ROLEPLAY


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#1 [fr] 

Elle tremblait encore en repensant à l’Assemblée nationale de Zora de la veille. Elle regrettait d’avoir affiché son appartenance à la Théocratie, qui avait inutilement attiré les regards sur elle.

Lui avait été ravi en apprenant la nouvelle :
-Une voix qui va peser lors des décisions de la Théocratie ? C’est une excellente nouvelle. Grâce à toi, on va peut-être même changer les choses de l’intérieur.

Puis il était devenu pensif :
-Tu aurais même pu te proposer à un poste d’ambassadrice. Représenter le pays au-delà des frontières... aidez les autres peuples à comprendre les zorais... Il n’est peut-être pas trop tard, s’il arrivait malheur à l’un d’entre eux...
-N.. né, il y a l’Éveillée Fey-lin en remplaçante et je... je ne peux pas faire ça.
-Tu feras ce qu’on te dit. Hélas tu as un peu raison : tu es tellement molle et inefficace qu’ils ne t’écouteront pas, même si ta voix de yubo arrivait à être audible.

Il soupira, et elle sut qu’il pensait à d’autres zoraies, moins coopératives qu’elle, mais qui auraient mieux servi ses desseins. Puis il lui demanda la suite de l’assemblée et elle avait repris son résumé.

Elle ne lui avait pas dit qu’elle s’était à un moment retrouvée juste derrière les Sages, si proche qu’en tendant la main, elle aurait pu toucher la robe du Grand Masque. C’était quand cet artisan était venu présenter les modèles de tableaux d’affichage : tout le monde s’était rassemblé pour observer les propositions et la distance qui séparait les homins selon leur place dans la société zoraie avait été abolie. Mais à un moment elle s’était rendue compte qu’elle était là, à portée des homins les plus importants de la Théocratie, les gardes loin et pas très attentif... Elle avait frissonné en imaginant ce que certains auraient fait d’une telle occasion, scrutant attentivement la foule en tentant de repérer d’éventuels assassins. À ce moment, contemplant le dos de Mabreka Cho et méditant à la fragilité de l’existence, elle avait pris conscience de l’aura extraordinaire qui émanait des quatre personnages. Supplice l’avait toujours un peu effrayé, mais quand il était seul à Jen Laï, c’était surtout un vieux zorai maladif. Là, au côté de Sens et Saison, avec le Grand Masque qui tenait négligemment sa masse d’ambre, l’effet était très différent. Elle prenait conscience du pouvoir énorme que ces zorais avaient, non seulement sur la destinée de leur peuple, mais aussi par leur étroite relation avec les Kamis. Il émanait d’eux une force tranquille et indestructible, une sérénité apaisante, mais aussi un peu écrasante.

Elle s’était sentie encore plus misérable que d’habitude. Après la réunion, elle avait fait un détour par Jen Laï, pour se recueillir devant la Stèle des Disparus, demandant silencieusement aux kamis et aux morts de lui pardonner.

Elle n’avait pas vu Xiaomei et espérait qu’il n’était rien arrivé de fâcheux à la zoraie. Dans les jours précédents, elle avait tenté discrètement de se renseigner sur qui pouvait surveiller la rescapée.

-À ton avis, baka ? Évite de te mêler de ses affaires, contente-toi de signaler ce qui sort de l’ordinaire et de la garder à l’œil. C’est comme cela que tu fais le mieux ton travail, avait-Il répondu. Essaie aussi de dissuader ton petit ami de lui tourner autour. Sinon ce n’est pas moi qui vais lui arracher sa graine de vie, ce sera beaucoup moins agréable.
-Il n’écoutera pas. Et ce n’est pas mon petit ami.
-Pourtant il dit partout que tu va devenir sa femme. Certes, il n’écoutera pas, il n’écoute jamais. Mais tu es capable de l’influencer quand tu veux, n’est-ce pas ? Donc si tu tiens à lui, trouve une solution pour qu’il reste à l’écart.

Elle s’était sentie amère. Se débarrasser de son compagnon était une idée séduisante jusqu’à se rappeler à quoi ressemblait sa vie avant son arrivée. Il était crétin, mais effectivement elle arrivait à s’en sortir avec lui.

Quant à trahir Xiaomei, c’était hors de question. Même si elles avaient deux histoires très différentes, elle savait comme elle ce qu’était la peur et le fait de se faire retirer le choix de sa destinée. C’était un lien important. Leur seule chance de s’en sortir, à l’une comme à l’autre, était de s’entraider chaque fois que c’était possible. Mais il fallait la jouer avec finesse, ne rien laisser paraître : elles n’auraient pas le droit à l’erreur.

Repensant à ces derniers événements... sa prière exaucée, Xiaomei libérée, ce qu’elle avait ressenti si proche des Sages et du Grand Masque... Un espoir fragile dansait au fond de son âme. Elle savait à présent que les Kamis lui laisseraient une chance, qu’une porte de sortie existait. Elle les remercia dans une prière muette, laissant son offrande quotidienne au kami de Zora après avoir vérifié que nul ne faisait attention à elle.

#2 [fr] 

Elle savait que la fin approchait. D'une façon ou d'une autre.

Les kamis avaient déçu ses espoirs. Ils étaient comme Lui, finalement. Charmeurs, faisant croire à un réconfort, avant de frapper et de tout détruire. Elle était tellement sûre qu'ils les protégeraient, toutes les deux...

"Ochi Kami no" avait dit le Grand Masque à la fin de cette désastreuse soirée. "Ainsi le veulent les kamis", c'était bien ça le sens de la phrase. Ils avaient joués avec leur espoir, achetant sa dévotion en faisant miroiter un mirage. Et à présent elle avait tout perdu, alors qu'elle n'avait déjà pas grand chose.

On ne pouvait pas échapper à son destin.

Elle regrettait de ne pas avoir pu récupérer les armes. Mais aurait-elle eu le courage de les utiliser ? Elle ne voulait pas mourir ; cette pensée l'avait soutenu durant toutes ces années, et même maintenant, alors qu'une mort rapide semblait être la meilleure délivrance possible, elle tremblait encore à cette idée. Elle avait fui lâchement durant le combat, craignant de se prendre un coup, abandonnant sa sœur de combat aux mains de son tortionnaire. Elle lui avait pourtant juré d'ouvrir l'oeil, de la protéger...

Son entrevue avec Xiaomei n'avait pas donné grand chose. Oh, certes, la Théocratie serait ravie de savoir ce qu'elles avaient dit. Mais la Théocratie n'était pas son problème.

Elle retourna la petite insigne signifiant sa citoyenneté. Vraiment, ils méritaient une meilleure citoyenne qu'elle. Même Paolen était mieux et c'était pourtant une jénaiste. Mais Paolen était morte et elle encore en vie. C'était pourtant elle qui aurait du se trouver à côté de Xiaomei, qui aurait du essayer de l'aider. En même temps, mieux valait ne pas avoir réussi.

Tuer Supplice... Voilà qui Lui plairait. Elle doutait cependant d'arriver à négocier du poison avec Lui. Il était fou, mais pas idiot.

La mort dans l'âme, elle se mit en route.

#3 [fr] 

Les justes lirent cette histoire :(
mais eux savent que la fin n'est pas proche et sont pret à redonner de l'espoir à Denakyo.
Ce monde n'est pas fini...regarde notre histoire!
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