ROLEPLAY


uiWebPrevious1uiWebNext

#1 [fr] 

Prima, Harvestor 13, 4e CA 2557

La réunion des Émissaires de la Paix, en vue de l'élaboration du nouveau traité entre les nations avançait bien. Il ne restait qu'un seul point véritablement épineux et il semblait qu'un consensus allait apparaître d'ici peu. Une proposition pourrait alors être présentée aux différentes nations. Le panorama superbe qui s'offrait à leurs yeux depuis le sommet du Grand Tunnel Rocailleux avait inspiré le comité qui débattait avec passion.

Soudain une bande d'homins en armes surgit de nulle part, arborant les insignes de la tribu maraudeuse des Massaï. Puissamment équipés, ils brandissaient leurs armes de façon menaçante. À leur tête un homin en armure maraudeur verte s'avança, dans une posture arrogante, certainement leur chef, Rymanta. Il rit et s'écria « Alors c'est ça les défenseurs de la Paix d'Atys ! ». L'hilarité gagna sa troupe.

L'assemblée pour la paix ne resta pas sans réagir. Chacun s'empara de ses armes, de ses amplificateurs, comprenant que le combat serait inévitable, même s'il leur semblait désespéré. Ki'atal, l'Éveillée zoraï lui lança : « Les Rangers ne vous ont pas suffit, vous voulez plus de sève ? »

Rymanta hocha la tête, l'air faussement désolé.

« Je pense que ces misérables n'ont toujours pas compris notre première attaque.

- Elle n'a servi à rien, vous n'avez pas compris ? Rétorqua Kaikyo, l'émissaire zoraï. Nous saurons réussir, quoi que vous fassiez... »

L'homin à l'armure verte s'avança, l'air menaçant :

« Continuez à vous réunir et nous détruirons bien plus que votre personne !

- Quand bien même vous réussiriez à nous tuer, répliqua Thols, le fier akenak fyros.Vous ne feriez qu'accélérer la cohésion des peuples.

- Notre détermination vaut la vôtre, Maraudeurs » ajouta Reedeek, l'émissaire matis.

Rymanta ricana d'autant plus.

« Nous allons enlever jour après jour vos femmes, vos enfants, vos maris... Voulez-vous vraiment voir la sève couler autour de vous ? Voir vos proche tomber jour après jours ? »

Il toisa l'assemblée d'un ample mouvement de tête puis continua :

« Non je ne pense pas ! » Il marqua une pause, indifférent aux cris de protestations qu'il entendait, amusé des réactions qu'il suscitait, puis reprit : « Ce soir un des vôtres va mourir et un autre connaître la torture. »

Puis, d'un geste, il déclencha l'assaut de ses homins, qui s'acharnèrent sur Ki'atal, la blessant presque mortellement très vite malgré l'opposition de Reedek, Kaikyo, Shrevek, Vrana, Kiwalie, Nerwane, Thols ou Clintya. Devant ce spectacle, le chef des Maraudeurs s'esclaffait, prenant un plaisir évident à voir ce qui se passait. Lorsque l'éveillée zoraï fut à terre, gravement touchée, il arrêta l'attaque d'un autre geste.

« Nous vous prendrons un des vôtres ce soir pour vous montrer la puissance des Maraudeurs. »

Puis il désigna Kaikyo à ses homins. Le grand zoraï fut rapidement encerclé et neutralisé. Il n'était pas de taille à s'opposer à tout le groupe, même avec l'aide des autres émissaires. Clintya faisait tournoyer sa hache en tout sens, mais sans parvenir à véritablement faire reculer les assaillants. Lançant toute son énergie dans la bataille, Kiwalie cria son désaccord mais ne put empêcher le départ de l'émissaire zoraï. Plusieurs Maraudeurs étaient restés pour retenir d'éventuels poursuivants. Ils menacèrent ceux qui étaient restés là :

« Que personne d'autre ne bouge, ou la mort vous connaitrez ! »

En un éclair, ils dévalèrent la pente et rejoignirent leurs mektoubs, parqués au débouché du tunnel. Ils ligotèrent Kaikyo sur une de leurs bêtes et partirent au galop. Derrière eux, ils ne laissaient qu'amertume et rage contenue. Tandis que ses compagnons s'activaient autour d'elle pour la soigner, comprenant que son disciple avait été emmené, Ki'atal gémit « Kaikyo... »

 

Harvestor 14, CA4, 2557

Kaikyo se roula sur le côté, entravé par ses liens. Il entendait autour de lui des cris de bêtes féroces, indiquant qu'il se trouvait dans les Primes Racines. Les Maraudeurs s'activaient, installant leur campement dans ce qui résonnait comme une petite caverne. Il avaient chevauché presque une journée depuis sa capture au Grand Tunnel Rocailleux. Ligoté, baillonné, il avait même eu les yeux bandés une fois le vortex atteint. De toute façon il ne connaissait pas suffisamment les sous-sols d'Atys pour s'y repérer. Plusieurs fois, le groupe de Maraudeurs s'était arrêté, devant frayer son passage à grands coups d'épée et de magie. Mais leur avancée ne s'était jamais stoppée.

Une voix se fit entendre prêt de lui :

« Alors le Porteur de Masque ? Tu as faim ? »

On lui fourra sans ménagement dans la bouche un morceau de viande séchée tout en lui versant de l'eau qu'il lui fallut lapper. Ses geôliers éclatèrent de rire tandis qu'il s'étouffait à moitié. Il entendait qu'ils fouillaient dans ses affaires, se distribuant les objets qui les intéressaient. Bizarrement, Kaikyo fut un instant soulagé d'avoir dû laisser ses documents de travail au Grand Tunnel, dans le tumulte de l'affrontement. Les autres émissaires pourraient ainsi continuer leur travail sans lui. Il était apeuré, inquiet, mais finalement il trouvait qu'il avait fait le bon choix.

Voilà quelques semaines, lors d'un entretien avec les bonzes, l'un d'eux lui avait expliqué que parfois il fallait faire des choix difficiles, qu'aucun chemin n'était assuré et qu'aucune solution n'était évidente. Le devoir demandait de nombreux sacrifices. Lorsque les Maraudeurs étaient arrivés à la réunion, immédiatement ces paroles étaient revenues à sa mémoire. Et lorsqu'ils s'en prirent une nouvelle fois à Ki'atal, il savait qu'il ne pourrait supporter cela bien longtemps. À ses côtés, sa soeur du Wa Kwaï Vrana brandissait son épée, l'air farouche, mais il était persuadé qu'elle non plus ne saurait pas résister longtemps à la fureur des Maraudeurs. Seul Clintya pouvait être capable de cela, et il se préparait à l'affrontement, sans peur ni doute. Mais pas Kaikyo. Il ne voulait pas que Ki'atal souffre encore, ni que ce soit le tour de Vrana, dont le rire et les amicales moqueries résonnaient si agréablement à ses oreilles.

Lorsque le chef des Maraudeurs annonça qu'il prendrait une vie et un émissaire, Kaikyo était décidé : il ne laisserait personne prendre cette place, sa vie n'était rien, et ses amis comptaient plus que tout pour lui. Ils sauraient terminer sa tâche bien mieux que lui n'en aurait jamais été capable. Mais il pourrait leur obtenir un délai, peut-être assez pour que la paix entre les nations soit établie, entre les homins, au nom de ceux qui l'avait accueilli comme l'un des leurs.

Pourtant, allongé sur la mousse des Primes Racines, Kaikyo avait peur, il commençait à douter. Pas de son choix, mais de sa détermination à l'assumer. Il tremblait. Il n'était encore qu'un jeune homin, à peine un novice de l'académie, et sa vie allait se terminer aux mains de ceux qui s'employaient à détruire tout ce en quoi il croyait. Il était épuisé, anéanti. Il lui fallait se reposer, reprendre des forces pour un nouveau jour. Un jour après l'autre. Tandis qu'il sombrait dans le sommeil, il repensa à la mélopée zoraï qu'Umi lui avait apprise. Ochi kami no se répéta-t-il en sombrant dans le néant.

---

Eveillé de l'Académie Wa-Kwai
*** Mort pendant le second Essaim ***
uiWebPrevious1uiWebNext
 
Last visit viernes 29 marzo 11:02:20 UTC
P_:

powered by ryzom-api