air que, sans le petit évadé, il n'aurait peut-être jamais plus eu besoin de mimer.

Un Zoraï un peu plus petit que lui, lourdement armuré, se présenta à la porte et la déverrouilla. Il semblait seul, de l'autre côté de la porte, mais ne l'était sûrement pas. Il ne l'était jamais. Même après toutes ces années, il ne pouvait être seul qu'avec lui-même. Jamais seul à seul avec un autre. Il n'en avait jamais compté moins de sept lorsqu'on venait l'enchaîner pour le faire sortir de la sombre tanière dont il était prisonnier.

« Allez, la Bête, c'est l'heure des dévotions à Ma'Duk. Si tu veux vraiment rejoindre son culte, il ne faut pas les manquer, aujourd'hui. Chaoi, le Bonze, a demandé à te voir. »

Il regardait la configuration de l'armure, ses faiblesses, le point de la gorge où battait l'artère dont la pulsation affolée trahissait la nervosité de l'homin qui, sous ce masque calme et cette apparente solitude, savait risquer sa vie pour l'appâter. Il salivait à la pensée de la saveur satinée du sang du Zoraï apeuré, au songe de ses crocs enfoncés dans cette chair tendre, juteuse, délicieuse...

Il tendit les poignets.

« Il faut m'enchaîner. »






[HRP]Version originale de la chanson, écrite par Jim Steinman :[/HRP]

La pâle aube hivernale peine à éclairer la cité lacustre. Pourtant rien ne saurait émousser l'émotion de la trykette. Il y a longtemps qu'elle ne s'est pas approchée d'Avendale…

Elle avance doucement de peur de croiser un homin plus matinal que les autres. Heureusement la bière a coulé à flot la veille et c'est un silence bienheureux qui l'accueille.

 

Elle se glisse derrière un monticule et s'asseoit les pieds plongés dans l'eau glaciale. Ici elle se sait à l'abri des regards. C'est ici aussi que tout a commencé. Qu'elle a appris qui était Anonyma et que tout a basculé.

 

Elle secoue la tête… Elle n'est pas venue pour les souvenirs. Juste pour regarder. Enfin pour apercevoir Anonyma, si frêle et si loin. Juste savoir si elle va bien.

 

Immobile, la trykette attend. Elle sait que Skaya, son oiseau-lumière a senti sa présence. Il va vouloir sortir et Anonyma le suivra. Ils sont liés maintenant. Quelques minutes suffisent. Elle les aperçoit au loin mais ne fait pas un geste. Elle est en incapable. Elle tremble si fort qu'elle serait tombée si elle n'était pas déjà assise.

 

Skaya donne quelques coups d'ailes en sa direction. Mais Swan ferme les yeux… L'oiseau vient se reposer sur la main d'Anonyma. Elle sourit….

 

Maintenant que Swan connait son histoire, ses cauchemars se sont arrêtés... Que son sang soit à moitié maraud, à moitié tryker finalement ça n'avait plus d'importance. Elle était libre c'est tout.

En se réveillant ce matin là, elle avait vu Zvorax, Elio, Dwane, Zam autour d'elle. Sa famille au camp maraud. Leurs liens étaient si forts qu'ils avaient choisi de la suivre, de la protéger. Plus fort que ce sang maudit. Et elle n'avait rien compris.

Elle avait cru à l'illusoire protection des maraudeurs.... Elle observait depuis peu, impuissante, leur façon de manipuler Cybèle pour en faire leur esclave. De la chair à kitins … C'était insupportable et si loin de la liberté à laquelle aspirait Swan.

Elle éprouvait le besoin de revoir sa chère Anonyma. Elle avait fui les lacs en pensant être un danger pour elle, mais c'était fini. Elle savait que plus rien ne pourrait l'atteindre. Sa famille, c'est tout ce qui importait. Quand elle quitta Anonyma ce jour-là, sa décision était prise.

Et elle savait où aller... au fond elle l'avait toujours su. Le seul endroit où elle se sentirait libre et en famille. Les liens entre les MacFays et les Larmes existaient depuis toujours. Elle y serait bien. Ils y seraient tous bien. Finie l'errance.