EVENTOS


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#16 [fr] 

Be'tsy sautillait joyeusement avec Mui-Mui, à l’orée de Zora, insouciante comme toujours.
Les deux amis jouaient à se lancer un amas de racines séchées, insouciants comme toujours.
Qu'allait-il y avoir au menu du dîner ? Encore de la soupe de "plapla" ? Aurions-nous de la compagnie ? Serions-nous autour d'un feu à discuter avec Jhaaaa ? Nous retrouverions-nous, maman Ki'atal, maman Taunwe et fraternité Ranka, avec toute la famille, autour d'une grande table ?
Telles étaient les préoccupations de Be'tsy, insouciante comme toujours.

L'insouciance des jours de Be'tsy allait pourtant bientôt voler en éclats. Qui aurait pu le prédire, en ce doux après-midi d'été ? Certainement pas cette insouciante homine.
Tous les autres homins comprenaient bien les mots "assassin", "intimidation". Et la jeune Tryker, avec son vocabulaire limité, allait enfin prendre conscience du sens de ces mots.

Le crépuscule étreignit la jungle de sa couleur rouge sang et emporta avec lui, le cri étouffé de Ki'atal. L'assassin des Maraudeurs avait encore frappé, signant son passage, à même le masque de la Zoraï. Il l'avait attendu à sa porte, menaçant l'enfant qu'elle avait porté.
Le chaleureux foyer venait de perdre son sens, laissant Ki'atal et son fils, dans un sentiment d'insécurité.

Be'tsy et Mui-Mui trottaient désormais sur le chemin de la maison, insouciants comme toujours.
Les heureux couinements accompagnaient leur pas, dans un insouciant charivari.
Ils s’arrêtèrent au niveau de l'académie monastique, reconnaissant le parfum familier de Ki'atal et avec celui-ci, une odeur encore plus marquante et plus familière : l'odeur de la terreur.
Mui-Mui baissa les oreilles contre sa tête, Be'tsy se recroquevilla.
Pourquoi maman Ki'atal sentait cette odeur ? Maman Ki'atal n'avait jamais eu cette odeur.
Be'tsy ne comprenait pas le sens de « terreur ». Elle ne comprenait que cette odeur désagréable.

-  Y n'aime pas cette odeur. Odeur du mauvais. murmura la jeune homine.

Pourquoi maman Ki'atal s'était-elle arrêtée ici ? Maman Ki'atal parlait avec quelqu'un.
Elle couina silencieusement, installant doucement Mui-Mui dans son sac et se dirigea en courant, droit vers sa mère.

- Maman Ki'atal ! cria Be'tsy, anxieuse.
- Yem Yubonnette ! répondit la Zoraï.
Avec soulagement, elle enlaça sa fille adoptive.

Elle se trouvait en pleine conversation avec l'émissaire Matis pour la paix. Ils parlaient des évènements survenus précédemment. De l'attaque de l'assassin en terre Matis à l'intimidation subie par Ki'atal, orchestré par le même personnage.
Nair-Clintya les avait rejoint. Il paraissait abasourdi. Reedeek lui confia la protection de la Zoraï et sa famille.
Reedeek semblait en colère. Etait-ce à l'encontre de maman Ki'atal ? Non. Ses lames véhémentes étaient animées d'une toute autre rage. Celle de n'avoir pu rattraper "l'assassin".
Pourquoi maman Ki'atal portait-elle le même casque que Be'tsy ? Peut-être était-ce pour montrer à Be'tsy ce qu'il fallait faire pour se protéger de "l'assassin" ?
"Assassin"...il semblait que ce mot s'entremêlait à l'odeur désagréable. "L'assassin" était donc un mauvais Homin ?


Nair-Vrana arriva peu après en trombe. Elle se jeta sur le garde de l'académie, le secouant violemment. L'initiée Zoraï partageait ce sentiment d'inutilité qui assaillait l'émissaire Matis et l'initié Clintya. L'heure de prendre les armes pour protéger l'ambassadrice de la paix venait de sonner.
Reedeek, Nair-Clintya, Nair-Vrana...Impressionnants. Déterminés.
Etaient-ils tous aussi déterminés sur l'écorce ? Où se trouvait donc la détermination ?


- Un jour ma fille, tu combattras pour une cause juste, mais pour l'instant, reste bien à l'abri, d'accord ?
Ki'atal enlaça Be'tsy doucement et lui caressa la tête.

Un nouvelle conscience submergea la jeune Tryker. Elle se sentait prête pour un entraînement ardu, dans le but de protéger sa famille homine.
ILS avaient osé toucher à sa mère Tryker. ILS avaient osé toucher à son petit frère. ILS avaient osé toucher à sa mère Zoraï.

Une nouvelle détermination brillait désormais dans les yeux de Be'tsy, embrasant la douce insouciance des jours heureux.
Et LEUR ombre planait, alors que le voile de l'obscurité se posait sur la Cité-Temple. Be'tsy se dirigea vers la rampe de l'académie monastique, serrant son ami yubo dans ses bras.
Insouciante, plus jamais !

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Ken Bai Kami Tylltryk Tor Sul ! Fen'Winni Bei Lochi

#17 [fr] 

*
Des kamistes partout dans Yrkanis. Mais que se passe-t-il donc !?! Un Matis court à toutes jambes. N'est-ce pas ce Reedeek, émissaire pour la paix ? Il semble bien que ce soit lui dans son armure rouge de Matis. Fuit-il  ou poursuit-il quelque chose, quelqu'un ? Toujours est-il que le Matis qu'Anthra n'est pas sure d'avoir reconnu tant il est passé vite, vient de croiser un kamiste et que ni l'un ni l'autre n'ont paru se préoccuper de cette proximité qui pourtant si systématiquement se traduit par l’agression d'un Matis.

Curieuse et sur ses gardes, Anthra finit par apprendre, près de l'entrée principale d'Yrkanis, que trois assassins maraudeurs ont été vus dans la Capitale. C'est donc cela, les kamistes prennent très au sérieux la menace d'Akilia Tempête de Cendres qui lors de cette déjà fameuse réunion « secrète » qui s'est déroulée sous terre, à annoncé sa volonté de reprendre possession de tous les avant-postes. Les kamistes viennent les traquer jusque chez nous.

Reedeek, qu'elle voit penché au dessus d'un assassin qui vient d’être abattu, prend des risques inconsidérés, se dit-elle. Le talent de ces assassins est de savoir tuer sans laisser à leurs victimes l'opportunité de pouvoir être rappelées à la vie par la science de la Karavan. Ils savent comment détruire notre précieuse graine de vie. Courage ou inconscience ? Elle hésite entre l'admiration que lui inspire la détermination du Matis et le dédain, voire le mépris qu'elle éprouve à l'égard de celui qui a tant œuvré pour le retour au pays du roi des fyros anoblis.

Il est vrai que nos gardes une fois de plus ne sont pas dès plus alertes et qu'il semble que nous ne puissions pas compter sur eux, quelque soit le danger. Par Jena, quelle déchéance. Il y a même un de ces fyros dont la tribu a pourtant été déclarée ennemie du royaume par Stevano-Karin lui-même. Des mots encore des mots, rien que des mots et toujours plus de maux pour notre peuple.

Anthra est écœurée par cette démonstration de force de tous ces corrompus, que les cendres draconiques lient à l'esprit du démon tapi sous terre. Le mal ronge, le mal se propage... Le dernier assassin à été vaincu. Le mal ronge, le mal se propage... Plus qu'elle n'avait voulu l'admettre.

Ces maraudeurs ont une bien curieuse manière de s'exposer. Leurs assassins sont puissants, imprudents. Pour ce qui est de la force de leur horde, la dernière attaque menée sur Yrkanis n'a impressionné personne. Où sont donc passés leurs magiciens capables d'immobiliser d'un coup dix combattants, que sont donc devenues leurs charges coordonnées, destructrices, irrésistibles ? Sont-ils eux aussi aveuglés, sous l'emprise du Grand Dragon dont les cauchemars et la folie viennent hanter tous ceux qui s'éloignent de la lumière sacrée de notre mère divine ?

Nous entrons bientôt dans le denier cycle, songe-t-elle alors en tremblant. Se peut-il que Jena m'ait ramenée parmi les miens après tout ce temps, une dernière fois parce que la fin est toute proche ? Anthra lève les yeux au ciel et sollicite la bienveillance de sa déesse, comprend que si c'est le cas, il lui faut essayer de sauver ceux qui peuvent encore l'être. La prophétie est terrible, il n'y aura de salut que pour les fidèles.

*

Editado 3 veces | Última edición por Dirae (1 década hace)

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Le Epenindeiti Ne Matisae
Ne Ereis I Nind Dirae
Meriae E Filae Di Sai Necapanindei

#18 [fr] 

~ Tria, Winderly 15, 4e CA 2557 ~

Arraché avec force du crâne de l’Éveillée, le casque Tan-Kos heurta avec fracas le sol de la terrasse du Bout des Terres. Ki'atal sentit le vent balayer ses cheveux courts. Tout en jetant un œil aux alentours à la recherche d'un échappatoire, elle fit un pas en arrière et agrippa la balustrade. Derrière elle, sa fille émettait de petits couinements anxieux. La rumeur faiblissante de la ville leur parvenait par moment, entre deux bourrasques de vent. Les convives de la Fête des Lacs, passablement éméchés, rentraient chez eux en chantant et en riant.

Tsutai We-Dzuo saisit sans ménagement l’Éveillée à la gorge et contempla longuement son masque. Plongeant le doigt dans l'une des cicatrices qu'il lui avait laissé lors de leur précédente rencontre, il murmura comme pour lui même :
"Le poison fonctionne correctement". Il entreprit ensuite de rouvrir chacune des plaies à l'aide de sa lame, indifférent aux cris qu'il arrachait à sa victime. Il ne semblait guère se soucier qu'on l'entendît. L'attention des badauds en contrebas était entièrement vouée à s'imprégner encore un peu de la liesse des festivités.

Lorsqu'elle vit la sève de sa mère goûter sur le sol, Be'Tsy grogna. Elle semblait sur le point de bondir sur le tortionnaire Maraudeur. Ki'atal vit avec effroi l'Assassin se tourner lentement vers la petite homine.

"On dirait que la petite essaye de te ressembler. C'est mignon à cet âge... Petite, tu veux la même cicatrice ?"
Ki'atal repoussa le Maraudeur pour rediriger son attention sur elle. La gifle qu'elle reçut en réponse éclaboussa le mur de petites trainées de sève. Le vent se tut subitement au point qu'on entendit même les hélices de l'éolienne au-dessus d'eux fendre l'air. Le temps lui-même semblait s'étirer tandis que le Maraudeur se dirigeait implacablement vers la fille de l’Éveillée.

Un bruit de pas brisa tout à coup le silence. Radamanthe et Nerwane venaient de faire leur apparition sur la terrasse. Tsutai We-Dzuo étouffa un juron avant d'engager le combat avec le Matis. Acculé à la balustrade, l'Assassin leur annonça que leur fin était proche avant d'effectuer un saut gracile et de s'évanouir dans la nuit. Ki'atal se pencha à la balustrade pour voir sa silhouette disparaître au détour du ponton.


~ Quarta, Folially 10, 4e CA 2557 ~

Tao Sian interrogea Ki'atal du regard. Elles se trouvaient toutes deux dans le bureau de la Guérisseuse Dynastique et l’Éveillée tardait à s'expliquer. Avec sa patience habituelle, la Guérisseuse reformula sa question : "Ne crois-tu pas que tes proches devraient t'accompagner ? Pourquoi ne leur avoir rien dit ?" Après un long silence, elle poursuivit : "Est-ce vraiment une voie que tu désires suivre seule ?"

Ki'atal détourna le regard et porta son attention sur une rangée de baumes puis sur une pile de dossiers au sommet de laquelle se trouvait l'analyse de la source de Thesos. Elle semblait chercher ses mots. Du bout des doigts, elle parcourait machinalement les cicatrices de son masque de parenté. Lorsqu'elle prit la parole se fut d'une voix peu assurée :
"J'ai jeuné et beaucoup médité depuis... notre dernière conversation."
Tao Sian opina du masque :
"La Sagesse nécessite de prendre le temps... même lorsque nous en manquons."

Ki'atal se redressa brusquement. Le bourdonnement avait repris à ses oreilles. Seule la pulsation de sa graine de vie emplissait son univers sonore alors que les paroles de Tao Sian devenaient inaudibles. La Guérisseuse comprit ce qu'il se passait et fit allonger l’Éveillée. Quelle substance pouvait causer ce premier signe de dégénérescence ? Tout en appliquant un onguent apaisant sur le masque de sa nouvelle patiente, elle adressa une courte prière aux Kamis.

Última edición por Kiatal(aniro) (1 década hace)

#19 [fr] 

Corrah écartait ses magnifiques ailes multicolores en prenant son envol d’une des branches du Rotoa, le mouvement figé permettait de contempler l’incroyable volatile dans toute sa splendeur, et sa taille réduite permettait à Reedeek de le contempler dans son appartement. Les artisans qui avaient conçu cette réplique s’étaient montrés fort talentueux.

Son regard se perdait sur la miniature, mais son esprit était particulièrement agité et la contemplation n’arrivait plus à le conduire à la sérénité habituelle. Il s’était passé beaucoup de choses lors de ces deux dernières saisons, et le Matis avait du mal à entrevoir un avenir serein. Les Kitins et les Maraudeurs occupaient depuis longtemps ses craintes, mais les choses prenaient une tournure particulièrement inquiétante ces derniers jours… Y compris pour les amis de Reedeek. Deux graines de vie était en train de faiblir inexorablement en ce moment même.

Reedeek tapa du poing sur la table, puis se saisit de son matériel d’écriture afin d’écrire sa missive.

A l’attention du Karin Stevano.

Mon Prince

Vous m’avez nommé Emissaire Royal pour la paix il y a plusieurs cycles de cela, et je m’emploie à mener à bien cette tâche malgré la pression constante des Maraudeurs pour saboter l’avancée des travaux de la Commission TENANT. L’une des dernières actions en date de ces méprisables homins s’est d’ailleurs conclue sur l’enlèvement de l’Emissaire Dynastique Kaikyo. Je souhaiterai m’entretenir avec vous au cours de la Chambre des Nobles pour voir quelle suite donner à cet acte terroriste.

Par ailleurs, et toujours suite aux agissements des Maraudeurs, je souhaiterai également obtenir une entrevue avec la maitresse des poisons Yene. En effet, l’une des figures de proue du mouvement pacifique à fait l’objet d’une attaque particulièrement lâche d’un exécutant des Maraudeurs : l’infâme Tsetai we Dzuo. La santé de cette homine étant au plus bas ces derniers temps, je crains fort que cette courageuse pacifiste n’ait été empoisonnée. Le savoir de Yene en la matière me serait donc plus que précieux pour tenter de la sauver.

Merci d’avance pour votre aide.

Votre dévoué sujet.

Reedeek

L'Emissaire ramassa alors ses affaires et entrepris d’apporter sa missive auprès des autorités compétentes.

Última edición por Riditch (1 década hace)

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Riditch di Aquilon, dit "Reedeek"
Duc de la Maison Aquilon
ex Ambassadeur Royal
ex Commissaire TENANT du Royaume

#20 [fr] 

Un cri brisa le silence. Une Kwaï appelait à l'aide au cœur de la Mairie. Dans un rugissement commun, Valandrine et Varox s'étaient rués à l'intérieur et avaient pris en chasse l'agresseur de Ki'atal. Le tumulte de la poursuite s'éloignait déjà de la Mairie, rapidement remplacé par un bourdonnement sourd. L'environnement sonore de l’Éveillée semblait se tordre en un vrombissement discontinu. Le remède de Tao Sian avait cessé de faire effet. Le poison s'était-il adapté à la cure traditionnelle zoraï ou celle-ci n'avait-elle eu qu'un impact très limité ? Suivant les conseils de la Guérisseuse, Ki'atal chercha l'appui du sol avant que la faiblesse ne la gagne.

Elle manquait d'air. La toux qui la secouait la faisait suffoquer. Elle retira son casque en désespoir de cause afin de respirer plus aisément. L'odeur fétide de l'Assassin Maraudeur sembler flotter tout autour d'elle. Il lui sembla que les couloirs de la Mairie lui renvoyaient encore les dernière paroles de son ennemi :
"Tu es condamnée. Tes jours sont comptés !"

Distraitement, Ki'atal porta la main à son masque. Ses doigts rencontrèrent les sillons désormais familiers de ses cicatrices. Se concentrant sur les lentes pulsations de sa graine de vie, elle prit le temps de recouvrer sa sérénité. Sa foi, l'amour des siens... lui donneraient-ils la force de lutter suffisamment longtemps contre ce funeste présage ?

#21 [fr] 

ZorroArgh s'était retiré à Crystabell, loin de la cohue de Fairhaven.
Parfois, il avait besoin du tumulte des bars pour maintenir un certain niveau d'activité mentale.
Mais parfois, cette ambiance le dérangeait et il avait besoin de toute sa concentration pour analyser les problèmes qui le prenaient à coeur. Et là, le problème était de taille.

Il lui semblait illogique que les Zoraïs pourtant réputés en médecine et en magie ne puissent soigner un de leurs personnages les plus importants.
Qu'avaient pu trouver les maraudeurs pour être aussi efficacement malfaisants... et pourquoi précisément Ki'atal. Autant de questions qui lui taraudaient l'esprit, mais fallait-il répondre à toutes ? Il y a des priorités à choisir quand la vie est en danger même s'il y avait peut-être des liens entre ces questions.
Le Tryker cherchait dans ses nombreuses notes, des indices, même minimes, qu'il pourrait remonter aux émissaires de la Paix.

Il tomba sur celle-là : « Des tentatives de paix entre nations avaient déjà eu lieu dans le passé et l'une d'elles avait failli échouer. Même si l'ennemi de la Paix avait été officiellement pointé du doigt, il s'était avéré que cet ennemi était aidé de l'intérieur des pays concernés par le futur traité de Paix ». Perplexe, le chercheur la remit dans le dossier et son regard tomba à ce moment sur une petite annotation qui le fit frémir : « La paix dérange parfois... »
Il n'était pas politicien et les émissaires étaient bien plus compétents en politique et en diplomatie que lui. Quoique...

Il tomba enfin sur la pièce qu'il cherchait. Il savait qu'il avait un jour en vent d'une affaire médicalement louche.
« Certains rares poisons ont la particularité de pouvoir être enchantés. Dans ce cas, le traitement par antidote est parfois non seulement inefficace, mais même encore plus dangereux. Il est impératif dans ce cas d'enfermer la victime dans une bulle de protection magique. De plus, cette magie est souvent très locale et en harmonie avec les coutumes de la victime. Il faut donc en plus déplacer la victime en dehors de son monde habituel. Le magicien empoisonneur se rendant compte de la rupture de l'influence recherchera donc sa victime. Il faut donc que la cachette soit des plus secrète. »

Zorroargh se grattait nerveusement la tête. Faut-il en parler ? Il n'avait pas de preuve de la pertinence de cette information. Fallait-il accroître l'inquiétude, donner de faux espoirs ? Il n'avait pas le choix, il devait transmettre ce message.

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Zo'ro Argh
Chargé de recherche dans la guilde du Cercle du Bois d’Almati.
Ambassadeur des Rangers auprès des Matis.
Président de la N’ASA et fondateur de Hoodo.

#22 [fr] 

Un grand et puissant zoraï arpentait la ville de Zora, placardant un peu partout des affiches. Le masque soucieux, indifférent aux homins qu'il croisait, Kaikyo semblait déterminé à recouvrir le moindre panneau de ses écrits. Sur chacune, on pouvait lire :

" Kaikyo, Émissaire dynastique pour la paix, membre de l'académie monastique du Wa Kwaï, offre 100 000 dappers pour tout renseignement important sur les Marchands de Sciure Noire et plus particulièrement l'assassin Tsutai We-Dzuo. Il s'agit d'un zoraï renégat, au cheveux violets, dont le masque est orné du tatouage Mauve Sli-Teng, habillé d'une tenue Maraudeur et se battant d'une épée et d'une dague suintant de poison."

Fixant une dernière proclamation vers l'étable, le jeune zoraï toucha inconsciemment les cicatrices de son masque. Puis il fouilla dans les sacoches de ses mektoubs, prenant de quoi faire des annonces dans toutes les autres capitales. Il vérifia qu'il avait bien les perles kamiques sur lui pour voyager partout rapidement. Il en profiterait pour écumer les bibliothèques et les archives des autres nations. Il devait bien y avoir des renseignements à trouver dans le savoir accumulé-là...
Au moment de briser la perle pour Yrkanis, il repensa à l'oiseau d'ambre qu'il avait confectionné la veille. "Puisse-t-il apporter un peu de paix lui aussi" se dit-il tandis que Zora disparaissait de sa vision.

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Eveillé de l'Académie Wa-Kwai
*** Mort pendant le second Essaim ***

#23 [fr] 

Ellena fixa l'affiche, longuement, songeuse.

Il n'avait rien dit.
Kaikyo n'était jamais très bavard. Et pas très riche non plus. Il avait pris cette initiative seul, et avec ses propres fonds. Mais 100 000 dappers avaient beau être une somme, elle restait une somme faible en rapport de la proie qu'il espérait retrouver.

Eleena soupira, et hésita. Peu de temps.
Elle était riche.... sans doutes bien plus que Kaikyo, et les dappers lui chaulaient peu. Ce serait une bonne manière, même si elle craignait les effets d'une vengeance, de dépenser une somme pour un ami.

...

Plus tard, sur l'affiche de zora, une petite étiquette couvrait le chiffre 100 000, collée sur l'annonce. Et sur cette étiquette, était noté: 1 000 000 (1 million de) dappers.

Quelques heures plus tard, chaque affiche avait été corrigé.

Elle irait donner la somme à Kaikyo.

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Psychee Aquilon Alanowë, la Zorai Blanche.
Wa'kwaï
"Fils, et père, tous ivres de vengeance, de rage, et de haine, creusez deux tombes. Celle pour votre ennemi. Et celle pour vous."
Poème chinois du IIIème siècle.

#24 [fr] 

Décidément cela n'était plus possible, Ces assassins s'attaquaient un à un aux êtres qu'elle chérissait. Ils ne connaissaient plus de limites et se déplaçaient impunément dans nos cités. Vrana pensa qu'il fallait agir, renverser le camp de la peur, ramener la sécurité dans les villes. Pour cela il fallait réunir toutes les bonnes volontés et tous ces jeunes réfugiés qui n'attendent qu'une cause à défendre. Alors elle prit une plume d'izam, et rédigea une nouvelle affiche :

A tout jeune homin(e) qui le désire, quelle que soit sa foi ou sa sève, je confectionnerai gratuitement une grande épée zoraï de facture excellente, du moment qu'il/elle jure mettre cette arme au service de l'hominité et combattre la menace maraudeur.

Vous me trouverez sous l'arbre de zora,
Vrana, Sok-ko au monastère WaKwai.

A la suite de Kaikyo et Eleena elle prit le chemin des cités pour joindre cette affiche à celles du représentant dynastique pour la paix.

#25 [fr] 

L'information était sûrement arrivée jusqu'aux oreilles de cet individu zorai qui avait placardé une affiche traitant des assassins. Cependant la lettre fut écrite puis transmise à un soldat en charge de la déposer en main propre au dénommé Kaikyo...

"Deles silam, 

Nous avons récemment intercepté l'assassin que vous recherchez. Il s'apprêtait à déverser le liquide d'une fiole qu'il transportait. Il avait pour but de détruire les magnifiques oeuvres botaniques de notre Serre Royale. L'action qu'il souhaitait réaliser n'était en rien banale. Il comptait s'attaquer à nos oeuvres, dont l'importance et la valeur n'a pas de prix pour le peuple Matis et par la même occasion détruire l'établissement de nos Chambre des Nobles. Accompagné du noble ser Markanjio et du ser Genno nous avons mené en déroute ses plans. Il a malheureusement pris la fuite avant que nos renforts arrivent. En espérant vous avoir aidé dans vos recherches.

Bien cordialement,

Zagabranth Ganancioso di Avalae,
Noble de la maison Alkiane"

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Vauban

#26 [fr] 

Souvent absent en raison de toutes ses recherches, Kaikyo ne trouva la missive que lors d'un de ses passages à l'Académie Monastique. Prenant le temps d'apprécier la qualité du document, il était impressionné de recevoir une lettre provenant manifestement d'un noble matis.
Une fois le document lu, il ne put réprimer un petit sourire. Il semblait que les choses prenaient leur place finalement petit à petit. Il rechercha dans sa besace le meilleur parchemin, et tailla une plume neuve pour répondre au matis.

"Deles silam, ser Zagabranth Ganancioso di Avalae,
je vous remercie d'avoir pris le temps de m'informer de la tentative maligne dont les Serres ont été victimes. Il est heureux de voir que malgré toute sa rouerie et sa détermination, il ait trouvé à qui parler. Je suis régulièrement dans votre capitale, Yrkanis, pour effectuer mes recherches. J'espère avoir le plaisir de vous exprimer ma gratitude de vive voix.
Bien à vous,
Kaikyo, Émissaire dynastique pour la Paix, Académie monastique du Wa Kwaï"

Alors qu'il attachait le message à la patte de l'izam pour Yrkanis, Kaikyo se gratta le masque. Sa première impression lors de leur précédente rencontre l'avait laissé perplexe. Mais ser Zagabranth avait fait un pas vers lui. Il se dit qu'il faudrait qu'il trouve auprès d'un botaniste matis une plante qui pourrait plaire à ce noble. Cela lui semblait la seule façon polie de remercier pleinement. Il pourrait facilement s'en occuper le lendemain, il avait justement l'intention de passer à Davae.

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Eveillé de l'Académie Wa-Kwai
*** Mort pendant le second Essaim ***

#27 [fr] 

Aux bains de Pyr , Vrana serrait tremblante la main de psychee. Elle était encore sous le choc de la rencontre avec le maitre assassin plutôt dans la soirée. Kaunera l'intraitable les avait accosté à la sortie de la réunion des akenaks proférant mensonges et menaces. Comment pouvaient-il se déplacer aussi impunément à l'intérieur même de la capitale Fyros. Leurs talents de furtivité, leurs capacités à se fondre dans la population prévenait toute tentative d'arrestation. C'est alors qu'une pensée s'imposa à son esprit. Mais comment n'y avait elle pas songé plutôt. Discrètement, elle s'éclipsa du bain, laissant ses amis discuter des événements de la soirée. Vrana tourna immédiatement à gauche, s'engagea dans le cirque de d'Abylus puis, bifurqua dans la venelle des mineurs, fouillant du regard les murs de la ville. Elle s'arrêta devant une vieille porte et tira sur le loquet. L'artiste n'avait pas changé d'adresse, elle lui expliqua rapidement le pourquoi de sa visite, puis essaya de décrire le plus exactement possible la scène qu'elle avait vécu. L'assassin avait commit une grossière erreur. Dans son arrogance, il avait retiré son casque. A présent avec l'aide de l'artiste, elle reconstituait le portait de ce dernier dans ses moindres détails. Une fois le travail terminé, elle retourna discrètement au bain; bientôt on pourra voir sur les murs des capitales le portrait du marchand de sciure à coté de l'affiche de Kaikyo.

Última edición por Vrana (1 década hace)

#28 [fr] 

Tomber dans un gouffre sans fond sans rien d'autre que la foi et l'amour pour parvenir à poser un pied devant l'autre. Le vent de la jungle entoure la Kwaï. Le temps est-il encore au doute ? Ou doit-elle écouter ce que lui souffle le Chant d'Atys ?
En ce premier printemps de l'année de Jena 2559, le doux parfum des rotoa en fleurs lui parvient depuis le sud de la Cité-Temple de Zora.

L'Eveillée s'était jointe à l'aube à la longue file de malades qui patientait devant le dispensaire. Sa toux se mêlait à celle de dizaines de ses frères. Certains passants plaçaient leur main devant leur masque en les dépaçants. Soudain un initié d'âge avancé s'écroula dans la file. En y regardant de plus près, Ki'atal vit la peau parcheminée et recouverte de plaques du pauvre homin. Un Guérisseur accourut et entreprit d'emmener le malheureux à l'intérieur.

Après avoir renouvelé sa prescription de remèdes médicinaux, Ki'atal sortit du bâtiment sans avoir pu apercevoir Tao Sian. Les malades continuaient d'affluer. L'Eveillée aurait aimé confier ses doutes à sa Gérisseuse, concernant certaines allégations de l'assassin Tsutai We-Dzuo mais la pandémie ne lui en laisserait probablement pas l'occasion avant longtemps.

Sur le chemin de l'académie monastique, Ki'atal se remémora sa dernière rencontre avec l'odieux Maraudeur auquel elle devait ses cicatrices. Il avait osé insinuer qu'elle n'avait jamais été empoisonnée... Que son état de santé n'était que la conséquence d'un anti-cicatrisant et surtout de la suggestion dont elle avait été victime. Comment pourrait-elle croire ce Scélérat de Tsutai We-Dzuo ? Elle avait enfin une piste pour venir à bout de son mal et il croyait pouvoir la lui faire abandonner en lui faisant miroiter de faux espoirs ? Shikyo-Né ! Jamais elle n'écouterait un traître mot de sa part.

Là où les remèdes peinaient à la soigner complétement, elle savait désormais que les rituels anciens le pourraient. Il était temps de confier sa Graine à la bienveillance de la Génitrice. Ki'atal huma les senteurs exaltantes du printemps avec délice. La floraison qui s'annonçait l'emplit d'espoir. Sa décision était prise. Une expression sereine se dessina sur son masque tandis qu'elle murmurait :
Ochi Kami no.

#29 [fr] 

Elle regarda sa main, puis la longue file sans fin des malades, de leurs proches; des masques inquiets et graves, tous figés de peur.
Plus que la souffrance, ou la résignation, s'y lisait, dans ces gestuelles qu'elle avait appris à lire mieux qu'elle lisait les visages de son peuple de naissance, la terreur de ceux qui ne veulent pas mourir, et voient la mort rôder.

La Zoraï Blanche regarda encore sa main. Fine, blanche, diaphane. Elle était plus petite d'une tête et demi de la plupart des zoraï'i, plus frêle, plus maladive. Mais elle n'avait pas peur, et ne détournait ni le regard, ni le visage devant les malades.

Elle ne pouvait avoir peur. C'était sa version personnelle, simplement évidente, nourrie de réalités, de la Foi. Elle avait été si souvent arraché au sommeil froid et vide de la mort par les Kamis -et elle savait, bien plus fort que croire, que c'était eux; Elle avait si souvent été miraculé, qu'elle ne pouvait craindre de mourir encore. Elle ne vieillissait plus, et survivait, à chaque fois. Tant que les Kamis le voudraient. tant, peut-être aussi, qu'elle aurait la force. Qu'elle aurait la foi.
Non, elle ne pouvait avoir peur de tomber malade, ou de mourir sous des coups, sous le poison, d'être emportée dans le tourbillon de l'agonie.

Ce qui lui faisait peur, ce qui forçait sa foi au doute, était pour les autres. Combien dans cette file était malades?... combien de frères et soeurs de son peuples enterrés demain?
Et à quand sa shizu, et les enfants de sa shizu?...

A quand ses propres enfants, qu'elle retrouvait à peine?

Kiatal avait choisi. Ochi kami no. Quoi qu'il se passe, elle guiderait son amie, sa soeur, dans les méandres du Chant d'Atys, et veillerait. Elle guiderait ceux qui viendraient l'aider, et veillerait sur eux tous. En comparaison, son devoir envers les Cercles était bien léger. Kiatal était leur Ainée à tous, Wa-kwaï. Même plus jeune qu'Eleena, elle était leur sagesse vivante.

Elle avait un devoir plus grand que les Cercles. Sauver une future Sage. Sauver une amie. A cet instant, elle se remémora une des plus importantes, et complexes leçons de Pieds-bleus. Une phrase si simple...

- Tout devoir est un choix, tout choix a un prix, tout prix doit être honoré.

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Psychee Aquilon Alanowë, la Zorai Blanche.
Wa'kwaï
"Fils, et père, tous ivres de vengeance, de rage, et de haine, creusez deux tombes. Celle pour votre ennemi. Et celle pour vous."
Poème chinois du IIIème siècle.

#30 [fr] 

Gacus sirotait sa bière, accompagnant la cervelle de bodoc, un de ses mets favoris, lisant et relisant le contenu du cube d'ambre qu'on lui avait apporté.
Il était ennuyé car il se méfiait de ce qu'il y lisait. Au fil des décennies, il avait appris à reconnaître rapidement les documents, leur authenticité, leur valeur historique ou scientifique. Daeronn lui-même, le célèbre entomologue, comptait parmi ses relations et n'avait jamais pu mettre en défaut les compétences du vieil érudit.
Il ne savait comment refuser le cube d'ambre. Le tryker qui l'avait amené était là, dansant d'un pied sur l'autre, impatient. Il prétendait le tenir d'un zoraï pas commode, habillé d'une tenue dont la technologie était visiblement très avancée ; il avait refusé de dire son nom, le masque menaçant. Mais le tryker avait affirmé avoir bien reconnu une dague vivante matis à son côté et avait pris le cube pour un bon prix, sans oser discuter.
Gacus comprenait qu'il ait été effrayé de cette rencontre, mais ce qu'il lisait l'indisposait lui, encore plus. Jamais il n'avait lu autant de bêtises en si peu de lignes !
"...On peut retracer l'origine des Marchands de Sciure Noire jusqu'aux Anciennes Terres, où leurs chefs semblaient régner sur de vastes territoires. Le Varinx Noir lui-même les considérait comme des Maraudeurs puissants..."
Gacus s'esclaffa, projetant un peu de mou sur les quelques lignes, qu'il tenta d'essuyer, sans grand succès, d'un revers de manche.
"Pour qui me prend-on ? Franchement ? Qui pourrait croire chose pareille ? Ridicule !"
Le tryker fit une grimace, un peu désolé de n'apporter rien de passionnant au vieux libraire.
Gacus se rappelait qu'un autre zoraï, bien plus fréquentable, un de ses habitués, lui avait demandé récemment s'il possédait dans ses rayonnages quoi que ce soit sur cette tribu de Maraudeurs, mais il n'avait rien. Informés, ses contacts avaient passé le mot. Mais il était autant énervé qu'amusé qu'on essaie de lui faire prendre pour argent comptant un faux aussi grossier.
Il renifla. Il allait payer ce que le tryker demandait, car c'était un fournisseur sérieux habituellement. En outre, il ne fallait pas laisser de tels sottises se propager. Mais pas question non plus pour lui de transmettre une telle ineptie à quiconque, et surtout pas à un bon client. Le destin de ce parchemin serait de finir dans un feu fyros, voilà tout ! Le zoraï avait peut-être l'air puissant et dangereux, mais il ne fallait pas prendre Gacus pour un yubbo de six semaines non plus !
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