ROLEPLAY


uiWebPrevious1uiWebNext

#1 [fr] 

La journée avait été bonne. Mais il faut dire que toutes les journées étaient bonnes pour Krill, quand elle les passait à forer. Quand l’izam arriva, elle contemplait d’ailleurs une veine à l’air prometteur, en se disant qu’elle avait bien le temps d’y mettre quelques coups de pioche avant la nuit, hein, juste pour voir.
Le message portait le sceau de la guilde : « Réunion d’urgence au hall ». Difficile de faire plus laconique.
Krill secoua la tête en déchiffrant l’écriture crispée du chef. Il allait vraiment falloir qu’elle lui explique que, même s’il était Fyros, une plume ne se maniait pas comme une épée, et que la lettre n’était pas un ennemi à trucider. Enfin…
Elle prit le temps de noter quelques repères pour retrouver son filon, et de ranger soigneusement son matériel – une pioche mal entretenue, ça dure moins longtemps, et puisque Padger avait cessé de fournir ses pioches bradées... Puis elle rassembla ses affaires et brisa une perle à destination de Thésos en se demandant ce que le chef avait encore inventé.

***


Quelques heures plus tard, elle était au bar de Fairhaven, encore vaguement perplexe.

Elle ne s’était jamais intéressée à la politique.
Ses participations aux Assemblées Taliari étaient motivées par le plaisir d’asticoter des officiels, voire de glaner une tournée gratuite au bar de Ba’Dardan Naroy, bien plus que par toute considération idéologique. Et elle évitait comme la goo les réunions d’Akenaks : en groupe, les Fyros perdaient tout sens de l’humour.
Quant à la religion, c’était encore pire. On ne pouvait taquiner ni Ma-Duk, ni Jena. Et elle n’avait jamais vu un Kami ou un représentant de la Karavan dans un bar, ou ailleurs, en train de savourer un verre de bière et de raconter des blagues.

Bref, bien qu’ayant vaguement répondu à l’appel de la guilde pour des combats d’avant-poste ou pour repousser les derniers Kitins après l’Essaim, elle n’avait absolument pas suivi les tractations au sommet du truc appelé « Alliance Kamiste ». Ou un nom dans ce genre-là. Tout ça, c’était pour les officiers.
Son rôle à elle se limitait à aider lesdits officiers à garder les pieds sur terre. Elle sourit avec espièglerie : sa méthode préférée étant bien sûr de les titiller en relevant la moindre de leur bourde. Pas question de leur laisser croire qu’ils valaient mieux que les autres sous prétexte qu’ils avaient des galons !
Mais voilà, la décision de l’état-major de la guilde d’abandonner en même temps le Kamisme et le Désert l’avait prise complètement par surprise.

Maraudeur ? Pour elle, c’était le nom donné à des homins qui refusaient toute appartenance à une nation ou à une religion. Non – Krill fronça les sourcils en tentant de rassembler ses souvenirs – ils allaient plus loin que ça. Après tout, elle-même n’était absolument pas disposée à s’incliner devant la Gouverneur, encore moins devant un Roi, en Empereur, ou une quelconque entité invisible.
Non, les maraudeurs combattaient les gouvernements et les clergés, apparemment dans le but ultime de les abattre. Une vieille histoire de rancœur et de vengeance, d’abandon pendant l’Essaim, ou elle ne savait quoi.

Krill vivait dans le présent, et y prenait d’ailleurs un plaisir et un amusement certains. Le passé ne l’intéressait pas plus que ça, surtout celui des autres, et le futur pouvait bien attendre qu’elle ait fini de savourer aujourd’hui.
Elle ne comprenait absolument pas ce qui pouvait pousser quelqu’un à se retrancher volontairement dans un campement paumé aux confins du Désert et de la Forêt, en laissant les autres profiter à sa place, au hasard, du confort du bar de Fairhaven. Elle soupira.
Visiblement, elle avait raté quelque chose d’important, de capital même, dans les explications du chef.
Elle joua un moment avec le blason de sa guilde. Ce n’était qu’un morceau de sève, de bois et d’ambre, poli et gravé. Il ne lui manquerait pas particulièrement. Mais elle l’avait partagé avec des amis, et ceux-ci allaient partir sans elle dans ce qui ressemblait à un nouvel exil.

Elle secoua une dernière fois la tête, ses couettes dansant au rythme de son incrédulité, puis elle vida sa bière, salua Ba’Naer Liffan et les autres habitués du bar d’un geste amical, et reprit la route de son appartement.
Ses amis partiraient quand ils partiraient, mais ce n’était pas encore fait.
En attendant, le chef n’allait pas s’en tirer comme ça. Elle avait bien l’intention de lui laisser un souvenir pour quand elle ne serait plus là pour lui faire des crocs-en-jambe salutaires. Histoire de l’empêcher de se prendre pour Ma-Duk. Ou… Comment s’appelait-il, déjà, le chef légendaire des Maraudeurs ? Miellor ? Mektibar ? Un truc comme ça…

Last edited by Krill (1 decade ago)

---

Peu importe que la chope soit à moitié vide ou à moitié pleine, tant qu'on a le tonneau.

#2 [fr] 

Krill, votre réputation est grande chez les pacifistes. Oserais-je vous proposer de nous rejoindre, je suis sûr que vous y trouverez votre place et finalement notre guilde est bien dans les Lacs ce qui ne vous dépayserait pas trop.

---

Xenargos, ministre de la guilde Hoodo (hoodo.fr) et serviteur d'Atys
uiWebPrevious1uiWebNext
 
Last visit Tuesday, 30 April 06:42:29 UTC
P_:

powered by ryzom-api