ROLEPLAY

Le maudit de Pyr

Kami li'taki no ... (il était une fois) un fyros habitant Pyr, qui s'appelait Deukos. Farouchement indépendant, fier, il méprisait la foi quelque soit sa nature. Bagarreur et doué d'une carrure impressionnante ne se privait jamais d'invectiver les croyant qu'il croisait.
Un jour, il énonça un tel blasphème à l'encontre d'un disciple des Kamis un peu frêle, et esprits Atysiens, qu'un Kami se manifesta et emprisonna Deukos dans le sol, en plongeant ses jambes dans l'écorce de la rue.



Depuis lors, il devint Deukos le mendiant, couvrant la partie basse de son anatomie d'un drap grossier afin de cacher la vérité, et préfèrant la honte de mendier, que de reconnaître la puissance d'un Kami.
Il continua donc d'invectiver les passants qui lui refusaient l'aumône, jusqu'au jour où une zoraï vint à passer par là. Soucieuse de permettre à l'homin de grandir spirituellement, elle souhaitait le voir s'éloigner de la condition de mendiant, et s'intéressa donc à la source du problème.
"Je n'ai pas besoin de ta pitié, juste de tes dappers" lui rétorqua Deukos alors qu'elle demandait quelle était exactement son infirmité.
"Allons, homin, tu ne serais pas le seul vétéran victime des combats contre les kitins. Tu pourrais tirer honneur à continuer à vivre malgré la perte de tes jambes. Je pense que tu pourrais même te déplacer à l'aide un chariot adapté, et ne pas être contraint à cette immobilité, te rendre utile pour ton peuple malgré cette blessure de guerre.
- Mais tais toi donc ! Donne moi des dappers ou vas-t-en ! Tu ne comprend rien à l'honneur de toutes manières, tu n'es qu'une écervelée mystique qui cache sa misère morale derrière un masque !"
Offusquée mais patiente, la Zoraï se douta de quelque chose. Faisant mine de reculer, elle bondit pour arracher le drap par surprise, dévoilant la vérité.
"Non ! Fille de gingo ! ...." Deukos se tut aussitôt pour éviter d'attirer l'attention, et reprit à voix basse mais coléreuse : "Rends moi ce drap immédiatement.
- Seulement si tu me racontes la vérité, calmement."
Le fyros acquiesca, et laissa la Zoraï s'asseoir à son côté pour écouter son histoire, pendant qu'il remettait le drap en place. Une fois l'histoire racontée, la Zoraï proposa :
"Ce que la magie des Kamis a fait, eux seuls peuvent le défaire. Il te faut leur adresser une prière de pardon.
- Prier un kami, jamais, je ne crois pas en Ma-Duk, et je refuse de m'y mettre !
- Mais ce n'est pas de cela dont il s'agit, homin. Prier est simplement la façon de s'adresser à eux. Ce n'est pas nécessairement une démonstration de foi. De même qu'il vaut mieux s'adresser à un fyros en fyrk, il vaut mieux s'adresser à un Kami par la prière, car c'est ce qu'ils comprennent.
Une simple parole peut cacher bien des choses. La parole ne signifie rien. Mais les Kamis sont sensibles à plus que les paroles, ils peuvent ressentir ce qui anime celui qui les adresse, lorsqu'il y met tout son être. Et ce genre de communication s'appelle une prière, ce n'est plus une simple parole."
Le fyros écoutait avec un air franchement dubitatif, mais il accepta, avec réticence certes, de prier les kamis de lever leur punition. La Zoraï pria avec lui.
Alors qu'il se concentrait sur la prière, le fyros parut grandir alors que ses jambes s'élevait petit à petit jusqu'à sortir de l'écorce que simplement ses pieds reposent sur l'écorce de la rue.
Le drap et le fyros tombèrent ensemblent, comme ses jambes affaiblies par l'inaction ne parvenaient plus à supporter son poids.
Surpris, il rouvrit les yeux en poussant un petit cri. La Zoraï le regarda en souriant :
"Il va te falloir retrouver la force de tes jambes, à présent, mais souviens toi de ce que tu as appris aujourd'hui : que tu croies ou non à l'enseignement des Kamis, ils existent. Tu dois traiter tout ce qui existe avec respect, homins, kamis, faune, flore. Sans quoi, chacun finira par te punir en retour.
Nul n'apprécie de ne pas être respecté."

Depuis, quoique taciturne, et bougon, Deukos arpente à novueau les rues de Pyr sur ses jambes.



Ochi Kami no.