ROLEPLAY


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#1 [fr] 

On retrouva ce message daté d'y il y a quelques cycles dans la besace d’un jeune matis lors de l’exode vers le camp de réfugiés.

Avalae, Borea, Davae, Miani, Natae, Nistia, Rosillio, l’ancienne Silan, Stalli, et Yrkanis la Majestueuse, pour ne citer qu’elles, ces villes des nouvelles terres, ces villes du renouveau Matis. Elles sont la preuve de notre grandeur et de notre supériorité et j’espère qu’elle résisteront au temps et aux dégâts tels des monuments relatant l’histoire d’un peuple. Mon seul souci a toujours été de rentrer dans l’histoire de mon peuple.

Je suis né dans l’une d’entre elles, à Avalae plus précisément. Etant enfant, j’avais l’habitude de voir un flux ininterrompu de pèlerins allant se recueillir devant la Rotoa de Bravichi. Je voyais aussi du balcon de l’arbre maison toute les cérémonies officielles, les fêtes royales se déroulant à proximité de cette fleur.

Ma famille était une petite famille de notables autant par le nombre que par la réputation ; certes nous n’étions pas très influents et pas très connus mais nous étions là. Mon père avait été rappelé par Jena bien trop tôt. Le médecin d’Avalae avait conclu a un empoisonnement et dès lors ma mère s’est mise à dépérir. Elle finit par rejoindre elle aussi mon père dans le Royaume de Jena, dans les Cieux. Ma soeur enfin, s’en voulue de n’avoir pas pu sauver ma mère du désespoir et on la retrouva un jour devant la Rotoa, inerte, une dague empoisonnée dans le coeur. Je suis le dernier de ma lignée, le dernier représentant de ma famille et je n’ai pas d’héritier. Aujourd’hui il est trop tard pour s’en soucier.

C’est à l’âge de dix-sept ans que je fis mes premiers pas dans Yrkanis pour une autre raison qu’une simple visite ou pour chercher une denrée rare. Je me souviens, nostalgique, de la foule qu’on pouvait y trouver. Tous ces matis que je voyais mais qui eux ne prenaient pas le temps de me voir.

Les premiers temps furent durs. J’étais trop jeune pour tenir le rôle de notable que j’étais sensé prendre et je n’en avais plus les moyens. Ma vie commença par la mendicité. Un jour alors que je traînais proche de l’étable d’Yrkanis, le palefrenier m’interpella et me proposa de laver les mektoubs contre quelques dappers, de pain et d’eau. J'acceptai sans sourciller même si la tâche s'avéra rude, je n’avais pas le choix. Je crois que je n’ai jamais pris le temps de le remercier en bon et dû forme.

Un jour les crieurs de la Capitale annonçait que le botaniste avait besoin que le peuple se rassemble et un soir je fus surpris par l’arrivée d’une foule. Il n’y avait pas que des matis, il y avait ces petits êtres, les trykers, les immenses homins, les zoraïi et mêmes des barbares, les fyros. Parmi ces étrangers, certains portaient le même insigne sur leur vêtements autrement plus raffinés et travaillés que ce que j’avais pu voir d’entre tous les civils. Je captais certaines bribes de discussions, et ils parlaient de maisons, de cercles, de clans, de guildes, de tribus, de communautés. Me mélangeant à cette foule pour voir ce que le botaniste royal voulait je me suis fais embarqué par une dénommée Walkyrianne. Une matis forte de caractère qui colla sur ma tenue poisseuse l’emblème de son cercle. Le Cercle des Immortels.

Dès lors j’étais l’un des leurs et ma vie changea doucement. On m’offrit l’hospitalité, un équipement sommaire pour apprendre à me battre et me défendre. Je me spécialisa dans les soins et le combat à la hache. Il s’agissait de deux compétences aux antipodes. L’une était douce et salvatrice, tandis que l’autre violente et destructrice. Walkyrianne disparue, dévorée en partie par une meute de gingos. Le Cercle sans sa force de caractère vascilla, tituba quelques temps avant de s’effondrer. Quoi qu’il en soit, j’avais gravi quelques échelons au sein du Cercle et cela m’avait rappelé mon enfance.

Lorsque je voyais la Noblesse festoyer, que je voyais la Royauté de mon balcon, je rêvais d’être parmi eux. L’ambition de mon enfance, momentanément disparue lorsque j’avais touché le fond en arrivant à Yrkanis, s’était ravivée au sein du Cercle. Aussi je m’étais promis de devenir Noble et d’avoir une influence sur le Royaume.

Je n’avais entendu que des histoires terrifiantes sur les maraudeurs jusqu’au jour où la Reine Lea Lenardi fut enlevée par ces gens et que j’ai pu me rendre compte que les histoires étaient bien en deçà de la réalité. C’est en participant à son sauvetage que le Karan Yrkanis me remercia en me faisant Noble du Royaume. Depuis ce jour j’ai pris très à coeur mon rôle.

Yrkanis inaugura la Chambre des Nobles et le Clergé de Jena. Je participai autant que je l’ai pu à cette dernière, en prenant de nombreuses responsabilités. Je me sentis être le second de Rodi di Varello à chaque séance tenue.

Les années passèrent, je connu le succès auprès des femmes mais aussi leur incroyable pouvoir de séduction et de destruction lorsqu’on les perd. Mon coeur s’est peu à peu refroidit, et, devenant insensible, je me suis décidé à me consacrer entièrement à la vie politique du Royaume.

Lorsque la guerre avec l’Empire éclata, je n’y étais d’abord pas favorable. Ma vision d’Yrkanis n’était plus la même. Il avait changé mais j’étais incapable de dire si c’était en bien ou en mal. Quoi qu’il en soit, au moment où je l’ai vu mettre un genou à terre devant les fyros, j’ai compris qu’il n’était plus un digne représentant du Royaume et de Jena. Ma fidélité se tourna alors vers son fils, Stevano, qui avait selon moi la vigueur et les compétences nécessaires pour mener correctement notre Royaume.

J’ai convoité durant longtemps une place au sein de la prestigieuse Maison Alkiane, et j’y suis parvenu un jour. C’était pour moi la preuve que j’étais un Noble d’importance, mais pas suffisamment encore pour être dans les petits papiers du Royaume. J’ai donc continué à mener les Chambres des Nobles jusqu’à ce Stevano et Yrkanis s’aperçoivent de mon travail, de mon investissement. Il me donnèrent le titre honorifique de Greffier Royal et dès cet instant je compris que j’étais devenu le plus important des matis en relation avec la plèbe et les étrangers. J’étais influent et puissant.

J’entrepris de façonner le Royaume à mon image, autant que je le pouvais. Les règles dans la Chambre des Nobles s’étaient vue raidir. La seule diplomatie tolérée devait passer par l’émissaire pour la Paix. Me rendant compte que les dépenses pour maintenir le Clergé de Jena nuisait à la pleine puissance de la Chambre, à ma pleine puissance sur le peuple, j’ai proposé lors d’une séance de créer un unique Conseil alliant les deux pouvoirs et m’ouvrant donc en plus d’influence et de pouvoirs. Le Conseil du Roi été né.

Détenant les clés politiques et de la culture religieuse du Royaume, j’eu la bonté de mettre en oeuvre la création de la Cour de la Reine pour qu’il y ait un éloge permanent à la culture matis au sein du Royaume et des nouvelles terres. Ceci-dit mon ambition et mon avarice n’en resta pas là.

Lors d’un voyage à Avalae, je repensais comme aujourd’hui à mon histoire et m’arrêtant sur la guerre, l’humiliation que l’on avait dû supporter à cause d’Yrkanis je me rendis dans les quartiers de la haute noblesse conservatrice. C’est ici que j’ai rencontré Azaen et que tout un plan s’est mis en marche. Je voulais, tout comme lui, une révolution.

Les débuts de la révolution étaient sous mon contrôle mais il a fallu qu’il dérape. Azaen, en lui accordant trop de libertés et de moyens pour créer son mouvement révolutionnaire s’est retourné contre mes propres plans. Je suis à un stade où s’il vient à parler, je laisse à supposer que ma vie n’aura plus grande valeur.

Je suis Zagabranth Ganancioso di Avalae, Greffier Royal et Noble du Royaume. Je n’ai voulu en réalité que le meilleur et l’excellence pour le peuple et j’ai échoué. Se sont mes derniers mots et j’espère seulement que le Royaume parviendra à me pardonner de mon erreur.

Je suis sincèrement désolé.

Le bas de la feuille était tâchée de sang et d’encre mélangés, certainement par des larmes de regret et de tristesse.

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