ROLEPLAY


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#1 [fr] 

« Laissez-moi sortir ! »

...

« Je vous en supplie, je ne suis qu'un simple émissaire, pas un criminel ! »

...

« Je suis innocent, libérez-moi, je vous en prie ! »

...

Plus personne au sein de la mairie ne semblait faire attention à tous ces cris venant du sous-sol.


Tout comme les scribes et leurs frottements de plumes, les hurlements du prisonnier faisaient maintenant partie du bruit de fond.


Cela faisait en effet plusieurs semaines que l'émissaire maraudeur s'était fait arrêter par la Théocratie Zoraï pour avoir enfreint plusieurs points de la constitution.


Son arrestation jugée par certain comme totalement illégitime était au centre de nombreuses discutions. Et si le procès était prévu pour bientôt, tout le monde redoutait une réaction violente des maraudeurs.


Correctement nourri et traité dignement, l'émissaire semblait pourtant au bord de la crise de nerf.
Il ne cessait de faire les cent pas dans sa cellule, tambouriner la porte à coup de points et hurler à tout va.


Bien que la Garde eu tout mis en œuvre pour essayer de le calmer, rien n'y avait fait. Et plutôt que de s'énerver inutilement, les soldats s'étaient résignés à le laisser faire.


Le soir venu, le détenu avait cessé son remue-ménage . Dépité et épuisé, il était retourné à sa couchette.


Reclus depuis longtemps, le jeune homin avait perdu sa prestance de grand orateur. En plus d'avoir beaucoup maigri, l'expression auparavant rayonnante de son masque avait laissée place à quelque chose de maladif.


Quelques larmes coulèrent le long de ses joues :


« Ils ne viendront jamais me chercher, c'est sûr. Je n'aurais jamais dû les suivre, je n'aurais jamais dû leur faire confiance … Tout abandonner pour ça ? Mi, ma'bao, si vous saviez à quel point je regrette ... »


Une autre voix raisonna soudainement dans la cellule.


« Vao, non, tu m'avais pourtant promis de ne plus parler de ça ! Tu sais bien que s'ils ne sont pas venu te chercher, c'est simplement car ils ne peuvent pas. Ne sous-estime pas la Théocratie : si Nung Horongi n'a pas réussi à s’échapper de sa cellule, personne n'est capable de t'aider à en sortir ! »


La voix semblait provenir d'un des coin sombre de la pièce. Une silhouette difforme se dessina dans l'obscurité. L'émissaire se recroquevilla sur sa couchette, tournant le dos à l'étrange apparition.


« C'est surtout à toi à qui je n'aurais jamais dû faire confiance ! Tout ça est arrivé par ta faute : c'est toi qui m'a convaincu de tout abandonner pour m'engager chez les maraudeurs ! Toi, toi et toi ! »


L'étrange silhouette pris une forme homine et sortit de l'obscurité. C'était un Zoraï ressemblant à s'y méprendre à l'émissaire. La seule différence résidait dans l'expression.


« Vao, arrête, ne fais pas l'enfant. Tu ne penses pas un mot de ce que tu dis, tu es simplement à cran. Ce calvaire touche bientôt à sa fin, je te le promets. Alors tiens bon ! »


Le prisonnier s’emmitoufla dans ses couvertures comme pour essayer de se cacher.


« Disparais ! Je ne veux plus te voir ni t'entendre ! »


Le Kwai sourit et se dirigea vers l'émissaire.


« Ce n'est pas aussi simple que ça Vao, tu le sais bien. Cesse donc de détourner les yeux. Regarde la vérité en face, regarde moi. Ton ancienne vie te manque-t-elle réellement ? Vao le coincé, Vao le timide, Vao le solitaire, Vao le bon à rien … C'était comme ça que tes camarades t’appelaient, juste avant que tes parents aient la "bonne" idée de te renvoyer au temple avec l’espoir de faire quelque chose de toi ! Tu es intelligent beau et doué Vao. Ne méritais-tu pas mieux qu'une vie de bouc-émissaire devenu bonze par défaut ! »


L’émissaire enfoui sa tête dans son oreiller et se boucha les oreilles.


« Je ne t'écoute plus, je ne t'écoute plus ! »


L'étranger éclata d'un rire aigu. Il s'agenouilla devant la couchette et rapprocha son visage de l'oreiller.


« Tu as seulement 21 ans Vao. Ta vie commence à peine et avec moi ton destin est tout tracé : Aujourd'hui émissaire et scribe d'un petit clan maraudeur, demain conseiller du Grand Seigneur Melkiar ! Avec ton charme, ta présence et tes talents d'orateur, tu iras plus loin que quiconque ne puisse le rêver ! Mais pour ça, tu sais que tu as besoin de moi … Alors calme toi et cesse donc de douter.»


Le détenu retira l'oreiller et éclata en sanglot.


« Mais je … je n'en peux plus ! Tu comprends ça ?! Je n'en peux plus de rester enfermer ici à compter les dalles en attendant l'arrivée miraculeuse d'un maraudeur ! J’étouffe, je veux sortir au plus vite ! Respirer de l'air frais … et puis … en reprendre un peu ... »


Le Kwai passa une main réconfortante dans les cheveux du malheureux.


« En reprendre un peu ... oui ... Tu sais, je souffre de cette situation autant que toi Vao, à la différence que je reste accrocher à mes rêves pour ne pas sombrer. Je vais me répéter, mais encore une fois, il existe un moyen rapide de quitter cet enfer ... »


Vao se retourna brutalement.


« Jamais ! Tu m'entends ?! Jamais je ne me suiciderais ! Nous ne savons rien de la technologie de résurrection des Maraudeurs ! Comment peut-on être sur qu'ils nous surveillent constamment, comme le font probablement les agents de la Karavan et les Kamis ?! »


L'étrange Zoraï s'assit sur le bord du lit en soupirant.


« Tu sais à quel point je tiens à toi Vao. Jusqu'alors, j'ai toujours pris tes avis et tes choix en considérations. Nous ne sommes pas ennemis, nous sommes un tout. L'un sans l'autre, nous ne sommes rien. Et car je suis persuadé que c'est notre meilleur chance, je vais prendre une décision sans tenir compte de ton avis. Pardonne moi Vao ... »


Le Kwai attrapa violemment le cou de l'émissaire tétanisé par la stupeur. Écrasant un oreiller sur son visage pour l’empêcher de crier, il peinait à le maintenir immobile.


Vao se débattait tant bien que mal, essayant de résister à l'assaut violent. Heureusement pour lui, le combat fit basculer la couchette sur le côté.


Il profita de ce léger instant de répit pour reprendre sa respiration et hurler de toute ses forces.


« AU SECOURS ! AU MEURTRE ! »


Le double de Vao lui attrapa le haut du crane et le propulsa à plusieurs reprises contre le mur d'en face. Le masque se fissura à de nombreux endroit.


A l'étage, la mairie s'était réveillée. Les bruits de pas ne tardèrent pas à se rapprocher de la cellule. Quelques secondes plus tard, la garde défonça la porte de la geôle, s'attendant à affronter un groupe de maraudeurs.


Pourtant, le prisonnier était seul. Agenouillé devant sa couchette et baignant dans une marre de sang, il se fracassait lui même le crane contre un mur.


Les gardes réussirent facilement à maîtriser le dément, le sauvant ainsi d'une mort probable. C'était en tout cas ce qu'avaient dit les guérisseurs Zoraïs : les blessures étaient sévères, mais il allait s'en sortir.


Après de longs jours de convalescence, le prisonnier fût replacé dans sa geôle. Pour éviter un incident similaire, il fût mis sous camisole .

Edited 5 times | Last edited by Kigan (1 decade ago)

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Author of the novel "La Guerre Sacrée" : https://la-guerre-sacree.fr/

#2 [fr] 

Les gardes restaient discrets sur ce qui était arrivé au prisonnier, l'émissaire maraudeur, mais en tant qu'Eveillée de la Théocratie, Fey-Lin l'avait appris, naturellement, et tout aussi naturellement, elle était soucieuse pour cet homin ... A vrai dire, ayant eu à plusieurs reprises affaire à Ki'Yumé, dans des circonstances qui avaient garanti une certaine sécurité, et permis de simplement dialoguer, elle se sentait même quelque peu coupable. Elle aurait du prévoir une telle réaction de la part du prisonnier.

Quelques mots, délivrés avec force, malgré un air pitoyable, retentissaient dans sa mémoire : "Tue ... moi ...."

Aussitôt que ce fut possible, elle se rendit aux geôles, et visita le prisonnier. Il semblait à peine conscient, assis, engoncé dans sa camisole. Mais il s'éveilla, et une dure discussion commença.

Le prisonnier réclamait tantôt la liberté, tantôt de la sève noire, se montrant tantôt geignard, tantôt exigeant.
La diversité de ses comportements, de ses façons de parler, laissaient penser que l'on avait affaire à deux personnes. Cela rappelait le cas de Ki'Yumé, mais aussi d'un jeune kwaï, admis au monastère, et qu'il fallait à l'évidence protéger.
La conversation se fit plus naturelle cependant, et Fey-Lin pu apprendre le prénom de l'homin, ainsi qu'une partie de son histoire, une histoire plutôt commune, quoique tristement marquée par des défauts qui ne furent pas surmontés, autant d'échecs jalonnant un parcours menant jusqu'ici, dans cette prison, et dans cet état.

Elle fit une tentative pour apporter la lumière : "Il me semble que tu étais un jeune kwaï qui manquait d'assurance, ce n'est pas horrible...Je dirais même que bokuu passent par là"

La réaction ne fut pas celle escomptée, le kwaï laissa la place au maraudeur, qui coupa court à l'argumentation, pour se concentrer sur sa libération. Puis le prisonnier sombra dans l'inconscience. Réelle ou feinte ? De toutes façons l'entrevue était terminée.

Fey-Lin adressa une courte prière en s'éloignant :
Puisse la paix et l'harmonie se rétablir en ce kwaï,
Ochi kami no

Last edited by Feylin (1 decade ago)

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Fey-Lin Liang
Li'laï-ko
Talian-Zu
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