ROLEPLAY

Jénaïstes,

Combien de temps encore les notres souffriront de l'opression de la Théocratie ? Chacun se souvient encore avec effroi de Mang bei fao et Gao ni cheng que le soi-disant Sage Supplice mena froidement à la mort, parce qu'elles honoraient la déesse Jena. Et aujourd'hui c'est notre sœur estimée, connue de tous pour sa sagesse et sa modération, Pao-Len Seng, qui meurt par la faute ce cet individu corrompu par la goo. Comment peut-on le laisser encore agir après tant de méfait ? Combien de meurtre faudra-t-il avant que nous n'agissions ? Est-ce cela, la voie de l'illumination kamique, un flot de sève alimenté par leurs frères et sœurs qui ont le malheur d'appeler le Grand Kami "Jena" ?

Est-ce vraiment cette Théocratie-là que nous souhaitons pour nos enfants ?

Initiés, résidents de Jen-Laï,

Depuis un certain temps, les papiers semblent fleurir tout seuls, mais le parfum de leurs mots sent la Goo.
Il est bien connu que le mensonge le plus perfide est celui qui s'appuie sur une part de vérité.
Comme je n'ai encore jamais rencontré d'arbre à fleurs-parchemins, je me doute comme vous qu'il y a en fait un auteur à tous ces mots. Cet auteur n'a qu'à venir expliquer son point de vue lors d'une assemblée s'il pense que ses propos sont à l'épreuve d'une simple discussion, ou prouver à jamais sa lâcheté et le mensonge de ses dires en restant à jamais dans l'ombre.

Ari'kami pour votre attention,

Fey-Lin Liang

Initiés, résidents de Jen-Laï, jenaiste,

Du haut de toute sa bienveillance et de sa sagesse, l'Eveillée Fey-lin nous invite à venir expliquer notre point de vue lors d'une assemblée.

Celle-ci aurait-elle oublié la manière dont la Théocratie accueille les émissaires indésirables venus tenter de dialoguer ? Maraudeurs, karavaniers, jénaistes ... La nature des opposants importe peu, la Théocratie vous l'a déjà montré à de nombreuses reprises. Pourquoi vous traiteraient-ils différemment, vous, qui osez penser autrement ?

Si le tissus de mensonges qui travestie la vérité a habilement été tissé tout au long des ces années, certains d'entre vous savent, au fond d'eux, que tout ne tourne pas rond. Ce doute, qui jours après jours, se fait de plus en plus douloureux. Et si tout n'était qu’illusion ?

Mes frères, réveillez-vous, pendant qu'il en est encore temps.

Bao'i, Xao'i,

Quel messab prendrait un torbak comme exemple pour régler sa conduite ?
Celui qui nous assène ses insidieux mensonges s'est dévoilé ainsi : Maraudeur.
Ceux qui jurent par notre destruction ont le toupet de nous appeler "frères" lorsqu'ils s'adressent à nous pour essayer de nous tromper et de nous mener les uns contre les autres.

J'ai confiance en vous, peuple de Jen-Laï, car quelle que soit votre obédience, ce sont les valeurs Zorai qui vous guident, et parmi elles, la Sagesse vous permettra de distinguer le vrai du mensonge, le réel de l'illusion.

Plaignons celui qui trouve le doute de jour en jour douloureux, le doute est ce qui permet de raffermir ses convictions une fois qu'on l'a levé. En ce jour, le doute est levé sur l'origine de ces pamphlets odieux et mensongers, et comme par hasard anonymes.

Ochi Kami no !

Fey-Lin Liang

Zoraï'i, méfiez-vous des vérités assénées par l’esclave dévouée des Cho et du Kamisme.

Le Kamisme des Révélations se prétend unique possesseur de la vérité, refusant tout dialogue constructif. Tout homin assez courageux pour se lever publiquement face à ces fanatiques sait qu’il risque le bannissement, la prison, la démence, voire la destruction de sa graine de vie.

Qui a osé se lever publiquement et demander qu’une autre voie soit suivie ou au moins tolérée au cours des ans ? Parmi les jénaïstes qui osaient officiellement parler, nul ne pourrait remettre en cause la probité et l’excellence de Ki'atal Lae Lia ou Pao-Len Seng. Est-il besoin de rappeler que ces deux homines sont mortes ? Soi-disant tuées par les maraudeurs, astuce commode quand aucun criminel ne se fait arrêté. Et tandis que des kamistes sans histoires voient leurs graines de vie restaurées après chaque attaque, celles-là ont commis l’erreur de parler un peu trop fort (et pourtant toujours avec modération)... étrangement, ce sont elles qui sont mortes.

Combien d’autres zorai'i appelant à la modération, au dialogue avec les minorités et les autres religions, ne sont pas revenus à leur tour de l’Essaim ? Qui a revu Vrana, la seule oratrice a avoir défendu l’entrée d’une guilde Karavanière aux Cercles ? Qui a revu Ky Ta-ro qui publiquement osais demander des comptes à la Théocratie ? Qui a revu Astnaht Sa-Cho, certes karavanier mais aussi ardent patriote, motivé à enfin donner une voix à cette religion ? Qui a revu Laofa Lach'lan, qui osa s’élever publiquement contre le traitement réservé à un émissaire maraudeur ?

Ce maraudeur, parlons-en ! Il était venu en paix et sans armes, avec la volonté de dialoguer de l'offre de paix que les Cercles avaient proclamés peu avant ; chacun a vu lors du Laï-le Ban que l’emprisonnement aux bons soins de la Théocratie l’avait rendu fou, l’esprit cassé, incapable d’aligner une phrase cohérente et ayant perdu toute dignité. Est-ce cela, leur façon de faire la paix, de donner une seconde chance ?

Des opposants morts, des disparus, d’autres rendus fous, sans bien sûr que la Théocratie ne puisse jamais être accusée directement... Voilà les méthodes du gouvernement de Mabreka : reporter la faute sur les Maraudeurs, les kitins, la goo, plutôt que de reconnaitre que les opposants ne font pas long feu, de façon fort pratique ! Les exemples abondent dans l’histoire de la Jungle, mais l’histoire est aussi écrite par la Théocratie qui déforme peu à peu la vérité à son seul profit. Le seul conservateur de Jen Laï a avoir osé révéler quelques-uns de ces secrets à des homins a connu, étrangement, une fin tragique lui aussi... Et dans les prisons de la Théocratie, après avoir rencontré Supplice.

Quelles options restent à ceux qui ne sont pas d’accord ? Se taire, se terrer et espérer ne jamais arriver sur la place publique. Ou s’exiler dans d’autres tribus, d’autres pays, voir même rejoindre les maraudeurs, dernière façon de crier son désaccord en risquant un peu moins sa vie que dans le soi-disant confort de notre beau pays.

Qu’il serait commode pour l’Eveillée Fey-lin d’identifier qui ose dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas ! Le masque serait bien plus facile à détruire ! Mais il n’y a pas un masque, il y en a une multitude. Tous ceux que la Théocratie rejette et qui pourtant continuent de croire que le peuple des Cités de l’Intuition pourra un jour décider des illuminations qu’il veut suivre.

Les arbre à fleurs-parchemin sont la seule façon de communiquer sans risquer sa graine de vie, sa famille, sa conscience. Il est temps pour les jayazengs de parler ! Ces arbres gardiens de nos peines protègent nos secrets ; ne prenez le risque que la Théocratie orchestre votre mort ou votre démence, zorai'i, mais faites entendre votre voix à votre tour en ajoutant des feuilles aux jayazengs !

Et que ceux qui osent se dresser publiquement pour affronter nos soi-disant Sages sur la place publique sachent que le peuple tremble derrière eux. Leur martyr ne fait aucun doute : cependant peu à peu la vérité est ainsi révélée.