ROLEPLAY


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#1 [fr] 

Folie : http://app.ryzom.com/app_forum/?page=topic/view/9557/4#4

Souffrance :http://app.ryzom.com/app_forum/?page=topic/view/9635/1#1

Tristesse : http://app.ryzom.com/app_forum/?page=topic/view/9788/2#2


Le Zoraï était figé devant un miroir d'ambre.
De la vapeur s’échappait d'une grosse marmite posée sur une table près de lui, rendant l'atmosphère de la petite pièce suffocante. 
Il passa sa main sur l'ambre pour retirer la buée et murmura quelques mots incompréhensibles en fixant son reflet.

Kiriga se dirigea vers les fenêtres de la pièce, s'assura qu'elles étaient totalement obstruées puis vérifia que la porte était bien fermée. 
Retournant vers le miroir, il ouvrit le couvercle de la marmite et saisit le manche d'une dague zo'lam.
La lame avait été plongée dans une étrange mixture. 
Il orienta l'arme vers les scarifications de son bras, prêt à appliquer la substance visqueuse et bouillante sur sa peau, afin d'effacer les marques gravées il y a quelques temps. 
Son geste fût stoppé par des cris.


Un vieux Tryker jusqu'alors muet, était ligoté dos à une poutre dans un coin de la pièce. Il s'était relevé en hurlant.

« Ne fais pas ça Kiriga, tu t'es déjà fait assez de mal comme ça ! Pose cette arme, nous pouvons arranger les choses.»

Le masque de Kiriga pivota vers le prisonnier et le fixa de longues secondes sans rien dire. 
Terrifié par l'intensité du regard, celui-ci se laissa tomber et se recroquevilla à nouveau sur lui-même, en guise de soumission.
Le Zoraï  lança brusquement la dague en direction du Tryker. La lame se planta dans le bois, à quelques centimètres de son visage. Il s’avança vers le vieil homin, l'attrapa par le cou et le plaqua en hauteur contre la poutre.

« Je… je t'avais dit de te taire, non ?! Tu… tu sais, il m'a conseillé de te tuer ... Mais je lui ai dit « Non, non ! Je ne peux tuer un Kamiste aussi pieux que lui ! » ».

Incapable de respirer, le Tryker tentait de se libérer de la poigne de fer du Zoraï.

« Pou… pourtant, il a insisté. Tu le connais un peu maintenant, hein ? Tu sais à quel point il peut se montrer… convainquant.
Car grâce à lui, j'ai compris qui tu étais vraiment, tu sais ? … Il m'a dit que tu m'espionnais depuis longtemps. 
Que comme tous les autres, tu voulais ma mort. 
Alors je te le dis tout de suite Lyghan : Non non non non NON ! Ça ne mar-che-ra plus ! Je n'ai jamais été aussi lucide, je vois clair dans ton petit jeu, tu ne m'auras pas avec tes beaux discours ! Alors juste un petit conseil … ferme-la, ou je t'étripe ! Tu entends ?! JE T'ETRIPE !! »


Voyant que le Tryker était au bord de l'asphyxie, Kiriga relâcha son emprise. Le malheureux glissa contre le poteau et s’écrasa sur le sol, la bouche grande ouverte, essayant de reprendre sa respiration.

Son tortionnaire décrocha la dague et retourna devant le miroir.
Il replongea sa lame dans la marmite pendant quelques secondes, puis la retira, prêt à reprendre là où il s'était arrêté. 


De la même manière que les Fyros pouvaient utiliser des couteaux pour se raser, Kiriga se servait du tranchant de la dague, recouvert de la sève chaude, pour décaper la surface de sa peau. 
Sans pousser un seul cri, il l'appliqua sur chacun des noms qu'il avait gravé sur son corps. 
Plus la chair fondait au contact de la substance brûlante et plus les convulsions qui parcouraient son corps, augmentaient en intensité.

Lorsqu'il eût terminé, il lâcha son arme et tomba à genoux les mains contre le plancher.
Mise à part sa respiration et les faibles pleurnichements du prisonnier, un silence de plomb régnait dans la pièce.
Après de longues minutes, le Zoraï se releva en s’agrippant au mur et regarda à nouveau son reflet dans le miroir. 

Il murmura.
« V...voilà. J'ai… j'ai fait comme tu m'as dit. Je suis lavé de toutes ces marques impures. »

Le reflet prit la parole à son tour.
« C'est bien , mais ce n'est pas terminé… »

Le reflet pointa Kiriga en continuant de parler.
« Ce masque est une aberration. Un cadeau des Kamis ? Non ! Un symbole de servitude et de faiblesse, un moyen de contrôler ton esprit ! Kiriga, détruis le! Montre leurs que tu es libre, montre leurs que dorénavant, tu fonctionnes selon tes propres règles.»

L'homin se figea et bégaya.
« Je… je ne peux pas. Un … Un Zoraï ne peut pas vivre sans son masque de paren... »

Kiriga fût interrompu par les cris du prisonnier. Lyghan s'était relevé une nouvelle fois.
« Oui Kiriga, ne l'écoute pas, tu es assez fort pour résister ! Repense à qui tu es, repense à ce pourquoi tu vis ! »

Le reflet se déforma complètement, le masque était totalement défiguré :
« Je t'avais dit de le tuer ! Regarde, il essaye encore de te manipuler ! Égorge-moi tout de suite ce vieillard ! EGORGE-LE ! »

Kiriga plaqua ses deux mains sur les oreilles et tomba à genoux en hurlant.
« Sors de ma tête ! SORS DE MA TÊTE »


Sa main droite se décolla de son masque et se dirigea en tremblant vers la dague tombée au sol. 
Pétrifié par la stupeur, il regardait son bras avancer vers elle, impuissant. 
Son corps était parcouru de soubresauts.

L’inévitable arriva lorsque la main se resserra autour du manche. 
Tout alla très vite. 

Le dos du Zoraï s'arc-bouta et ses yeux se mirent à rouler dans leurs orbites. 
Il se retourna brusquement, lança la dague vers le vieux Tryker qui s'écroula sous le choc de l’impact. 
La lame s'était logée droit dans sa poitrine.

Kiriga se leva en silence et observa ses mains, comme s'il les voyait pour la première fois. 
Il se mit à ricaner doucement, puis au fur et à mesure, le son de sa voix oscilla, se transforma en un rire aigu. 
Son regard quitta ses mains pour se fixer sur le corps agonisant de Lyghan. 
Il se dirigea vers lui et s’agenouilla. 
Empoignant la dague en souriant, il la retira lentement, ignorant la plainte du vieil homin. 

Il lécha la lame ensanglantée et s'adressa à lui.
« Tu ne peux imaginer ce que je ressens à cet instant précis. La douleur de la brûlure sur ma chair, l'air suffocante de cette pièce dans mes poumons, le goût acidulé du sang sur ma langue ... »

Le Zoraï gifla le blessé qui semblait avoir perdu connaissance . Il avait perdu beaucoup de sang.
« Eh, tu dors vieux débris ? Quand quelqu'un t'adresse la parole, tu l'écoutes. On appelle ça la politesse . 
Ah, mais oui ...  Je t'ai planté une dague dans la poitrine. Excuse-moi, j'avais oublié ... »


Lyghan rouvrit les yeux et cracha au visage du Zoraï.
« Je… tu n'es pas Kiriga. Q...qui  es-tu bon sang ? »

Le Zoraï s’essuya le visage et répondit au tryker, un sourire froid toujours imprimé sur son masque.
« En voilà une bonne question. Qui suis-je ? »

Il s'approcha de son oreille et murmura.
« Je ne suis personne. Je ne veux être personne. Je suis juste le concentré de toutes les pensées les plus sombres qui peuvent naître dans le cœur d'un homin.  
Voilà ce que je suis.»


Lyghan haletait, du sang échappait toujours de sa blessure.
« Qu...qu'as-tu fait de Kiriga ... espèce de monstre. »

Le Zoraï ricana.
« Kiriga ? Il est juste là, tu ne l'entends pas ? Moi si, je le vois même. Il pleure comme un enfant, recroquevillé dans un coin de ma tête, hantée par les esprits de tout ceux qu'il a perdu. 
L’imbécile ! Aller, un dernier mot à dire avant de mourir, Lyghan ? »


Le Tryker toussa et cracha du sang.
« K...Kiriga, je … je sais que tu m'entends. E...écoute. Je suis sûr… je suis sûr qu'il existe au fond de toi encore un peu de lumière. Tu… tu étais destiné à faire de grandes choses, la ...la Croisade ! Ma ...Ma-Duk n'a pas oublié le Porteur de Gloire, Ma-Duk ne t'a jamais abandonné. Il … il est là, toujours là... 
Entends son appel, a...accepte son aide… je t'en conjure… Kiriga. »


Le Zoraï se redressa et pointa la dague vers le mourant.
« Voilà, c'était le moment d'émotion. Maintenant, place à la scène tant attendu: la sinistre mort du misérable vieillard. Ça risque de piquer un peu, je te préviens. 
Mais ne t'inquiète pas, avec un peu de chance, les Kamis te ramèneront à la vie, hein ? 
Aller, adieu Lyghan. »



La dague fondit à nouveau sur la poitrine du malheureux qui criait de douleur. Un deuxième coup, puis un troisième... 
La scène n'en finissait pas. 
La vibration de l'impact se répercutait dans le bras du Zoraï. 
Le sang lui giclait partout sur le masque. 
Lorsqu'il eût terminé, il essuya la lame sur les haillons de la dépouille, comme si de rien n'était, puis retourna devant le miroir.

Le reflet se déforma à nouveau mais prit cette fois-ci une expression de terreur. Sa voix tremblante était à peine audible.
«P...pourquoi as-tu fait ça… C...comment as-tu fait ? Je… je n'arrive plus à penser, n'arrive plus à bouger, j'ai totalement perdu le contrôle..."
Le reflet s'attrapa le visage et se mit à hurler .
«Arrête ça, je t'en pris ! Sors de ma tête, disparais ! Je veux que tout revienne comme avant ! »


Le Zoraï éclata de rire.
« Disparaître ? Mais nous ne formons qu'un Kiriga, et ça depuis toujours ! 
Les drogues n'ont fait qu'affaiblir ta personnalité au profit de la mienne, rien d'autre. Sans moi, tu serais déjà mort. 
Réfléchis, repense donc à toutes ces fois-là. Tu vois de quoi je veux parler ? 
Comment crois-tu avoir réussi à poignarder le Baron Kaldon alors que tu n'avais que douze ans ? 
D’où te viens cette rage pendant les combats, celle qui te sauve in-extremis alors que tout te prédestine à mourir ? 
Tu crois que les Kamis veillent sur toi ? »


Il donna un coup de poing dans le miroir qui se fissura. Le reflet ne parlait plus, son regard avait perdu tout soupçon de lumière.
« Laisse moi rire ! Ils ne sont là que pour ressusciter leurs pions et les renvoyer en pâture sur le champ de batailles. 
Sans moi, l'esclavagiste Kaldon t'aurait tué à la tâche ! 
Je suis la haine qui a fait de toi le guerrier que tu es aujourd'hui ! 
Tu me dois ta vie, tu me dois tout ! 
Et toi, c'est comme ça que tu me montres ta gratitude, en me demandant de disparaître ?! »



Le Zorai empoigna une corne de son masque et posa la lame de la dague à la base.
« Dorénavant, on ne sera plus bridé par ta faiblesse d'esprit. 
Les sentiments, les croyances, les état d'âmes : tout ça appartient au passé ! 
Et ma première action sera de détruire cette horreur ! 
Les Antékamis l'ont fait et n'en sont pas morts, alors …  »


Il se trancha la corne d'un coup sec.
L'intensité du choc fut horrible, beaucoup plus fort que tout ce qu'il avait pu enduré jusque là. 
Il hurlait comme jamais, s’agrippant d'une main au mur et enfonçant ses ongles dans le bois. 
Les salves de douleur n'en finissaient pas, sa tête était au bord de l’explosion. Mais le Zoraï restait lucide, souriant même malgré la souffrance. 
Il se redressa et positionna la dague sur la base d'une autre corne. 

Dans le miroir, le reflet hurlait de douleur en se tenant les tempes.
« Tu … tu sais quoi Kiriga? Je ne me suis jamais senti aussi vivant ! »

Il trancha la seconde corne. 
L'effroyable séance de mutilation dura ainsi toute la nuit. 
A chaque amputation, le Zoraï faiblissait de plus en plus. Lorsqu'il eut terminé, il s’évanouit et s'écroula sur le plancher. 

Après une nuit de cris et d'horreurs, la petite pièce était devenue étrangement calme et silencieuse.

Edited 6 times | Last edited by Kigan (1 decade ago)

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Author of the novel "La Guerre Sacrée" : https://la-guerre-sacree.fr/

#2 [fr] 

-" Pauvre Nin !

#3 [fr] 

(Un petit up, sous le coup de la nostalgie)

Last edited by Kiriga (9 years ago)

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Author of the novel "La Guerre Sacrée" : https://la-guerre-sacree.fr/

#4 [fr] 

Deles Silam

je suis heureuse de voire que tu garde un œil...

...sur nous...

Deles Necat

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Neeis
En charge des fonctions de vicomtesse d'Avalae
Valyenae di Karan-valyenind e Aiyae di Lumnimae --o§O§o-- Gardienne du Royaume et Bénie de La Mère
Le nec ne nacharaias ilne! --o§OoO§o-- Tu ne me chassera plus jamais!
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