ROLEPLAY


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#1 [fr] 

Ce feuillet a été distribué un peu partout sur Atys, mais plus largement dans les Cités de l'Intuition, collé à la sauvette à côté de publication bien plus officielles.
La Théocratie refuse tout pourparlers

Lors de la dernière assemblée des Cercles, un émissaire d'un clan maraudeur s'est présenté, sans arme et en paix, afin d'engager le dialogue.

La réaction des Cercles a été éloquente. Le diplomate a été considéré comme un criminel par sa simple appartenance à un peuple en guerre avec les Zoraïs et emprisonné dans l'attente d'un procès aux chefs d'accusations flous et plus que douteux. Il est à noter que l'émissaire en question n'a pas opposé de résistance et n'a blessé personne ; il ne fait pas non plus partie des Maraudeurs connus pour avoir tué, massacré et pillé. Un jeune homin qui n'a eu d'autre crime que de vouloir discuter, traité comme un nuisible ragus par ceux-là même qui se vantent de leur sagesse et de leur illumination.

Depuis quand enferme-t-on les émissaires sous prétexte qu’ils font partie des ennemis ? Comment peut-on dépasser l’inimité, s’il est impossible de discuter avec ceux que l’on combat ? Que cherche à faire la Théocratie ? Il n’y a plus de murs qui entourent la jungle, mais ils existent, plus solides que jamais, dans la tête de ses habitants, refusant tout échange avec le monde extérieur par peur et par xénophobie. Lors du grand Essaim, ces murs ont mené à la ruine du peuple Zoraï. Ceux qu’ils ont construit sur les Nouvelles Terres finiront par se révéler tout aussi néfastes.

On peut comprendre que les Cercles n’apprécient pas le discours de l’orateur qu’on leur envoie, mais les règles élémentaires de bienséance demandent qu’on ne le malmène pas. Le reconduire à la frontière aurait été largement suffisant pour exprimer un désaccord.

Au lieu de quoi, un homin innocent va être jugé en place public. Jugé pour avoir choisi le mauvais camp et en avoir parlé : ce sont ses seuls «crimes» et ils pourraient être punis de mort, comme le prévoit la constitution d’un peuple soit-disant «éclairé».

Alors que la sagesse la plus élémentaire aurait amené à profiter de cette occasion pour ramener un homin et ses confrères vers les chemins de la paix grâce au dialogue et à la persuasion, les Zoraïs s’apprêtent à prouver qu’ils sont aussi barbares, revanchards et cruels qu’on le reproche aux maraudeurs.

Mais peut-être la Théocratie a-t-elle a cœur de prouver le bien-fondé de la propagande maraudeuse et convie ainsi citoyens et apatrides à rejoindre le camp d’en face. Heureusement que les maraudeurs, de leur côté, ne profitent pas de cet évènement pour nous faire croire que leur société est plus avancée sur le chemin de la sagesse et de l’illumination ; l’ironie aurait été trop cruelle. Ils continuent d’assumer leur goût du sang, sans se cacher derrière des pseudo-façades de respectabilité. Au moins peut-on leur accorder de se montrer moins hypocrites que le peuple élu de Ma-duk.

Laofa Lach’lan

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Plus d'histoires ici.

#2 [fr] 

J'aime bien rencontrer Laofa et discuter de l'ASA et bien plus... mais là... elle était énervée et courait avec son gros paquet de tracts dans son sac. Je me demandais pourquoi une telle contrariété: Déserstock n'avait pas été la victoire qu'elle espérait, mais ce n'était pas non plus un échec. Elle était si plongée dans sa colère qu'elle avait même failli oublier de me donner l'un de ses tracts.

En le lisant, je fus rassuré. Je retrouvais bien la Laofa que je connais et avec qui je partage beaucoup d'idées.
L'événement qu'elle développait me confortait à développer l'un des pans de recherche de l'ASA: comprendre les mécanismes de la pensée homine, comprendre ses peurs, ses colères, ses haines... Si nous pouvions comprendre ces mécanismes, peut-être pourrions-nous libérer de nos prisons mentales et apprendre à vivre plus efficacement ensemble.

Parfois j'ai des doutes mais tant qu'il y aura des Laofa, j'ai un peu d'espoir dans mes utopies...

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Zo'ro Argh
Chargé de recherche dans la guilde du Cercle du Bois d’Almati.
Ambassadeur des Rangers auprès des Matis.
Président de la N’ASA et fondateur de Hoodo.

#3 [fr] 

A peine quelques instant avant que Zorroargh croise Laofa en pleine distribution...

Babylonia relut le texte qui venait de sortir de sa presse.

«Tu es sûre de vouloir signer ? On peut faire une publication anonyme. Ton texte va en énerver quelques-uns.
-Même sans signer, on saura que c’est moi. Ils n’étaient pas nombreux, ce soir-là, à condamner la décision qui a été prise.»

La trykette soupira. Le problème, c’est que si Laofa se faisait arrêter pour avoir troublé l’ordre public à Zora, Babylonia perdrait sa meilleure cliente, ce qui faisait un sacré chiffre sur le bilan annuel. Elle avait fait payer la zoraïe au maximum, sur ce coup-là, en espérant qu’elle réfléchirait un peu, mais Laofa avait donné les dappers sans même discuter. Il n'y avait pas grand-chose à faire, sa devise n'était-elle pas «je publie tout» ?

La trykette reprit :
«Lor, voit ça comme une récompense pour ta fidélité : je vais demander à des cousins de garder un œil sur toi, qu’il ne t’arrive rien. Essaie au moins d’éviter Zora quelques temps. Les amis que tu as là-bas ne suffiront pas à calmer les fanatiques, cette fois.
-Hum... J’ai quasiment tout déménagé, je ne devrais pas trop avoir besoin d’y retourner. Je ferai attention. Ceci dit je soupçonne les fanatiques d’avoir du mal avec les phrases de plus de trois mots, donc en théorie, je ne crains rien.»

Babylonia laissa sa cliente repartir aves quelques tracts, pensive. Quelque chose clochait. L’attitude de la zoraïe, pour commencer. De plus en plus lunatique, revêche et de moins en moins rieuse et émerveillée. Quelque cycles auparavant, elle aurait grommelé sur le terme de «fanatique» puis lui aurait sorti une leçon sur l’amour un peu trop passionnel que certains avaient, «mais ça prouve que c’est des gens bien, en fait», loin du jugement mesquin qu’elle venait de sortir. Prendre la défense de l’émissaire, oy, ça lui ressemblait ; quitter les Cercles en colère et attaquer leur jugement avec tant de virulence, beaucoup moins. Il se passait un truc louche, c’était évident.

Laofa lui était trop utile pour la perdre bêtement. Trop de dappers à perdre, sans parler du reste...

#4 [fr] 

Vrana s'arrêta un instant devant l'affiche apposée sur un mur de la maire de Zora. Un instant interloquée, elle parcourut fébrilement le contenu avant de prendre sa plume. Elle ne pouvait laisser une telle rumeur se répandre sans rétablir les vérités.


Pour commencer, il est important de souligner que l'assemblée des cercles et une assemblée des initiés qui s'y exprime librement et ont tous leur mot à dire. Lorsqu'un homin inconnu a demandé la parole, nous la lui avons accordée. Hors cet homin, sans aucun blason, à commencer à faire l'apologie des maraudeurs. Cette assemblée a fait preuve de patience pour essayer de ramener ce malheureux à la raison malgré sa folie évidente.

Il ne s'est pas comporté en Emissaire mais en recruteur, il ne venait nullement pour parlementer. Il s'est uniquement consacré à inciter les Initiés présents à rejoindre les rangs des Maraudeur en brandissant une fiole remplie d'on ne sait quel produit. Il raillait les valeurs de la Théocratie, de façon délibérée, insultant par ses sarcasmes le Sage, les Éveillés et les Initiés présents. Il n'arborait donc aucun des signes normaux des émissaires, qui sont généralement soucieux de discuter de façon posée et de ne pas créer de heurt. Il n'avait d'Émissaire que l'appellation, faussement brandie par lui, cherchant donc bien à créer la confusion à moins que cela ne soit le reflet de son état d'esprit.

La Théocratie est bien consciente qu'il s'agissait là d'une manœuvre grossière de la part des Maraudeurs qui ont envoyé un pauvre homin faible et manipulé, peut-être drogué, dans une mission qu'ils devaient croire fatale pour cet homin :

- Croyaient-ils que nous renoncerions à notre hominité en laissant cet homin indubitablement déséquilibré partir et errer seul sans tenter de venir à son aide ?

- Pensaient-ils  que nous l'éliminerions rapidement, éventuellement les armes à la main. Leur option certainement favorite, qui aurait pu en faire un martyr, et ainsi leur servir pour nier la réalité d'offre de repentir de la Théocratie ?

Ils n'avaient pas prévu que nous choisirions une autre possibilité : celle de tenter de guérir cet homin de son erreur, de lui venir en aide, sans violence. La Théocratie a donc choisi de le mettre aux arrêts dans l'espoir de sauver un homin visiblement manipulé.

Un tribunal sera constitué afin de juger cette affaire. N'ayez pas la désobligeance de confondre procès et condamnation. Ce procès est justement là pour mettre en lumière les manipulations qui peuvent être à l'origine de cette affaire. Rappelons que la théocratie a été la seule nation à proposer une voie de salut aux homins repentants égarés par la propagande maraudeur. Quant au homin au centre de cette polémique, le tribunal sera surement amené aussi à statuer sur son sort. Il tiendra compte à la fois de ses fautes (infractions caractérisée à la Constitution de la Théocratie en cherchant à recruter pour les Maraudeurs de façon publique) mais aussi de lui en tant qu'homin, qui est sans aucun doute également une victime de la propagande et de la manipulation des Maraudeurs.

Vrana, éveillé zorai qui croit en la sagesse de la théocratie et n'a pas l'arrogance de présumer à l'avance des vérités, dérangeantes ou non, qui seront mise à nues à l'issu de ce procès -débat.

Last edited by Vrana (1 decade ago)

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